Focus sur la gloire de Dieu, Jean 17.1-5

« Nous sommes à une époque où le but premier de l’homme est son bien-être présent, mais jamais les Écritures nous disent de rechercher notre bien-être. Ce que le Seigneur veut, c’est que nous cherchions à le glorifier et même au prix de notre bien-être. »

 

 

Introduction

Le texte d’aujourd’hui est l’un des plus riches des Écritures. C’est une prière que Jésus a adressée à son Père juste avant d’aller à la croix. Si les chapitres 13 à 16 nous ont permis d’entrer dans l’intimité de Jésus et des disciples, le chapitre 17 nous fait goûter à l’intimité entre Jésus et son Père. On l’appelle la prière sacerdotale à cause de son contenu et aussi parce qu’elle précède le sacrifice de Christ. Plusieurs font le rapprochement de cette prière avec ce qui se passait au sein de la nation juive à la fête de l’expiation. Dans le temple juif, le souverain sacrificateur faisait une prière pour le peuple juste avant de procéder au sacrifice, toujours pour le peuple. Il priait que Dieu agrée le sacrifice pour les péchés et les éléments que l’on trouvait dans ces prières sacerdotales se retrouvent sur les lèvres de Jésus. On se retrouve dans les derniers moments du ministère terrestre de Jésus, le jeudi, la veille de sa crucifixion et ces moments débutent au chapitre 13 où l’on peut lire, verset 1 :

Avant la fête de Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde au Père, Jésus, qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.

Au verset 2, le dernier repas débute. Jésus savait que son heure était venue. Il le répètera dans sa prière, chapitre 17, verset 1. Jésus débute ce temps particulier avec les disciples par le lavement des pieds, après quoi il démasque Judas. Celui-ci quitte le groupe pour rejoindre les gardes qui saisiront Jésus. Aux chapitres 14 à 16, le repas se prolonge en longue discussion où les disciples questionnent Jésus. Ces 3 chapitres constituent un exposé de l’envoi de l’Esprit de Dieu qui poursuivra dans sa mission le ministère terrestre de Jésus. Jésus annonce qu’il doit quitter ce monde pour que l’Esprit puisse être envoyé. Il enseigne aussi sur l’importance de garder ses commandements. Et au chapitre 16, à partir du verset 16, ce sont les derniers au revoir. Cette prière, malgré le drame qui se jouera, se situe déjà sur un registre victorieux. Le chapitre 16 se termine au verset 33 par cette déclaration de Jésus à ses disciples :

Je vous ai parlé ainsi, pour que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, moi, j’ai vaincu le monde.

Et nous arrivons à cette fameuse prière sacerdotale qui présente un Jésus serein, une âme en paix. Jean 17.1-5 :

1 Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit : Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie, 2 selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. 3 Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. 4 Je t’ai glorifié sur la terre; j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire. 5 Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fût.

 

 

Exposé

La prière de Jésus se divise en 3 parties.

1ère partie, versets 1 à 5 : Jésus prie pour lui-même;

2e partie, versets 6 à 19 : Jésus prie pour ses disciples;

3e partie, versets 20 à 26 : Jésus prie pour l’Église de tous les temps.

Cette prière de Jésus nous montre que, malgré la profondeur de l’épreuve, Jésus trouve son confort et sa sécurité dans la volonté du Père. Il s’agit de relire Luc 22.44 pour s’en convaincre :

En proie à l’angoisse, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre.

Donc malgré la profondeur de l’épreuve, Jésus trouve son confort et sa sécurité dans la volonté de son Père, même si elle constituera la pire des souffrances. Il lève les yeux vers son Père, Il lève les yeux vers le ciel pour prier, pour s’en remettre à son Père. Lever les yeux alors qu’il s’apprête à subir la pire injustice que la terre aura connue, indique qu’il voit sa délivrance venant du ciel. Il ne s’attend à aucun secours terrestre. La confiance en son Père n’est en rien diminuée en ce temps d’épreuve ultime.

 

 

L’heure est venue

« Père, l’heure est venue. » Cette expression indique l’heure, le moment où le sacrifice suprême doit être offert. C’est Dieu qui dirige les événements et selon l’horloge du Père, l’heure est venue. Déjà, il avait averti ses disciples au chapitre 12, verset 23 :

L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.

Cette heure constitue le moment culminant de toute l’œuvre du Fils. Toute l’histoire de la rédemption et le succès du plan créationnel se sont joués lors de ces événements. C’est le coup final où son ministère terrestre prend tout son sens. C’est le moment le plus fort de la manifestation de son amour pour son peuple. C’est l’inauguration de la nouvelle alliance. Tout ce qui était prophétie, préfiguration, symboles, types et annonces de la nouvelle alliance sont maintenant impertinents. Toute l’ancienne alliance visait l’accomplissement et, puisque Jésus a tout accompli, tout ce qui a servi à annoncer, à préparer, n’est plus nécessaire. Tout s’accomplit dans cette heure dramatique et cette prière débute par une requête où Jésus demande à son Père d’être glorifié afin que le Fils puisse glorifier le Père. Cette brève requête en renferme plusieurs. Jésus demande à son Père :

de le soutenir dans la souffrance;

d’agréer son sacrifice;

de le ressusciter;

et de le rétablir dans la gloire qu’il avait connue auparavant.

Jésus est donc tout à fait conscient que la gloire doit inévitablement passer par la mort. La gloire constitue réellement le thème de la prière. À 6 reprises, elle est mentionnée.

 

 

La gloire du Fils

La gloire réfère à la parure. On parle de la gloire de Salomon lorsqu’il est revêtu de ses ornements royaux. 1 Corinthiens 11.15 affirme que la chevelure est la gloire de la femme, mais quand on parle de la gloire de Dieu, il s’agit du rayonnement de sa personne. L’éclat insoutenable de toutes ses perfections. La gloire de Dieu, c’est ce qui se dégage de Dieu lorsqu’il se révèle. Et cette gloire apparaît de diverses façons. Par exemple, la création révèle la gloire de Dieu, c’est-à-dire que par la création, on peut connaître des choses de Dieu. Psaume 1.1 :

Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue céleste annonce l’œuvre de ses mains.

Jésus prie pour cette gloire. Il demande au Père de recouvrer cette gloire. Cette gloire qu’il avait avant que le monde fût, verset 5.

 

 

Ministère terrestre

La gloire de Dieu, c’est la manifestation, le resplendissement de tous les attributs de Dieu. Déjà, dans son ministère terrestre, Jésus a manifesté la gloire du Père. Il le dit au verset 4. Jean 17.4 :

Je t’ai glorifié sur la terre ; j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire.

La vie du Christ n’a été que manifestation de son Père. De sorte que l’apôtre Jean affirme, en Jean 1.14 :

La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père.

Cette gloire a été manifestée par les miracles comme aux noces de Cana, Jean 2.11 :

Tel fut à Cana en Galilée, le commencement des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

Cette gloire est aussi manifestée par l’obéissance de Jésus envers son Père, obéissance qui indique une sainteté, une consécration parfaite, et qui est rappelée comme nous l’avons lu en Jean 17.4 :

Je t’ai glorifié sur la terre ; j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire.

L’affirmation qu’il a achevé l’œuvre que son Père lui avait donnée à faire indique que tout ce qui manquait à la réalisation du plan de Dieu, de son alliance, est maintenant accompli. Tout est accompli. Cette obéissance a comme point culminant la croix. Jésus avait dit auparavant à ses disciples, Jean 12.23-25 :

23 Jésus leur répondit : L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. 24 En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. 25 Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui a de la haine pour sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.

La croix de Christ glorifie Dieu. Elle glorifie Dieu au sens où elle manifeste les attributs de Dieu. La mort manifeste la parfaite justice de Dieu. Jésus a subi la peine que nous méritons. La croix manifeste l’amour de Dieu. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis, et Jésus nous dit que nous sommes ses amis (Jean 15.13). La croix manifeste aussi l’autorité divine puisqu’elle écrase l’ennemi. La croix manifeste l’humilité de Dieu parce qu’il accepte par amour de subir l’opprobre la plus injuste, mourir d’une mort réservée aux criminels. La croix manifeste la fidélité de Dieu et donc la confiance que nous pouvons avoir en lui, puisqu’il accomplit ses promesses de l’alliance. La croix manifeste aussi la puissance de Dieu, parce que le Fils va ressusciter. Jésus parle de toute cette gloire qui resplendit du Calvaire, Jean 17.2 :

…afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.

Pour Jésus, obéir à son Père était toute sa vie. C’était sa raison d’être. Jean 4.34 :

Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre.

Mais cette gloire était limitée parce que le Fils a renoncé à profiter de son égalité avec le Père. Philippiens 2.5-8 :

5 Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus, 6 lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, 7 mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes ; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, 8 il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix.

2 Corinthiens 8.9 :

Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ qui pour vous s’est fait pauvre de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.

Donc, pendant son ministère terrestre, son incarnation, Jésus s’est dépouillé, il s’est appauvri. Jésus a su démontrer pendant son humiliation, le rayonnement, l’éclat de son Père par la grâce et la majesté de la vie qu’il a menée. Juste avant de mourir, Jésus prie pour recouvrer cette fois la gloire de Dieu son Père qu’il avait connue auparavant. Jean 17.5 :

Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fût.

 

 

Ministère royal

Jésus, devant la mort inévitable, demande à son Père de ne pas demeurer dans la mort, ce qui ne glorifierait pas Dieu. Si Jésus demande, c’est qu’il sait que Dieu l’a promis. Psaume 49.15 :

Dieu libérera mon âme du séjour des morts, car il me prendra.

Dans le texte très connu d’Ésaïe qui annonce la mort du Serviteur de l’Éternel… Ésaïe 53.10 :

Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance ; après s’être livré en sacrifice de culpabilité, il verra une descendance et prolongera ses jours, et la volonté de l’Éternel s’effectuera par lui.

La prière de Jésus indique qu’il doit passer à une gloire autre : la gloire céleste. Pour accéder à cette gloire céleste, il fallait qu’il glorifie son Père sur terre. C’est cette obéissance parfaite qui le rend digne de recevoir la gloire céleste. Cette gloire, objet de sa requête, consiste à être élevé par le Père sur le trône le plus élevé qui soit. Jésus est intronisé comme Roi des rois sur toute la création. Nous avons lu Philippiens 20.5-8. Lisons les versets suivants, Philippiens 2. 9-11 :

9 C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, 10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, 11 et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

Le Fils recouvre sa gloire première, mais cette fois, dans ses 2 natures, c’est-à-dire à la fois dans sa nature divine et sa nature humaine. Il est maintenant le représentant de son peuple racheté. Paul présente aux Éphésiens ce moment glorieux, Éphésiens 1.20-23 :

20 Dieu a mis en action sa puissance souveraine dans le Christ, en le ressuscitant d’entre les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, 21 au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. 22 Il a tout mis sous ses pieds et l’a donné pour chef suprême à l’Église, 23 qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.

Dieu mit ainsi sur le sacrifice de son Fils, aux yeux du monde entier, le sceau de son approbation divine. Dès lors, le Sauveur, possédant la toute-puissance au ciel et sur la terre, poursuivra son œuvre jusqu’à son parfait achèvement ; et son peuple, rendu en lui à sa glorieuse destination, sera assis à la droite du Père dans les lieux célestes. C’est donc maintenant en tant que Souverain Sacrificateur que Jésus sera glorifié. C’est en tant que Médiateur d’une alliance parfaite et éternelle. Lors de la transfiguration, Pierre, Jacques et Jean ont pu avoir un aperçu de cette gloire qui attendait le Fils. 2 Pierre 1.16-17 :

16 Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais parce que nous avons vu sa majesté de nos propres yeux ; 17 car il a reçu honneur et gloire de Dieu le Père, quand la gloire pleine de majesté lui fit entendre cette voix : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, objet de mon affection.

Quand Jésus va revenir, ce ne sera plus dépouillé, appauvri, mais c’est le Fils glorieux, le Fils qui a reçu la gloire de son Père. Matthieu 16.27 :

Car le Fils de l’homme va venir dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa manière d’agir.

Pour le Fils, cette gloire consiste aussi à entrer dans l’héritage de l’alliance, ce grand projet de Dieu où le Seigneur partage avec son peuple tout ce qu’il est et tout ce qu’il a. Cette gloire dépend de sa royauté sur la création. Parce que l’héritage promis, ce sont toutes les œuvres créationnelles de Dieu qui entreront dans leur renouvellement. Il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre. C’est pourquoi, dans sa prière, Jésus associe sa glorification à l’autorité qu’il a reçue sur toute chair (Jean 17.2). L’expression « toute chair » est hébraïque et signifie « toute personne ». Cette autorité, ce pouvoir, est exercée non seulement sur ceux qui sont sauvés, mais sur les autres aussi. Le Fils a reçu tout pouvoir sur toute chair, afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que le Père lui a donnés.

 

 

Gloire continue

On constate que le Fils glorifie son Père sans aucune interruption. Avant son incarnation, son ministère terrestre, il vivait dans la gloire du Père, verset 5. Le Fils glorifiait le Père depuis toute éternité, ce qui signifie qu’il entrait dans les œuvres du Père. Par exemple, Dieu a tout créé, et nous apprenons dans le Nouveau Testament que le fils a été l’agent de la création. 1 Corinthiens 8.6 :

Néanmoins pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses, et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes.

Ensuite, le Fils qui continue de glorifier le Père s’incarne pour accomplir l’œuvre de rédemption. Et c’est pourquoi il dit au verset 4 : « Je t’ai glorifié sur la terre. », mais Jésus ne veut pas que les choses s’arrêtent ici. Il veut continuer de glorifier le Père. C’est pourquoi il lui demande de retrouver la gloire qu’il avait auparavant auprès de son Père, verset 5. Cette requête repose sur la volonté de son Père. Sa demande d’être glorifié découle de ce que le Père lui a donné tout pouvoir sur toute chair, verset 2. Dieu a remis toute autorité et tout pouvoir à son Fils.

 

 

Gloire partagée

On se rend compte assez rapidement que le but du Fils n’est pas du tout égoïste. Il demande sa glorification afin que le Père soit glorifié. Ce n’est pas pour lui-même qu’il demande, mais parce qu’il sait que sa glorification va glorifier son Père. La croix et la royauté de Jésus révèlent non seulement les vertus et les attributs du Fils, mais aussi ceux du Père. La gloire de Dieu, pour être manifestée, doit être communiquée. La gloire de l’un ne peut être au détriment de la gloire de l’autre. C’est dans la communion du Père et du Fils que la gloire se révèle. Après le Fils et le Père, il y a une autre entité qui entre dans cette gloire. Ce sont tous ceux qui ont reçu la vie éternelle, verset 2. Le vrai moyen de glorifier Dieu, c’est de communiquer la vie éternelle, c’est-à-dire d’associer les hommes à la vie de Dieu. La prière de Jésus pourrait être paraphrasée comme suit : « Accorde-moi la résurrection, l’ascension et l’intronisation afin que je puisse opérer la Pentecôte ». C’est ce qui est arrivé. Actes 2.33 :

Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez.

Jésus va prier plus loin pour ses apôtres puis pour toute l’Église, non pas pour tous les hommes, mais uniquement pour ceux que le Père lui a donnés, verset 9. Déjà, au verset 3, il affirme que la vie éternelle, c’est de connaître Dieu le Père et celui qui est envoyé, soit le Fils. Cette vérité est très pertinente ici, parce que la connaissance de Dieu s’inscrit dans la gloire du Père et du Fils. Le fait que nous connaissions Dieu glorifie le Père et le Fils, au sens où nous pouvons proclamer, manifester les attributs de Dieu. J’aimerais vous proposer que la connaissance de Dieu constitue l’activité première de la vie chrétienne. Connaître Dieu n’est pas comme connaître un doorman qui nous permet d’entre dans un club, puis un coup entré, on passe à autre chose. Connaître Dieu, c’est découvrir de plus en plus qui il est, d’une connaissance qui constitue autant des notions que l’approfondissement d’une relation. Connaître n’est point un acte purement et froidement intellectuel, mais un rapport plein de confiance et d’amour avec l’être connu, une communion du cœur avec lui. Connaître le seul vrai Dieu et Celui qui l’a envoyé, Jésus-Christ, n’est pas seulement la condition ou le moyen de parvenir à la vie éternelle. Connaître le seul vrai Dieu et Celui qui l’a envoyé, c’est cette vie éternelle elle-même, naissant et grandissant dans l’âme dès ici-bas, pour s’épanouir un jour dans la perfection du ciel. Connaître Dieu et connaître Jésus-Christ sont indissociables. Sans la connaissance du Fils, il n’y a pas la connaissance du Père, parce que c’est par le Fils et par lui seul que nous pouvons connaître le Père, de sorte que celui qui connaît réellement le Fils ne peut que connaître le Père aussi. Le fait que nous connaissions Dieu manifeste sa gloire. Notre salut proclame qui est Dieu. Éphésiens 3.10-11 :

10 les principautés et les pouvoirs dans les lieux célestes connaissent par l’Église la sagesse de Dieu dans sa grande diversité, 11 selon le dessein éternel qu’il a réalisé par le Christ-Jésus notre Seigneur,

La connaissance de Dieu n’est pas qu’une simple assimilation de notions sur Dieu. La connaissance dans les Écritures désigne une relation intime, une unité réelle entre des personnes. Pour l’éternité, nous allons connaître Dieu – Père et Fils -, c’est-à-dire que nous allons approfondir notre relation, et que nous allons découvrir de plus en plus qui est Dieu. Nous avons l’éternité pour connaître un Dieu infini. Alors, commençons dès maintenant!

 

Cette connaissance a comme objet le seul vrai Dieu et ce Dieu ne peut être connu sans connaître le Fils. 1 Jean 2.23 :

Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père ; celui qui confesse le Fils a aussi le Père.

Donc, celui qui dit croire en Dieu, mais qui n’a pas placé toute sa confiance dans le Fils, croit en un Dieu qu’il s’est forgé lui-même. Le seul vrai Dieu est celui que Jésus-Christ nous révèle.

 

 

Conclusion

Nous avons dans ce texte des éléments qui nous aident à comprendre le but premier du ministère de Jésus : glorifier son Père sur terre afin d’être glorifié par lui par la résurrection et l’élévation, pour ensuite continuer de glorifier son Père dans cette sphère nouvelle céleste. Quel exemple pour nous! Si les Écritures nous disent d’être les imitateurs du Christ, ça signifie que notre vie doit rechercher la gloire de Dieu. Nous sommes à une époque où le but premier de l’homme est son bien-être présent, mais jamais les Écritures nous disent de rechercher notre bien-être. Ce que le Seigneur veut, c’est que nous cherchions à le glorifier et même au prix de notre bien-être. Si Moïse avait recherché son bien-être, aurait-il renoncé à tous les trésors de l’Égypte? Si Jésus avait pensé à son bien-être, serait-il allé à la croix? La vie d’enfant de Dieu est de glorifier notre Père céleste, de tout faire pour le refléter, pour faire connaître ses attributs pas seulement en paroles, mais surtout en actions. Comme Jésus a été ressuscité et élevé, nous le serons. Ce qui fait dire à Paul dans Romains 8.18 :

J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous.

Alors, que nous puissions par ces paroles nous encourager à persévérer; peut-être, dans certains cas, nous ressaisir et considérer que le but du Seigneur pour notre vie n’est pas du tout notre bien-être, mais sa gloire. Que nos pensées soient celles du Seigneur. Que nos actions soient celles du Seigneur. Que nos vies entières soient celles du Seigneur. Amen!

 

Daniel Durand, pasteur

 

14 octobre 2018

Prédicateur invité

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