« Pour nous, nous ne devons pas attendre d’autres révélations, mais plutôt persévérer dans l’enseignement des apôtres, c’est-à-dire dans cette révélation finale pour l’Église. Donc, Jésus s’adresse à ses disciples qui étaient apôtres et la révélation supplémentaire qu’il promet est définitive et finale pour l’Église. Cette dernière cuvée de la révélation fait autorité comme le reste des Écritures. Puisque le livre des Actes nous dit que les chrétiens doivent persévérer dans l’enseignement des apôtres, nous pouvons conclure que la révélation apostolique en question est ce que nous avons dans le Nouveau Testament. »
Introduction
Nous poursuivons ce matin dans l’évangile de Jean, au chapitre 16, et nous lirons les versets 12 à 15 :
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les comprendre maintenant. Quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car ses paroles ne viendront pas de lui-même, mais il parlera de tout ce qu’il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. Lui me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a, est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. (Jean 16.12-15)
Exposé
Ces versets se situent dans les dernières paroles du Christ avant qu’il aille à la croix. On se trouve en fait le jeudi, la veille de la crucifixion et Jésus veut rassurer ses disciples. Pour ce faire, il leur a promis de venir chercher les siens et de les prendre avec lui. Cette promesse pointe vers le futur lointain.
Aussi, Jésus leur fait une autre promesse, celle-là, pour un futur tout près : il s’agit de l’envoi du Saint-Esprit, qui va en quelque sorte poursuivre le don de la révélation que Jésus avait donnée à ses disciples. Jésus avait dit à ses disciples, les apôtres, qu’ils allaient faire les mêmes œuvres que lui et, même, de plus grandes. Nous devons penser que le don de la révélation est nécessaire pour la poursuite du ministère confié aux apôtres. Nous lirons deux textes dans l’épître aux Hébreux. Le premier, ce sont les deux versets d’ouverture.
Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers. Il l’a établi héritier de toutes choses, et c’est par lui qu’il a fait les mondes. (Hébreux 1.1-2)
L’auteur voit clairement que la révélation du Fils est finale. Il mentionne la révélation passée, qui avait sa pleine valeur : elle venait aussi de Dieu. Il la mentionne pour présenter ensuite celle du Fils. Dans le texte grec, le mot « Fils » n’est pas précédé de l’article défini. Littéralement, Dieu nous a parlé par UN Fils, non pas qu’il y a plusieurs fils, mais l’accent est sur le statut. Dieu ne pouvait donner le summum de la révélation par quelqu’un d’autre que celui qui a le statut de Fils de Dieu.
Ce segment de la révélation termine ce qui avait débuté en Genèse, alors que Dieu a commencé à se révéler aux hommes. Quand l’auteur de l’épître aux Hébreux affirme que c’est par le Fils que Dieu a parlé aux hommes, nous devons croire que la révélation apostolique est incluse dans la révélation par le Fils. Jésus n’a écrit aucun livre de la Bible. Il a confié cette responsabilité aux apôtres. Nous lirons au chapitre 2, les versets 3 et 4 :
comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut ? Ce salut, annoncé à l’origine par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, des miracles variés et par des communications du Saint-Esprit selon sa volonté. (Hébreux 2.3-4)
L’Église reçoit le témoignage apostolique, c’est-à-dire de ceux qui ont entendu le Christ. Ils ont reçu les enseignements du Christ durant les trois années qu’ils ont passées avec lui et le Saint-Esprit a poursuivi à un autre niveau cette œuvre de révélation chez les apôtres. Pour être apôtre, il fallait avoir accompagné Jésus durant les trois années de son ministère et l’avoir vu ressuscité. L’exception est Paul, qui n’a pas accompagné Jésus, mais il l’a vu ressuscité. Pour qu’un écrit soit reconnu comme inspiré, il fallait que ce soit un apôtre qui l’ait rédigé ou, du moins, qui en ait supervisé la rédaction, c’est pourquoi nous croyons que la Bible que nous avons est complète. Nous n’avons pas à attendre d’autres livres, d’autres révélations. Dans notre texte, Jésus annonce à ses disciples qu’il y a des choses qu’ils doivent savoir : les disciples ne sont pas prêts à entendre ces choses. Ce n’est pas que les disciples ont retardé le plan de match de Dieu en ce qui concerne la révélation.
C’est plutôt que la révélation doit être accompagnée d’une œuvre du Saint-Esprit et que le Seigneur voulait attendre la Pentecôte pour faire cette œuvre en eux. Quand nous considérons tout ce que Jésus a dit à ses disciples, on peut se demander ce qui leur manquait comme révélation, d’autant plus que nous savons que Jésus a dit beaucoup plus que ce qui nous est rapporté dans les évangiles.
Déjà, ce que nous avons dans les évangiles concernant les enseignements du Christ à ses disciples nous semble plutôt complet. Il leur a annoncé qu’il devait se rendre à Jérusalem, souffrir, mourir pour ensuite ressusciter et régner sur tout l’univers. Il leur a dit qu’il accomplissait toutes les prophéties et tout ce qu’il fallait pour que les promesses de l’alliance soient déversées. Il leur a parlé des choses futures, qu’il doit retourner vers son Père, qu’il s’en va leur préparer une place, qu’il va revenir chercher les siens. Il leur a dit qu’ils règneront sur les douze tribus d’Israël. Il leur a promis le Saint-Esprit et que, par le Saint-Esprit, les disciples feront les mêmes œuvres que lui et même des plus grandes.
Il leur a enseigné concernant la prière, leur donnant la prière du « Notre Père ». Il leur a dit que tout ce qu’ils allaient demander au Père en son nom, ils l’obtiendraient. Bref, Jésus a donné de très nombreux enseignements à ses disciples. Qu’est-ce que Jésus veut donc dire lorsqu’il annonce une révélation plus poussée à ses disciples ? Jésus dit bien au verset 12 :
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire. (Jean 16.12)
En fait, il s’agit d’une révélation dont le contenu est d’une autre nature. Ce n’est pas seulement que l’Esprit va donner des précisions sur des points que Jésus avait déjà présentés : ce sont des choses dont les disciples n’étaient pas prêts à entendre. Avec la Pentecôte, les disciples ont été capables de recevoir et de comprendre cette révélation. Un détail dans ce que Jésus dit, mais un détail important, c’est la présence de l’article défini devant le mot « vérité ». Il ne s’agit pas d’une vérité parmi d’autres, ni d’une vérité sur un sujet, mais de LA vérité. Ce point est majeur parce que les non croyants ne veulent pas admettre qu’il n’y a qu’une vérité et que, par conséquent, la vérité ne change pas. La raison, c’est que s’ils admettent qu’il n’y a qu’une vérité, elle doit être divine parce que si elle n’est pas divine, elle sera soumise au changement comme tout ce qui n’est pas Dieu est soumis au changement. Dire qu’il n’y a qu’une vérité, c’est aussi dire qu’il n’y a qu’une seule source de vérité. Elle doit être d’origine divine. Donc, Jésus annonce à ses disciples que le Saint-Esprit va leur révéler des choses nouvelles, des choses qu’ils ne pouvaient pas comprendre avant la Pentecôte. Pourtant, ces disciples connaissaient très bien l’Ancien Testament : ils savaient que ces livres étaient inspirés de Dieu. Ils connaissaient la loi de Dieu et que cette loi était sainte, bonne et juste. Ils connaissaient les actes rédempteurs de Dieu comme l’arche de Noé, la grossesse miraculeuse de Sara, la délivrance d’Égypte et combien d’autres. Ils connaissaient énormément et, pourtant, il y a tout un pan de la révélation de Dieu qui restait à transmettre. Rappelons-nous que, même après la Pentecôte, Pierre n’avait pas compris l’accueil que le Seigneur réservait aux païens. Il a fallu que le Seigneur envoie des animaux de toutes sortes sur une nappe que Pierre a vue en vision. Le Seigneur a dit à Pierre : « Tue et mange »: Pierre a refusé et le Seigneur a dû lui répéter l’ordre à trois reprises; Pierre s’est finalement rendu. Le Saint-Esprit a enseigné à Pierre cette ouverture aux païens, et Pierre est allé ensuite prêcher chez Corneille. Lorsqu’est venue la question à savoir s’il fallait circoncire les païens qui se convertissaient au Christ, la réponse n’a pas été instantanée. Les apôtres et les anciens se sont réunis à Jérusalem et c’est à ce moment-là qu’eut lieu le premier concile. Les choses n’ont certainement pas été faciles pour eux, même s’ils étaient apôtres, mais le Seigneur a rempli sa promesse. Le Saint-Esprit les a conduits dans toute la vérité.
Fin de la révélation progressive
Avant de voir ce que signifient les paroles de Jésus, regardons ce qu’elles ne signifient pas. En particulier :
Quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité […] (Jean 16.13)
J’ai souvent entendu des chrétiens prétendre qu’un rêve, une intuition, une pensée était du Saint-Esprit, ou encore un chrétien qui prend une décision vraiment douteuse, comme penser qu’il est missionnaire. Je connais un frère qui m’a raconté que son père, qui est belge, a rêvé à un Amérindien dans son canot. Il s’est réveillé et il a conclu qu’il devait venir s’établir au Québec pour évangéliser les Amérindiens. Je ne m’oppose pas à l’évangélisation auprès des Amérindiens, bien au contraire, sauf que cet homme n’a pas suivi les principes bibliques qui veulent que c’est l’Église locale qui envoie. Un rêve ne fait pas un ministère. Combien de ces personnes répondront à ce point en sollicitant les paroles de Jésus que nous avons lues ? « L’Esprit vous conduira dans toute la vérité ». Jésus ne parle pas de direction dans ce texte, mais de révélation apostolique. Pour nous, nous ne devons pas attendre d’autres révélations, mais plutôt persévérer dans l’enseignement des apôtres, c’est-à-dire dans cette révélation finale pour l’Église. Donc, Jésus s’adresse à ses disciples qui étaient apôtres et la révélation supplémentaire qu’il promet est définitive et finale pour l’Église. Cette dernière cuvée de la révélation fait autorité comme le reste des Écritures. Puisque le livre des Actes nous dit que les chrétiens doivent persévérer dans l’enseignement des apôtres, nous pouvons conclure que la révélation apostolique en question est ce que nous avons dans le Nouveau Testament.
Ça n’insinue pas que, lors du retour du Christ, il n’y aura pas d’autres révélations, mais pour le mandat présent de l’Église, il n’y en a pas d’autres. Tous ceux qui en ont proposé d’autres ont en fait contredit la révélation biblique.
Sensor plenius
La première chose que nous pouvons dire concernant la vérité jusque-là non révélée, c’est la pleine compréhension de l’Ancien Testament. Lorsque l’on étudie comment les apôtres présentent des évènements de l’Ancien Testament, c’est très impressionnant. Lorsque nous lisons le récit où Abraham va vers Agar afin d’avoir un descendant, puis Abraham qui a finalement un fils avec Sara, on ne tire pas toutes les conclusions théologiques, mais Paul le fait. Nous avons déjà vu en Galates 4 que Paul voit en ces deux femmes deux alliances. On peut aussi citer Paul et Pierre qui affirment que le vrai temple de Dieu n’est pas celui de pierres à Jérusalem, mais l’Église. Les apôtres ont aussi compris après la Pentecôte que Melkisedek était sacrificateur dont l’ordre annonçait le sacerdoce du Christ. La compréhension que l’auteur de l’épître aux Hébreux a eue des institutions du judaïsme nous montre des exemples de choses que les apôtres ont comprises après la Pentecôte. Les apôtres ont aussi compris que les païens qui se tournent vers le Christ ont les mêmes privilèges que les Juifs qui se tournent vers le Christ.
Nous avons parlé plus tôt de la nappe qui s’est présentée devant Pierre remplie d’animaux. Dans la même lignée, voici ce que Paul a écrit en Éphésiens 3.3-6 :
C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère, comme je viens de l’écrire en quelques mots. En les lisant, vous pouvez comprendre l’intelligence que j’ai du mystère du Christ. Ce mystère n’avait pas été́ porté à la connaissance des fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit à ses saints apôtres et prophètes : les païens ont un même héritage, forment un même corps et participent à la même promesse en Christ-Jésus par l’Évangile, […]
Il y a des choses qui étaient annoncées dans l’Ancien Testament, et pour nous, ces choses peuvent sembler claires. Nous lisons bien la promesse que le Seigneur avait faite à Abraham.
En Abraham seront bénies toutes les nations de la terre. (Genèse 18.18)
Les apôtres connaissaient aussi cette promesse, sauf que nous la lisons en ayant l’enseignement apostolique. Les apôtres, avant que le Saint-Esprit les conduise dans toute la vérité et bien qu’ils connaissaient cette promesse, n’en mesuraient pas toute la portée, mais sous l’enseignement du Saint-Esprit, ils ont compris que les païens ont un même héritage que les Juifs. Nous lisons en Luc 9.43-45 :
Jésus dit à ses disciples : Pour vous, prêtez bien l’oreille à ces paroles : Le Fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes. Mais les disciples ne comprenaient pas cette déclaration ; elle était voilée pour eux, afin qu’ils n’en saisissent pas le sens ; et ils craignaient de le questionner à ce sujet.
Luc 18.31-34 :
Jésus prit les douze auprès de lui et leur dit : Voici : nous montons à Jérusalem ; et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme s’accomplira. Car il sera livré aux païens ; on se moquera de lui, on le maltraitera, on crachera sur lui et, après l’avoir flagellé on le fera mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. Mais ses disciples n’y comprirent rien ; ces paroles leur restaient cachées ; ils ne savaient pas ce que cela voulait dire.
Après la Pentecôte, le Saint-Esprit leur a donné de comprendre ce que cette parole signifie. Donc, les apôtres ont été conduits dans toute la vérité et nous allons apprécier cette vérité sous trois aspects : historique, doctrinal et prophétique.
Aspect historique
Le Saint-Esprit va rappeler aux disciples des éléments historiques. Les évangiles rapportent surtout les évènements concernant Jésus avant la résurrection, mais ils ont été écrits après la résurrection. Le Saint-Esprit leur a rappelé ces choses. L’aspect historique nous rappelle que le christianisme prend racine dans des faits historiques : c’est un Dieu incarné, immanent, un Dieu qui agit dans l’histoire. La Bible est très loin d’un simple livre qui comporte des valeurs morales. La Bible, c’est le plus grand livre de l’histoire de l’humanité qui existe. La Bible part de la création, expose la chute de l’homme. Elle nous informe de comment le Seigneur se fait un peuple. Elle présente sans hésitation les faiblesses et les péchés des personnages bibliques. Elle pointe vers l’évènement majeur de l’histoire, soit la venue du Christ; et le point culminant : sa mort et sa résurrection. Tous les livres écrits par des historiens visent un but, et les faits choisis servent ce but. Même l’historien le plus objectif va tout de même choisir de rapporter certains faits puisqu’il ne peut pas les rapporter tous.
Il va accorder plus de place à l’un et moins à l’autre. Il va présenter l’un sous un meilleur jour que pour l’autre. La Bible n’échappe pas à cette réalité : les faits qui sont rapportés ont été choisis pour leur valeur historique. Le Saint-Esprit a rappelé aux disciples plusieurs faits qui servaient ce but ultime, que Jésus-Christ soit reconnu comme le Roi des rois sur la création.
L’histoire nous permet de voir la fidélité de Dieu dans ses promesses, sa souveraineté sur toute la création, puisque le Seigneur dirige les évènements. Elle fait ressortir l’unité dans le plan de Dieu, qui se déroule dans l’histoire et qui a été révélé dans l’histoire. L’histoire nous donne aussi de constater combien le Seigneur est près de son peuple. La Bible accorde une très grande importance à l’histoire.
C’est pourquoi les découvertes archéologiques qui corroborent les données bibliques ont leur importance et les évènements entourant la vie de Jésus n’y échappent pas.
Aspect doctrinal
Là ne s’arrête pas la révélation que le Saint-Esprit confie aux apôtres : il y a tout un pan de cette révélation qui est doctrinal. Déjà, Jésus avait donné des enseignements doctrinaux aux apôtres. Il leur avait parlé du fait qu’il était sorti du Père, qu’il était l’envoyé du Père, qu’il donnera sa vie pour ses brebis, que le judaïsme se terminera bientôt avec la destruction du temple. Bref, il y avait énormément d’enseignement plutôt doctrinal, mais ce n’est que sous le ministère du Saint-Esprit que les apôtres ont eu le tout de la doctrine que le Seigneur voulait que nous possédions. Il suffit de lire les épîtres pour constater toute la doctrine que le Seigneur a révélée aux apôtres. Presque toutes les lettres de Paul ont un bloc doctrinal. Son épître aux Romains est une épître presque exclusivement doctrinale. L’épître aux Hébreux est complètement doctrinale, sauf les deux derniers chapitres qui sont exhortatifs. Dommage que trop peu s’intéressent à la doctrine. La doctrine est rarement séparée du volet historique sur lequel nous nous sommes penchés plus tôt. La doctrine est très souvent reliée aux actes de Dieu. Que ce soit la création, la providence de Dieu dans sa création, ses jugements ponctuels ou la rédemption, la doctrine est l’explication de qui est Dieu et de ce qu’il fait.
Si nous prenons la création, c’est un fait historique. La doctrine qui s’en dégage est énorme : sur Dieu, nous apprenons sa toute-puissance, sa souveraineté, le fait que Dieu ne dépend de personne, le fait que Dieu est un Dieu d’ordre, le fait qu’il y a une structure même en Dieu, la structure trinitaire. La création nous apprend aussi que nous sommes image de Dieu et non pas l’original. Nous sommes limités et dépendants de Dieu.
Nous sommes complémentaires, ce que la création de l’homme et de la femme démontre. Autrement dit, dès que Dieu agit, il y a de la doctrine qui émane. La raison est que tous les actes de Dieu visent à le glorifier et la gloire de Dieu est l’émanation de ce qu’il est, de ses attributs. Si l’on prend la crucifixion, c’est un acte de Dieu, non pas que c’est Dieu qui a crucifié Jésus, mais c’est Dieu qui a envoyé son Fils pour qu’il soit victime expiatoire pour nos péchés.
Cet acte ouvre la porte à tout un exposé doctrinal. En voici quelques-uns :
- Il y a la capacité de Dieu à s’humilier, à s’abaisser.
- Il y a la trinité, puisque c’est le Père qui envoie le Fils.
- Il y a la compassion de Dieu, puisque c’est pour nous sauver que Jésus est mort.
- Il y a la justice de Dieu, parce que notre péché devait être puni et c’est le Christ qui a pris notre punition.
- Il y a la puissance de Dieu, puisqu’il a ressuscité le Christ.
Aspect prophétique
Le troisième volet concerne les prophéties. Jésus a enseigné aux apôtres qu’il doit retourner vers son Père pour revenir à la toute fin afin de prendre les siens. C’est le Saint-Esprit qui a communiqué le fait que, juste avant le retour du Christ, Satan va intensifier son opposition contre l’Église. C’est le Saint-Esprit qui a communiqué les détails. C’est le Saint-Esprit qui a communiqué, par exemple, le fait qu’à la fin, les chrétiens qui seront encore vivants ne devanceront pas ceux qui sont morts. Le fait que Jésus annonce aux apôtres que le Saint-Esprit va poursuivre la révélation nous montre que la révélation que les apôtres ont reçue et qu’ils nous ont communiquée est en lien avec les enseignements du Christ. Je dis cela parce qu’il y a des théologiens, des libéraux, qui disent qu’il y a le christianisme institué par le Christ, mais que le christianisme tel que nous l’avons a été institué par Paul et non pas par le Christ. Ils opposent en fait Paul au Christ.
Applications
Maintenant, quelques applications.
Nous dépendons du Saint-Esprit
Si les apôtres ont eu besoin de l’illumination du Saint-Esprit pour comprendre, nous aussi. Notre compréhension dépend de la lumière du Saint-Esprit. Il y a un danger pour ceux qui, comme moi, croient que les dons du Saint-Esprit donnés aux apôtres sont terminés, d’oublier le ministère du Saint-Esprit; en fait, le Saint-Esprit est à l’œuvre du début à la fin. C’est le Saint-Esprit qui a inspiré les auteurs bibliques. Le Saint-Esprit a vu à la réception de la révélation de Dieu par les prophètes. Autrement dit, ceux que le Seigneur a choisis comme auteurs humains ont bien reçu le message que Dieu leur communiquait. Ce message ne s’est pas confondu aux pensées et aux émotions humaines.
Le Saint-Esprit a aussi été en plein contrôle de la transmission de ce message par le prophète, par l’auteur humain, c’est-à-dire que celui que Dieu avait choisi pour communiquer la révélation, non seulement cette personne devait-elle recevoir le message de Dieu sans distorsion, mais aussi cette personne devait la communiquer au peuple sans distorsion non plus, mais ce n’est pas tout. Le ministère du Saint-Esprit veille aussi à ce que son peuple reçoive bien la révélation de Dieu en ce qui concerne les doctrines essentielles. La Bible dit que, pour être sauvés, nous devons croire que Jésus est Dieu; or, il faut bien que ceux que Dieu sauve soient éclairés sur ce point. Finalement, l’œuvre du Saint-Esprit fait en sorte que non seulement le peuple de Dieu comprend les doctrines essentielles, mais aussi soit rendu apte à obéir à Dieu. Recevoir la Parole sans pouvoir la mettre en pratique, c’est une cause perdue.
Gloire à Dieu : nous sommes rendus aptes par le Saint-Esprit à obéir à Dieu, à progresser dans les voies du Seigneur, à être sanctifiés par cette bonne Parole. C’est l’œuvre du Saint-Esprit en nous qui produit ces fruits.
Révélation complète
La deuxième application, c’est que nous avons tout dans l’Écriture. Nous n’avons pas besoin d’attendre autre chose ni de rechercher de nouvelles révélations.
Depuis la création, nous sommes de ceux qui ont accès à la révélation la plus poussée qui soit. Qu’on pense à Noé, à Abraham, à Moïse, à David, et même aux disciples qui ont suivi Jésus, tous ceux qui sont décédés avant les apôtres n’avaient pas toute la révélation que nous avons. Nous devrions nous réjouir de ce fait. Puisque c’est la Bible qui interprète la Bible, et que la Bible est complète, c’est donc que nous avons tout ce qui est nécessaire pour comprendre la Bible.
Révélation
La troisième application, c’est que si nous avons besoin du Saint-Esprit pour comprendre la révélation de Dieu, nous devons aussi dire que le Saint-Esprit travaille par sa Parole. Vouloir une direction du Saint-Esprit révélée de façon parachutée, ce n’est pas biblique. La Parole de Dieu est l’épée de l’Esprit. Vouloir le Saint-Esprit sans la Parole de Dieu, c’est vouloir désarmer le Saint-Esprit.
Que le Seigneur nous donne d’être solidement établis sur le fondement des apôtres qui étaient aussi prophètes, le fondement biblique qu’ils nous ont laissés dans les Écritures. Sachons ancrer nos vies, nos pensées, nos projets, nos réflexions sur le solide fondement des apôtres, c’est-à-dire le Nouveau Testament, qui donne le sens final à l’Ancien Testament. Ainsi, nous connaîtrons mieux notre Dieu, sa volonté sur nos vies, son plan, etc.
Daniel Durand, pasteur
19 août 2018