Il y a deux semaines, nous avons vu que nos états d’âme sont influencés par l’enfance que nous avons connue. J’aimerais revenir sur ce point pour qu’il n’y ait pas de mécompréhension. Je veux préciser qu’il ne s’agit pas de blâmer nos parents, ce n’était pas le but. Nos parents ont eux-mêmes eu une enfance qu’ils n’ont pas choisie. En fait, nous sommes tous nés dans un monde pécheur et, même nous, chrétiens, transmettons de mauvaises choses à nos enfants. Le but n’est pas non plus de se déresponsabiliser du fait que nous avons reçu une grande influence de nos parents : il s’agit de comprendre la réalité que ce sont nos parents qui nous ont transmis une mentalité, une identité, des valeurs et qu’eux-mêmes ont reçu de leurs parents, mais en même temps, nous sommes responsables d’examiner ce que nous avons reçu et de nous modeler sur la Parole de Dieu uniquement.
Je vous ai déjà donné l’exemple du père de famille qui est voleur et qui montre à son fils à voler : « Vole la calculatrice de ton ami en classe. », « vole la bicyclette au parc », etc. Lorsque le fils devient adulte, qu’il se fait prendre et qu’il comparaît devant le juge, celui-ci n’acquittera pas ce jeune adulte sous prétexte que son père l’a influencé. Le juge va lui dire une chose : « Tu connais la loi et, la preuve, c’est que tu te cachais pour voler. Tu cherchais à ne pas être vu. »
Quand nous faisons du counselling biblique, nous constatons que la plupart des blessures et des dysfonctions des chrétiens s’expliquent par ce qu’ils ont vécu dans leur famille alors qu’ils étaient enfants. Nous devons responsabiliser les personnes en leur disant que Dieu nous a justement donné sa Parole afin que nous ayons une référence sûre. Nous avions aussi vu qu’une mauvaise compréhension de l’évangile favorise des états d’âme pénibles.
Ceux qui remettent en question leur salut parce qu’ils ne ressentent pas la joie du Seigneur risquent de traverser des états d’âme difficiles. Une mauvaise compréhension de la vie chrétienne conduit à une mauvaise pratique et de fausses attentes. Les Écritures n’idéalisent jamais la vie chrétienne. Ceux qui idéalisent la vie chrétienne développent parfois une frustration vis-à-vis Dieu lui-même, remettant en question sa fidélité et sa puissance. Paul affirme que notre être intérieur se renouvelle de jour en jour, mais ça ne signifie pas que nous n’aurons pas d’états d’âme difficiles. C’est important pour nous de bien comprendre la réalité de notre condition, ceci, afin d’éviter d’interpréter nos états d’âme par nous-mêmes. Nous devons les interpréter par la Parole de Dieu. Nous allons découvrir que :
- Ces états d’âme sont normaux chez le chrétien. Nous sommes encore dans ce corps mortel. Nous attendons encore la rédemption de notre corps;
- Ces états d’âme nous montrent notre faiblesse et notre besoin du Seigneur en toute circonstance;
- Ces états d’âme sont utilisés par Dieu pour nous sanctifier, pour nous approcher de lui;
- Ces états d’âme font partie de la lutte chrétienne.
S’identifier aux personnages bibliques
J’aimerais maintenant vous proposer de considérer l’importance de nous identifier aux personnages bibliques. Romains 4 nous invite à nous identifier à David dans son expérience du pardon et à Abraham dans sa foi qui fut comptée comme justice. Hébreux 11 est un chapitre d’exemples de croyants auxquels nous devons nous identifier. Dans l’épître de Jacques, il nous invite à considérer le prophète Élie ainsi que Job. Les personnages bibliques ont vécu des états d’âme parfois pénibles et leurs expériences peuvent nous aider à mieux comprendre les nôtres. Certains ont l’impression que les chrétiens « normaux » ne connaissent pas d’états d’âme difficiles. Au psaume 13, aux versets 2 et 3, David répand son âme devant Dieu :
Jusques à quand, Éternel, m’oublieras-tu sans cesse ? Jusques à quand me cacheras-tu ta face ? Jusques à quand aurai-je des soucis dans mon âme, et chaque jour du chagrin dans mon cœur ? Jusques à quand mon ennemi s’élèvera-t-il contre moi ? (Psaumes 13.2-3)
David a vécu ce que nous traversons parfois. Le Seigneur lui a caché sa face pour un temps. Ça ne signifie jamais que le Seigneur s’était retiré. Quand mes enfants étaient jeunes et que je devais aller dans un magasin avec eux, je leur disais de rester près de moi. Quand un enfant s’éloignait, en dépit de quelques avertissements, je m’arrangeais pour qu’il ne me voit pas, mais moi, je le voyais.
Mon désir était qu’il se sente seul pour qu’il comprenne qu’il doit rester près de moi. Je lui cachais ma face, mais mon regard ne s’éloignait pas de lui. Le Seigneur nous cache parfois sa face pour nous montrer l’importance de demeurer près de lui, mais en même temps, son regard ne cesse d’être sur chacun de nous.
Daniel Durand, pasteur
16 octobre 2019