« Jésus dit qu’il va prier le Père et il nous donnera un autre Consolateur. Jésus s’apprête à quitter ce monde. Cela signifie que le ministère du Saint-Esprit poursuit le ministère de Jésus-Christ. Comme nous l’avons vu précédemment, Jésus, ayant pris un corps, était limité dans l’espace. L’Esprit ne l’est pas. Jésus a eu un ministère terrestre temporaire; l’Esprit demeure avec nous éternellement. Ce passage n’est vraiment pas banal. Nous verrons dans les prochains chapitres qu’il fallait que Jésus ressuscite pour que l’Esprit soit envoyé. L’envoi du Saint-Esprit est ce qui nous permet de vivre la vie du Ressuscité. C’est ce qui nous permet de marcher en nouveauté de vie. C’est ce qui fait que nous goûtons déjà à la puissance du monde à venir. C’est ce qui fait que nous sommes déjà dans la nouvelle création. C’est ce qui fait que nous sommes déjà ressuscités avec le Christ (en esprit pour l’instant, le corps suivra), mais nous le sommes déjà. Voilà pourquoi Jésus a envoyé l’Esprit, le Consolateur. »
Introduction
Depuis plusieurs mois, nous assistons aux derniers moments de la vie de Jésus avec ses disciples, qu’il prépare à son départ. Jésus leur avait mentionné plusieurs vérités. Il va les quitter pour leur préparer une place. Ils peuvent demander par la prière tout ce qui est conforme à la volonté de Dieu.
Ils vont faire des œuvres plus grandes que celles que Jésus a faites, mais il y a un élément majeur que nous découvrons avec les versets que nous verrons ce matin.
Texte biblique
et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure près de vous et qu’il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens vers vous. (Jean 14.16-18)
Que le Seigneur bénisse sa Parole en nous. Prions…
Exposé
Jésus les prépare à son départ et c’est là que les disciples reçoivent les promesses les plus glorieuses. Le Québec traverse une période où les promesses de la part de politiciens abondent, mais combien de ces promesses sont valables? Combien sont favorables au peuple? Combien se réaliseront? Les promesses de Jésus sont certaines, parce qu’il est fidèle et tout puissant pour les accomplir. Jésus annonce son départ, mais un départ nécessaire et utile, parce qu’il va leur préparer une place et qu’il va revenir et prendre tous les siens avec lui. Le départ de Jésus ne constitue donc pas un abandon, mais une étape en faveur des disciples. Dans les versets que nous avons lus, Jésus fait une autre promesse glorieuse : il promet l’envoi du Saint-Esprit. Les chapitres 14 à 16 de l’évangile de Jean (Jean 14-16) seront l’occasion pour nous de parler du Saint-Esprit.
La personne du Saint-Esprit est probablement la personne de la trinité la moins bien connue. Nous savons ce que le Christ a fait en croix. Nous savons beaucoup également sur le Père, mais sur l’Esprit, ce n’est souvent pas aussi clair. De plus, il faut avouer que le mouvement charismatique a changé les pôles bibliques sur cette question.
Paraclet
Jésus présente le Saint-Esprit comme un autre Consolateur.
Un autre
En grec, il y a deux mots qui se traduisent par « autre ». Il y a le mot hétéros qui signifie « un autre de nature différente ». Par exemple :
Nul ne peut servir deux maîtres; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. (Matthieu 6.24)
« Autre » ici oppose Dieu à Mamon. Le deuxième mot traduit par « autre », c’est allos, que l’on retrouve dans les mots « allophone » et « parallèle ». L’étymologie du mot « parallèle », c’est « un autre à côté », « un autre de même nature ».
En allant plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère. (Matthieu 4.21)
Ici, ce sont deux frères de même nature évidemment. Cette distinction est intéressante lorsque Jésus dit qu’il va envoyer un autre consolateur. Il affirme du coup que lui-même a agi en tant que consolateur, puis que l’autre consolateur qu’il va envoyer est de même nature. Autrement dit, Jésus dit à ses disciples que sera envoyé un consolateur et, tout comme j’ai été votre consolateur, lui sera votre consolateur, alors que moi, je vous aurai quittés.
Jésus a été un consolateur pour ses disciples. Jésus a enseigné ses disciples. Il les a nourris. Il les a formés. Il a intercédé pour eux. Il a passé beaucoup de temps avec eux. Il répondait à toutes leurs questions. Il les a aimés. Il prenait les coups face aux Pharisiens. Encore dans les chapitres que nous étudions, Jésus prend le temps de rassurer ses disciples. Il a été le consolateur, le paraclet pour ses disciples.
Cela dit, Jésus ne pouvait demeurer dans son état et être le consolateur de tous les élus qui allaient suivre. Jésus s’est incarné, prenant donc une limitation humaine. Il ne pouvait être partout en même temps. Il devait se déplacer d’une ville à l’autre par exemple. Il devait se rendre chez l’un puis chez l’autre. Le Saint-Esprit, pour sa part, n’a pas ces limitations. Il agit dans tous les croyants en même temps.
Une autre nuance entre Jésus et l’Esprit comme consolateurs nous est présentée.
[…] et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous. (Jean 14.16)
Jésus s’apprête à quitter ses disciples. Sa présence telle qu’ils l’ont eue était temporaire. Il n’en est pas de même pour le Saint-Esprit comme consolateur : Jésus dit bien que l’Esprit sera éternellement avec les siens. Nous ne serons jamais abandonnés par le Seigneur. Son Esprit est en nous pour l’éternité.
Une personne
Il y a des personnes qui disent que le Saint-Esprit n’est pas une personne de la trinité, mais simplement la force, la puissance de Dieu. Les plus connus sont les Témoins de Jéhovah. Même chez les évangéliques, il y a une confusion palpable. Il y a des textes qui nous enseignent clairement que l’Esprit de Dieu est une personne. Il n’y a pas de verset qui dit textuellement que l’Esprit est une personne, mais plusieurs textes présentent l’Esprit de Dieu avec une personnalité. Par exemple, l’Esprit de Dieu connaît.
Qui donc, parmi les hommes, sait ce qui concerne l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui? De même, personne ne connaît ce qui concerne Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. (1 Corinthiens 2.11)
Une simple force n’a pas de connaissances. C’est un muscle et non un cerveau. L’Esprit de Dieu a aussi une volonté.
Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. (1 Corinthiens 12.11)
Ensuite, le Saint-Esprit pense.
et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit : (Romains 8.27)
Non seulement l’Esprit pense, mais il intercède pour nous.
[…] c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints. (Romains 8.27)
L’Esprit de Dieu est aussi compatissant.
Je vous exhorte, frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l’amour de l’Esprit, […] (Romains 15.30)
L’Esprit de Dieu parle également.
Pendant qu’ils célébraient le culte du Seigneur et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. (Actes 13.2)
L’Esprit peut être attristé.
N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. (Éphésiens 4.30)
L’Esprit de Dieu enseigne.
Mais le Consolateur, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, c’est lui qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que moi je vous ai dit. (Jean 14.26)
On peut aussi pécher contre le Saint-Esprit.
C’est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné. Quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné, mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans le siècle à venir. (Matthieu 12.31-32)
Nous le voyons bien. Si aucun verset n’affirme textuellement que le Saint-Esprit est une personne, beaucoup de versets lui attribuent des traits de personnalité. C’est une erreur d’exiger qu’il y ait un verset qui affirme une vérité telle que nous voudrions qu’elle soit formulée. Il n’y a aucun verset qui affirme que le Saint-Esprit est une personne. Pourtant, c’est une vérité qu’on peut démontrer en faisant ressortir les traits de personnalité du Saint-Esprit.
La difficulté pour nous est de croire qu’il y a un seul Dieu tout en ayant trois personnes divines. Ce qui rend difficile de comprendre la trinité, c’est que nous n’avons pas de comparable dans notre réalité. Dieu est notre Père. Nous avons un aperçu, parce que nous avons un père terrestre, mais trois personnes en un seul Dieu, il n’y a aucune correspondance dans notre réalité humaine. L’autre difficulté, c’est que certains textes présentent un Dieu unique et, avec raison, d’autres textes présentent un Dieu en qui il y a une pluralité. On se sent un peu comme si nous regardions une carte holographique. Vous savez? C’est une carte sur laquelle il y a une image et si on la bouge un peu, une autre image apparaît. La trinité se présente un peu comme cela dans la Bible. On lit un passage et la pluralité ressort. Dans un autre passage, c’est l’unicité qui ressort. Nous avons un bel exemple de cela en Genèse :
Dieu dit : Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance, […] (Genèse 1.26)
La verbe dans « Dieu dit » est conjugué au singulier; le verbe « Faisons » est au pluriel.
Dieu créa l’homme à son image : Il le créa à l’image de Dieu, Homme et femme il les créa. (Genèse 1.27)
« [Dieu] cré[e] l’homme à son image. […] Homme et femme il les créa. » Il crée à son image : il crée deux personnes qui se multiplieront. Il y a donc une pluralité en Dieu.
L’Éternel Dieu dit : Maintenant que l’homme est devenu comme l’un de nous […] (Genèse 3.22)
La suite des Écritures nous montre qu’il y a trois personnes en Dieu, mais un seul Dieu. Cette théologie est confirmée par certains textes.
Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. (Matthieu 28.19)
Il y a diversité de dons, mais le même Esprit; diversité de services, mais le même Seigneur; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. (1 Corinthiens 12.4-6)
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous! (2 Corinthiens 13.13)
Nous constatons que les formules trinitaires sont présentes dans la Bible.
Consolateur
Revenons maintenant à Jean :
[…] et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous. (Jean 14.16)
Jésus dit qu’il va prier le Père et il nous donnera un autre Consolateur. Jésus s’apprête à quitter ce monde. Cela signifie que le ministère du Saint-Esprit poursuit le ministère de Jésus-Christ. Comme nous l’avons vu précédemment, Jésus, ayant pris un corps, était limité dans l’espace. L’Esprit ne l’est pas. Jésus a eu un ministère terrestre temporaire; l’Esprit demeure avec nous éternellement.
Ce passage n’est vraiment pas banal. Nous verrons dans les prochains chapitres qu’il fallait que Jésus ressuscite pour que l’Esprit soit envoyé. L’envoi du Saint-Esprit est ce qui nous permet de vivre la vie du Ressuscité. C’est ce qui nous permet de marcher en nouveauté de vie. C’est ce qui fait que nous goûtons déjà à la puissance du monde à venir.
C’est ce qui fait que nous sommes déjà dans la nouvelle création. C’est ce qui fait que nous sommes déjà ressuscités avec le Christ (en esprit pour l’instant, le corps suivra), mais nous le sommes déjà. Voilà pourquoi Jésus a envoyé l’Esprit, le Consolateur. Que signifie un consolateur? Le mot grec est paracletos qu’on a translitéré par « Paraclet ». Ce mot vient de deux racines grecques : para signifie « à côté » et cletos vient du verbe « appeler ». Le Saint-Esprit est donc envoyé pour œuvrer auprès des croyants. C’est le même mot qui est utilisé pour le Christ.
Mes petits enfants, je vous écris ceci, afin que vous ne péchiez pas. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. (1 Jean 2.1)
Les racines latines du mot « avocat » ont le même sens que le mot « Paraclet ». Le mot « avocat » vient de ad qui signifie « aide » ou « à côté ». On la retrouve dans des mots comme « adjoints », « adjudant » et « adjurer ». La deuxième racine du mot « avocat » vient du verbe latin vocare qui signifie « appeler ». C’est ce mot qui a donné « vocation », « vocal » et d’autres. Donc l’idée première du mot n’est pas l’aspect légal que Jésus-Christ défend notre cause à titre d’avocat. La fonction d’avocat comme nous la connaissons n’existait pas. À l’époque, un avocat était quelqu’un qui assistait un autre. L’Esprit est ce paraclet, cet avocat, c’est-à-dire celui que Dieu place auprès de son peuple. Ça signifie que le Saint-Esprit est à l’œuvre pour nous et pour l’Église. C’est l’Esprit qui applique le salut aux élus. C’est lui qui convainc de péché, de justice et de jugement. Le titre de Consolateur convient très bien. Alors que le Seigneur Jésus annonce à ses disciples qu’il va bientôt quitter, il les prépare d’ailleurs à ce départ. Jésus voit leur angoisse.
Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. (Jean 14.1)
L’Esprit vient comme un consolateur. Dans le monde grec, le mot était utilisé pour désigner une personne qui aide, qui réconforte ou qui conseille d’autres personnes. L’Esprit est notre consolateur. Il nous enseigne la vérité. Ce n’est jamais par nous-mêmes que nous venons à la vérité et ce n’est jamais par nous-mêmes que nous approfondissons la vérité. S’il est vrai que nous devons nous appliquer à approfondir la vérité et à marcher dans la vérité, ce n’est possible que par l’action bienfaitrice du Saint-Esprit qui habite en nous. L’Esprit nous guide dans la vie. Nous n’avons pas idée combien l’Esprit de Dieu est présent en nous. Nous savons que Dieu habite en nous, mais c’est par son Esprit qu’il habite en nous. Nous sommes le temple du Saint-Esprit, nous dit Paul :
Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous? (1 Corinthiens 3.16)
Si le sens juridique qui est rattaché à la fonction moderne d’avocat n’est pas premier dans l’évangile de Jean, dans l’épître, il y a un rapprochement avec cette idée :
Mes petits enfants, je vous écris ceci, afin que vous ne péchiez pas. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. (1 Jean 2.1)
Nous avons vu que le sens du mot grec signifie « être placé auprès de quelqu’un pour l’aider ». Dans ce verset, il est dit que nous avons un avocat, mais qui est auprès du Père. Ça veut dire quoi? C’est que le Christ intercède pour nous. Il fait valoir auprès du Père la position qu’il nous a acquise à la croix. C’est donc tout un cadeau que nous avons. Au verset 17, Jésus dit :
l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir l’Esprit parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas […] (Jean 14.17)
Il ajoute que les disciples le connaissent. C’est un autre verset qui montre que l’homme pécheur ne peut se tourner vers le Seigneur par lui-même. L’homme pécheur marche par la vue, par ses sens. Or, l’Esprit ne se voit pas, il ne frappe pas les sens. À l’inverse, celui que le Seigneur éclaire reçoit les choses de l’Esprit. Les croyants marchent non pas par la vue, mais par la foi. La preuve pour nous, c’est que l’Esprit demeure en nous. La fin du verset 17 comporte une difficulté. Jésus dit à ses disciples :
[…] parce que l’Esprit demeure près de vous et qu’il sera en vous. (Jean 14.17)
Nous ne devons pas conclure de ce verset que l’Esprit n’était que près des disciples sans agir en eux avant la Pentecôte. Certains ont conclu de ce verset que, sous l’Ancienne Alliance, les croyants n’avaient pas le Saint-Esprit. Cet énoncé est impossible à cause de ce que Paul dit. Si ces personnes étaient véritablement des croyants, ils devaient avoir le Saint-Esprit puisque si quelqu’un peut dire : « Jésus est Seigneur », ce ne peut être que par le Saint-Esprit.
Paul dit également que l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit. Si les croyants de l’Ancienne Alliance ont cru, s’ils ont reçu les choses de l’Esprit, c’est qu’ils avaient l’Esprit. Le témoignage des Écritures nous assurent que, déjà, sous l’Ancienne Alliance, les croyants avaient l’Esprit de Dieu en eux.
L’Éternel dit à Moïse : Prends Josué, fils de Noun, homme en qui se trouve l’Esprit; et tu poseras ta main sur lui. (Nombres 27.18)
Henri Blocher dit ceci. D’abord, de bons manuscrits ont le présent de l’indicatif. La Bible TOB :
[…] il demeure auprès de vous et il est en vous. (Jean 14.17)
Même si on retient le verbe au futur, il y a un autre sens possible.
[…] parce qu’il demeure près de vous et qu’il sera parmi vous. (Jean 14.17)
Si on retient ce sens, Jésus annoncerait aux apôtres que la communauté qu’il s’apprête à rassembler, l’Église, sera caractérisée par la présence du Saint-Esprit en leur sein. Personnellement, je rejette l’idée que l’Esprit n’était pas présent dans les croyants de l’Ancienne Alliance ni dans les disciples. Le développement des chapitres 14 à 16 (Jean 14-16) est que Jésus s’apprête à quitter. L’Esprit était en Jésus de façon absolue.
[…] car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu donne l’Esprit sans mesure. (Jean 3.34)
Lorsque Jésus sera monté vers son Père, l’Esprit de Dieu sera envoyé avec une puissance toute particulière de sorte que les croyants feront les mêmes œuvres que Jésus a faites et même de plus grandes. Après la Pentecôte, les croyants, avec en tête les apôtres, avaient toute la puissance que le Saint-Esprit donne. Au verset 18, Jésus ajoute :
Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens vers vous. (Jean 14.18)
La loi mosaïque demandait qu’on prenne soin des veuves et des orphelins. En Jésus-Christ, nous ne sommes plus veufs. Nous sommes l’Épouse du Christ. En Jésus-Christ, nous ne sommes plus orphelins : nous avons un Père céleste. Dans le Proche-Orient ancien, la femme se mariait et jouissait de tout ce que son mari possédait. De la même façon, nous sommes unis au Christ d’une union que les Écritures comparent au mariage. Tout ce qui est au Fils est aussi à nous.
Nous ne sommes plus orphelins : nous avons été adoptés, de sorte que nous sommes sur le testament de Dieu. Nous sommes les cohéritiers du Christ. Quand le Christ dit qu’il ne nous laissera pas orphelins, c’est plus que de dire qu’il ne nous laissera pas seuls. L’Esprit qui est donné nous atteste que nous sommes enfants de Dieu, cohéritiers, membres de la famille de Dieu. C’est en lien avec ce qui a été dit au verset 2 (Jean 14.2) : que nous sommes attendus dans la maison de son Père.
Applications
Maintenant, quelques applications :
Se laisser guider
Concernant le fait que le Saint-Esprit est une personne et non pas une simple force, le pasteur Torrey a dit dans un de ses livres que si nous concevons le Saint-Esprit comme une simple puissance, nous allons nous demander comment nous pouvons le saisir et l’utiliser.
Toutefois, si nous avons la pensée biblique que le Saint-Esprit est une personne divine, nous allons plutôt chercher à être saisis et à être utilisés par lui. Nous allons voir que ce qui nous fait vivre n’est pas une simple force, mais quelqu’un, la personne de Dieu.
Vivre la relation
La deuxième application est que le fait que l’Esprit habite en nous et que ce soit une personne nous montre que Dieu veut une relation avec nous. Je ne sais pas si vous avez déjà réfléchi à ce point : Dieu, le créateur de tout l’univers, le Dieu trois fois saint, le Dieu qui existe depuis toute éternité, ce Dieu infini habite dans une crapule comme moi. La vie chrétienne n’est pas une vie mécanique, mais dynamique. Il y a une relation et cette vérité nous encourage à vivre cette relation. Nous pouvons parler au Seigneur. Nous n’avons pas besoin d’aller dans un temple fait de mains d’hommes. Nous avons cette proximité avec Dieu, parce qu’il a bien voulu descendre en nous. Il habite en chacun de ses enfants. Si l’enfant Jésus a dormi dans une étable et que nous trouvons cela inapproprié pour le Fils de Dieu, que dire du fait que l’Esprit de Dieu habite en nous? Cela nous montre combien le Seigneur nous aime. On ne fait pas sa demeure chez quelqu’un avec qui on ne veut pas vivre. Le Seigneur désire cette relation au plus haut point. Il a tout fait pour l’établir. Il s’est incarné, il a payé le prix à la croix afin de nous réconcilier avec lui. Il nous a donné un nouveau cœur et un nouvel esprit. Nous pouvons nous confier en lui. Nous pouvons répandre notre âme devant le Seigneur.
Ne pas le chercher
Une autre application, c’est que nous n’avons pas à chercher la présence de l’Esprit : il est là. Il y a plusieurs années, alors que je fréquentais un autre milieu, on disait que si on loue le Seigneur suffisamment, avec une certaine intensité, le Saint-Esprit allait descendre sur nous. C’est comme si le Saint-Esprit était en coulisses, qu’il attendait que la salle se réchauffe pour venir. Nous n’avons pas à faire cela. Il est déjà en chacun de ses enfants. Il ne peut pas être plus près de nous qu’il l’est présentement.
En mes frères
Une autre application, c’est que si l’Esprit est en moi, il est aussi dans mes frères et dans mes sœurs. Je dois le reconnaître et savoir que le Seigneur nous donne les uns aux autres pour nous diriger. C’est en communauté que la vie chrétienne, la vie de l’Esprit, se vit. Je dois considérer et aimer mes frères et mes sœurs et les respecter parce que chacun d’eux est le temple du Saint-Esprit.
Rechercher la sanctification
La dernière application, c’est que si c’est une simple force qui habite en nous, ce n’est pas grand-chose, mais si c’est quelqu’un, si c’est une personne et que cette personne n’est nulle autre que Dieu lui-même, cela va changer beaucoup de choses.
Il fait de nous, chaque croyant en Église, son temple saint et il le fait à la gloire de son nom. Cette réalité devrait nous inciter à tout faire pour glorifier le Seigneur dans nos membres, dans nos pensées et dans nos actions. Parce que je suis le temple du Saint-Esprit, je ne dois pas livrer mes membres au péché. C’est l’enseignement de Paul.
Fuyez l’inconduite. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est extérieur au corps; mais celui qui se livre à l’inconduite pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas ceci : votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n’êtes pas à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu. (1 Corinthiens 6.18-20)
Chers frères et sœurs, le Saint-Esprit nous est donné. C’est un cadeau énorme, tout puissant et éternel et il est en nous. Marchons selon l’Esprit de sainteté, vivons selon l’Esprit de vérité. Que le Seigneur vous bénisse.
Daniel Durand, pasteur
22 avril 2018