Le triomphe du Guerrier – Éphésiens 4.8-10

« Pour le peuple de la nouvelle alliance, c’est-à-dire l’Église, le point culminant de notre délivrance est notre entrée dans les promesses de l’alliance, c’est-à-dire notre entrée dans la nouvelle création avec, au cœur de ces promesses, la vie en présence permanente de notre Dieu dans nos corps glorifiés, c’est-à-dire complètement débarrassés de la présence du péché. Frères et sœurs, la victoire de Jésus-Christ sur Satan, sur le péché, sur mon péché, devrait nous donner la plus grande assurance. Si Jésus a vaincu définitivement celui qui détenait le pouvoir sur la mort, si Jésus a écrasé l’ennemi le plus puissant, nous devrions croire qu’il a la victoire sur nos difficultés présentes, sur les ennemis de Dieu sur notre route. »

Introduction

Ce matin, nous continuons dans l’épître de Paul aux Éphésiens. Nous lirons, au chapitre 4, les versets 7 à 10.

Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. C’est pourquoi il est dit : Il est monté dans les hauteurs, il a emmené des captifs, et il a fait des dons aux hommes. Or, que signifie : il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ? Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. (Éphésiens 4.7-10)

Exposé

Retour sur l’épître

Avant d’examiner les versets que nous avons lus, nous allons simplement nous rappeler que Paul expose, dans toute cette épître, l’unité qui débute en Dieu. Le chapitre 1 nous présente le Père qui nous a élus, le Fils qui a accompli le salut et le Saint-Esprit qui applique aux élus le salut.

Puis, aux chapitres 2 et 3, nous voyons que Dieu prend à la fois des Juifs et à la fois des non Juifs pour les sauver et faire d’eux un seul peuple. Au chapitre 4, Paul enseigne sur l’unité en exhortant les chrétiens à joindre leurs efforts en ce sens. La dernière fois, nous avions développé surtout le verset 7, où il est question des dons que le Seigneur accorde.

Psaume 68

Le verset 8 débute par « C’est pourquoi ». Là, Paul cite le psaume 68, verset 19 qui dit :

Tu es monté sur la hauteur, tu as emmené des captifs, tu as prélevé des dons parmi les humains […] (Psaume 68.19)

Pour apprécier ce qui est dit, nous devons considérer le psaume 68 dans son entièreté. Certains théologiens pensent que le psaume 68 a été composé lors du retour de l’arche d’alliance à Jérusalem. D’abord, l’arche d’alliance représentait la présence de Dieu au sein de son peuple. C’était l’arche d’alliance. Cette arche était placée dans le temple dans le lieu très saint, c’est-à-dire dans une petite section où il était interdit d’entrer pour exprimer le fait que l’homme pécheur ne peut se présenter devant un Dieu trois fois saint.

Dans 1 Samuel, au chapitre 4, on assiste à une guerre entre les Philistins et les Israélites. Les Philistins ont remporté la guerre et se sont emparé de l’arche d’alliance. Les Philistins étaient une nation ennemie d’Israël. D’ailleurs, Goliath, que David a abattu avec un caillou, était Philistin.

Que cette arche se retrouve en territoire ennemi était un sacrilège. D’ailleurs, les Philistins, qui croyaient avoir fait une belle prise en mettant la main sur l’arche d’alliance, ont payé le prix, d’abord, contre leurs divinités païennes. En 1 Samuel 5 et 6, nous assistons aux malédictions subies par les Philistins pour avoir eu en leur possession l’arche d’alliance au point où, lorsque l’arche d’alliance se trouvait dans une ville, la malédiction tombait sur cette ville.

Lorsque les habitants de cette ville se débarrassait de l’arche et l’apportait dans une autre ville, la malédiction tombait sur l’autre ville. Ce que l’on constate, c’est que l’arche d’alliance dans une nation étrangère n’était pas du tout une bénédiction; c’en était une malédiction. Le Dieu trois fois saint ne fait pas résider son nom dans une nation qui le déshonore. Finalement, les Philistins ont consulté leurs sages, des sacrificateurs de leur religion païenne et leurs devins. Ceux-ci dirent au peuple de retourner l’arche en Israël, mais en offrant des sacrifices au Dieu d’Israël. Ils ajoutent un truc intéressant.

Pourquoi endurciriez-vous votre cœur, comme les Égyptiens et le Pharaon ont endurci leur cœur ? Lorsque Dieu agit lui-même contre eux, ne renvoyèrent-ils pas les Israélites qui purent partir ?

(1 Samuel 6.6)

Les Philistins se rappelaient que le Seigneur avait délivré son peuple d’Égypte, et ce, même si ça s’était passé 350 ans plus tôt. La délivrance d’Égypte suscitait une frayeur chez les nations ennemies, et pour cause : l’Égypte était la nation la plus puissante de la planète à l’époque où les Israélites ont été en esclavage. Voir que cette nation, cette super puissance, a été écrasée comme un ver de terre par Dieu pour sauver un peuple dans une faiblesse extrême, a donné une réputation de victoire au Dieu d’Israël.

Ce point est important pour notre étude d’Éphésiens 4, parce que la délivrance de l’esclavage en Égypte pour le peuple juif préfigurait la délivrance du péché pour le peuple de Dieu, c’est-à-dire l’Église. D’ailleurs, le Psaume 68 évoque les grandes délivrances que Dieu opéra pour son peuple.

Il fait sortir les prisonniers pour leur satisfaction ; mais les rebelles seuls demeurent en des lieux arides. Dieu, quand tu sortis à la tête de ton peuple, quand tu marchais dans le désert […] (Psaume 68.7-8)

Ces versets font référence aux évènements où Dieu délivra son peuple de l’esclavage d’Égypte. Autant, c’était un non sens que l’arche d’alliance repose chez les Philistins; autant c’était un non sens que le peuple de l’alliance demeure chez les Égyptiens. Dans les deux cas, il y a eu de grandes malédictions pour les ennemis. On se rappellera que les Égyptiens ont subi les plaies qui ont ravagé leurs récoltes, leur salubrité et, même, la dernière plaie qui a tué tous les premiers-nés mâles. Enfin, le psaume 68 reprend les grands évènements du peuple juif, de la délivrance d’Égypte jusqu’à la construction du temple de Dieu.

Pourquoi, montagnes aux cimes nombreuses, jalousez-vous la montagne qu’il a plu à Dieu d’habiter ? L’Éternel n’en fera pas moins sa demeure à perpétuité. (Psaume 68.17)

La montagne en question est le mont Sion, là où le temple, la demeure de Dieu, a été érigé. En fait, c’est tout le processus de la délivrance du peuple de Dieu, des victoires et de l’entrée en possession des promesses de l’alliance que ce psaume célèbre. Nous devons savoir que toutes les délivrances de l’Ancien Testament sont autant d’annonces, de préfigurations de l’ultime délivrance, celle du péché par l’expiation de Jésus-Christ.

Que ce soit le déluge, les victoires d’Abraham sur des roitelets, la délivrance d’Égypte, les victoires de Josué en Canaan, la victoire de David contre Goliath, celle contre les Philistins… bref, toutes ces victoires annoncent la grande victoire de Jésus-Christ sur Satan, sur ses ennemis, sur le péché, sur la mort. Ces évènements préfigurent l’œuvre du Fils que Paul rappelle en Éphésiens 4. Jésus a vaincu la super puissance démoniaque, Satan lui-même.

Il a dépouillé les principautés et les pouvoirs, et les a publiquement livrés en spectacle, en triomphant d’eux par la croix. (Colossiens 2.15)

Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi, d’une manière semblable y a participé, afin d’écraser par sa mort celui qui détenait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable. (Hébreux 2.14)

Cette œuvre culmine non pas dans la délivrance du peuple de Dieu, mais dans l’entrée du peuple de Dieu dans les promesses. Pour la nation juive, la délivrance a été celle de l’esclavage en Égypte. Cet évènement, plus que tous les autres, servaient d’ancre pour le peuple. Lorsque le Seigneur donne sa loi au peuple, il rappelle cet évènement.

Alors Dieu prononça toutes ces paroles en disant : Je suis l’Éternel, ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. (Exode 20.1-2)

La principale fête des Israélites, la Pâque, célébrait cet évènement.

C’est le sacrifice de la Pâque en l’honneur de l’Éternel, qui a passé par-dessus les maisons des Israélites en Égypte, lorsqu’il frappa les Égyptiens et qu’il préserva nos maisons. (Exode 12.27)

Cet évènement est aussi ce qui suscita la terreur chez les nations ennemies.

Rahab dit aux deux espions israélites : L’Éternel, je le reconnais, vous a donné ce pays, la terreur que vous inspirez s’est abattue sur nous, et tous les habitants de ce pays défaillent devant vous. Car nous avons appris que l’Éternel a mis à sec devant vous les eaux de la mer des Joncs, lors de votre sortie d’Égypte, et comment vous avez traité les deux rois amoréens qui régnaient en Transjordanie, Sihôn et Og, que vous avez voués à l’interdit. (Josué 2.9-10)

Imaginez, 40 ans après la délivrance d’Égypte, une autre nation, les Cananéens, se souviennent de cet évènement avec terreur. Bref, la délivrance d’Égypte a été pour les Juifs l’évènement marquant de toute leur existence, mais pour nous, le peuple de la nouvelle alliance, c’est la délivrance de l’esclavage du péché, la victoire de Jésus-Christ qui nous procure la liberté. Pour la nation juive, le but de la délivrance était l’entrée en Terre Promise avec, au cœur de toutes les activités, le temple de Jérusalem. Pour le peuple de la nouvelle alliance, c’est-à-dire l’Église, le point culminant de notre délivrance est notre entrée dans les promesses de l’alliance, c’est-à-dire notre entrée dans la nouvelle création avec, au cœur de ces promesses, la vie en présence permanente de notre Dieu dans nos corps glorifiés, c’est-à-dire complètement débarrassés de la présence du péché. Frères et sœurs, la victoire de Jésus-Christ sur Satan, sur le péché, sur mon péché, devrait nous donner la plus grande assurance.

Si Jésus a vaincu définitivement celui qui détenait le pouvoir sur la mort, si Jésus a écrasé l’ennemi le plus puissant, nous devrions croire qu’il a la victoire sur nos difficultés présentes, sur les ennemis de Dieu sur notre route. Le psalmiste célèbre la sortie d’Égypte, rappelle toutes les victoires que Dieu a acquises pour son peuple au désert et en Canaan, sans oublier tous les actes bienfaisants de Dieu durant la traversée du désert et culmine à Jérusalem, où son peuple l’adore.

Ensuite, c’est la louange du peuple de Dieu pour tout ce qu’il a fait, pour les victoires éclatantes par lesquelles le Seigneur ne cesse de se glorifier, parce que toutes les victoires du peuple de Dieu dans l’Ancien Testament annoncent la grande victoire de Jésus-Christ sur Satan, sur la mort, sur le péché. Cette victoire est celle qui écrase tous les ennemis de Dieu et qui conduit le peuple de Dieu dans l’entrée des promesses de l’alliance. Le tout se passe dans les célébrations où le nom de Dieu est élevé. Revenons à Éphésiens 4.7-8 que nous allons relire :

Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. C’est pourquoi il est dit : Il est monté dans les hauteurs, il a emmené des captifs, et il a fait des dons aux hommes. (Éphésiens 4.7-8)

Pourquoi est-ce que Paul nous dit ici que ce qu’il vient de dire, à savoir qu’à chacun de nous, la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ et qu’il débute le verset 8 par « C’est pourquoi il est dit » et, là, il cite le psaume 68 que nous avons survolé ? En fait, Paul regarde ce qui est dit au psaume 68 et il voit en Jésus-Christ l’accomplissement de ce psaume, un roi qui célébrait la victoire prenait le butin, c’est-à-dire ce qui avait été pris de la nation défaite, et en faisait la distribution à son peuple. Dans le cas de Jésus-Christ, il nous a arrachés de la main de l’ennemi et il nous fait des dons. Nous sommes à la fois le butin et à la fois les bénéficiaires du butin. Nous sommes le butin. Le Seigneur nous a pris du royaume des ténèbres. Le Père nous a donnés au Fils, le Fils est venu conquérir dans le royaume de ténèbres ceux que le Père lui a donnés pour les transporter dans son royaume de lumière. En nous faisant des dons à chacun que nous devons mettre au service des autres, globalement nous sommes les bénéficiaires de ces dons. Par exemple, le Seigneur a arraché notre frère Maurice de la main de l’ennemi. Maurice devient le butin du Seigneur, qui est allé le chercher sur le territoire de l’ennemi.

En ayant placé des dons en Maurice, en particulier le don de trésorerie — et ce serait la même chose pour tous les dons et pour chaque chrétien — c’est tout le Corps qui bénéficie du butin. Ainsi, chacun bénéficie des dons que le Seigneur a faits à ceux qu’il a arrachés de la main de l’ennemi. L’image se concentre sur le fait que Jésus-Christ, par sa victoire, a pu répandre le Saint-Esprit qui fait des dons.

Élevé par la droite de Dieu, Jésus a reçu du Père l’Esprit Saint qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez. (Actes 2.33)

Le Seigneur veut que nous sachions que les dons qu’il déverse sur nous sont le résultat de sa victoire à la croix. Nous avions vu la question des dons avec le verset 7, mais il y a plus :  les dons que le Seigneur nous donne font partie de l’exercice de sa royauté. C’est souverainement que le Seigneur Jésus agit. Il a été fait roi, tout pouvoir lui a été donné sur la terre comme au ciel. Il accomplit son plan et, dans son plan, il y a l’édification, la construction de son Église. Il le fait souverainement, mais il ne le fait pas sans nous : il nous fait des dons pour que nous participions à ce qu’il fait en tant que roi, en tant que chef sur son Église. Mes dons servent à faire ressortir la royauté de Jésus-Christ. En disant « il est monté dans les hauteurs », Paul rappelle l’ascension de Jésus-Christ. Un jour, Jésus a quitté ses disciples pour aller vers son Père.

Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et fut enlevé au ciel. (Luc 24.51)

Jésus n’est pas simplement monté dans les hauteurs : cette montée est aussi son intronisation comme roi. C’est dans le triomphe le plus spectaculaire et le plus total que Jésus est retourné vers son Père. Tout était accompli. Imaginez que depuis 4000 ans, le péché s’activait au gré de Satan et de tous ceux qui le suivaient. Il a fallu le Fils de Dieu pour mettre un terme à cette domination, cette tyrannie.

Quand Jésus est remonté vers son Père, c’est parce que tout avait été fait. C’est une victoire écrasante, littéralement écrasante, que Jésus a remportée. L’image est tellement riche. Quand une nation avait la victoire sur l’autre, la nation victorieuse ramenait des captifs. On voit cela lorsque Daniel et d’autres Juifs ont été déportés en Babylonie. Dans les versets 9 et 10, Paul explique un peu ce que signifie « il est descendu et il est monté ».

Or, que signifie : il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ? Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. (Éphésiens 4.9-10)

La descente

Le Fils de Dieu est descendu. Avant de voir ce que signifie le fait que le Fils soit descendu, nous allons voir ce que ça ne signifie pas. Le verset 9 dit que le Fils est descendu dans les régions inférieures. Jean Calvin propose que « les régions inférieures » signifient simplement « la terre », par opposition au ciel où Jésus est remonté : par rapport au ciel, la terre est la région inférieure. Avec le psaume 68, c’est l’image du roi qui descend, qui quitte son trône, pour aller combattre. C’est en véritable guerrier que Jésus est descendu. C’est pour combattre ses ennemis. C’est pour en finir avec l’influence de Satan dans ce monde.

Le Fils de Dieu est apparu, afin de détruire les œuvres du diable. (1 Jean 3.8)

Jésus n’est vraiment pas venu faire du tourisme ici-bas. Il est venu délivrer les siens. Zacharie, le père de Jean-Baptiste a pu dire :

Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et racheté son peuple, Et nous a procuré une pleine délivrance dans la maison de David, son serviteur, Comme il en avait parlé par la bouche de ses saints prophètes depuis des siècles, La délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent. (Luc 1.68-71)

Et aux versets 74 et 75 :

Ainsi nous accorde-t-il, après avoir été délivrés de la main de nos ennemis, de pouvoir sans crainte Lui rendre un culte dans la sainteté et la justice, en sa présence, tout au long de nos jours. (Luc 1.74-75)

Il y a vraiment quelque chose de militaire, de guerrier dans l’œuvre du Fils. Imaginez une hyène qui voit son petit dans la gueule du renard. Elle n’a qu’un seul but : le délivrer. En venant nous délivrer, c’est tout son amour que le Seigneur a démontré pour nous.

La montée

Maintenant, que signifie « la montée » ? La montée du Fils de Dieu n’est pas un simple retour vers son Père. Les choses ne sont plus pareilles à avant. Celui qui est remonté est le Dieu fait homme qui a tout accompli. Les choses ne sont plus pareilles. D’abord, il y a la résurrection. Par la résurrection, le Père témoigne publiquement qu’il agrée toute l’œuvre du Fils incarné.

Cet évangile concerne son Fils, né de la descendance de David selon la chair, […] (Romains 1.3-5)

Ce verset nous rappelle l’incarnation du Fils.

[…] et déclaré Fils de Dieu avec puissance selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts : Jésus-Christ notre Seigneur. (Romains 1.4-5)

Ici, il est question de la résurrection du Fils. Par la résurrection, le Père a déclaré que Jésus est son Fils. Il l’était de toute éternité, mais là, c’est le Fils Dieu fait homme qui reçoit cet hommage. Il le reçoit en étant confirmé dans ce que l’on appelle les trois offices christiques. Qu’est-ce que les offices christiques ? Ce sont les trois offices, les trois fonctions pour lesquelles, dans l’ancienne alliance, on procédait à l’onction d’huile. Ces trois offices sont l’office prophétique, l’office sacerdotal et l’office royal.

Prophète

L’office prophétique signifie que c’est par le Fils que la révélation de Dieu connaît son apogée. Le Fils a enseigné à ses apôtres ce que le Père lui a dit. Aucun prophète précédent n’avait communiqué cette révélation, mais il y a plus : lorsque Jésus est ressuscité, nous lisons en Actes 2.33 :

Élevé par la droite de Dieu, Jésus a reçu du Père l’Esprit Saint qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez. (Actes 2.33)

« Comme vous le voyez et l’entendez » fait référence aux langues de la Pentecôte. Ce verset nous dit que c’est Jésus qui, après être remonté vers son Père, a reçu l’Esprit saint afin qu’il soit répandu sur son Église. Le ministère du Saint-Esprit découle de l’œuvre du Fils ainsi que de son autorité. Jésus avait bien dit que c’est lui qui allait envoyer le Saint-Esprit. Si Jésus avait simplement communiqué la révélation du Père à ses apôtres, son œuvre n’aurait pas porté le fruit voulu: c’est l’envoi du Saint-Esprit qui fait que cette révélation communiquée aux apôtres a été préservée et c’est le Saint-Esprit qui fait que nous recevons à notre tour cette révélation. L’office prophétique, dans le cas du Fils, est beaucoup plus que de parler au nom du Père : cet office inclut l’autorité, la puissance, par le Saint-Esprit, afin que cette révélation soit reçue. Autrement dit, l’office prophétique n’est pas seulement dans l’émission de la révélation, mais aboutit dans la réception de la révélation.

Prêtre

L’office sacerdotale signifie le rôle du Fils en tant que sacrificateur ou de prêtre : c’est synonyme. En fait, dans le rôle sacerdotal, Jésus représente son peuple devant Dieu; alors que dans le rôle de prophète, Jésus représente Dieu devant son peuple : il parle de la part de Dieu à son peuple. Pour le rôle sacerdotal, Jésus représente son peuple devant Dieu. Il est mort à titre de représentant de son peuple.

Dans ce rôle, Jésus fait valoir son œuvre à la croix en faveur de son peuple.

Mes petits enfants, je vous écris ceci, afin que vous ne péchiez pas. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. (1 Jean 2.1)

Ce verset est intéressant. Il nous dit que le rôle de sacrificateur se poursuit et que cette continuation est possible, parce que Jésus est auprès du Père. Le fils, comme sacrificateur, remplit le rôle d’avocat, de celui qui plaide pour nous. Dans son rôle sacerdotal, Jésus fait que nous pouvons nous approcher du Père, parce que c’est par la médiation du Fils que nous pouvons nous approcher du Père.

[…] par le Christ Jésus, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père dans un même Esprit. (Éphésiens 2.18)

C’est par le Fils, du fait qu’il est médiateur entre Dieu et son peuple, que nous pouvons nous approcher de Dieu. Ce n’est jamais par nous-mêmes et ce ne sera jamais par nous-mêmes que nous pouvons nous approcher de Dieu et lorsque nous venons devant Dieu, c’est bon de se rappeler à chaque fois que nous ne venons pas sur la base de nos propres mérites, mais toujours sur la base des mérites de Jésus-Christ.

Roi

Le troisième office est l’office royal : Jésus a été élevé à la royauté sur tout l’univers, toute la création. Adam et Ève avaient reçu le mandat de dominer et ils ont plutôt laissé Satan influencer ce monde. Jésus, le dernier Adam, a tout accompli, tout pouvoir lui a été remis et il domine définitivement sur tout l’univers, sur le monde visible comme le monde invisible.

Frères et sœurs, l’élévation du Fils marque un véritable triomphe du Fils de Dieu sur le péché et ses conséquences, sur toutes les forces du mal, tous les ennemis de Dieu et sur la mort. Jésus est le véritable héros. Tout le fonctionnement du Corps doit exprimer la victoire du Fils de Dieu. Dans ma dernière prédication sur Éphésiens, nous avions vu la question des dons au verset 7. Avec ce que nous venons de voir, nous pouvons conclure que par les dons que le Seigneur distribue et par l’exercice de nos dons, par notre implication, par notre participation à la vie du Corps, par nos ministères, nous participons à la victoire de Jésus-Christ, lui qui a conquis toute chose, mais comment est-ce que la participation de chacun est-elle rattachée à la conquête de Jésus-Christ ?

Je vous invite à considérer une grande vérité ici : notre appartenance au Corps et l’exercice de nos dons, notre implication, tout cela fait partie de l’exercice de la royauté de Jésus-Christ. Autrement dit, les effets de la victoire de Jésus-Christ se font sentir dans la vie d’Église. Lorsque je prie pour mon frère, pour ma sœur, c’est sur la base de la pleine autorité du Fils. Lorsque je sers, puisque ce doit être pour l’édification du corps, c’est encore sur la base de la victoire du Fils et ça doit déterminer mes intentions. Les dons que le Seigneur nous donne sont aussi là pour que les effets de sa victoire deviennent réalité dans nos vies. Je lutte contre un péché, j’ai besoin de voir les effets de la victoire du Fils dans ma vie. Je prie, je demande à d’autres de prier, je suis fortifiés par la vie d’Église. C’est la victoire du Fils qui étend ses effets. Chers frères et sœurs, considérons notre vie d’Église comme une manifestation de la victoire du Fils de Dieu sur nous, son peuple. Sachons le célébrer comme il en est digne.

Daniel Durand, pasteur
5 août 2018

Prédicateur invité

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