« Être remplis du Saint-Esprit, c’est le fait d’être sous le contrôle du Saint-Esprit et conduits par lui dans nos pensées et nos actions. La sagesse ne peut se passer de l’action souveraine du Saint-Esprit. Paul place ce point au cœur de son exposé exhortatif où il reprend les dix commandements. La plénitude du Saint-Esprit ne peut se passer sans la soumission à la loi que le même Saint-Esprit écrit sur le cœur de ses enfants. Ce qui est aussi significatif, c’est que la plénitude du Saint-Esprit n’est possible que dans une vie d’Église. »
Ce matin, nous poursuivons dans l’épître aux Éphésiens, au chapitre 5, et nous lirons les versets 15 à 20 :
Texte biblique
Veillez donc avec soin sur votre conduite, non comme des fous, mais comme des sages ; rachetez le temps, car les jours sont mauvais. C’est pourquoi ne soyez pas sans intelligence, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Mais soyez remplis de l’Esprit : entretenez-vous par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels ; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur ; rendez toujours grâces pour tout à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. (Éphésiens 5.15-20)
Que le Seigneur bénisse sa Parole. Nous allons prier.
Exposé
Comme vous le savez, je consulte toujours quelques ouvrages, en particulier des commentaires bibliques, pour préparer mes prédications. Je me suis tellement reconnu dans ce que James Montgomery Boice a dit en introduction à ces versets : il écrit qu’au début de son ministère, il a cherché à s’équiper le plus possible : en trouvant des études de préparation au mariage, en trouvant des études pour les nouveaux, en trouvant des structures de ministères dans l’Église, en trouvant des programmes de jeunesse. Rapidement, il a découvert que ce dont il avait le plus besoin ne se trouve pas dans les librairies chrétiennes et ça ne s’apprend pas dans une faculté de théologie : ce dont il avait le plus besoin, c’était la sagesse de Dieu. C’est exactement la même chose pour moi : quand on me demande dans quel sens prier pour mon ministère, je ne demande pas de prier pour des outils. Je demande de prier pour que Dieu me donne sa sagesse et qu’il me donne l’humilité. Les meilleurs outils, les meilleurs programmes sans la sagesse de Dieu seront stériles et même destructeurs. Les Proverbes nous parlent de la sagesse. Les mots « sage » et « sagesse » reviennent à 107 reprises dans ce seul livre. Le premier tiers du livre est consacré à ce thème, près du tiers de toutes les occurrences bibliques. Aux Corinthiens, Paul oppose la sagesse de Dieu à celle des hommes :
Où est le sage ? Où est le scribe ? Où est le contestataire de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas frappé de folie la sagesse du monde ? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. (1 Corinthiens 1.20-21)
Frères et sœurs, si vous voulez prier pour Sylvain et moi, priez que le Seigneur nous donne sa sagesse, celle qui vient d’en-haut comme le dit Jacques dans son épître. Paul nous exhorte au verset 15 à veiller sur notre conduite avec sagesse. Comment pouvons-nous être sages? Est-ce que la sagesse est une faculté parachutée d’en-haut comme ça? En fait, la sagesse est la capacité d’appliquer droitement la Parole de Dieu. Dans ma vie, j’ai rencontré des personnes que je trouvais vraiment sages. Ces personnes avaient le don de me ramener, de me prodiguer des conseils aussi sages qu’elles-mêmes. Le point commun de toutes ces personnes est leur capacité à appliquer les Écritures dans le quotidien. Je ne crois pas que la sagesse peut exister en dehors d’une bonne compréhension des Écritures et de l’application de tout ce qu’elle enseigne :
Voyez, je vous ai enseigné des prescriptions et des ordonnances, comme l’Éternel, mon Dieu, me l’a commandé, afin que vous les mettiez bien en pratique dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession. Vous les observerez et vous les mettrez en pratique ; car ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, qui entendront parler de toutes ces prescriptions et qui diront : Cette grande nation ne peut être qu’un peuple sage et intelligent ! (Deutéronome 4.5-6)
Paul va ensuite donner trois applications de la sagesse dans nos vies :
- Racheter le temps;
- Vivre selon la volonté de Dieu;
- Être remplis du St-Esprit.
Racheter le temps
Racheter le temps : Paul va reprendre la même idée en Colossiens 4.5 :
Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors, et rachetez le temps. (Colossiens 4.5)
C’est bien connu : le temps est en lien avec l’espace. Pour nous, créatures, nous sommes à un endroit précis à un moment précis. Lorsqu’on se remémore des évènements passés, on associe l’espace et le temps. Par exemple, vous souvenez-vous où vous étiez lorsque vous avez appris que les deux tours de New York ont été attaquées le 11 septembre 2001? On associe le temps au lieu, à l’espace. Puisque nous sommes des créatures, nous sommes limités dans le temps et dans l’espace. Nous ne pouvons être qu’à un seul endroit en même temps. Quand on étudie l’histoire, on ne peut faire autrement que relier les évènements au temps et aux lieux. On situe les évènements aux lieux, aux endroits, aux pays, en précisant l’époque. L’histoire ne peut se passer des deux éléments : le temps et l’espace. De plus, nous vivons à une époque où on ne considère pas vraiment l’importance du temps. Comme test personnel, demandons-nous combien de temps nous perdons sur nos téléphones ou devant la télévision. Je ne dis pas qu’il n’y a pas un temps pour se reposer, mais je pense que le besoin de repos n’explique pas tout le temps consacré à ces choses. Comme le temps est toujours limité, tout le temps que nous consacrons aux choses futiles nous prive de le consacrer aux choses du Seigneur.
La Bible est un livre d’histoire, le livre de l’Histoire. Quand on étudie l’histoire de la Bible, on voit le développement dans le temps en parallèle avec les déplacements géographiques. L’histoire ne peut se passer du temps et de l’espace. Quand le Seigneur appela Abram, ce fut le début dans le temps d’une suite de promesses reliées à l’alliance. Au cœur de cette promesse, il y avait l’espace, le pays béni où coulent le lait et le miel.
L’Éternel dit à Abram : Va-t’en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, vers le pays […] (Genèse 12.1)
C’est l’espace, le lieu de la bénédiction, le lieu des promesses de l’alliance. Il s’agissait de Canaan, qui fut appelé par la suite Israël. Nous poursuivons la lecture et remarquez les verbes au futur, ce qui montre que ça se déploie dans le temps :
Va-t’en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand. Deviens donc une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, Je maudirai celui qui te maudira. Toutes les familles de la terre seront bénies en toi. (Genèse 12.1-3)
Le projet de Dieu s’inscrit dans le temps : Dieu a créé le temps et il déploie son plan à la fois dans l’espace, c’est-à-dire que son plan se déroule dans des lieux physiques, et à la fois dans le temps. Tout n’arrive pas d’un seul coup : il y a un passé, il y a un présent et il y a un futur. Un verset qui met cela en évidence est Galates 4.4-5 :
mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l’adoption. (Galates 4.4-5)
Du fait que Dieu a envoyé son Fils implique un espace. Il l’a envoyé dans un espace, un lieu. Il l’a envoyé dans cette création-ci, dans un lieu précis : Jésus est né à Bethléem, en Palestine. Nous attendons dans le temps le retour de Jésus-Christ sur terre, donc dans cet espace. Frères et sœurs, le plan de Dieu se déroule dans le temps et l’espace. Il est impossible pour nous de nous soustraire à ces deux réalités. Nous sommes des êtres dans le temps et dans l’espace.
Dans le Nouveau Testament, il y a plusieurs mots grecs qui sont reliés au temps : il y a le mot « jours » comme dans l’expression « les derniers jours »; il y a le mot « siècle » quand on parle du siècle présent et du siècle à venir; il y a le mot heure. En Jean 5.25, nous lisons :
[…] l’heure vient, et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’auront entendue vivront. (Jean 5.25)
Le mot « heure » ici ne signifie pas 60 minutes, mais plutôt le début d’une période. C’est synonyme de « moment » : « [le moment] vient […] où les morts entendront ». Il y a deux autres mots que nos versions traduisent presque toujours par le mot « temps » : le premier, c’est chronos qui a donné les mots « chronologie », « chronique » et plusieurs autres. Ce mot désigne le temps qui passe. C’est l’aiguille de l’horloge qui tourne. Le deuxième mot, c’est kairos. Je ne pense pas que ce mot serve de racine à un mot français. Je vais développer un peu et vous allez voir l’importance de ces nuances dans l’exhortation de Paul. Le sens est plutôt une occasion, une saison, un temps favorable, significatif. Par exemple, Matthieu 11.25 :
En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : Je te loue, Père, […] (Matthieu 11.25)
L’intérêt n’est pas que sur la notion de temps : l’intérêt est sur le moment, l’occasion. C’est le mot kairos et non chronos. Nous retrouvons le même mot grec en Matthieu 26.18 :
Mon temps est proche, c’est chez toi que je célébrerai la Pâque avec mes disciples. (Matthieu 26.18)
Jésus s’intéresse ici au moment opportun, à l’occasion favorable et non à une simple référence au temps.
[…] rachetez le temps, car les jours sont mauvais. (Éphésiens 5.16)
En Éphésiens, Paul donne une raison pour racheter le temps :
Rachetez le temps, car les jours sont mauvais. (Éphésiens 5.16)
Les jours mauvais nous rappellent que nous sommes dans une création sous grande influence satanique. Le mal caractérise l’humanité entière. Il y a des fluctuations dans la pratique du mal. Par la réforme protestante, le Seigneur a donné des temps où l’héritage judéo-chrétien a permis une christianisation de plusieurs sociétés. Aux 19 et 20e siècles, les missions étrangères étaient abondantes. Au début du 20e siècle, le nombre de missionnaires envoyés à l’étranger par les Églises américaines était d’environ 100 000. De nos jours, l’Occident rejette de plus en plus cet héritage et laisse entrer l’immoralité et des religions totalement opposées au christianisme. Le résultat est que les familles éclatent, la corruption s’installe même dans les institutions. Le système favorise la pratique du péché. Les jours sont mauvais, probablement plus qu’il y a un siècle, mais nous devons savoir que c’est dans cette époque que le Seigneur nous a placés. Il nous place dans un lieu précis à une époque précise. J’aurais pu naître au temps des apôtres et finir martyr. J’aurais pu naître au temps de la réforme et vivre une renaissance du christianisme. J’aurais pu naître à n’importe quelle époque, mais le Seigneur a choisi de me faire naître dans la 2e moitié du 20e siècle, dans une société qui a rejeté la religion traditionnelle et où les chrétiens avaient la liberté d’évangéliser et de vivre la vie d’Église sans contrainte. Les temps changent, les sociétés changent. Le Seigneur nous a placés dans cet espace/temps. Frères et sœurs, nous devons considérer nos vies comme une occasion favorable pour marcher selon Dieu, pour remplir notre mission. Comment racheter le temps? Bien que l’usage du mot « racheter » dans le Nouveau Testament soit employé pour le rachat des péchés, le sens ici est plutôt de prendre possession du temps, des occasions. Le mot « racheter » appartenait au commerce : la personne prend possession de quelque chose pour en disposer selon ce qu’elle voulait. Quand le Seigneur nous a rachetés, c’est pour que nous lui appartenions et il fait de nous ce qu’il veut selon son plan. Nous devons racheter le temps, mais c’est à titre de rachetés que nous devons racheter le temps. Autrement dit, le Seigneur nous a rachetés par son sang et, donc, pour que nous vivions pour lui. Nous devons racheter le temps, c’est-à-dire utiliser le temps comme autant d’occasions favorables afin de vivre pour celui qui nous a rachetés.
Vivre selon la volonté de Dieu
Ça nous conduit à l’importance de vivre selon la volonté de Dieu. C’est la deuxième application de la vie selon la sagesse de Dieu :
C’est pourquoi ne soyez pas sans intelligence, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. (Éphésiens 5.17)
Le « c’est pourquoi » fait un lien logique avec ce que nous avons vu. Sur la base de ce que nous avons vu, nous ne devons pas être sans intelligence, mais nous devons comprendre quelle est la volonté du Seigneur. Je constate qu’il y a une grande confusion chez les chrétiens concernant la volonté de Dieu. J’en ai parlé à quelques reprises. J’ai déjà enseigné sur le fait qu’il y a deux volontés en Dieu. Il y a la volonté morale : par exemple, Dieu ne veut pas que l’homme tue un autre homme. Le meurtre est contre la volonté morale de Dieu. Il y a aussi ce qu’on appelle la volonté décrétée de Dieu : moralement Dieu ne veut pas le meurtre, mais dans son décret, il a voulu le meurtre de son Fils :
Cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez fait mourir en le clouant à la croix par la main des impies. (Actes 2.23)
La volonté décrétée, le plan arrêté de Dieu, son projet déterminé était que son Fils meure en étant injustement tué par des impies. Actes 4.27 et 28 reprend la même idée :
Car en vérité, contre ton saint serviteur Jésus, à qui tu as donné l’onction, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués, dans cette ville, avec les nations et avec les peuples d’Israël, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient déterminé d’avance. (Actes 4.27-28)
Nous le voyons présentement dans la série sur l’évangile de Jean : Hérode et Pilate se sont ligués contre Jésus en le faisant mourir. Ils avaient l’autorité d’empêcher ce meurtre et ils ne l’ont pas fait, mais en même temps, ils ont fait ce que Dieu avait déterminé d’avance dans son conseil.
[…] comprenez quelle est la volonté du Seigneur. (Éphésiens 5.17)
Alors, de quelle volonté Paul parle-t-il? Est-ce qu’il nous demande de tenter de deviner ce que Dieu a décrété d’avance et qui n’est pas encore arrivé? Ce ne peut évidemment pas être cette volonté dont il est question. La volonté de Dieu que nous devons comprendre est la volonté morale, et ce, pour au moins deux raisons. D’abord, la volonté décrétée n’est pas révélée : je ne sais pas ce que Dieu a décrété sur ma vie pour le futur. Vais-je mourir demain? Je n’en ai aucune idée. Plusieurs chrétiens sont hantés par la possibilité de passer à côté de la volonté de Dieu, mais comment le Seigneur pourrait-il exiger que nous suivions sa volonté décrétée, celle qu’il n’a pas révélée? La deuxième raison pour penser que la volonté à laquelle Paul fait référence est la volonté morale, c’est en raison du contexte. Nous avions vu, il y a quelques mois, que Paul exhorte les chrétiens à partir des dix commandements. Dans les chapitres 4 à 6 d’Éphésiens, Paul va faire allusion à huit des dix commandements et il va même en citer deux :
Que celui qui dérobait ne dérobe plus. (Éphésiens 4.28)
Il s’agit du huitième commandement, que nous retrouvons en Exode 20.15 :
Tu ne commettras pas de vol. (Exode 20.15)
Puis, au chapitre 6 de son épître, aux versets 1 à 3, il ajoute :
Enfants, obéissez à vos parents selon le Seigneur, car cela est juste. « Honore ton père et ta mère — c’est le premier commandement accompagné d’une promesse — afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. » (Éphésiens 6.1-3)
Il s’agit du cinquième commandement, que nous retrouvons en Exode 20.12 :
Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne. (Exode 20.12)
Le 3 mars dernier, nous avions vu la présence des dix commandements sollicités par Paul dans cette épître, la plupart sous forme d’allusions; d’autres, avec plus d’évidence; et deux qui sont directement cités. La seule présence des deux qui sont cités nous dit que la loi n’est pas caduque : elle est encore en force. D’ailleurs, nous serions choqués avec raison si une Église ne disciplinait pas un membre qui pratique l’adultère ou l’idolâtrie.
Frères et sœurs, lorsque Paul nous exhorte à comprendre la volonté du Seigneur, il nous dit cela au cœur de trois chapitres où il rappelle les dix commandements. C’est en suivant, en appliquant la loi de Dieu, que je peux marcher dans sa volonté. Comme je vous ai raconté il y a plusieurs semaines, j’ai discuté longuement avec un pasteur qui croit que la loi de l’Ancien Testament est terminée, que les chrétiens ne sont plus concernés par cette loi.
Son point est que cette loi a été remplacée par la loi du Christ, la loi de l’amour. Je lui ai demandé s’il disciplinerait un membre qui parle à son grand-père décédé. Il ne le prie pas : il fait simplement que lui parler. Il m’a répondu que oui, il devrait prendre des moyens disciplinaires. Je lui ai demandé la même question si un membre s’adonne à la bestialité ou, encore, si un membre désire se marier avec sa tante. Dans tous les cas, il m’a répondu qu’il devrait prendre des mesures disciplinaires envers le membre. Je lui ai alors fait remarquer que ces trois pratiques ne sont pas du tout dénoncées dans le Nouveau Testament. Si on dit que le chrétien n’est plus concerné par l’Ancien Testament, nous n’avons rien pour interdire ces pratiques aux chrétiens. Ceci dit, appliquer les commandements doit se faire à la lumière du développement biblique.
Nous verrons quelques points dans d’autres prédications, mais comme exemple, un chrétien ne peut pas dire qu’il respecte le commandement de ne pas commettre d’adultère sur la seule base qu’il ne va pas vers d’autres femmes. S’il n’aime pas sa femme comme le Seigneur le demande, il est déjà en adultère. Il aime autre chose plus qu’il devrait aimer sa femme.
Si un membre se croit en règle avec le commandement de ne pas commettre de meurtre sous prétexte qu’il n’a jamais tué personne, mais qu’il a de la haine contre son frère, l’apôtre Jean dit bien que celui qui a de la haine contre son frère est un meurtrier. Si j’ai l’occasion de présenter l’évangile à un inconverti et que je ne le fais pas, je suis un meurtrier. Je le laisse mourir éternellement sans intervenir. Obéir à la loi de Dieu ne consiste pas seulement à ne pas faire le mal : c’est surtout faire le bien.
Être remplis du Saint-Esprit
Ça nous amène au troisième point :
Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Mais soyez remplis de l’Esprit : entretenez-vous par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels ; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur ; rendez toujours grâces pour tout à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. (Éphésiens 5.18-20)
Paul interdit d’être sous le contrôle du vin. Remarquez qu’il n’interdit pas le vin. Ce qui est interdit, c’est l’abus, la perte de contrôle sous l’effet du vin. Au contraire, soyons remplis du Saint-Esprit. C’est la troisième application de la vie selon la sagesse de Dieu. Comment fait-on pour être remplis du Saint-Esprit? S’agit-il d’une expérience extatique, mystique? Est-ce que ça arrive à force de jeûne?
Est-ce que ça se produit dans des moments particuliers quand nous avons besoin d’un secours particulier de Dieu? Nous vivons à une époque où des personnes témoignent d’expériences souvent mystiques et on attribue au Saint-Esprit toutes sortes de manifestations. Dans certains milieux, il place une immense banderole tenue par deux personnes à chaque bout et on la passe au dessus de personnes. Quand la banderole passe, les gens tombent par terre.
J’ai vu cela dans une Église de Pierrefonds. Pas l’Église baptiste de notre association, je vous rassure. Il est important pour nous d’être au clair sur ce que signifie « être rempli du Saint-Esprit ». Il ne s’agit pas du baptême du Saint-Esprit. Le baptême du Saint-Esprit est la régénération : le Saint-Esprit s’empare de nous, il nous donne une nouvelle nature et il vient habiter en nous. Il ne s’agit pas non plus d’une expérience accompagnée de miracles, du parler en langue ou de toute autre manifestation. Le texte ne dit pas cela. À la Pentecôte, il y a des croyants qui furent remplis du Saint-Esprit et qui ont vécu en même temps des signes comme le parler en langue, mais ça ne signifie pas que c’est normatif. Pour l’éternité, nous serons remplis du Saint-Esprit et il n’y aura plus de parler en langue, ni de guérison, etc. Dans l’Ancien Testament, certaines personnes ont été remplies du Saint-Esprit sans que ce soit accompagné de manifestations :
Moïse dit aux fils d’Israël : Voyez, l’Éternel a appelé par son nom Betsaleél, fils d’Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda. Dieu l’a rempli d’Esprit de sagesse, d’intelligence et de compétence pour toutes sortes d’ouvrages, (Exode 35.30-31)
Être remplis du Saint-Esprit, c’est le fait d’être sous le contrôle du Saint-Esprit et conduits par lui dans nos pensées et nos actions. La sagesse ne peut se passer de l’action souveraine du Saint-Esprit. Paul place ce point au cœur de son exposé exhortatif où il reprend les dix commandements. La plénitude du Saint-Esprit ne peut se passer sans la soumission à la loi que le même Saint-Esprit écrit sur le cœur de ses enfants.
Ce qui est aussi significatif, c’est que la plénitude du Saint-Esprit n’est possible que dans une vie d’Église. Relisons les versets où j’ai retraduit avec des précisions quant à la conjugaison :
[…] soyez remplis de l’Esprit : en vous entretenant par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels ; en chantant et célébrant le Seigneur de tout votre cœur ; rendant toujours grâces pour tout à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. (Éphésiens 5.18-20)
Voyez le lien entre la plénitude du Saint-Esprit et la vie d’Église : la communion du Saint-Esprit n’est possible, frères et sœurs, que dans la communion avec les frères et sœurs, c’est-à-dire ceux en qui le Saint-Esprit habite. Le Seigneur refuse catégoriquement toute communion avec lui qui ne se passe pas dans la communion aux frères et sœurs.
Frères et sœurs, soyons sages en rachetant le temps, c’est-à-dire profitons des occasions que le Seigneur nous donne ici-bas pour prendre part à ses œuvres, dans la vie d’Église, en remplissant ensemble sa mission. Soyons sages en vivant selon sa volonté révélée, c’est-à-dire sa loi qui est bonne, sainte et juste. Soyons sages en recherchant la plénitude du Saint-Esprit. Ce n’est pas par nos propres forces que nous pouvons vivre ces choses, mais par la puissance du Saint-Esprit qui habite et agit en nous. Que le Seigneur vous bénisse. Prions.
Daniel Durand, pasteur
22 septembre 2019