« Il y a deux raisons pour lesquelles nous devrions être dociles et nous soumettre aux décisions de Dieu. La première raison est d’ordre légal : Dieu est Dieu. Il est le roi de l’univers. Il a tous les droits sur tout l’univers, puisqu’il est Dieu. Qui lui résistera ? La deuxième raison est d’ordre logique : contester après Dieu, lui qui possède toute la sagesse, lui qui est omniscient, alors que nous, nous sommes limités. »
Introduction
La semaine passée, nous nous sommes arrêtés sur la mauvaise réaction de Jonas. Nous allons lire, au chapitre 4, les versets 3 et 4 où Jonas continue son bras de fer contre l’Éternel.
Texte biblique
Maintenant, Éternel, prends-moi donc la vie, car la mort m’est préférable à la vie. L’Éternel répondit : Fais-tu bien de te fâcher ? (Jonas 4.3-4)
Exposé
Nous voyons dans la réaction de Jonas qu’une mauvaise disposition nous ôte le goût de vivre : Jonas a alimenté son cœur de mauvais sentiments, il avait une mauvaise disposition de cœur, il ne désirait pas du tout la volonté de Dieu et il a perdu le goût de vivre. Il y a deux raisons pour lesquelles nous devrions être dociles et nous soumettre aux décisions de Dieu.
La première raison est d’ordre légal : Dieu est Dieu. Il est le roi de l’univers. Il a tous les droits sur tout l’univers, puisqu’il est Dieu. Qui lui résistera ? La deuxième raison est d’ordre logique : contester après Dieu, lui qui possède toute la sagesse, lui qui est omniscient, alors que nous, nous sommes limités. Lorsque Dieu demande à Jonas s’il a raison de se fâcher, c’est comme si Dieu lui disait : « Jonas, nous voyons la même situation. Les Ninivites étaient de grands pécheurs et je t’ai envoyé vers eux pour qu’ils se repentent. Jusque-là, nous voyons la même chose, mais pour la suite, nous avons deux perspectives différentes. Tu évalues que j’ai mal agi alors que j’ai agi selon ma nature. » Paul dit :
Que Dieu soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur. (Romains 3.4)
Nous devons savoir que, lorsque nous avons un point de vue différent de Dieu, ce n’est pas seulement une simple opinion différente. Dieu doit être reconnu pour vrai. Si ma pensée n’est pas conforme à celle du Seigneur, ma pensée est automatiquement mensonge.
Jonas sortit de la ville et s’assit à l’est de la ville. Là il se fit une hutte et s’assit dessous, à l’ombre, afin de voir ce qui arriverait dans la ville. (Jonas 4.5)
Ce verset nous montre une interruption dans la conversation entre Dieu et Jonas. En fait, l’Éternel pose une question à Jonas :
Fais-tu bien de te fâcher ? (Jonas 4.4)
Jonas ne répond pas. Il quitte la discussion pour se rendre à l’est de la ville. Quelle impolitesse envers le Seigneur! La ville en question est toujours Ninive. Jonas n’est pas encore rentré dans son pays. Jonas n’a pas quitté Ninive suite à la proclamation du message. Il est demeuré pour constater le changement de vie des habitants de cette ville. La fin du verset 5 (Jonas 4.5) précise que Jonas s’est installé à l’est de la ville « afin de voir ce qui arriverait dans la ville ». Le fait que Jonas se construise un cabanon ou une hutte (Jonas 4.5) nous montre qu’il s’est installé à Ninive pour quelques temps. Pourquoi à l’est de la ville ? Ça doit avoir une signification, puisque le texte le précise. En fait, l’Est était le point cardinal opposé à Israël. Jonas s’est installé le plus loin possible du pays promis. Il a signifié à Dieu qu’il n’était pas prêt à retourner dans son pays et il a aussi signifié son opposition. Frères et sœurs, il est impossible de s’éloigner du plan de Dieu sans s’éloigner de Dieu lui-même.
Erreurs de Jonas
Le livre de Jonas nous montre qu’il a commis de graves erreurs. La première est d’avoir fui : il a abandonné sa mission, bien qu’il n’avait pas le droit de le faire. Nous n’avons aucun droit d’aller à l’encontre de ce que le Seigneur nous demande. Ne cherchons jamais notre paix, notre sécurité dans la poursuite de nos propres voies, mais uniquement en Dieu, en Sa Parole. La deuxième erreur de Jonas, c’est qu’il s’est construit son lieu de paix. Au verset 5 du chapitre 4 (Jonas 4.5), nous avions vu qu’il s’est construit une hutte pour avoir de l’ombre. Il a cherché sa paix dans l’isolement et non en Dieu. Il y a des gens qui quittent la vie d’Église, qui quittent la vie chrétienne parce que les choses ne se passent pas comme ils voudraient. Ils se font leur coin de paix. Ils peuvent trouver toutes sortes de raisons. Ils peuvent critiquer l’Église et il y aura toujours des critiques à faire contre l’Église puisqu’elle ne sera jamais parfaite ici-bas. Ces gens quittent et pensent trouver la paix hors de Dieu. Ils peuvent dire qu’ils croient encore, qu’ils n’ont pas abandonné le Seigneur. J’aimerais vous dire qu’on ne peut pas rejeter le corps sans rejeter la tête. On ne peut pas rejeter l’Église sans rejeter le Christ. Ces personnes sont en véritable danger. S’ils sont vraiment chrétiens, ils reprendront la vie d’Église, peut-être ailleurs, mais ils la reprendront, mais ceux qui se sentent définitivement mieux à l’extérieur de l’Église que dans l’Église doivent s’examiner. Quand on préfère vivre en dehors du peuple de Dieu qu’en son sein, c’est probablement parce qu’on n’appartient pas au peuple de Dieu.
Frères et sœurs, la véritable paix n’est possible qu’en Dieu et dans l’obéissance à sa Parole. La troisième erreur de Jonas est d’être demeuré spectateur. Il s’est construit un abri de fortune dans Ninive, mais le plus loin possible de la terre promise et il attendait passivement. Si Jonas avait servi fidèlement le Seigneur, il aurait enseigné les Ninivites dans la Parole de Dieu. Il aurait entretenu une communion avec ses nouveaux frères et sœurs.
Au lieu de cela, il est demeuré dans son coin, digérant très mal que le Seigneur ait fait grâce à ce peuple ennemi. Frères et sœurs, nous ne sommes pas appelés à être des spectateurs mais des instruments de Dieu :
- Instruments dans l’intercession;
- Instruments dans l’instruction biblique envers nos enfants, les maris envers leur épouse, chacun de nous envers les personnes qui nous sont confiées;
- Instruments dans l’édification de nos frères et sœurs par des exhortations fraternelles et des encouragements.
L’Éternel Dieu fit intervenir un ricin, qui s’éleva au-dessus de Jonas, pour donner de l’ombre sur sa tête et pour lui ôter sa mauvaise humeur. Jonas éprouva une grande joie à cause de ce ricin. Mais le lendemain, quand parut l’aurore, Dieu fit intervenir un ver pour s’attaquer au ricin, et le ricin sécha. Au lever du soleil, Dieu fit intervenir un vent d’est étouffant, et le soleil s’attaqua à la tête de Jonas, au point qu’il tomba en défaillance. Il demanda la mort et dit : La mort m’est préférable à la vie. (Jonas 4.6-8)
Jonas a quitté la conversation avec Dieu pour lui signifier son mécontentement par un geste : celui de s’établir à l’est de la ville. Le Seigneur lui répond également par un geste, mais le geste de Dieu est très pédagogique. Le Seigneur fait pousser un ricin, une sorte d’arbuste. On assiste alors à l’unique moment de joie de Jonas. Même dans sa prière, bien qu’il exprime sa reconnaissance, il ne dit rien qui démontrerait une joie. Le lendemain, Dieu fait disparaître le ricin et Jonas n’a plus aucune joie. Il demande la mort. Ce fut une joie de courte durée. Le ricin n’a duré qu’un seul verset. Le lendemain, Dieu envoie un ver pour détruire le ricin.
Au verset 8 (Jonas 4.8), le Seigneur envoie un vent chaud et Jonas se sent mal au point où il tombe en défaillance. Alors, Jonas répète la phrase suicidaire du verset 3 (Jonas 4.3) : la mort m’est préférable à la vie. Pourquoi est-ce que Dieu agit ainsi, c’est-à-dire faire du bien en faisant pousser le ricin miraculeusement vite pour procurer de l’ombre au prophète pour faire mourir ce même ricin le lendemain et envoyer un vent sec pour affaiblir Jonas ? Est-ce que Dieu s’amuse ainsi pour provoquer les hommes ? La réponse est que Dieu prend les moyens appropriés dans un but pédagogique.
Démontrer l’égoïsme
C’est remarquable de voir que Jonas n’a de joie que pour ce qui lui procure un confort. Jusqu’à maintenant, il n’a démontré que contestation. Rien ne lui plaît sauf lui-même, son confort, sa petite volonté propre. Ce n’est que lorsqu’un ricin lui procure une fraîcheur qu’il éprouve, le texte dit : « une grande joie ». Nous avons ici une belle leçon : lorsque nous trouvons notre joie dans ce qui nous procure de l’agrément et du confort, c’est une joie superficielle et de courte durée. Si Jonas s’était réjoui des œuvres de Dieu, il aurait eu la joie de voir les Ninivites repentants même à la chaleur du soleil. Daniel Arnold propose que Jonas ait éprouvé une grande joie du fait que c’est Dieu qui fait pousser le ricin. Si c’est le cas, la joie de Jonas viendrait du fait qu’il constate que Dieu ne l’a pas repoussé et continue de le bénir, mais ça ne rend pas Jonas meilleur. Si Jonas n’apprécie que les bénédictions qu’il reçoit et non celles que Dieu réserve à d’autres, ce n’est pas très vertueux. Jonas se réjouirait d’avoir un peu d’ombre, mais se fâche que les Ninivites évitent la condamnation éternelle.
Daniel Durand, pasteur
31 juillet 2019