« Voyez comment ce que Jésus a fait à la croix nous sert d’exemple. Nous devons aimer nos frères et sœurs. Nous devons nous sacrifier pour eux. Nous devons rechercher leur intérêt. Ce n’est pas dans le jugement gratuit et dans le mépris que nous allons rechercher leur intérêt. Ça ne signifie pas qu’on ne doive pas traiter le péché, au contraire, mais nous devons le traiter dans l’amour, dans le but exprès de gagner notre frère, notre sœur. »
Introduction
La dernière fois que nous nous sommes arrêtés sur le procès de Jésus, nous avions vu le système judiciaire en force en Israël qui était des plus sophistiqués afin de permettre des jugements justes et équitables, mais en raison du cœur humain des personnes en autorité, tout a été fait contre les lois en vigueur.
Imaginez : on condamne quelqu’un avec de fausses accusations, ce qui prouve que les accusateurs n’avaient rien de solide pour accuser Jésus. On l’accuse en transgressant complètement les lois en vigueur.
Texte biblique
Nous allons lire le texte qui suit :
Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit : J’ai parlé ouvertement au monde ; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai parlé de rien en secret. Pourquoi m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont entendu de quoi je leur ai parlé ; voici qu’ils savent, eux, ce que moi j’ai dit. À ces mots, un des gardes qui se trouvaient là donna une gifle à Jésus, en disant : Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur ? Jésus lui répondit : Si j’ai mal parlé, prouve ce qu’il y a de mal ; et si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? Alors Anne l’envoya lié à Caïphe, le souverain sacrificateur. (Jean 18.19-24)
Que le Seigneur bénisse sa Parole. Nous allons prier.
Exposé
Ce que nous avons vu jusqu’à maintenant n’a rien pour nous rassurer sur l’impartialité dans le procès de Jésus. Tout est bâclé et on a piétiné toutes les mesures pour assurer un procès des plus équitables. Même les accusateurs improvisent complètement. Ils ne sont pas préparés. S’ils avaient bien réfléchi, ils auraient arrêté Jésus plus tôt afin d’avoir tout le temps nécessaire pour ne pas sauter d’étape. Au contraire, ils ont agi soudainement et avec précipitation. Comme nous l’avions vu, ils cherchaient une façon d’arrêter Jésus et n’en trouvaient pas. Ce n’est que lorsque Judas leur a proposé son aide que les dirigeants juifs ont vu un moyen d’arrêter Jésus. En fait, il n’y avait aucun témoin, alors que le Seigneur avait dit dans sa loi que, pour qu’un crime soit reconnu, il fallait la déposition de deux ou trois témoins. Les dirigeants juifs n’en avaient aucun.
Question d’Anne
Le verset 19 (Jean 18.19) rapporte la teneur de l’interrogatoire du souverain sacrificateur :
Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. (Jean 18.19)
Anne questionne Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Il se peut qu’Anne soupçonnait les disciples d’être des révolutionnaires, des agitateurs, ce que ni les dirigeants juifs ni les autorités romaines ne supportaient. Ensuite, Anne questionne Jésus sur son enseignement. Anne désirait sans doute prendre Jésus en défaut dans ses enseignements. Si ça avait été le cas, la peine de mort aurait été justifiée.
D’abord, nous devons savoir que Jésus ne s’est pas affiché seulement comme le messie, le fils de David, le roi d’Israël. Il s’est affiché également comme prophète de l’Éternel. Jésus a dit en Matthieu 13.57 :
Jésus était pour eux une occasion de chute. Mais il leur dit : Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison. (Matthieu 13.57)
Jésus s’est affiché publiquement comme prophète. Si un prophète était surpris à enseigner quelque chose contraire aux Écritures, il était considéré comme un faux prophète même si ce qu’il prophétise s’accomplit.
S’il se lève au milieu de toi un prophète ou un visionnaire qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé en disant : Rallions-nous à d’autres dieux — des dieux que vous ne connaissez pas — et rendons-leur un culte ! tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce visionnaire, car c’est l’Éternel, votre Dieu, qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. Vous vous rallierez à l’Éternel, votre Dieu, et vous le craindrez, vous observerez ses commandements, vous obéirez à sa voix, c’est à lui que vous rendrez un culte, et vous vous attacherez à lui. Ce prophète ou ce visionnaire sera puni de mort, car il a parlé de rébellion contre l’Éternel, votre Dieu, qui vous a fait sortir du pays d’Égypte et vous a libérés de la maison de servitude, et il a voulu te pousser hors de la voie dans laquelle l’Éternel, ton Dieu, t’a ordonné de marcher. Tu extirperas ainsi le mal au milieu de toi. (Deutéronome 13.2-6)
Nous avons vu que les dirigeants juifs cherchaient par tous les moyens de prendre Jésus en défaut. Puisque Jésus s’est présenté comme un prophète, si nous pouvons trouver un faux enseignement de sa part, nous pourrons le mettre à mort selon Deutéronome 13. Parce que, même si Jésus n’a jamais enseigné aux gens d’aller vers d’autres dieux, ses enseignements étaient considérés comme présentant un autre Dieu, un Dieu qui pardonne au pécheur repentant, même un non-Juif, même un non-circoncis, même celui qui n’a présenté aucune offrande au temple. Jésus a accueilli des prostituées et a même dit que celles-ci devanceront les dirigeants juifs dans le royaume des cieux. Le souverain sacrificateur Anne a pensé pouvoir exploiter une faille dans les enseignements de Jésus.
Ça ressemble aux non chrétiens qui veulent attaquer le christianisme de toutes les façons possibles : on peut l’attaquer, mais on ne pourra jamais l’ébranler.
Réponse de Jésus
La réponse de Jésus révèle plusieurs choses : un accusé ne peut témoigner contre lui-même.
Demande à ceux qui m’ont entendu de quoi je leur ai parlé ; voici qu’ils savent, eux, ce que moi j’ai dit. (Jean 18.21)
Le premier point, c’est qu’il était illégal pour un accusé d’être interrogé sur lui-même. D’ailleurs, Jésus avait dit :
Si c’est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai. (Jean 5.31)
Ce principe vient de Proverbes 27.2 :
Qu’un autre te loue, et non ta bouche, un étranger, et non tes lèvres. (Proverbes 27.2)
Ce principe était bien reconnu en Israël. Ce qui se passe dans ce procès bafoue toutes les règles les unes après les autres.
Les vrais témoins
Ensuite, la réponse de Jésus vise à diriger son interlocuteur sur un autre point important concernant le procès.
Jésus lui répondit : J’ai parlé ouvertement au monde ; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai parlé de rien en secret. Pourquoi m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont entendu de quoi je leur ai parlé ; voici qu’ils savent, eux, ce que moi j’ai dit. (Jean 18.20-21)
Cette réponse peut surprendre. Pourquoi est-ce que Jésus ne répond-il pas aux questions de souverain sacrificateur ? La réponse est simple : Jésus sait que tout ce procès n’est qu’un cirque et il veut faire ressortir que le souverain sacrificateur participe à un procès où les dés sont truqués. Ce procès n’est qu’une supercherie dans le but de condamner Jésus. Le procès n’est qu’un passage obligé pour parvenir à leurs fins.
La réponse de Jésus fait ressortir le fait que ceux qui ont déposé des accusations n’ont pas voulu s’enquérir du témoignage des vrais témoins. C’est pourquoi Jésus leur répond qu’il ne s’est jamais caché pour enseigner sur les choses sur lesquelles le souverain sacrificateur l’interroge. Il termine en lui disant d’aller interroger ces personnes qui l’ont entendu maintes fois. Autrement dit, Jésus lui demande d’aller questionner les vrais témoins. Nous avions vu que les dirigeants juifs ont même recherché des faux témoin :
Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, pour le faire mourir. Mais ils n’en trouvèrent pas, quoique plusieurs faux témoins se soient présentés. (Matthieu 26.59-60)
Il faut comprendre la différence entre les faux témoignages recherchés et les faux témoins. Les faux témoignages sont des mensonges dans le but d’inculper Jésus. Quand on n’est pas capable de trouver des vrais témoignages pour inculper quelqu’un, c’est probablement parce qu’il est innocent. Dans le cas de Jésus, c’était le cas, mais comment comprendre qu’ils n’ont pas trouvé de faux témoignages mais qu’ils ont trouvé des faux témoins ?
C’est parce que les autorités juives recherchaient des faux témoignages qui concordaient. Il y a bien eu des faux témoins, mais dont les témoignages ne concordaient pas, ce que nous confirme Marc 14.55-56:
Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient pas ; car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne concordaient pas. (Marc 14.55-56)
Il faut être rendu très bas pour rechercher des faux témoignages pour inculper un innocent et vouloir le mettre à mort. En Israël, il y avait trois sortes de témoignages.
La première sorte de témoignage, c’est celui qui est vain. Il s’agit d’un témoignage dont les détails sont trop imprécis ou dont les éléments sont incohérents ou contredit par les évidences. Par exemple, un témoignage où la personne affirme qu’elle a clairement vu l’accusé sortir un couteau de sa poche, tout en ajoutant que c’était en pleine nuit dans une forêt dense. C’est impossible d’être en forêt et de voir clairement un couteau sortir d’une poche. C’était le genre de témoignage qui était écarté aussitôt prononcé ou, encore, le faux témoin affirme avoir entendu l’accusé dire une chose, mais en réalité, l’accusé est muet. La deuxième sorte de témoignage est celui qui est tout à fait crédible et plausible. C’est un témoignage qui présente beaucoup d’intérêt. Les détails sont cohérents. Tout est bien ficelé.
Donc, la réponse de Jésus vise à faire ressortir que le procès n’est pas conforme aux règles. Il y a des vrais témoins et vous ne les faites pas témoigner. La troisième sorte de témoignage est celui qui est appuyé par un autre témoignage à un haut niveau, c’est-à-dire que les deux témoignages doivent corroborer, confirmer les faits.
Dieu parle ouvertement
Il y a autre chose derrière sa réponse. Jésus affirme qu’il a parlé ouvertement au monde, dans les synagogues et au temple où tous les Juifs s’assemblent. Jésus est en train de dire qu’il a accompli là aussi certaines prophéties. Dieu dit :
Ce n’est pas en cachette que j’ai parlé, dans un lieu ténébreux de la terre. (Ésaïe 45.19)
Approchez-vous de moi, écoutez ! Dès le commencement, je n’ai point parlé en cachette, dès l’origine de ces choses, j’étais là. Et maintenant, le Seigneur, l’Éternel, m’a envoyé avec son Esprit. Ainsi parle l’Éternel, ton rédempteur, le Saint d’Israël : Moi, l’Éternel, ton Dieu, je t’instruis à ton profit, je te conduis dans la voie où tu marches. (Ésaïe 48.16-17)
La réponse de Jésus vise à affirmer que c’est par lui que l’Éternel parle ouvertement. Jésus, le Fils de Dieu, est celui qui est venu révéler son Père. Ceux qui l’ont contemplé ont contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils venu du Père.
Réaction du garde
En réaction à la réponse de Jésus, le garde le frappe.
À ces mots, un des gardes qui se trouvaient là donna une gifle à Jésus, en disant : Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur ? (Jean 18.22)
Il s’agit fort probablement d’un des gardes qui avaient arrêté Jésus dans le jardin de Gethsémané.
Réponse de Jésus au garde
Le verset 23 présente la réponse de Jésus au garde.
Jésus lui répondit : Si j’ai mal parlé, prouve ce qu’il y a de mal ; et si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? (Jean 18.23)
D’abord, nous avons ici un bel exemple de l’application de ce que Jésus avait dit en Matthieu 5.39 :
Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. (Matthieu 5.39)
Jésus n’enseigne pas de littéralement présenter l’autre joue. Ce n’est pas ce qu’il a fait lorsqu’on l’a frappé sur une joue : il s’est laissé frapper, en lien avec Ésaïe 50.6 :
J’ai livré mon dos à ceux qui me frappaient et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe ; je n’ai pas dérobé mon visage aux outrages et aux crachats. (Ésaïe 50.6)
Cet acte de violence était une autre transgression des règles judiciaires en Israël. Il était interdit de frapper un prisonnier. On ne devait imposer aucune peine à celui qui n’était pas encore condamné et c’était contre la loi :
Les regards fixés sur le sanhédrin, Paul dit : Frères, c’est en toute bonne conscience que je me suis conduit devant Dieu jusqu’à ce jour. Le souverain sacrificateur Ananias donna l’ordre à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche. Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, muraille blanchie ! Tu sièges pour me juger selon la loi, et contre la loi, tu ordonnes de me frapper ! (Acte 23.1-3)
Avec la gifle, le garde demande à Jésus :
Si j’ai mal parlé, prouve ce qu’il y a de mal ; et si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? (Jean 18.23)
Il était interdit pour un citoyen d’insulter ou de mépriser un magistrat, mais Jésus n’a ni insulté, ni méprisé le souverain sacrificateur. Sa réponse le confirme. Nous voyons dans tout ceci que Jésus a su répondre les bonnes choses de la bonne manière. Parfois, nous pouvons penser que Jésus n’a pas du tout parlé sur la base de ce que le prophète Ésaïe a dit :
Il a été maltraité, il s’est humilié et n’a pas ouvert la bouche, semblable à l’agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; il n’a pas ouvert la bouche. (Ésaïe 53.7)
Jésus n’a pas ouvert la bouche pour se plaindre lorsqu’on l’a conduit à la croix. Il n’a pas invité la foule à se révolter. Il n’a pas crié à l’injustice. Même sur la croix, il a prié son Père pour ses bourreaux. Ceci dit, durant le procès, il a parlé lorsque c’était le bon moment. Lorsque Dieu parle à des personnes endurcies, c’est pour faire ressortir leur endurcissement. Tout ce que nous avons vu nous démontre que les dirigeants juifs ont été endurcis même si Jésus les a alertés sur le piétinement des règles judiciaires. Ils ne pourront jamais dire qu’ils n’y ont pas pensé.
Deux témoins
Nous avons vu l’interrogation de Jésus devant Anne, le souverain sacrificateur. Il y a un élément que Jean ne rapporte pas. Jean ne rapporte pas la présence de deux témoins particuliers. Ces deux témoins ont dit en parlant de Jésus :
Celui-là a dit : Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours. (Matthieu 26.61)
Marc rapporte sensiblement la même chose :
Nous l’avons entendu dire : Je détruirai ce temple fait par la main de l’homme et en trois jours j’en bâtirai un autre qui ne sera pas fait par la main de l’homme. (Marc 14.58)
Une telle parole peut bien semer la consternation. C’est pratiquement une menace. Les deux témoins rapportent que Jésus a menacé de détruire le temple. Le temple était le centre de toute la vie du judaïsme. Détruire le temple, c’était un sacrilège contre l’institution divine. Il est possible que nous ayons l’impression que ce que ces deux témoins rapportent est vrai, mais ce n’est qu’en apparence. Voici ce que Jésus a plutôt dit :
Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. (Jean 2.19)
Jésus n’a jamais dit qu’il allait lui-même détruire le temple et, pourtant, cette parole de Jésus a toujours été rapportée faussement. Je ne citerai pas les textes, mais je peux vous dire que cette parole de Jésus a été reprise par les faux témoins au procès, ce que nous avons lu. Elle a été reprise par les passants qui l’insultaient pendant que Jésus était sur la croix. Étienne rappelle cette citation dans son discours en Actes 6.13. Toutes les fois que cette parole de Jésus est citée, elle l’est d’une manière tordue. Elle affirme que Jésus a menacé de détruire le temple. Quand Étienne rapporte la citation tordue, ce n’est pas qu’il l’a tordue lui-même. Il rapporte que les faux témoins ont cité Jésus, mais en tordant ses paroles.
Applications
Frères et sœurs, ce matin, j’aimerais que nous considérions tout ce que nous avons vu pour en tirer des leçons dans nos relations. Nous rencontrons à l’occasion des personnes qui se disent chrétiennes et qui jugent rapidement, sur des préconceptions non vérifiées, sur des émotions, sans considérer ce que les Écritures disent. Ces personnes ne recherchent pas du tout la vérité ni la justice. Elles se sont fait une opinion rapidement, superficiellement, et elles y croient comme si c’était la vérité. Que l’exemple du procès de Jésus nous serve d’avertissement dans ce sens.
Nous avions aussi vu que les chefs religieux ont recherché des faux témoins et cette attitude répréhensible doit aussi nous servir d’exemple à ne pas imiter. Quand arrive une situation délicate, même entre chrétiens, il arrive que certains partent à la recherche de personnes qui vont les appuyer, même si ces personnes ne sont pas concernées, même si ces personnes ignorent complètement le dossier.
Tout ce qu’on cherche, ce sont des appuis. Frères et sœurs, nos situations ne sont pas du tout aussi dramatiques que celle que le Seigneur Jésus a traversée dans ces jours ténébreux. Ceci dit, nous devons nous traiter les uns les autres non pas avec injustice et jugements gratuits comme les autorités juives ont traité Jésus. Nous devons nous traiter selon la justice et l’amour de Dieu. Nous devons prendre conseil auprès de ceux qui ont la Parole de Dieu à l’oreille, la vérité à la bouche et le souci de l’autre à cœur. Quand Jésus a fait ressortir au souverain sacrificateur qu’il devrait s’enquérir auprès des vrais témoins, le souverain sacrificateur n’a pas pris le conseil. Dans nos situations, il arrive que certains refusent, après un sage conseil, de s’amender. Malgré le fait de mettre en évidence une mauvaise démarche, des personnes continuent dans leurs voies.
La raison est celle-ci : il nous arrive, dans des situations délicates, d’alimenter notre cœur et nos pensées et de nous enfoncer dans un jugement au point où nous n’avons plus le courage et l’humilité de faire marche arrière. Imaginez quelqu’un qui aurait pris position dans un conflit qui ne le concernait pas directement. Là, il est tombé dans le bavardage en colportant sa pensée. J’ai l’impression que certaines de ces personnes arrivent à ce qu’on appelle un point de non-retour. Même si on leur démontre qu’elles se sont égarées, elles se sont tellement enfoncées qu’elles ne veulent plus reconnaître leur tort. Leur décision est prise : elles ont prononcé leur verdict. Les dirigeants juifs s’étaient tellement convaincus de leur position, à savoir que Jésus, selon eux, était un imposteur, un faiseur de trouble, que plus rien ne pouvait les amener à faire marche arrière. Encore une fois, nos situations ne sont vraiment pas à la même échelle que celle que Jésus a dû affronter.
En même temps, si nous condamnons, si nous jugeons faussement un frère ou une sœur, si nous remplissons nos cœurs de mépris contre un frère ou une sœur, nous commettons un péché de même nature, bien qu’à une échelle différente. Si c’est le cas, repentons-nous. Confessons au Seigneur notre péché. Allons voir les personnes que nous avons offensées pour leur demander aussi pardon. Demandons au Seigneur de nous donner d’aimer nos frères et sœurs comme lui nous a aimés. Le Seigneur transforme le cœur de ses enfants.
S’il y a donc quelque consolation en Christ, s’il y a quelque encouragement dans l’amour, s’il y a quelque communion de l’Esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde, mettez le comble à ma joie afin d’avoir une même pensée ; ayez un même amour, une même âme, une seule pensée ; ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus, lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes ; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix. (Philippiens 2.1-8)
Voyez comment ce que Jésus a fait à la croix nous sert d’exemple. Nous devons aimer nos frères et sœurs. Nous devons nous sacrifier pour eux. Nous devons rechercher leur intérêt. Ce n’est pas dans le jugement gratuit et dans le mépris que nous allons rechercher leur intérêt. Ça ne signifie pas qu’on ne doive pas traiter le péché, au contraire, mais nous devons le traiter dans l’amour, dans le but exprès de gagner notre frère, notre sœur.
Les versets que nous avons vus nous enseignent une autre chose : tous ceux qui ont cité Jésus sur la destruction du temple ont tordu ce que Jésus avait dit. Jésus n’avait jamais dit qu’il allait détruire le temple. D’ailleurs, là où Jésus dit cela, il est dit que Jésus parlait du temple de son corps. Comment autant de personnes peuvent-elles avoir la même version des paroles de Jésus sans avoir la bonne ?
C’est probablement par le jeu du bouche-à-oreille : si la première rapporte la parole de Jésus en la tordant, les personnes qui entendent cette parole tordue vont la rapporter de manière tordue et c’est ainsi que le feu se répand. Combien nous devons aller voir les personnes directement avant d’aller plus loin. Frères et sœurs, Jésus a été traité injustement, mais il convient entre frères et sœurs de ne pas tomber dans les mêmes horribles pratiques que nous avons vues chez les dirigeants juifs. Nos relations doivent être empreintes d’amour, de justice, d’équité, de compassion. Travaillons à servir le Seigneur en s’édifiant les uns les autres, en s’aimant les uns les autres, en étant patients les uns envers les autres, comme le Seigneur nous traite. Prions.
Daniel Durand, pasteur
8 septembre 2019