« Donc, le premier fruit à la vie chrétienne, c’est le repentance. Si quelqu’un dit s’être converti, la première chose qui sera visible, c’est sa repentance. Ce n’est donc pas surprenant que le baptême, marque visible de l’entrée dans la nouvelle alliance, inclut la repentance. Le baptême de Jean préparait à cela. Les évangiles associent son baptême à la repentance et le baptême que l’Église pratique inclut aussi la repentance »
Jusqu’à maintenant, nous avons vu plusieurs éléments concernant nos états d’âme. Nous avons vu que ceux-ci peuvent être très influencés par des doutes dont les sources sont multiples. Les doutes peuvent venir d’une mauvaise compréhension des doctrines bibliques. Les doutes peuvent venir d’un faux évangile que nous aurions entendu et qui nous aurait influencés.
Les « preuves »
Maintenant, quelqu’un pourrait savoir toutes ces choses, mais sans être sauvé. La Bible nous fournit tout ce qu’il faut pour que nous croyions en ces choses, mais il arrive que des chrétiens doutent que ce soit vraiment pour eux. Nous avons déjà vu la question du fait objectif de notre assurance. Le chrétien est en sécurité. Il ne s’agit pas de la sécurité de ceux qui se disent chrétiens, mais de ceux qui le sont vraiment. À cela, nous devons ajouter les fruits de la nouvelle naissance, les fruits de la repentance. Il n’y a que ceux qui ont reçu la vie nouvelle qui peuvent vivre la vie nouvelle. D’autres peuvent la feindre, l’imiter, mais ce sera des plus temporaires et superficiels. Quels sont les fruits de la régénération?
La repentance
Le premier fruit est la repentance, la vraie repentance. J’ai souvent mentionné que la repentance est donnée par Dieu.
Dieu a élevé par sa droite Jésus comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. (Actes 5.31)
Le verbe « donner » a tout son sens. Dieu donne la repentance. Le verbe « donner » a deux compléments directs : Dieu donne la repentance et Dieu donne le pardon des péchés. Ce n’est pas Dieu qui se repent : c’est l’homme, mais la repentance de l’homme est donnée par Dieu. La même idée revient en Actes 11.18 :
Dieu a donc donné la repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie. (Actes 11.18)
Je sais que certaines versions ont traduit le verbe par « accorder ». Dieu accorde la repentance, mais c’est le même verbe. On le retrouve à 377 reprises dans le Nouveau Testament. Par exemple, Matthieu 5.31 :
Il a été dit : Que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. (Matthieu 5.31)
Ce n’est pas que le mari fournisse les conditions favorables pour que la femme produise elle-même sa lettre de divorce : c’est plutôt que le mari donne une lettre de divorce. Il s’agit de quelque chose que le donateur fournit et que l’autre reçoit. Comment Dieu peut-il fournir la repentance? C’est en donnant un cœur repentant. Le nouveau cœur caractéristique des membres de la nouvelle alliance inclut la repentance. C’est un nouveau cœur tout équipé dans lequel la repentance n’est pas en option. Ça vient avec le modèle de base. Dieu nous donne un nouveau cœur :
Je leur donnerai un même cœur et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de leur chair le cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair, (Ézéchiel 11.19)
Au chapitre 36, les versets 26 et 27 :
Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous. (Ézéchiel 36.26-27)
Ce n’est pas l’homme qui se met un nouveau cœur, un nouvel esprit : c’est Dieu qui le fait. L’homme ne le demande même pas. Il a besoin de ce nouveau cœur pour aimer la vérité, et, avant qu’il reçoive ce nouveau cœur, il ne veut pas la vérité. Il préfère les ténèbres à la lumière. Donc, la repentance est le premier fruit. Un autre texte :
Le serviteur de Dieu doit redresser avec douceur les contradicteurs, dans l’espoir que Dieu leur donnera la repentance, pour arriver à la connaissance de la vérité. (2 Timothée 2.25)
L’espoir n’est ni dans le serviteur de Dieu, ni dans les contradicteurs. L’espoir est en Dieu. Qu’est-ce que ce verset nous enseigne?
- Le serviteur de Dieu doit redresser avec douceur. Dans ce verset, c’est le moyen mentionné que Dieu utilise;
- Le serviteur de Dieu doit aussi espérer en Dieu pour la repentance du contradicteur. L’espoir n’est pas dans la compétence du serviteur de Dieu, mais en Dieu lui-même;
- Les contradicteurs n’ont aucune possibilité de se repentir par eux-mêmes. Si c’était le cas, l’espoir serait en eux;
- Ce verset rejette la pensée que Dieu aurait le simple rôle de fournir des conditions idéales à la repentance en espérant que le contradicteur se repente. Encore là, si c’était le cas, l’espoir serait dans le contradicteur et non en Dieu;
- Ce verset enseigne plutôt que le seul espoir de repentance est en Dieu, parce que c’est lui qui donne la repentance.
Je précise que la repentance n’est pas la disposition qui ne caractérise que notre entrée dans le salut. La repentance est caractéristique du chrétien dans toute sa vie, de sorte que je ne dois jamais me fier sur une repentance passée. La question que je dois me poser est de savoir si, présentement, je suis repentant. Comment définir la repentance? Je le fais par quatre mots débutant par la lettre R.
Reconnaître
Reconnaître son péché : il s’agit de l’avouer devant Dieu. Reconnaître son péché implique de ne pas le justifier. Une justification du genre « J’ai péché mais c’est parce que j’ai eu une enfance difficile » n’est pas une repentance. En fait, c’est une accusation déguisée : on accuse nos parents, notre entourage pour les péchés que nous commettons. Quand David a confessé son péché avec Bath-Schéba, voici ce qu’il a écrit au psaume 51, versets 2 à 6 :
Lorsque Nathan, le prophète, vint à lui, après que David fut allé vers Bath-Schéba. Ô Dieu ! Aie pitié de moi dans ta bonté ; selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions ; Lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi. J’ai péché contre toi seul, et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux, (Psaumes 51.2-6)
David n’a jamais justifié son péché du fait que Bath-Schéba se baignait à la vue des voisins : David a confessé son péché sans le justifier. Il a reconnu non seulement son action, mais aussi sa pleine responsabilité. Il est important pour nous de faire de même : reconnaître son péché sans le justifier. Il y a des personnes qui vont excuser leur péché en lui trouvant une raison d’être : « J’ai péché, mais ça m’a servi » ou « ça a bien servi ma famille », comme le père de famille qui a perdu son emploi et qui vole pour nourrir sa famille. Frères et sœurs, notre péché n’a aucune vertu, aucune justification. Nous devons reconnaître notre péché sans retenue et nous devons reconnaître notre responsabilité pleine et entière dans notre péché, mais la reconnaissance de son péché ne suffit pas. Il y a des personnes qui vont reconnaître leur péché, mais sans plus.
Regretter
Le deuxième mot qui débute par R, c’est regretter. Je ne parle pas des larmes de crocodile : je parle d’un regret profond. Regretter, c’est désirer ne pas avoir commis le péché. Si c’était à refaire, c’est clair que je ne referais pas ce que j’ai fait.
Rejeter
Le troisième mot qui débute par R, c’est rejeter. Celui qui est vraiment repentant ne veut pas retomber dans son péché. Il va fuir les occasions, comme Joseph qui a fui la maison de Potiphar lorsque la femme de son maître a voulu coucher avec lui. Joseph savait qu’il courait de grands risques en fuyant. Il a payé un prix très lourd : la prison qui n’avait rien à voir avec les centres de détention dans notre société où ils ont des gymnases, leur piscine, des repas avec plus d’un choix à chaque repas. Ils ont droit à tous les services que même des citoyens ne peuvent pas toujours se payer. Joseph a été jeté dans un cachot sans hygiène, mais il a préféré cela au péché avec la femme de Potiphar. Il faut ajouter à cela que la femme de Potiphar était très probablement très jolie. Potiphar était chef des gardes du pharaon. Or, après que le pharaon ait choisi les femmes qu’il désirait pour son harem, les chefs choisissaient. Ajoutons à cela que Joseph était dans la fleur de l’âge : la tentation devait être très forte, mais parce que Joseph avait un cœur pour Dieu, il a fui. Il a rejeté tout péché. Celui qui est vraiment repentant va rejeter. Il va fuir son péché, fuir les occasion de chute parce qu’il sait qu’il va retomber. Recevons l’exhortation en Hébreux 12.1 :
[…] rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée. (Hébreux 12.1)
2 Pierre 1.4 nous dit :
Par la gloire et la vertu de Dieu, les promesses les plus précieuses et les plus grandes nous ont été données, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise ; (2 Pierre 1.4)
Frères et sœurs, la corruption n’est pas quelque chose à regarder sans se soucier. En cette période de pandémie, nous devons garder une distance de deux mètres avec les autres personnes. Avec la corruption, nous devons garder une distance de 200 mètres.
Restaurer
Le quatrième mot qui débute par la lettre R est rétablir, restaurer. Auparavant, j’utilisais le mot « réparer », mais il porte à confusion. David n’aurait pas pu réparer au sens de ramener la situation comme avant. Il avait couché avec Bath-Schéba et ça, ça laisse une empreinte indélébile chez les deux partenaires. Il a tué Urie. Il ne pouvait ni le ressusciter, ni lui demander pardon. Nous ne pouvons pas toujours réparer nos torts. Si nous volons quelqu’un, nous pouvons réparer, c’est-à-dire le rembourser. La loi demande de remettre davantage que ce qui a été volé, mais nous pouvons rétablir au sens de rétablir la relation, la communion : je dois aller voir la personne envers qui j’ai péché et demander pardon. Je dois aussi tout faire pour réparer ce qui est possible. Si j’ai calomnié ou médit, je dois aller trouver toutes les personnes à qui j’ai parlé en mal de mon prochain pour leur dire que je n’avais pas à dire cela et que je leur demande pardon d’avoir placé en eux ces paroles mauvaises. Celui qui est vraiment repentant non seulement ne peut pas supporter son péché devant Dieu, mais ne peut pas supporter le tort qu’il a fait aux autres. C’est ce que nous voyons chez Zachée en Luc 19. C’était impossible pour lui d’accueillir Jésus sans rembourser tout ce qu’il avait volé et mettre fin à son péché. Lui qui était riche a remis la moitié de tous ses biens aux pauvres. Frères et sœurs, retenons les points suivants. La repentance inclut :
- La reconnaissance du péché, la reconnaissance de ma responsabilité pleine et entière dans mon péché;
- Le regret, c’est-à-dire désirer ne pas avoir commis, être profondément attristé du péché commis;
- Le rejet, c’est-à-dire fuir toutes les occasions, renoncer à tout ce qui nous fait chuter, même renoncer à des relations malsaines et même à un emploi malsain;
- La restauration : je dois tout faire pour réparer ce qui peut l’être et pour restaurer les relations avec les personnes envers lesquelles j’ai péché.
Donc, le premier fruit à la vie chrétienne, c’est le repentance. Si quelqu’un dit s’être converti, la première chose qui sera visible, c’est sa repentance. Ce n’est donc pas surprenant que le baptême, marque visible de l’entrée dans la nouvelle alliance, inclut la repentance. Le baptême de Jean préparait à cela. Les évangiles associent son baptême à la repentance et le baptême que l’Église pratique inclut aussi la repentance :
Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés. (Actes 2.38)
Donc, le premier fruit de la conversion, de la vraie foi, est la repentance. Dieu voulant, la semaine prochaine nous verrons la suite. Que le Seigneur vous bénisse.