Règles judiciaires en Israël au temps de Jésus, Jean 18.12-14

« La victoire de la croix s’inscrivait dans cette guerre à finir contre Satan et ses acolytes. La croix a permis aux méchants de confirmer leur opposition au Christ. C’est tellement glorieux, frères et sœurs, de voir comment le Seigneur travaille. Pour nous, nous subissons également les injustices de ce monde. Malheureusement, nous participons aussi parfois à des injustices, mais celles que nous subissons comme chrétiens s’inscrivent dans notre union à Jésus-Christ. Si nous sommes unis avec lui dans sa mort, nous le sommes aussi dans sa résurrection. Combien nous devons avoir une perspective biblique sur ce monde injuste et sur la manière dont le Seigneur œuvre dans ce monde. Combien nous devons être reconnaissants au Seigneur pour sa victoire à laquelle il nous associe. »

 

Introduction

Nous poursuivons ce matin dans l’évangile de Jean, au chapitre 18, avec les versets 12 à 14.

Texte biblique

La cohorte, le tribun et les gardes des Juifs saisirent alors Jésus et le lièrent. Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne ; car c’était le beau-père de Caïphe qui était souverain sacrificateur cette année-là. Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs : « Il est préférable qu’un seul homme meure pour le peuple. » (Jean 18.12-14)

Que le Seigneur bénisse sa Parole. Nous allons prier.

Exposé

La dernière fois que j’avais prêché sur Jean, nous avions vu que le procès de Jésus n’a été qu’un cirque de manipulations, de fausses accusations. Bref, les dirigeants juifs avaient déjà prononcé le verdict d’avance. Ils ne cherchaient que les moyens de rendre acceptable ce verdict aux yeux des autorités romaines et aux yeux du peuple. Nous avions vu que Jésus a comparu devant Anne, le beau-père de Caïphe, le souverain sacrificateur. Le souverain sacrificateur était le plus haut dignitaire religieux. Il était le leader politique dominant de la nation juive. De plus, il avait pour fonction de représenter le peuple devant Dieu. Lorsqu’il présentait un sacrifice, il plaidait pour le pécheur devant Dieu. Il intercédait en faveur des gens du peuple. Et une fois par année, le souverain sacrificateur devait entrer dans le lieu très saint pour faire l’expiation des péchés. Le lieu très saint était une petite section au fond du temple, où Dieu manifestait sa présence. Personne ne pouvait pénétrer dans cette section excepté le souverain sacrificateur une fois par année. Imaginez à la fois le privilège, mais aussi la responsabilité. Caïphe, le souverain sacrificateur à cette époque, utilise ses fonctions pour influencer les autres dans le but que Jésus soit crucifié, parce que Caïphe a fait comparaître Jésus devant le Sanhédrin, c’est-à-dire la plus haute autorité en Israël. Comme le but était que Jésus soit condamné à mort, la peine capitale, les dirigeants juifs devaient absolument avoir la permission des autorités romaines. Ils conduisent donc Jésus devant Pilate qui s’en est lavé les mains. Il a plutôt confié la tâche de juger à Hérode qui s’est moqué de Jésus, pour finalement le retourner à Pilate.

Il était coutume qu’on relâche un condamné à mort à chaque fête de Pâque, peut-être parce que la Pâque juive commémorait la délivrance d’Égypte. Alors, Pilate profite de cette coutume pour renvoyer le cas à la foule : « Choisissez entre Barabbas et Jésus ». Donc, Jésus a comparu devant des autorités juives. Tour à tour, il a comparu devant Anne, le beau-père de Caïphe, le souverain sacrificateur, puis devant Caïphe lui-même, puis devant le Sanhédrin. Pour eux, Jésus devait mourir. Il restait les autorités politiques romaines. Le Sanhédrin a donc conduit Jésus devant Pilate, qui pensait se débarrasser du cas en le confiant à Hérode, qui le retourna aussitôt à Pilate. Ce n’était que du jeu politique. Pilate a fait choisir la foule qui a préféré Barabbas à Jésus, mais ce qui a été déterminant, ce sont les autorités juives. Pour mieux comprendre ce qu’ils ont fait, nous devons nous familiariser un peu avec la loi juive de l’époque. En fait, cette loi avait deux bases : il y avait la loi mosaïque, c’est-à-dire le Pentateuque, les cinq premiers livres de la Bible; mais aussi, il y avait le Talmud, c’est-à-dire une loi non écrite. Il s’agissait d’une tradition et de commentaires humains sur la loi mosaïque. Avec le temps, en fait, vers le quatrième siècle après Jésus-Christ, le Talmud en est venu à être considéré avec la même autorité que la loi mosaïque.

C’est un peu comme si je mettais mes prédications et mes enseignements au même niveau que les Écritures, sous prétexte que mes prédications et mes enseignements expliquent les Écritures. Déjà, au temps de Jésus, il y avait des traditions ajoutées à la révélation mosaïque. Jésus dénonce d’ailleurs ces traditions d’hommes qui en viennent à annuler la Parole de Dieu.

Le Sanhédrin

En Israël, le Sanhédrin était la seul instance juive qui avait l’autorité de prononcer un verdict de peine capitale. Le mot « Sanhédrin » vient de deux racines grecques qui signifient « siéger ensemble ». Leur responsabilité était d’entendre les causes, de délibérer et d’appliquer la loi de Dieu. Le Sanhédrin se croyait investi de l’autorité divine. Les membres prenaient le texte de Nombres 11.16-17 :

L’Éternel dit à Moïse : Rassemble auprès de moi soixante-dix des anciens d’Israël, de ceux que tu connais comme anciens et officiers du peuple ; amène-les à la tente de la Rencontre et qu’ils s’y tiennent debout avec toi. Je descendrai, et là je te parlerai ; je prendrai de l’esprit qui est sur toi et je le mettrai sur eux, afin qu’ils portent avec toi la charge du peuple, et que tu ne la portes pas à toi seul. (Nombres 11.16-17)

Le Sanhédrin voulait maintenir ce conseil d’anciens. Le Sanhédrin était toujours constitué de 71 membres. Dans le texte que nous venons de lire, le Seigneur dit à Moïse de prendre avec lui 70 anciens : 70 anciens plus Moïse, ça fait 71. Le Sanhédrin était divisé en trois chambres. Il y avait 23 prêtres ou sacrificateurs, 23 scribes, c’est-à-dire des professionnels de la transcription des écrits bibliques, puis 23 anciens. 23 fois 3 égale 69. On ajoutait deux présidents officiers, ce qui donnait 71. Nous retrouvons ces trois chambres dans Matthieu 16.21 :

Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu’il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part

  • des anciens,
  • des principaux sacrificateurs
  • et des scribes… (Matthieu 16.21)

Les trois chambres étaient là pour couvrir trois aspects de la vie, soit l’aspect religieux avec les sacrificateurs, l’aspect légal avec les scribes qui étaient des spécialistes de la loi et l’aspect démocratique avec les anciens qui les représentaient. Tout ce beau monde formait le Sanhédrin. Le mot signifie un tribunal, un conseil. Pour être membre du Sanhédrin, la personne devait être ce qu’on pourrait appeler un pur Juif, c’est-à-dire né de deux parents juifs. Il devait avoir été formé dans la loi juive. Il devait connaître des langues étrangères. Il devait être humble et de bonne réputation. Cette structure n’a pas été maintenue dans l’Église locale. Nous avons toujours des anciens, mais leur fonction n’est pas équivalente aux anciens au sein du peuple juif. Par contre, il y a des exigences éthiques et judiciaires qui demeurent. Je ne développerai pas ce matin, mais juste un exemple : les anciens devaient s’assurer de la crédibilité des témoins avant de croire à leur témoignage. Je crois que ce point demeure aujourd’hui.

Les témoins

Nous sommes toujours dans la compréhension du procès de Jésus et la question des témoins nous touche de près, parce que ce qui est dit dans la loi juive demeure vrai pour nous dans l’Église. Lorsque Paul dit de ne pas recevoir d’accusation contre un ancien sans la déposition de deux ou trois témoins, ça s’enracine dans ce qui est dit dans l’Ancien Testament.

D’ailleurs, beaucoup de pays touchés par le christianisme ont un système de justice qui s’inspire de ce qui se faisait à l’époque. À l’époque, le rôle des témoins était beaucoup plus important que de nos jours. Dans nos procès, un témoin est appelé à raconter ce qu’il connaît, ce qu’il a entendu et vu, mais chaque témoignage peut être partiel. Par exemple, un homme est soupçonné d’avoir commis un crime. Un témoin peut venir en cour pour dire qu’il a vu le suspect quitter son appartement à telle heure; un autre, qu’il a vu le suspect dans tel commerce à telle heure; et ainsi de suite. C’est pourquoi la justice a besoin de ramasser le témoignage de plusieurs personnes. À l’époque, un témoin devait avoir vu le crime. On ne s’intéressait pas aux à-côtés : s’il a quitté sa résidence, etc. On ne s’intéressait qu’au crime et, pour venir témoigner, il fallait avoir vu le crime. Pour accuser quelqu’un, ça prend une collection de témoignages qui correspondent. On compile ainsi les dires de chacun. En Israël, c’était différent : les témoins devaient avoir tout vu. Ça ne suffisait pas que tous les témoins affirment unanimement qu’elles ont vu le même suspect commettre le crime : elles devaient rapporter les mêmes faits. Par exemple, chaque témoin témoignait séparément pour ne pas être influencés par les autres et devait dire que le suspect a agi de telle façon dans son crime. Chaque témoin devait rapporter non pas des éléments complémentaires, mais sensiblement les mêmes détails. Une autre caractéristique concernant les procès chez les Juifs, c’est qu’il fallait au moins deux témoins pour accuser quelqu’un :

Un seul témoin ne suffira pas contre un homme pour constater une faute, un forfait, un péché quelconque qu’on peut commettre ; un fait ne pourra s’établir que sur la déposition de deux ou de trois témoins. (Deutéronome 19.15)

Les témoins étaient questionnés très sérieusement et séparément et il fallait que les deux témoignages correspondent. Par exemple, si ça concernait un meurtre commis sous un arbre et qu’on posait la question aux deux, à savoir quel genre d’arbre, il fallait que les deux réponses soient identiques, sinon les accusations tombaient immédiatement. Une autre caractéristique est que les témoins devaient tout organiser : ce sont eux qui devaient porter les accusations contre une personne. Quelqu’un était témoin d’un crime, il devait aller voir lui-même les anciens de la ville et accuser la personne. De plus, lorsque possible, le témoin devait avertir la personne qui s’apprêtait à commettre un crime. Finalement, s’il était démontré qu’une personne a déposé une fausse accusation, cette personne recevait la peine que l’autre aurait subie s’il avait été réellement coupable.

Par exemple, le meurtre était puni de mort. Si une personne accusait faussement une autre de meurtre et qu’il était démontré qu’il s’agissait d’une fausse accusation, c’est l’accusateur qui était puni de mort. Le but était la dissuasion.

Le témoin est-il un faux témoin, a-t-il fait contre son frère une fausse déposition, alors vous le traiterez comme il avait dessein de traiter son frère. Tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. Les autres l’apprendront et auront de la crainte, et l’on ne commettra plus un acte aussi criminel au milieu de toi. (Deutéronome 19.18-20)

Ces mesures rendaient très peu probables les faux témoignages.

Le procès

Maintenant, quelques mots sur les procès. Pour les questions de peine de mort, le procès devait se passer sur deux jours. Les procès devaient se tenir entre ce qu’on appelait l’offrande du matin et l’offrande du soir.

Au jour 1, à la lumière du jour, comme pour rappeler que tout se fait devant Dieu qui voit tout, par ceux qui se tiennent devant lui de par leur fonction, prêtre, scribe ou ancien. Deuxièmement, dans un procès, les juges devaient tout faire pour prendre la part de l’accusé face aux accusations. Ceci avait pour but de s’assurer que les témoignages de ceux qui accusaient soient blindés. Troisièmement, il fallait qu’il y ait au moins 37 des 71 membres du Sanhédrin qui déclarent l’accusé coupable. C’était en fait 50% + 2.

Quatrièmement, un vote de culpabilité unanime était rejeté. La raison est que c’était considéré comme un vote émotif, mû par une dynamique de groupe. Cinquièmement, le vote pour prononcer la culpabilité et le prononcé de la sentence ne pouvaient être faits la même journée. Le but était de laisser chaque juge rentrer à la maison et réfléchir à la question. C’est peut-être de cette pratique qu’est venue la maxime que la nuit porte conseil. Cette nuit de réflexion permettait à chacun de réfléchir, parce que, lorsque nous écoutons les témoignages, nous les recevons l’un après l’autre et nous n’avons pas toujours le temps de bien réfléchir soigneusement. En laissant une nuit de réflexion, avec 71 membres qui réfléchissent chacun de son côté, dans la tranquillité de la demeure, il est plus facile de réfléchir sereinement. Au jour 2, soit le lendemain, chaque membre du Sanhédrin votait pour la sentence. C’est ce vote qui comptait. Le vote du jour 2 ne requérait qu’une majorité simple. Ce jour 2, aucun membre du Sanhédrin ne devait manger ni boire. Ils devaient délibérer jusqu’au vote. Les membres discutaient et, parfois, certains remettaient en question la valeur d’un témoignage. Les délibérations du jour 2 pouvaient renverser le vote du jour 1.

Des coeurs rebelles

Ce que nous venons de voir nous montre que le système judiciaire chez les Juifs de l’époque n’était pas barbare, ni primitif. Ce système n’était pas inadéquat. C’était le meilleur système possible. Toutes les précautions étaient prises pour offrir à l’accusé ce qu’on appellerait aujourd’hui un procès juste et équitable. Jésus a subi un procès au sein de la nation qui avait le meilleur système judiciaire. Avec tout ce que nous avons vu, la sélection des membres du Sanhédrin, des gens censés servir fidèlement et humblement le Seigneur, la responsabilité des témoins dont les témoignages devaient coïncider dans les détails, avec la menace que si c’était démontré qu’une personne présentait un faux témoignage, elle recevait la sentence que son accusation contre l’accusé encourait.

Toutes les mesures prises dans un tel procès afin de donner aux membres du Sanhédrin la bonne disposition de réflexion, avec une nuit pour bien s’assurer du bien fondé de la sentence. Au point de vue du système, c’était vraiment le meilleur. C’est dans ce système que Jésus a été condamné : le système le plus juste, le plus équitable, le plus gracieux qui soit. Alors, comment se fait-il que le Juste, le Saint, l’Oint de l’Éternel a pu être condamné sous un tel système ? Le Sanhédrin était en principe composé d’hommes de Dieu. Les témoins devaient assurément être de vrais témoins. Le procès était soumis à plusieurs règles afin de garantir un jugement équitable. Pourtant, c’est dans ce système que notre Seigneur a été condamné, lui le Juste, le Saint, l’Oint de l’Éternel.

La réponse, c’est le cœur de l’homme. Dans les dernières semaines, nous avons vu comment le Cour suprême du Canada a complètement piétiné une clause de la Charte des droits et libertés, qui affirme noir sur blanc le droit à la religion, pour faire prévaloir ce que la Charte ne dit même pas, mais qui, selon les juges, fait partie de « l’esprit de la charte ». Je ne suis pas juriste, mais il me semble qu’une loi est rédigée de telle sorte qu’il n’y ait pas de décalage entre la loi et l’esprit de la loi.

La Charte qui est en force, c’est ce qui est écrit et non pas ce que les juges d’aujourd’hui disent qu’elle devrait signifier. Le procès de Jésus nous montre que ce n’est pas d’hier que la justice est manipulée pour assouvir les aspirations de ceux qui sont en position. La mort de Jésus aux mains des méchants ne cible pas seulement ceux qui l’ont crucifié, c’est-à-dire les soldats qui ont planté les clous dans ses mains et dans ses pieds.

Jésus s’est livré dans un système très bien structuré où, en principe, toutes les mesures étaient en place pour assurer un procès juste et équitable, mais dont les personnes en autorité ont perverti le principe numéro 1 : assurer un procès juste et équitable. Ce qui devait être un système de justice est devenu un système d’injustice, un système où la loi de Dieu fut tassée pour laisser place à la méchanceté de l’homme. Jésus s’est laissé juger par des injustes.

Il y a plusieurs semaines, je vous ai fait remarquer que Jésus n’est pas venu dans ce monde au temps de Salomon ou au temps d’un autre bon roi, où la justice était bien appliquée. Il est venu alors que le judaïsme était des plus corrompus. Nous avions vu que les dirigeants juifs ne cherchaient pas la délivrance de la nation par le messie. Ils cherchaient plutôt à conserver les privilèges limités que Rome leur avait accordés. Nous avions vu Jean 11.48 où les membres du Sanhédrin ont dit :

Si nous laissons faire Jésus, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation. (Jean 11.48)

En fait, les Romains dominaient sur la nation juive. Les Juifs ne jouissaient pas de la délivrance et les promesses de l’alliance. Ils étaient dans le pays promis, mais sous occupation étrangère. Ce sont des païens qui dominaient sur eux. Les dirigeants juifs, au lieu de désirer la pleine délivrance et l’accession aux promesses de l’alliance, ils ont préféré maintenir leur position d’assujettis au pouvoir romain. Ces dirigeants juifs auraient dû rechercher les choses d’en-haut, les promesses et la délivrance de Dieu. S’ils avaient fait cela, ils auraient eu la bonne disposition pour accueillir le messie, mais là, ils ont eu peur de perdre leur statut qui n’était pas du tout ce que Dieu avait promis au peuple. Frères et sœurs, il y a un danger pour nous de nous satisfaire d’un confort, d’une routine qui n’est pas selon Dieu. Nous devrions plutôt chercher les choses d’en-haut. Nous devrions attendre, espérer ce que Dieu a promis.

Si le gouvernement nous retire notre liberté de remplir la mission que Dieu nous a confiée, allons-nous nous satisfaire de ce que les païens voudront bien nous accorder ou si nous allons désirer les choses de Dieu ? Les dirigeants juifs du temps de Jésus ont voulu conserver leur statut de dominés sous juridiction païenne. Il ne fallait rien changer aux habitudes et aux traditions. C’est à eux que Jésus dit en Marc 7.13 :

[…] annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables. (Marc 7.13)

Frères et sœurs, nous avons ici un triste exemple de personnes religieuses qui affirmaient être attachées aux Écritures, mais qui, lorsque le Seigneur a voulu ramener au vrai sens des Écritures, s’y sont opposés. Ces Juifs faisaient partie du peuple de l’ancienne alliance, le peuple délivré d’Égypte, le peuple qui a reçu la loi de Dieu au mont Sinaï, le peuple que Dieu a nourri durant toute la traversée du désert, le peuple faible qui a vaincu des armées puissantes, le peuple à qui le Seigneur a donné le pays béni, où coulent le lait et le miel, le peuple qui a reçu les promesses de l’alliance, le peuple à qui Dieu parla à travers les prophètes et, surtout, le peuple par qui le messie est venu. Tant de promesses, tant de bénédictions, tant de lumière, mais des cœurs endurcis, qui ne pensaient qu’à préserver leurs traditions, leurs institutions. Ces gens ont fini par s’opposer au messie et à sa Parole, parce qu’il est impossible de s’opposer à la Parole de Dieu sans s’opposer en même temps au messie et il est impossible de s’opposer au messie sans s’opposer en même temps à sa Parole.

Applications

Maintenant, quelques applications.

Le coeur de l’homme

Avec le procès de Jésus, nous découvrons, chers frères et sœurs, que le problème n’est pas nécessairement la loi ni le système. Le problème numéro 1, c’est le cœur de l’homme. Il y a des chrétiens qui croient que la solution aux problèmes réside dans un système politique ou encore dans une option politique. Je ne discuterai pas de ces options, mais je veux simplement rappeler que le problème de l’homme, c’est son cœur, et qu’il n’y a aucun système politique ni aucune option politique qui peut régler ce problème. La solution n’est jamais dans un changement politique :

Le cœur est tortueux par-dessus tout et il est incurable : Qui peut le connaître ? (Jérémie 17.9)

L’Éternel vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre ; et que chaque jour son cœur ne concevait que des pensées mauvaises. (Genèse 6.5)

Ce n’est pas parce qu’un homme devient juge que son cœur devient juste. Le meilleur système de justice aux mains d’hommes injustes ne servira jamais pleinement la justice. Frères et sœurs, il est très important pour nous de reconnaître que nos cœurs sont injustes. Nous n’avons pas en nous-mêmes le sens de la justice. Seul Dieu peut, par son Esprit qui renouvelle nos pensées, nous donner des pensées justes. Il est aussi important de reconnaître que le cœur des hommes est injuste. Nous ne devons jamais placer notre confiance dans des hommes. C’est une folie. Ça me fait toujours tristement rire lorsqu’une personne affirme ne faire confiance en personne sauf en elle-même. Elle se croit meilleure et plus juste que les autres.

Le système

De plus, nous ne devons jamais penser qu’un changement de système règlera les problèmes du monde. Jésus n’est pas venu réformer un système politique. Il est venu inaugurer le royaume des cieux, un royaume de justice et d’équité, un royaume qui n’est pas de ce monde, c’est-à-dire qui ne vient pas de ce monde perdu.

Jésus chez les injustes

Finalement, le procès de Jésus nous montre qu’il est venu dans un monde injuste, un monde qui n’a aucun intérêt pour la justice. Combien de personnes crient à l’injustice ? Par exemple, ce n’est pas juste que le gouvernement subventionne tel groupe et pas tel autre, et ces mêmes personnes font une fausse déclaration dans leur rapport d’impôts.

Combien de personnes trouvent injuste qu’un collègue de travail ait reçu une promotion et ces mêmes personnes trompent leur employeur d’une manière ou d’une autre ? Combien de chrétiens, lors des élections, votent non pas pour le parti le plus juste, le plus conforme avec les valeurs bibliques, mais pour le parti qui leur apporte le plus dans leurs poches ? Récemment, j’étais en discussion avec un frère d’une autre Église.

Ce frère fait du bénévolat et appuie un parti qui a toujours voté en faveur de l’avortement et en faveur des avantages accordés au mouvement LGBT. Je sais qu’il n’y a aucun parti parfait, mais nous ne devons pas tout niveler par le bas. Surtout, nous devons considérer les valeurs bibliques avant de faire notre X. Dans la Bible, ce que le Seigneur bénit est le retour à sa loi, aux valeurs éthiques, non pas les compétences économiques, ni les promesses électorales. Jésus est donc venu dans un monde injuste, mais surtout, Jésus s’est livré aux mains de personnes injustes. Jésus savait qu’il allait subir l’injustice. En Israël, le ministère de la justice s’est transformé en ministère de l’injustice. En venant, Jésus a accepté d’être jugé par des injustes et c’est ce que font tous les non-chrétiens qui refusent l’évangile. Ils jugent injustement le Juste, c’est-à-dire Jésus-Christ. La grande particularité de Jésus qui est venu dans ce monde injuste est que c’est ainsi qu’il a accompli la justice de Dieu. C’est en mourant par la main des impies, des injustes que Dieu a accompli sa justice. Suffisait-il que Jésus meure pour que nous soyons sauvés ? Est-ce que Dieu aurait pu faire mourir Jésus d’un sacrifice qui n’impliquait pas la méchanceté des hommes ? Par exemple, est-ce que le sacrifice de Jésus aurait pu être que Jésus s’immole par le feu ? Pourquoi son sacrifice devait-il se faire par la main des impies ? Ça nous ramène encore une fois à Genèse 3.15. La victoire de la croix s’inscrivait dans cette guerre à finir contre Satan et ses acolytes. La croix a permis aux méchants de confirmer leur opposition au Christ. C’est tellement glorieux, frères et sœurs, de voir comment le Seigneur travaille. Pour nous, nous subissons également les injustices de ce monde. Malheureusement, nous participons aussi parfois à des injustices, mais celles que nous subissons comme chrétiens s’inscrivent dans notre union à Jésus-Christ. Si nous sommes unis avec lui dans sa mort, nous le sommes aussi dans sa résurrection. Combien nous devons avoir une perspective biblique sur ce monde injuste et sur la manière dont le Seigneur œuvre dans ce monde. Combien nous devons être reconnaissants au Seigneur pour sa victoire à laquelle il nous associe. Prions.

Daniel Durand, pasteur
25 août 2019

Prédicateur invité

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