Série sur le livre de Jonas, partie 9

« C’est Dieu qui décide de ceux qui sont sauvés, c’est aussi Dieu qui décide du moyen du salut et c’est Dieu qui accomplit le salut. Cet accomplissement se trouve dans la personne et dans l’œuvre de Jésus-Christ. Frères et sœurs, l’histoire de Jonas est aussi la nôtre. Nous sommes rebelles et, tant que le Seigneur ne nous ramène pas, nous sommes perdus. Le Seigneur ramène ceux qu’il s’est choisis et il parle à leur cœur. Il leur donne un nouveau cœur, un nouvel esprit. Il renouvelle leur intelligence pour que nous recevions les choses spirituelles. »

 

Introduction

Il y a trois semaines, nous avons jeté un premier regard sur la prière de Jonas. Nous avions vu une première caractéristique de sa prière : l’honnêteté. Dieu n’a rien à faire de nos prières malhonnêtes, de prières qui n’honorent Dieu que des lèvres, mais qui viennent d’un cœur éloigné de lui.

Si mon cœur est éloigné de Dieu, la seule prière que je peux adresser à Dieu est une prière de confession, une prière de repentance : « Seigneur, pardonne-moi d’avoir un cœur partagé, un cœur éloigné de toi ». Puis, la deuxième prière doit en être une d’aspiration : pour celle-là, je vais vous lire une prière de David qui me parle beaucoup. Psaume 51.11-12 :

Détourne ta face de mes péchés, efface toutes mes fautes. Ô Dieu! crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. (Psaume 51.11-12)

Que ça puisse être notre prière, notre aspiration, d’avoir un cœur changé par le Seigneur. Nous ne pouvons changer notre cœur nous-mêmes.

La repentance

Justement, la deuxième caractéristique de la prière de Jonas, c’est qu’elle inclut la repentance.

C’est un peu plus que l’honnêteté. Nous pouvons être honnêtes sur certaines choses sans nous rendre à la repentance. Nous avions vu que c’est implicite lorsque Jonas affirme que Dieu l’a entendu de son saint temple au verset 8 (Jonas 2.8). Une personne en conflit pourrait dire qu’elle reconnaît avoir mal agi, mais sans se repentir. La vraie repentance inclut la reconnaissance honnête de nos péchés, mais aussi le regret de les avoir commis.  Ça inclut aussi le rejet, c’est-à-dire que nous devons tout faire pour ne pas récidiver et ça inclut la restauration : si j’ai volé, je rembourse; si j’ai sali la réputation de quelqu’un, je fais tout ce que je peux pour la rétablir… Jonas termine sa prière en disant qu’il va accomplir ses vœux. Nous voyons la repentance en filigrane au verset 3 :

Dans ma détresse, j’ai invoqué l’Éternel, et il m’a répondu; du sein du séjour des morts j’ai appelé au secours, et tu as écouté ma voix. (Jonas 2.3)

Jonas était prophète. Il connaissait les Écritures. Il savait très bien que la mort était le salaire du péché.  Il connaissait Genèse 3.17 et Genèse 3.19, où Dieu dit à Adam :

Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger, […] (Genèse 3.17)

C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans le sol, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. (Genèse 3.19)

Jonas savait très bien que cette tempête était un jugement de Dieu sur lui. Comme je l’ai dit, même si Jonas a demandé à être jeté à l’eau, c’est que Jonas savait qu’il finirait pour jouer dans le film Voyage au fond des mers.

En demandant à être jeté, il a simplement voulu épargner le même sort aux marins que celui qu’il méritait. Jonas sait que son séjour au fond de l’eau était un jugement de Dieu pour sa rébellion. Si nous paraphrasons le verset 3 (Jonas 2.3), nous dirions : « Alors que je subissais le jugement que je mérite, j’ai appelé au secours, et tu as écouté ma voix. » De plus, Jonas ne demande pas d’être exempté de sa mission à Ninive.

L’action de grâce

La troisième caractéristique de la prière de Jonas est l’action de grâce. Comment Jonas peut-il rendre grâce à celui qui l’a emprisonné dans le ventre d’un poisson? C’est que Jonas a bien interprété ce qui se passait : être dans le ventre d’un poisson, trois jours et trois nuits, c’était sûrement inconfortable. Si le poisson avait pris une entrée avant de prendre Jonas comme assiette principale, les odeurs étaient probablement désagréables.

Rien dans le poisson n’inspirait l’action de grâce. Être dans un poisson au milieu d’une très grande mer, la Méditerranée, n’a rien de rassurant. De plus, qu’est-ce que le poisson allait faire de lui? Jonas n’avait pas mis sa confiance dans le poisson. Seulement, il a bien interprété la circonstance : il a compris que ce poisson avait été envoyé par le Seigneur pour le sauver de la noyade. Puisque le Seigneur avait envoyé ce grand poisson, ce n’était sûrement pas pour abandonner Jonas par la suite. Autrement dit, en voyant la providence divine derrière l’envoi du poisson, Jonas a pu rendre grâce au Seigneur. Alors que la situation est désespérée, Jonas regarde les choses avec les yeux de la foi. Celui qui a voulu fuir loin de la face de l’Éternel est maintenant reconnaissant que l’Éternel ne l’ait point abandonné. En fait, il remercie le Seigneur de l’avoir intercepté sur la route de la rébellion. Au beau milieu de ce livre où le miraculeux occupe une place importante, Jonas est reconnaissant du miracle le plus appréciable, c’est-à-dire l’intervention surnaturelle de Dieu qui dispose les cœurs qui se sont opposés à lui.

Comme les païens

La quatrième caractéristique de la prière de Jonas est son humilité. J’ai parlé de sa repentance, mais dans le texte, il y a une particularité. Comparons le verset 16 du chapitre 1 (Jonas 1.16) et le verset 10 du chapitre 2 (Jonas 2.10). Remarquez la répétition des sacrifices et des vœux :

Les marins furent saisis d’une grande crainte de l’Éternel. Ils offrirent un sacrifice à l’Éternel et firent des vœux. (Jonas 1.16)

Pour moi, je t’offrirai des sacrifices avec un cri de reconnaissance, j’accomplirai les vœux que j’ai faits : le salut appartient à l’Éternel. (Jonas 2.10)

Jonas ne revendique rien du fait qu’il est Juif. Il a la même démarche spirituelle que les marins d’origine païenne. Ça, pour un Juif, c’est énorme. Jonas qui refusait de prêcher aux Ninivites reconnaît qu’il n’est pas mieux que les païens et qu’il doit, comme eux, se repentir et reconnaître sa misère. Jonas n’approche pas Dieu sur la base de privilèges appartenant aux Juifs, mais comme un pécheur notoire, comme le sont les païens.

Ça rappelle ce que Paul affirme dans l’épître aux Romains, après avoir exposé le péché des non-Juifs, puis le péché des Juifs :

Quoi donc! sommes-nous plus excellents? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché. (Romains 3.9)

Paul regarde son état, l’état de ses compatriotes juifs et l’état des païens : il conclut que personne n’est mieux que les autres.  Tous ont prouvé qu’ils sont sous l’emprise du péché. Personne ne s’est vraiment repenti tant qu’il n’a pas reconnu qu’il n’y a rien de recommandable en lui, tant qu’il n’a pas reconnu et confessé que seul Jésus-Christ est agréable à Dieu :

[…] Le salut appartient à l’Éternel. (Jonas 2.10)

C’est Dieu qui décide de ceux qui sont sauvés, c’est aussi Dieu qui décide du moyen du salut et c’est Dieu qui accomplit le salut.

Cet accomplissement se trouve dans la personne et dans l’œuvre de Jésus-Christ. Frères et sœurs, l’histoire de Jonas est aussi la nôtre. Nous sommes rebelles et, tant que le Seigneur ne nous ramène pas, nous sommes perdus. Le Seigneur ramène ceux qu’il s’est choisis et il parle à leur cœur. Il leur donne un nouveau cœur, un nouvel esprit. Il renouvelle leur intelligence pour que nous recevions les choses spirituelles.

L’Éternel parla au poisson qui vomit Jonas sur la terre ferme. (Jonas 2.11)

Dès la repentance de Jonas, c’est la délivrance. Le poisson obéit encore à l’Éternel en vomissant Jonas. Même le poisson est en contraste avec Jonas qui, lui, a fui le Seigneur pour ne pas lui obéir. La suite du livre va se passer sur la terre ferme. Le texte ne dit rien sur le lieu où le poisson déposa Jonas. Certains disent que l’histoire de Jonas est impossible, parce que le poisson n’aurait pu déposer Jonas en Assyrie, là où Ninive se trouve. C’est vrai que le poisson n’aurait jamais pu déposer Jonas en Assyrie. L’Assyrie n’a pas de côte méditerranéenne, mais ça ne discrédite en rien le récit de Jonas, puisque le texte ne dit jamais que c’est en Assyrie que Jonas a été déposé. Le poisson a dû débarquer Jonas sur la côte est de la Méditerranée, en Israël ou sur la côte syrienne, et que Jonas fasse le voyage missionnaire à pied.

Prédicateur invité

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