Méditation quotidienne – Psaumes 51 (partie 1)

*Veuillez noter que la numérotation des versets diffère d’une version à l’autre.

Je vous invite à faire la lecture du psaume 51 :

Au chef de chœur. Psaume de David. Lorsque le prophète Nathan vint à lui, après que David fut allé vers Bath-Chéba. O Dieu ! fais-moi grâce selon ta bienveillance, Selon ta grande compassion, efface mes crimes ; Lave-moi complètement de ma faute, Et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes crimes, Et mon péché est constamment devant moi. J’ai péché contre toi, contre toi seul, Et j’ai fait le mal à tes yeux, En sorte que tu seras juste dans ta sentence, Sans reproche dans ton jugement. Voici : je suis né dans la faute, Et ma mère m’a conçu dans le péché. Mais tu prends plaisir à la vérité dans le fond du cœur : Au plus secret (de moi-même), fais-moi connaître la sagesse. Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. Annonce-moi la félicité et la joie, Et les os que tu as brisés seront dans l’allégresse. Détourne ta face de mes péchés, Efface toutes mes fautes. O Dieu ! créé en moi un cœur pur, Renouvelle en moi un esprit bien disposé. Ne me rejette pas loin de ta face, Ne me retire pas ton Esprit Saint. Rends-moi la joie de ton salut, Et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne ! J’enseignerai tes voies à ceux qui se révoltent, Et les pécheurs reviendront à toi. O Dieu, Dieu de mon salut ! délivre-moi du sang versé, Et ma langue acclamera ta justice. Seigneur ! ouvre mes lèvres, Et ma bouche proclamera ta louange. Car tu ne prends pas plaisir au sacrifice, Autrement, j’en donnerais ; Tu n’agrées pas d’holocauste. Les sacrifices (agréables) à Dieu, c’est un esprit brisé : Un cœur brisé et contrit ; O Dieu, tu ne le dédaignes pas. Répands par ta faveur tes bienfaits sur Sion, Bâtis les murs de Jérusalem ! Alors tu prendras plaisir aux sacrifices de justice, Aux holocaustes et aux victimes tout entières ; Alors on offrira des taureaux sur ton autel. (Psaumes 51.1-21)

Le verset 2 nous réfère à deux textes importants à considérer :

  1. Le péché de David (2 Samuel 11.1-27);
  2. Le reproche de Nathan (2 Samuel 12.1-31).

Aujourd’hui, nous verrons donc le contexte du psaume et, Dieu voulant, demain, nous méditerons sur son contenu.

Ce psaume est relié à une chute tragique de David, c’est-à-dire lorsqu’il est allé vers Bath-Chéba (2 Samuel 11.1-27). Cette femme était l’épouse d’Urie, un fidèle guerrier de l’armée de David. Pendant qu’Urie était au front, David coucha avec sa femme qui devint enceinte.

Apprenant cela, David fit venir Urie, espérant qu’il couche avec sa femme et que la grossesse lui soit attribuée, mais Urie refusa d’aller vers sa femme par solidarité à ses confrères demeurés au front. Le plan de David a échoué.

Alors, David invita Urie à manger et lui fit boire beaucoup de vin en espérant que l’état d’ébriété assouplisse la résolution vertueuse de son invité et qu’il couche finalement avec sa femme, mais c’était sous-estimer l’intégrité de son serviteur qui ne broncha pas.

David fit alors mourir Urie en demandant qu’il soit placé sur la première ligne de combat.

Déjà, quelques leçons peuvent être tirées de ces événements.

  1. Il n’y a pas de facteurs atténuants dans le péché. David ne pouvait prétexter l’impudeur de sa voisine;
  2. Si on ne confesse pas rapidement son péché, on se laisse entraîner vers d’autres péchés :
    1. David a tenté de se déresponsabiliser de son péché en faisant tout pour que ce soit Urie qui soit reconnu comme le père de l’enfant à naître;
    2. David a utilisé l’autorité royale donnée par Dieu pour aller chercher Bath-Chéba, puis pour ramener Urie du champ de bataille et, finalement, pour que ce dernier soit placé en première ligne de combat;
    3. David a usé de dissimulation;
    4. David a affaibli son armée en lui retirant un de ses fidèles soldats;
    5. David a enivré Urie;
    6. David fit tuer Urie.

Voyez comment un péché non confessé en entraîne d’autres et cause plus de dommages.

David ne s’est pas repenti rapidement. Il a vécu avec ces choses en hypocrite. Alors, le Seigneur envoya son prophète Nathan (Psaume 51.2). En 2 Samuel 12, nous avons la conversation entre le roi et le prophète.

Il semble bien que David se soit endurci, puisque Nathan doit passer par une parabole pour qu’il constate la gravité de son geste (2 Samuel 12.1-4). En effet, un des buts du style parabolique est de créer la surprise chez l’auditeur (Amar Djaballah).

L’histoire que Nathan raconte avec cette toute petite brebis place David en situation neutre, c’est-à-dire où il peut juger alors qu’il se croit en dehors de cette histoire. La stratégie fonctionne à merveille. David se met en colère (Psaumes 51.5) et prononce un jugement très sévère. Bien que David demande la restitution au quadruple (Psaumes 51.6, cf. Exode 21.37), il est très sévère dans son jugement, puisqu’il dit : « Cet homme mérite la mort » (Psaume 51.5). C’est très surprenant, puisque la loi juive n’exigeait pas une telle peine (Exode 22.6).

Donc, la parabole visait à ce que David puisse juger de la situation sans se sentir directement concerné et ce n’est qu’après avoir entendu le jugement de David que Nathan lui révèle : « Tu es cet homme-là ! » (Psaume 51.7).

Les conséquences furent très lourdes : la nation ainsi que sa famille ont subi de tristes contrecoups (2 Samuel 12.10-11).

David s’est repenti (Psaumes 51.13), mais les conséquences demeurèrent. Nathan ajoute que le fils qui lui est né mourra (Psaumes 51.14). Selon la loi de Dieu, le péché de David lui méritait la peine de mort à la fois pour son adultère (Lévitique 20.10) et pour son meurtre (Exode 21.14).

Ce n’est pas celui qui a volé une brebis qui méritait la mort, contrairement à ce que David avait jugé : c’est David qui méritait la mort. Voilà que c’est son fils qui est mort à sa place. N’est-ce pas là une belle annonce de l’évangile, où ce sera le messie, fils de David, qui allait mourir pour ses péchés et pour les nôtres?

En plus de cette annonce de l’évangile, je propose deux leçons de ce qui s’est passé avec Nathan et David :

  1. Certains disent qu’une repentance n’est pas tellement valable lorsque la personne s’est faite prendre. Ce n’est valable que lorsque le coupable avoue avant même de s’est fait prendre. L’histoire présente nous enseigne le contraire : David s’est fait prendre avant de se repentir et le Seigneur a utilisé cela pour l’amener à confesser son péché;
  2. Certains disent qu’une repentance n’est valable que si la personne confesse rapidement après avoir péché. Encore là, cette histoire nous montre que c’est faux : Nathan informe David que le fils qui lui est né mourra. Le péché avait donc été commis au moins neuf mois plus tôt et la repentance de David était tout de même authentique.

Ces événements nous offrent de bons enseignements pour nos vies.

  1. Dans une tentation, le deuxième regard, le regard prolongé, est souvent déterminant vers le péché. Le premier regard est involontaire; le deuxième regard est celui qui convoite;
  2. Nous ne pouvons plaider des circonstances atténuantes pour justifier notre péché;
  3. Un péché en entraîne souvent d’autres : la dissimulation, le mensonge, etc.;
  4. Pour le chrétien, il a fallu la mort du fils de David, c’est-à-dire Jésus-Christ pour expier nos péché.

Prière : Seigneur Dieu, combien tu vois la faiblesse de notre chair et notre difficulté à résister au péché. Donne-nous de prendre tous les moyens de grâce par lesquels nous pourrons lutter (Éphésiens 6.11).

Je te prie pour tous mes frères et sœurs, que tu nous donnes non seulement d’accepter, mais aussi d’apprécier que, parfois, tu doives utiliser un frère, une sœur, pour nous reprendre. Donne-nous de l’accueillir comme venant de toi.

  1. Demandons au Seigneur qu’il nous convainque de nos faiblesses, sachant que celui qui se croit debout risque de tomber;
  2. Prions les uns pour les autres afin que le Seigneur nous donne de marcher dans la sainteté.

Prédicateur invité

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