« Si nous ne sommes pas réellement convaincus que Jésus est le seul chemin, la seule vérité, la seule vie, ça va paraître dans ma vie. Je vais ouvrir la porte à des sources extérieures. Nous devons maintenir l’exclusivité de Jésus-Christ dans nos vies personnelles, dans nos familles et dans notre Église. Nous avons tout pleinement en lui et c’est aussi lui seul que nous devons présenter aux non-croyants. Nous ne présentons pas une Église, ni une philosophie; nous présentons quelqu’un : le Christ, la Parole de Dieu incarnée. »
Introduction
Nous reprenons ce matin dans l’évangile de Jean.
Texte biblique
Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Et où je vais, vous en savez le chemin. Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment en saurions-nous le chemin? Jésus lui dit : Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. (Jean 14.3-6)
Que le Seigneur bénisse sa Parole en nous. Prions…
Exposé
Comme nous l’avons déjà vu, depuis le début du chapitre 13 (Jean 13), nous assistons aux derniers moments que Jésus passe dans l’intimité avec ses disciples. Après leur avoir lavé les pieds, Jésus a débusqué Judas, qui quitta immédiatement la pièce. Ensuite, Jésus pouvait parler de choses réservées aux vrais disciples.
Au chapitre 14 (Jean 14), Jésus veut les apaiser. Il leur parle donc des choses de la fin des temps. Il introduit son propos en disant à ses disciples : « Que votre cœur ne se trouble pas. » Nous avions vu que ce qui les troublait était certainement la trahison de Judas, puis l’annonce du départ de Jésus et, finalement, l’annonce du reniement de Pierre. Nous avions conclu que Jésus leur parle de choses de la fin des temps justement pour que les disciples ne soient pas troublés.
Nous avons vu par la suite que Jésus annonce qu’il va préparer une place aux élus, ce qui nous conduit au verset 4 (Jean 14.4). C’est bien connu, un des éléments qui distingue le christianisme de toute autre religion, c’est que c’est Dieu qui prend sur lui le péché de son peuple. Les autres religions exigent que l’homme s’élève à Dieu par des œuvres, des rites et des pratiques, comme si l’homme avait des ailes spirituelles.
Non seulement il n’a pas d’ailes spirituelles, mais il a un poids très lourd qui l’empêche de décoller : c’est son péché. Les disciples viennent de voir Judas quitter pour aller trahir son maître. Les disciples ont su que Judas n’était pas des leurs, qu’il ne faisait pas partie des élus. Cependant, lorsqu’ils ont entendu Jésus annoncer le reniement de Pierre, ils ont certainement été surpris. Ils se sont probablement dit : « Pas encore? Jusqu’où cela va-t-il aller? », mais Pierre n’a pas perdu sa position devant le Seigneur. Le Seigneur a prié pour Pierre afin que sa foi ne défaille pas. Il n’a pas prié pour Judas, mais pour Pierre, oui, comme Jésus a prié et continue de prier pour tous les élus. Les disciples ont vu la grâce de Dieu, sa patience, sa bonté appliquées sur Pierre. Nous découvrons que les moments troubles que traversent les disciples ont suscité plusieurs questionnements.
Aux versets 1 à 3 (Jean 14.1-3), Jésus parle de la destinée : la maison de son Père. Aux versets 4 à 6 (Jean 14.4-6), Jésus parle du chemin qui conduit à la maison du Père, après avoir dit à ses disciples :
[…] si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. (Jean 14.3)
Jésus ajoute :
Et où je vais, vous en savez le chemin. (Jean 14.4)
Pourtant, Thomas répond à Jésus :
Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment en saurions-nous le chemin? (Jean 14.5)
Jésus vient de leur dire qu’ils connaissent le chemin et Thomas répond que ce n’est pas vrai. Remarquez que Thomas ne parle pas en son propre nom, mais au nom des disciples. Il utilise les pronoms pluriels. Le contexte nous montre quatre disciples qui posent chacun une question : chaque fois, Jésus leur répond de façon qui leur a certainement semblé vague. Voyons quelques échanges. Jésus dit :
Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, je suis encore pour peu de temps avec vous. Vous me chercherez; et comme j’ai dit aux Juifs : « Là où je vais, vous ne pourrez venir », à vous aussi je le dis maintenant. (Jean 13.32-33)
Pierre questionne.
Simon Pierre lui dit : Seigneur, où vas-tu? (Jean 13.36)
Jésus ne répond pas directement à la question.
Jésus répondit : Là où je vais, tu ne peux pas maintenant me suivre, mais tu me suivras plus tard. (Jean 13.36)
Jésus dit simplement que Pierre va le suivre éventuellement, mais sans répondre directement à sa question. La deuxième question vient de Thomas :
Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment en saurions-nous le chemin? (Jean 14.5)
Jésus lui répond :
Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu. (Jean 14.6-7)
Puis, Philippe pose sa question :
Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. (Jean 14.8)
Ce à quoi Jésus répond :
Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père? (Jean 14.9)
Jude pose ensuite la quatrième question.
Jude, non pas l’Iscariot, lui dit : Seigneur, comment se fait-il que tu doives te manifester à nous et non au monde? (Jean 14.22)
Et la réponse de Jésus :
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui. (Jean 14.23)
On le constate : les questions des disciples et les réponses de Jésus nous montrent que les disciples avaient une perspective différente de celle de Jésus. Jésus répond chaque fois pour placer ses disciples dans la bonne perspective. On dirait que Jésus répond aux questions que les disciples auraient dû répondre plutôt qu’à celles qu’ils ont posées. Nos questionnements ne sont pas toujours les bons et les réponses dont nous avons besoin ne sont pas toujours celles que nous recherchons. Heureusement que le Seigneur nous instruit selon ce dont nous avons besoin et non pas pour satisfaire notre curiosité!
L’exclusivité
Ce que Jésus dit à Thomas est très fort. C’est probablement l’affirmation la plus offensive et qui fait ressortir avec le plus de force l’exclusivité du Christ. Pierre est allé dans le même sens.
C’est lui : La pierre rejetée par vous, les bâtisseurs, et devenue la principale, celle de l’angle. Le salut ne se trouve en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. (Actes 4.11-12)
La pierre principale de l’angle était la pierre, la seule pierre du bâtiment qui assurait la solidité de la construction. Pierre rajoute qu’il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes par lequel nous devions être sauvés. Ceci rejoint ce qu’on appelle les « Je suis » de Jésus dans l’évangile de Jean. Il y en a sept :
[…] Moi, je suis le pain de vie. […] (Jean 6.35)
[…] Moi, je suis la lumière du monde; […] (Jean 8.12)
Moi, je suis la porte; […] (Jean 10.9)
Moi, je suis le bon berger. […] (Jean 10.11)
Moi, je suis la résurrection et la vie (Jean 11.25)
Moi, je suis le vrai cep, […] (Jean 15.1)
Et celui sur lequel nous nous arrêtons plus particulièrement cet après-midi :
Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. (Jean 14.6)
Nous l’avons déjà vu : par la formulation « Je suis », Jésus affirme être Yahvé, nom qui signifie « Je suis », qu’on retrouve en Exode 3.14 :
Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : c’est ainsi que tu répondras aux Israélites : Celui qui s’appelle « Je suis » m’a envoyé vers vous. (Exode 3.14)
Déjà, cette formulation indique l’exclusivité. Le sens n’est pas : « Je suis l’un de ceux qui sont », mais « Je suis celui qui suis ». Toutefois, si les « Je suis » présentent l’exclusivité de Dieu, dans Jean 14.6, cette exclusivité ressort encore davantage. Jésus ne dit pas qu’il est un chemin, une vérité et une vie parmi d’autres. Il affirme être le seul chemin, la seule vérité, la seule vie et, pour être sûr d’être bien compris, il ajoute : « Nul ne vient au Père que par moi. »
Relativisme
Je ne vous apprends pas que le relativisme est très populaire dans notre société. Plusieurs grands prédicateurs déplorent cette situation, qu’on pense à John MacArthur, à Paul Washer, à John Piper, à Mark Dever, à Kevin DeYoung et combien d’autres. On retire ce qui peut choquer certains. Ailleurs, on ne parle plus du péché pour ne pas offenser les gens. Dans une des plus grosses familles d’Églises baptistes au Canada, il y a quelques années, les Églises membres ont décidé de ne pas prendre position contre le mariage de même sexe pour ne pas choquer. J’ai consulté un commentaire dont l’auteur raconte qu’un jour, il discutait avec un chrétien d’origine juive qui œuvrait à évangéliser les Juifs.
Ce chrétien mentionnait qu’il avait différentes approches pour évangéliser les Juifs afin d’éviter de les offenser. Il rajoutait que, dans la plupart des organisations chrétiennes qui visent à rejoindre les Juifs, on évite d’utiliser le nom Jésus. On préfère le nom hébreu Yéshoua ou encore le nom hébreu pour messie, c’est-à-dire Mashiach, mais à la fin, ce chrétien d’origine juive conclut que les résultats n’ont pas été au rendez-vous.
Il est fréquent d’entendre aussi que nous avons tous le même Dieu. C’est un cliché et un mensonge. Si le dieu de quelqu’un n’a pas envoyé son Fils unique pour sauver son peuple, si ce dieu n’est pas le dieu de la Bible tel qu’il s’est révélé, ce n’est pas le même dieu. Si ce dieu n’a pas la loi que nous présentent les Écritures, si ce dieu n’est pas celui qui gouverne ce monde, ce n’est pas le même dieu. Puisque le Dieu de la Bible est le seul vrai Dieu, les autres dieux sont des faux dieux.
Par conséquent, tôt ou tard, pour évangéliser quelqu’un, il faut lui mentionner l’exclusivité de Jésus-Christ. Lui seul est le chemin, la vérité et la vie. Les hommes aiment le relativisme, parce qu’ils aiment choisir eux-mêmes. Les Écritures ne tombent jamais dans le relativisme. Elles affirment un seul Dieu, une seule révélation à salut, un seul peuple de Dieu, une seule façon d’être sauvé.
Le besoin de l’homme
Lorsque Dieu a créé Adam et Ève, ceux-ci jouissaient d’une communion avec Dieu. Ils connaissaient Dieu et la vérité émanait de Dieu et c’est aussi en Dieu qu’ils avaient la vie. Ils n’avaient pas besoin d’un chemin : ils étaient avec Dieu. Ils avaient la vérité et la vie en Dieu. Ils devaient se nourrir de l’arbre de vie.
Ils se sont détournés de leur créateur et ont perdu ces privilèges. Ils ont expérimenté l’aliénation. Au lieu de la vérité, ils sont tombés dans le mensonge. Au lieu d’avoir la vie, ils sont morts. Le Seigneur avait bien dit
[…] tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. (Genèse 2.17)
En fait, l’homme est perdu. Il n’est pas sur le chemin : il est égaré. L’homme est menteur. La vérité n’est pas en lui. Il est mort dans ses péchés.
Le chemin
Maintenant, dans quel sens est-ce que Jésus est le seul chemin? Le chemin nous parle de la réconciliation. D’abord, un chemin suppose deux points. Un chemin nous permet d’aller du point A au point Z.
Dans le cas qui nous intéresse, le point A est l’homme et le point Z est le Père. Un chemin indique aussi une distance. La distance indique aussi et surtout une séparation. En effet, il y a un fossé entre l’homme pécheur et le Dieu trois fois saint.
[…] ce sont vos fautes qui mettaient une séparation entre vous et votre Dieu; ce sont vos péchés qui vous cachaient sa face et l’empêchaient de vous écouter. (Ésaïe 59.2)
Chers frères et sœurs, il y a un fossé infranchissable entre l’homme pécheur et Dieu. Nul ne peut aller vers Dieu. La notion de chemin est très près de celle de médiateur entre Dieu et les hommes. Paul présente Jésus comme le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Or, un médiateur est nécessaire lorsqu’il y a conflit et l’homme est en conflit contre Dieu. C’est une folie pour notre entendement, mais c’est vrai : l’homme est ennemi de Dieu.
Nous devons savoir que, sur le chemin, nous nous trouvons tous au point A alors que Dieu se trouve à l’opposé, au point Z. Tout comme Adam et Ève ont été expulsés, hors de la communion avec Dieu, de sorte que leur vie est devenue une ruine, telle est notre situation. Nous sommes pécheurs. C’est le verdict de Dieu et notre conscience confirme ce verdict. Voyez ce que Paul dit concernant tous les hommes :
[…] bien qu’ils connaissent le décret de Dieu, selon lequel ceux qui pratiquent de telles choses sont dignes de mort, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les pratiquent. (Romains 1.32)
C’est le comble : l’homme connaît sa ruine, mais veut demeurer dedans. L’homme est incapable de se sortir de sa situation. Il n’est pas réhabilitable. Il est perdu, totalement perdu. L’homme a besoin que ses péchés soient expiés et il a besoin d’être purifié. Il a besoin de la rédemption. Jésus est le seul chemin entre l’homme pécheur et le Dieu trois fois saint. Notre Dieu a envoyé son Fils unique qui s’est incarné afin d’entrer en alliance avec ses élus. C’est lui que le Seigneur a désigné pour cette œuvre.
Vous savez en effet que ce n’est point par des choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre, héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache; il a été désigné d’avance, avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps, à cause de vous. (1 Pierre 1.18-20)
Notre Dieu n’a pas désigné deux, trois ni quatre moyens d’être sauvé : il a envoyé son Fils unique afin qu’il prenne sur lui les péchés de son peuple. Le Christ a subi la colère divine à ma place, à la place de tous ceux que le Père lui a donnés. Il a été le substitut. Il est mort à titre de représentant. Il a pris sur lui la punition que prévoit la loi de Dieu, soit la mort. L’œuvre du Christ fait que nous sommes délivrés non seulement de la condamnation du péché, mais aussi de la puissance du péché. Nous devons savoir que le péché exerce une puissance, une emprise sur l’homme. L’homme est esclave du péché. Nous ne désirons pas seulement être justifiés du péché ou être simplement en règle avec la loi de Dieu : nous désirons être délivrés de la puissance du péché. Cela se fait par la personne et l’œuvre du Fils de Dieu. Il est la porte de la bergerie.
Ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus, accès que Jésus a inauguré pour nous comme un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair; et nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu. Approchons-nous donc d’un cœur sincère, avec une foi pleine et entière, le cœur purifié d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’une eau pure. (Hébreux 10.19-22)
Quel privilège! Le chemin est ouvert : c’est le Christ. Le Christ est le chemin dans deux sens (le mot « sens » ici signifie « direction »). Jésus est le chemin du Père vers l’homme. C’est par le Christ que Dieu a parlé aux hommes. C’est par le Christ que le Père fait descendre ses bénédictions sur son peuple. Jésus est le chemin de l’homme vers le Père. C’est par le Christ que nous recevons les choses célestes. C’est par le Christ que nous pouvons venir auprès du Père. C’est par le Christ que nous serons accueillis dans la maison paternelle. Ces deux sens sont présents lorsque Jésus dit :
En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme. (Jean 1.51)
Même nous, les chrétiens, ne sommes pas toujours conséquents à ce que nous professons. Nous professons que Jésus est le seul chemin, mais il arrive que nous pensions que nous sommes dignes devant Dieu : nous avons eu une bonne semaine, nous avons lu notre Bible, nous avons prié, nous avons témoigné à nos proches, nous avons lutté contre le péché et, là, on oublie que seul Jésus est le chemin.
On oublie la médiation du Fils. On l’oublie parce qu’on oublie notre indignité. Frères et sœurs, ne pensons jamais que nous pouvons nous approcher du Dieu trois fois saint par nous-mêmes, sur la base de qui nous sommes et de ce que nous faisons. Même ce que nous faisons comme chrétiens est dû au Fils. C’est parce que nous sommes recréés dans le Fils que nous pouvons pratiquer les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance.
C’est une grave erreur d’oublier cela. Nous sommes et nous serons toujours les bénéficiaires de la personne et de l’œuvre du Christ. Ce sera toujours par sa médiation que nous aurons l’accès à Dieu. Nous sommes unis au Christ pour l’éternité.
La vérité
Jésus se présente aussi comme la vérité. Ça nous parle de l’illumination.
On se rappellera qu’Adam et Ève ont écouté la voix du serpent : celle-ci n’était que mensonge. Depuis ce temps, l’homme vit dans le mensonge. Le mensonge doit être compris comme une altération de la vérité : le mensonge utilise la vérité en la déformant. Le péché fait que l’homme ne connaît pas réellement la vérité. D’ailleurs, il ne l’aime pas. Si Ésaïe nous dit que les païens appellent le bien « mal » et le mal « bien », ça signifie qu’ils appellent la vérité « mensonge » et le mensonge « vérité ». Paul dit :
[…] ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. (1 Thessaloniciens 2.10)
Ce que Paul dit ici, c’est que l’amour de la vérité ne caractérise pas l’homme pécheur. Cet amour doit être reçu : c’est le Seigneur qui le donne. C’est concomitant à la régénération. Jésus se présente comme la vérité. C’est plus que se présenter comme celui qui fait connaître la vérité : il est la vérité. Il est le Logos, la sagesse éternelle. C’est par lui et par lui seul que nous pouvons réellement connaître les choses de Dieu, non pas exhaustivement, mais suffisamment et réellement. C’est par le Christ que nous sommes conduits dans toute la vérité. C’est l’Esprit de vérité qui est en nous et qui ouvre nos yeux et qui éclaire nos intelligences. Quand nous avons des problèmes, nous devons réfléchir à partir de la vérité révélée, c’est-à-dire les Écritures. Quand nous avons des décisions à prendre, nous devons examiner les balises bibliques, parce que c’est la vérité qui nous affranchit. Ce n’est que par elle que nous pouvons vivre et goûter la liberté réelle.
La vie
Jésus se présente finalement comme la vie. Ça nous parle de régénération et de résurrection. Jusqu’ici, nous avons vu que l’homme pécheur est séparé de Dieu. Le Christ est le chemin vers Dieu. L’homme pécheur est dans le mensonge : le Christ le conduit dans la vérité. La Bible nous dit aussi que l’homme pécheur est mort, spirituellement mort : le Christ le ramène à la vie.
Notre compréhension de la mort et de la vie souffre trop souvent d’une pauvre perspective. La mort ne signifie pas l’inexistence ni l’inconscience : la mort, c’est la séparation et la privation de toutes les grâces de Dieu. La mort, c’est la séparation d’avec Dieu, une séparation sentie, subie. À l’inverse, la vie est beaucoup plus qu’une simple existence. La vie, c’est toutes les bénédictions de Dieu déversées sur nous, les croyants. La vie que Jésus donne est la vie en abondance. C’est une vie au plein sens du terme. La vie a une valeur qualitative. La vie, c’est la communion avec le Seigneur, lui qui est la vie. Nous sommes en Jésus-Christ : nous sommes en celui qui est la vie. Nous avons la vie par notre union au Christ. La vie éternelle n’est pas une réalité que Dieu nous donne comme nous pourrions mettre un moteur dans une voiture. La vie éternelle, c’est une relation éternelle.
Pour l’éternité, notre Dieu va nous communiquer la vie, sa vie. La vie, c’est plutôt comme si nous étions branchés dans une prise de courant. La prise n’est rien en elle-même. Elle ne peut que recevoir le courant. Si les réprouvés recevront la colère de Dieu pour l’éternité, les élus recevront la vie continuellement, et ce, pour l’éternité. Lui seul possède l’éternité.
Venir au Père
Les trois aspects que nous avons vus, le chemin, la vérité et la vie, sont reliés au fait de venir au Père, dans le verset 6 :
Jésus lui dit : Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. (Jean 14.6)
Jésus est l’unique chemin vers le Père. Jésus ne dit pas qu’il montre le chemin, qu’il enseigne la vérité et qu’il donne la vie. Bien que ces formulations ne sont pas fausses, elles sont insuffisantes. Nous ne sommes pas sauvés par des notions, mais par quelqu’un. De la même façon que Jésus est plus qu’un porte-parole : il est la Parole, le Logos. De la même façon que Jésus est plus qu’un simple sacrificateur : il est le sacrifice. Bien de la même façon, il est le chemin, la vérité et la vie.
Application
Le verset 6 (Jean 14.6) est de ceux que les chrétiens ont tendance à limiter à l’entrée du salut. Autrement dit, c’est un verset à présenter aux inconvertis. À nous, chrétiens, nous n’en aurions plus vraiment besoin. Et pourtant! Frères et sœurs, ce verset doit nous convaincre que nous avons tout en Jésus-Christ : lui seul nous sauve. Toutes les bénédictions auxquelles nous pouvons nous attendre découlent du Fils de Dieu. Quand Jésus se présente comme le chemin, la vérité et la vie, c’est juste après qu’il ait dit qu’il s’en va préparer une place pour les siens. Ça nous concerne. Nous avons encore besoin d’être conduits sur le chemin qui mène au Père. Nous avons encore besoin de voir que Jésus-Christ est la vérité. Nous avons encore besoin de trouver en lui la vie. Si nous ne sommes pas réellement convaincus que Jésus est le seul chemin, la seule vérité, la seule vie, ça va paraître dans ma vie. Je vais ouvrir la porte à des sources extérieures. Nous devons maintenir l’exclusivité de Jésus-Christ dans nos vies personnelles, dans nos familles et dans notre Église. Nous avons tout pleinement en lui et c’est aussi lui seul que nous devons présenter aux non-croyants. Nous ne présentons pas une Église, ni une philosophie; nous présentons quelqu’un : le Christ, la Parole de Dieu incarnée. Que le Seigneur puisse nous donner de contempler le Fils unique venu du Père. Amen!
Daniel Durand, pasteur
25 février 2018