« Pour grandir en maturité, un chrétien doit approfondir sa compréhension et sa soumission aux Écritures. Une connaissance occasionnelle de la Bible ne suffira pas, comme le dit clairement Jésus dans la conclusion de son sermon sur la montagne, lorsqu’il oppose une maison construite sur un rocher qui résiste aux tempêtes à une autre construite sur du sable détruit par elles. Ce dernier représente la personne qui n’entend que la Parole de Christ sans s’y soumettre avec obéissance. Sa vie manque de stabilité. Le premier est comme les hommes sages qui, non seulement entendent les enseignements de Jésus, mais « les appliquent ». Sa vie sera caractérisée par une maturité qui résiste aux épreuves de la vie. Dieu a conçu sa Parole pour nous former par la lecture et par l’écoute (Romains 10.17; Apocalypse 1.3), par la méditation et par la mémorisation (Josué 1.8; Psaume 1.1-3; Psaume 119.11) et particulièrement par la prédication fidèle (2 Timothée 4.1-5). »
Les chrétiens matures sont ceux dont la vie est marquée par une stabilité telle qu’ils ne sont pas facilement ébranlés ou égarés par des enseignements et des pratiques ou des influences contraires à la Parole de Dieu. Au contraire, les croyants matures « grandissent dans tous les aspects et dans toutes situations » en Christ.
La puissance et l’efficacité de celui qui opère toute chose pour nous
Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles! Amen! (Éphésiens 3.20-21)
Le comment de la maturité spirituelle
La croissance suit naturellement la naissance dans la vie spirituelle, comme c’est le cas dans la vie physique. Bien que ça aille de soit, cependant, ça ne signifie pas que ce soit un automatisme : Dieu a fourni des moyens spécifiques pour conduire son peuple à la maturité spirituelle. La maturité spirituelle est une transformation intérieure débutée à la conversion et qui progresse vers son plein accomplissement. Après que l’Église catholique se soit égarée, les protestants ont voulu revenir aux Écritures en apportant un grand changement.
Selon leur confession de foi, voici comment ils en résument la façon et les moyens :
Christ a donné l’Église, le ministère, les oracles et les ordonnances de Dieu, pour le rassemblement et le perfectionnement des saints, en cette vie et jusqu’à la fin du monde; par sa présence et son Esprit, selon sa promesse, il leur donne efficacité (1 Corinthiens 12.28; Éphésiens 4.11-13; Matthieu 28.19-20; Ésaïe 59.21).
Donc, des moyens de grâce ont été donnés par Dieu à la fois pour l’« unité » (débute par la conversion) et le « perfectionnement » (continue par la maturité) de son peuple. Les moyens que Dieu a prévus pour donner la foi à son peuple sont les mêmes moyens par lesquels il entend leur permettre de grandir dans la foi. Lorsque les Écritures encouragent les croyants à progresser dans la vie chrétienne, ce n’est pas dans le sens que nous pouvons y parvenir sans les moyens de grâce, mais plutôt en utilisant fidèlement ces mêmes moyens : nous serons disposés à croître, à être fortifiés et nous approfondirons notre relation avec Christ.
Gardons en tête notre verset de départ : Pierre écrit :
désirez comme des enfants nouveaux-nés le lait non frelaté de la parole, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon. (1 Pierre 2.2)
La Parole
Oracles : « volonté de Dieu annoncée par les prophètes et les apôtres. »
C’est ce Moïse qui a dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi. C’est lui qui, dans l’assemblée au désert, était avec l’Ange qui lui parlait sur le mont Sinaï ; et avec nos pères, il reçut de vivants oracles pour vous les donner. (Actes 7.37-38)
Dans chaque page de la Bible, on peut lire : « Dieu dit », « oracle du Seigneur », « Parole du Seigneur »! Le fait de « parler » est même une des caractéristiques du Dieu biblique par rapport aux autres idoles païennes, dont il est dit avec ironie qu’elles sont muettes :
Elles ont une bouche et ne parlent pas, (Psaume 115.5)
Remarquons qui fait l’œuvre dans ces textes.
Le ministère de perfectionnement
Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions àtous égards en celui qui est le chef, Christ. C’est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans la charité. (Éphésiens 4.11-16)
La parole produit son effet : elle fait l’œuvre, elle est vivante. Ce n’est pas sur la base de mes propres efforts, mais par son efficacité et sa puissance. Elle produit un renouvellement d’intelligence, par l’action du Saint-Esprit. (Romains 12.1-2)
La loi de l’Éternel est parfaite, elle restaure l’âme; Le témoignage de l’Éternel est véritable, il rend sage l’ignorant. (Psaumes 19:8)
Je ne peux moi-même produire un changement (pensée du libre arbitre).
Principe
Ce que Dieu fait versus ce que je fais
« Je fais, donc je suis », une pensée du monde mensongère à ne pas considérer comme chrétien. « Dieu fait, donc je suis. » « Je suis, donc je fais », la pensée selon l’Écriture, un fondement solide et libérateur qui repose sur Dieu.
Voici la façon par laquelle Spurgeon en est venu à réaliser que Dieu – et non lui – était et est l’auteur de sa foi :
Quand je suis venu à Christ, j’ai pensé que je faisais tout cela par moi-même, et bien que je cherchais sérieusement le Seigneur, je n’avais aucune idée que le Seigneur me cherchait. Je ne pense pas que le jeune converti en soit d’abord conscient.
Je me souviens du jour et de l’heure où j’ai reçu pour la première fois ces vérités [les doctrines de la grâce souveraine et triomphante] dans mon âme – quand elles pénétrèrent, comme le dit John Bunyan, en mon cœur comme un fer chaud – et je peux me rappeler combien j’ai senti que j’avais grandi, tout à coup, du stade de bébé à celui d’homme, que j’avais progressé dans la connaissance biblique, en ayant trouvé, une fois pour toutes, cet indice à la vérité de Dieu.
Un soir, en semaine, quand j’étais assis dans la maison de Dieu, je ne pensais pas beaucoup à la prédication du prédicateur, car je n’y croyais pas.
La pensée m’a frappé, comment suis-je devenu chrétien ?
J’ai cherché le Seigneur. Mais comment en suis-je venu à chercher le Seigneur ?
La vérité me traversa l’esprit en un instant : je n’aurais pas dû Le chercher à moins qu’il n’y ait eu une influence préalable dans mon esprit pour que je Le cherche. J’ai prié, pensais-je, mais je me suis demandé : comment en suis-je venu à prier ? J’ai été incité à prier en lisant les Écritures. Comment en suis-je venu à lire les Écritures ? Je les ai lues, mais qu’est-ce qui m’a poussé à les lire ?
Puis, en un instant, j’ai vu que Dieu était au fond de tout cela, et qu’Il était l’Auteur de ma foi, et ainsi toute la doctrine de la grâce s’est ouverte à moi, et c’est de cette doctrine que je ne me suis pas écartée jusqu’à ce jour, et je désire en faire ma confession constante : « J’attribue totalement à Dieu mon changement. »
La Parole
Jésus a prié le Père :
Sanctifie-les dans la vérité; ta parole est la vérité. (Jean 17:17)
Les Écritures sont la Parole de Dieu écrite. En dehors de cela, nous ne pouvons avoir une connaissance salvatrice de Dieu, ni grandir dans notre relation avec lui. L’apôtre Paul dit que Dieu nous a donné les Écritures pour nous aider par l’enseignement, la réprimande, la correction et la formation dans la justice, afin que :
[…] l’homme de Dieu soit complet et équipé pour toute bonne œuvre. (2 Timothée 3.16-17)
Pour grandir en maturité, un chrétien doit approfondir sa compréhension et sa soumission aux Écritures. Une connaissance occasionnelle de la Bible ne suffira pas, comme le dit clairement Jésus dans la conclusion de son sermon sur la montagne, lorsqu’il oppose une maison construite sur un rocher qui résiste aux tempêtes à une autre construite sur du sable détruit par elles. Ce dernier représente la personne qui n’entend que la Parole de Christ sans s’y soumettre avec obéissance. Sa vie manque de stabilité. Le premier est comme les hommes sages qui, non seulement entendent les enseignements de Jésus, mais « les appliquent ». Sa vie sera caractérisée par une maturité qui résiste aux épreuves de la vie. Dieu a conçu sa Parole pour nous former par la lecture et par l’écoute (Romains 10.17; Apocalypse 1.3), par la méditation et par la mémorisation (Josué 1.8; Psaume 1.1-3; Psaume 119.11) et particulièrement par la prédication fidèle (2 Timothée 4.1-5).
Sylvain Forest, pasteur
9 octobre 2019