« Nous découvrons à travers le livre de Ruth que l’amour sacrificiel nous garde du légalisme. Le légalisme recherche l’obéissance stricte de la loi. L’amour recherche le bien de l’autre et voit la loi comme un guide pour savoir comment aimer l’autre. »
La spiritualité dans le livre
La semaine passée, nous avons vu que la généalogie qui termine le livre de Ruth vise à préparer la venue du roi David qui lui, préfigure Jésus-Christ. La généalogie débute par un personnage du nom de Pérets. Cet homme est né d’une relation illicite entre Juda et sa belle-fille Tamar, alors qu’elle s’était déguisée en prostituée. Je qualifierais ce qui s’est passé d’une application tordue de la loi du lévirat. Ensuite, dans cette même généalogie, la seule autre application du lévirat dans toute la Bible est présente. Il s’agit du mariage de Booz avec Ruth. Et nous avions vu que cette généalogie, qui ne contient que 10 générations, comporte deux applications du lévirat. Et cette généalogie se termine avec la venue du roi David.
C’est toute l’attente messianique qui est derrière ce livre. Et ça nous amène sur la spiritualité du livre. Ce livre nous permet aussi d’apprécier la ferveur de plusieurs personnages. D’abord Noémi qui, malgré sa douleur et son amertume, prie pour ses belles-filles et les confie au Seigneur. Ruth 1.8-9 :
8 Noémi dit alors à ses deux belles-filles : Allez, retournez chacune à la maison de sa mère ! Que l’Éternel use de bienveillance avec vous, comme vous l’avez fait envers ceux qui sont morts et envers moi. 9 Que l’Éternel vous donne à chacune de trouver du repos dans la maison d’un mari !
À son tour, Ruth affirme sa foi au Dieu d’Israël. Ruth 1.16-17 :
16 Ruth dit : Ne me pousse pas à te quitter, à me détourner de tes pas ! Où tu iras, j’irai ; où tu demeureras, je demeurerai, ton peuple est mon peuple, et ton Dieu est mon Dieu, 17 où tu mourras, je mourrai et j’y serai ensevelie. Que l’Éternel me fasse ceci et qu’il ajoute cela si ce n’est pas la mort qui me sépare de toi.
Lorsque Noémi rentre à Bethléem et que les femmes la saluent, Noémi leur répond aux versets 20 et 21 :
20 Elle leur dit : Ne m’appelez pas Noémi ; appelez-moi Mara, car le Tout-Puissant m’a rendu la vie bien amère ! 21 Comblée j’étais partie ; vide l’Éternel me ramène. Pourquoi m’appelez-vous Noémi ? L’Éternel a témoigné contre moi, le Tout-Puissant m’a fait du mal.
Booz affiche aussi une belle spiritualité. Au chapitre 2, verset 4, il salue ses ouvriers ainsi :
Que l’Éternel soit avec vous ! Et ils lui répondirent : Que l’Éternel te bénisse !
Booz bénit Ruth avec ce qui constitue une prière. Ruth 2.12 :
Que l’Éternel te rende ce que tu as fait ! Que ta récompense soit complète de la part de l’Éternel, le Dieu d’Israël, sous les ailes de qui tu es venue te réfugier.
Plus loin, alors que Noémi reprend du courage, et que Ruth lui rapporte la nourriture, elle dit, Ruth 2.19 :
Béni soit celui qui a fait attention à toi !
Et quand Noémi apprend que celui qui a donné la nourriture se nomme Booz, elle ajoute au verset 20 :
Qu’il soit béni de l’Éternel qui n’abandonne pas sa bienveillance envers les vivants et les morts !
Il n’y avait pas très longtemps, elle disait que l’Éternel lui a fait du mal, et là, elle comprend que l’Éternel n’abandonne pas sa bienveillance envers les vivants et les morts. La bienveillance n’est pas seulement de Ruth envers Noémi, mais de Noémi envers Ruth. Ruth 3.1, Noémi dit à Ruth :
Ma fille, je voudrais te procurer du repos pour que tu sois heureuse.
Quand Ruth s’identifie dans la fameuse nuit où elle alla à la rencontre de Booz, celui-ci lui dit au verset 10 du chapitre 3 :
Sois bénie de l’Éternel, ma fille !
Et quand le peuple se réjouit de l’engagement de Booz vis-à-vis Ruth, il s’exclame, Ruth 4.11-12 :
11 Tout le peuple qui était à la porte et les anciens dirent : Nous en sommes témoins ! Que l’Éternel donne à la femme qui entre dans ta maison d’être comme Rachel et Léa qui, toutes deux, ont bâti la maison d’Israël. Deviens puissant à Éphrata et fais-toi un nom à Bethléhem. 12 Puisse la descendance que l’Éternel te donnera par cette jeune femme rendre ta maison semblable à la maison de Pérets que Tamar enfanta à Juda.
Finalement, les femmes se réjouissent pour Noémi et lui disent, Ruth 4.14-15 :
14 Béni soit l’Éternel qui ne t’a pas laissé manquer aujourd’hui d’un rédempteur dont le nom sera célébré en Israël. 15 Il te fait revenir à la vie et soutient ta vieillesse ; car ta belle-fille qui t’aime l’a enfanté, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils.
Le peuple de Dieu est un peuple où Dieu est au centre, où Dieu agit à travers ceux qui en font partie.
La grâce au-delà de la loi
Tout le livre de Ruth nous permet aussi d’apprécier que la grâce ne se contente pas de la lettre de la loi mais va plus loin.
Bénédiction sur les serviteurs
Booz souhaite la bénédiction de Dieu sur ses serviteurs, nous l’avons vu.
Ruth bénit Noémi
Ruth travaille non seulement pour elle mais aussi pour nourrir sa belle-mère. Ruth 2.17-18 :
17 Ruth glana dans le champ jusqu’au soir et battit ce qu’elle avait glané. Il y eut environ un épha d’orge. 18 Elle l’emporta, rentra en ville et montra à sa belle-mère ce qu’elle avait glané. Elle sortit aussi le surplus de son repas et le lui donna.
Imaginez. Ruth est en besoin. Elle doit aller glaner pour survivre. Et non seulement elle travaille pour tirer sa subsistance, mais elle termine plus tard, elle bat ce qu’elle a glané, c’est-à-dire qu’elle sépare les grains des épis pour tout rapporter à la maison. Et en plus, elle rapporte le reste de son repas pour le donner à Noémi. Dans la loi juive, une veuve n’avait pas l’obligation de veiller sur une autre veuve. Mais Ruth l’a fait. La grâce dépasse la lettre de la loi. Les serviteurs disent en Ruth 2.7 :
Depuis qu’elle est venue, ce matin, elle a été debout jusqu’à présent et ne s’est assise qu’un moment à la maison.
Booz veille sur Ruth
Booz accueille Ruth en lui demandant de ne pas aller ailleurs. Il va prendre soin d’elle. Ce n’est pas la loi qui demandait cela.
Booz a agi par grâce.
Ruth 2.9 :
Aie les yeux sur le champ que l’on moissonne et tu iras derrière elles. Voici : j’ai ordonné aux serviteurs de ne pas te toucher ; et quand tu auras soif, tu iras aux cruches et tu boiras de ce que les serviteurs auront puisé.
La loi n’exigeait pas cela de Booz. Elle demandait simplement de laisser les veuves glaner. Booz apprécie les bontés de Ruth vis-à-vis sa belle-mère. Ruth 2.11 :
Booz lui répondit : On m’a raconté en détail tout ce que tu as fait pour ta belle-mère depuis la mort de ton mari et comment tu as abandonné ton père, ta mère et ton pays natal pour aller vers un peuple que tu ne connaissais pas auparavant.
Et il prie pour Ruth, au verset 12.
Que l’Éternel te rende ce que tu as fait ! Que ta récompense soit complète de la part de l’Éternel, le Dieu d’Israël, sous les ailes de qui tu es venue te réfugier.
Ce qui me frappe ici, c’est que Booz a non seulement fait cette prière, mais il a agit dans le sens de sa prière. Booz a pris Ruth sous son aile, et Booz voit l’accomplissement à sa prière. Frères et sœurs. Ne nous contentons pas de paroles seulement, mais sachons agir pour que nos frères et sœurs soient bénis. Il est bien de prier les uns pour les autres, mais le Seigneur nous demande d’agir aussi. Jacques 1.27 dit :
La religion pure et sans tache, devant Dieu le Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se garder des souillures du monde.
Prendre soin de la veuve et de l’orphelin est un générique pour parler de l’importance de se secourir les uns les autres, de prendre soin les uns des autres. D’ailleurs, immédiatement après, Jacques donne un exemple de la mise en pratique de ce principe. Jacques 2.15-17 :
15 Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, 16 et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous ! sans leur donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? 17 Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas d’œuvres, elle est morte en elle-même.
1 Jean 3.17-18 :
17 Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? 18 Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité.
Nous voyons cette grâce tout le long du livre de Ruth. Noémi cherche le bien de Ruth, et Ruth cherche le bien de Noémi. Alors que Booz prend soin et de Noémi et de Ruth. Tout le monde trouve son compte.
Booz exerce le droit de rachat
Un autre élément du texte nous montre que la grâce dépasse la stricte loi. C’est que Booz assume le droit de rachat alors qu’il n’était vraiment pas obligé. Booz n’était pas le frère de Ruth, et il semble qu’il n’était pas le frère de Noémi non plus. Si Booz avait été le frère de Noémi et qu’il y avait un plus proche parent, c’est que Booz aurait été le frère du plus proche parent. Or, jamais les textes ne présente Booz et le plus proche parent comme des frères, ni frères entre eux, ni frères l’Élimélek, le défunt marie de Noémi. Et pourtant, Booz applique la grâce sans avoir l’obligation de la loi. Il a compris que la loi de Dieu est un moyen pour Dieu de montrer les attributs de Dieu, sa providence, sa justice, sa sainteté, sa patience. La loi invitait fortement le frère du défunt à assumer cette responsabilité. Mais la loi ne demandait rien aux membres de la famille plus éloignés. L’élément est important parce qu’il nous montre que Booz n’avait aucune obligation de marier Ruth. Ce n’est que par pure grâce que Booz assume ce droit.
L’humilité
La compassion exige l’humilité, ce que nous voyons aussi.
Humilité de Ruth
Ruth sait s’humilier, Ruth 2.13 alors qu’elle parle à Booz :
13 J’obtiens donc ta faveur, mon seigneur ; tu m’as consolée, tu as parlé au cœur de ta servante, et pourtant moi je ne suis pas même comme l’une de tes servantes.
Humilité de Booz
Ensuite, Booz, l’homme riche, sert la nourriture à Ruth et lui en donne même en surplus. Ruth 2.14 :
Au moment du repas, Booz lui dit : Approche, mange du pain et trempe ton morceau dans la vinaigrette. Elle s’assit à côté des moissonneurs. Il lui tendit du grain rôti ; elle mangea, se rassasia et garda le reste.
Puis, Booz veut la bénir encore et donne les instructions suivantes à ses serviteurs. Ruth 2.15-16 :
15 Puis elle se leva pour glaner et Booz donna cet ordre à ses serviteurs : Qu’elle glane aussi entre les gerbes, sans que vous lui fassiez d’affront. 16 Vous ôterez même pour elle des javelles [c’est-à-dire des gerbes] quelques épis que vous lui laisserez à glaner, sans lui faire de reproches.
La grâce va plus loin que la loi stricte.
Le plus proche parent n’est pas humilié
Une autre manifestation de l’humilité, c’est que celui qui est humble ne cherchera pas à humilier les autres. Nous le voyons à la fois chez Booz et à la fois chez Ruth. Le plus proche parent n’est pas humilié alors que la loi permettait à la veuve rejetée de le faire en lui crachant au visage. De plus, il n’est jamais blâmé pour son refus. Un autre endroit où nous voyons que celui qui est humble ne cherche pas à humilier les autres, c’est que Booz n’a jamais blâmé Noémi pour ce qui lui est arrivé. Ça aurait été facile de dire qu’en se réfugiant chez les Moabites, elle a couru après la réprobation de Dieu et que ce qui lui arrive n’est que la conséquence de ses choix. Mais Booz ne va jamais là. Et dans la vie d’une Église, il y a des personnes qui prennent des décisions contre Dieu et il y a des conséquences. Mais quand nous voyons ces personnes revenir et reconnaître leur erreur, non seulement les portes de notre bâtiment doivent leur être ouvertes, mais aussi nos bras et nos cœurs. Parce que, demain, c’est peut-être nous qui allons prendre une mauvaise voie et quand le Seigneur nous aura ramené, nous allons apprécier l’accueil des frères et sœurs. Comme je vous l’ai déjà dit, le chrétien n’est plus sous la condamnation, mais sous la restauration. Et c’est toujours dans ce sens que nous devons travailler et établir nos rapports avec les autres. Nous découvrons que la loi de Dieu ne doit pas être comprise comme devant être appliquée au minimum possible. Ce sont des principes que nous devrions adopter en cherchant à bénir le plus possible les autres. Au sein du peuple de Dieu, les valeurs qui doivent se vivre sont :
non pas la mesquinerie, mais la générosité
non pas l’individualisme, mais le partage
non pas l’orgueil, mais l’humilité
non pas l’endurcissement, mais la compassion.
Celui qui veut se contenter du strict minimum de la loi, d’abord n’y parviendra pas. De plus, il va se mettre à calculer pour s’assurer de ne pas aller plus loin que ce que la loi demande. Nous ne devons pas agir envers la loi de Dieu de la même manière que certains font leurs rapports d’impôt. Ils font tout pour en payer le moins possible. Les commandements sont plutôt des lignes directrices qui doivent nous propulser dans des élans de générosité, de renoncement, et de solidarité. Tu ne commettras pas d’adultère. C’est le commandement. En réalité, je dois non seulement demeurer fidèle à mon épouse, mais je dois l’aimer, veiller sur elle, en prendre soin, l’instruire, la protéger, etc. Je ne peux me contenter de dire que j’ai rempli ce commandement simplement en allant pas vers d’autres femmes. Nous découvrons à travers le livre de Ruth que l’amour sacrificiel nous garde du légalisme. Le légalisme recherche l’obéissance stricte de la loi. L’amour recherche le bien de l’autre et voit la loi comme un guide pour savoir comment aimer l’autre.
La grâce surpasse la loi
Tout ceci nous enseigne quelque chose de précieux. C’est que la grâce ne se contente pas d’appliquer le strict minimum de la loi. Mais que la grâce peut faire plus que la stricte loi. Je vous donne un exemple. J’ai souvent entendu que sous la nouvelle alliance, il n’y a pas l’obligation de donner 10% de nos revenus au Seigneur. Et c’est vrai que les consignes du Nouveau Testament concernant les offrandes ne proposent aucun pourcentage. L’insistance va à la disposition du cœur. Ceci dit, la liberté chrétienne ne devrait pas nous conduire à donner le strict minimum de ce que notre conscience nous dit. La générosité, le souci de voir l’œuvre grandir et les autres besoins devraient diriger nos actions. Nous devrions avoir des élans de générosité, de compassion en soutenant généreusement l’œuvre que le Seigneur nous confie dans notre Église locale et en aidant nos proches qui souffrent.
Entrée des païens
Le livre de Ruth annonce un grand mouvement. Ruth, une Moabite, une païenne convertie est greffée au peuple de Dieu. Et elle devient une bénédiction pour Noémi la Juive. Or, plusieurs siècles plus tard, l’entrée des païens, c’est-à-dire des non Juifs dans le peuple de Dieu, deviendra une bénédiction pour Israël. Romains 11.11-14 :
11 Je dis donc : Les Juifs ont-ils trébuché afin de tomber ? Certes non ! Mais, par leur chute, le salut a été donné aux païens, afin de provoquer leur jalousie. 12 Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur défaite la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi de leur complet relèvement ? 13 Je vous le dis à vous, païens : en tant qu’apôtre des païens, moi je glorifie mon ministère, 14 afin, s’il est possible, de provoquer la jalousie parmi ceux de ma race et d’en sauver quelques-uns.
Un rédempteur
Tout se joue sur l’application de la loi du lévirat. Le mot hébreu pour désigner celui qui rachète la veuve signifie rédempteur. Et derrière la loi du lévirat, c’est la personne de Dieu qui se dévoile. Si le Seigneur a mis cette loi, c’est pour que les veuves désespérées aient un avenir. À l’époque, être veuve et sans enfant condamnait à l’itinérance. Mais avec un enfant, celui-ci allait prendre soin de sa mère. Le Seigneur est celui qui a donné cette loi. C’est lui qui porte secours à travers les personnes qu’il a choisies. Il est notre rédempteur. En Ruth 2.20, Noémi avait dit à Ruth :
Qu’il soit béni de l’Éternel, qui se montre miséricordieux pour les vivants comme il le fut pour ceux qui sont morts ! Cet homme est notre parent, lui dit encore Naomi, il est de ceux qui ont sur nous droit de rachat.
Et Ruth va reprendre ces paroles lorsqu’elle discute avec Booz, Ruth 3.9. Et Booz va confirmer toujours avec la même expression au verset 12. Or, le mot hébreu qui est traduit par rachat est utilisé dans l’Ancien Testament pour désigner l’Éternel. Psaume 19.14 :
Reçois favorablement les paroles de ma bouche et la méditation de mon cœur en ta présence, ô Éternel, mon rocher et mon rédempteur !
Le devoir de rachat était une provision de la loi de Dieu pour sauver une personne de la détresse. Et derrière cette provision, c’est Dieu qui est notre rédempteur. Et comme Booz n’avait aucune obligation de racheter Ruth, le Seigneur n’avait aucune obligation. Jésus-Christ s’est donné tout à fait librement, par un amour pur et sans contrainte afin de nous sauver. Si vous remarquez bien, Booz bénit Ruth et Noémi sans faire de reproche pour ce que Noémi et son mari avaient fait. Ils s’étaient réfugiés chez les Moabites, la nation ennemie de l’époque. Et quelques malédictions de l’alliance sont tombées sur la famille. Tous les hommes sont décédés sans laisser d’enfant. Seules demeurent 3 veuves. Noémi revient à Bethléem avec Ruth. Et Booz les bénit sans leur faire de reproche. Le retour au bercail dans l’humiliation démontrait déjà une bonne disposition. Ainsi, le Seigneur nous accueille lorsque nous venons à lui humblement, dans la repentance, et il ne nous adresse pas de reproches. Il nous relève, il nous restaure. Et c’est ainsi que nous devons nous accueillir les uns les autres. Le Christ est celui qui nous a rachetés. Sans lui, nous n’aurions aucun avenir heureux. L’avenir ne serait même pas sombre. Il serait noir. C’est par le Christ que toutes les bénédictions de Dieu nous sont déversées. Toutes les promesses de Dieu sont oui en Jésus-Christ. C’est par le Christ, le Fils unique de Dieu, que nous recevons les riches bénédictions de notre Père céleste. Toutes les ressources de Dieu sont nôtres à travers la personne de Jésus-Christ. Il est notre rédempteur. Mais maintenant, nous sommes fiancés à lui, il a assumé le droit de rachat pour nous. Et ce n’est pas surprenant que le livre conduise à la naissance de David, l’ancêtre de Jésus-Christ.
Frères et sœurs. Le livre de Ruth nous fait passer du désespoir à l’espérance, de l’impasse à un avenir prometteur, de la solitude à la solidarité. Tout le livre est caractérisé par l’humilité, la soumission, la compassion, le partage, les tendres soins les uns pour les autres, la joie lorsque Dieu bénit les autres, la prière même lorsque les états d’âme sont pénibles. La providence de Dieu passe souvent par les rapports entre frères et sœurs. Un a tel besoin, le Seigneur, au lieu de lui donner directement ce dont il a besoin, le donne à un autre afin que l’autre exerce la compassion et la générosité. Celui qui bénéficie de la grâce de Dieu doit comprendre qu’il doit redonner ce qu’il a reçu aux frères et sœurs. De son côté, Ruth a bénéficié de la grâce. Mais pour en bénéficier, elle a dû quitter son ancien monde, son ancienne identité. Elle a dû tout quitter. Frères et sœurs. Il est impossible de bénéficier des promesses de l’alliance sans quitter, abandonner définitivement notre ancien monde et ses pratiques. Ma prière est que nous progressions dans ces choses au sein de notre Église. Que le Seigneur nous donne de vivre la solidarité, le secours envers les personnes qui souffrent, qui traversent des situations pénibles. Que le Seigneur nous donne d’être les uns pour les autres des instruments du secours de Dieu dans nos vies.
Daniel Durand, pasteur
6 mars 2019