« Jusqu’à maintenant, nous avons beaucoup parlé du fait que, même si Dieu a décrété le mal, il le fait advenir de telle sorte que c’est celui qui commet le mal qui en porte la pleine responsabilité, que ce soit Satan, les démons ou les hommes. Le prochain point concernant la providence de Dieu est en lien avec ses attributs. Nous avions vu que la providence, c’est la sage gestion, les soins, la garde et le contrôle de tout ce qui existe, sur toutes les créatures et sur toutes leurs actions. Cette providence fait ressortir les attributs divins. Autrement dit, c’est par sa providence que nous pouvons voir les attributs divins en action. »
La semaine dernière, nous avons vu les trois grandes positions concernant la providence de Dieu dans le salut. Nous avons vu la position arminienne, qui voit Dieu comme un acteur secondaire parce que tout repose sur la responsabilité de l’homme. Nous avons vu la position diamétralement opposée qui est l’hyper calvinisme et qui définit la souveraineté de Dieu de telle manière qu’elle supprime toute responsabilité humaine.
Au point où le chrétien ne doit pas évangéliser puisque, si la personne est élue, elle viendra à Jésus-Christ. Nous avions vu la position médiane, que j’endosse, qui est le calvinisme. C’est la position qui reconnaît à la fois la totale souveraineté de Dieu dans le salut et la pleine responsabilité de l’homme dans le salut. Ce n’est pas 50-50 : c’est 100% la souveraineté de Dieu et 100% la responsabilité de l’homme.
J’avais dit que ce n’est pas une collaboration comme lorsque deux personnes soulèvent un canapé, alors que chacun lève de son côté. Dans le salut, c’est 100% la souveraineté de Dieu qui agit parce qu’il crée dans ses élus le vouloir et le faire, il fait une œuvre irrésistible qui fait que son élu se repent de ses péchés, il donne la foi en Jésus-Christ. C’est donc 100% Dieu qui agit souverainement dans le salut des élus.
C’est aussi 100% la responsabilité de l’homme puisque, bien que c’est Dieu qui fait une œuvre dans le cœur pour que nous nous repentions, ce n’est pas Dieu qui se repent en nous. C’est nous qui devons nous humilier et nous repentir. C’est nous qui devons croire en Jésus-Christ.
Providence et attributs de Dieu
Jusqu’à maintenant, nous avons beaucoup parlé du fait que, même si Dieu a décrété le mal, il le fait advenir de telle sorte que c’est celui qui commet le mal qui en porte la pleine responsabilité, que ce soit Satan, les démons ou les hommes. Le prochain point concernant la providence de Dieu est en lien avec ses attributs. Nous avions vu que la providence, c’est la sage gestion, les soins, la garde et le contrôle de tout ce qui existe, sur toutes les créatures et sur toutes leurs actions. Cette providence fait ressortir les attributs divins. Autrement dit, c’est par sa providence que nous pouvons voir les attributs divins en action.
La toute-puissance
Par exemple, sa toute-puissance : Dieu soutient sa création, il contrôle parfaitement à la fois chaque atome de l’univers comme les corps célestes les plus gros. Il contrôle les monstres marins les plus imposants comme les bactéries invisibles à l’œil nu. Sans la providence divine, nous ne verrions pas la toute-puissance de Dieu.
La sagesse
C’est la même chose pour la sagesse de Dieu : tout ce que Dieu fait providentiellement révèle sa parfaite sagesse. Notre difficulté est que nous n’apprécions pas toujours cette sagesse, parce que nous n’avons que des bribes de la réalité. Le Seigneur voit la fin de toute chose. Il voit ce que chaque chose produit. Toute sa providence s’inscrit dans cette sagesse parfaite.
La bonté
C’est aussi la même chose pour la bonté de Dieu : tout ce que Dieu fait révèle sa bonté, mais ici, il y a une nuance importante à considérer. D’un côté, Dieu manifeste sa bonté envers tous les hommes :
Dans les générations passées, il a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, quoiqu’il n’ait cessé de rendre témoignage de ce qu’il est par ses bienfaits, en vous donnant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous comblant de nourriture et de bonheur dans le cœur. (Actes 14.16-17)
Dieu manifeste sa bonté envers tous les hommes, mais la bonté de l’évangile n’est réservée qu’aux élus. Le psaume 136 célèbre la bonté de Dieu. Nous allons lire quelques versets à partir du verset 10 :
Celui qui frappa les Égyptiens dans la personne de leurs premiers-nés, car sa bienveillance dure à toujours ! (Psaumes 136.10)
En quoi la mort des premiers-nés égyptiens manifeste-elle la bienveillance de Dieu ? On poursuit la lecture :
Et il fit sortir Israël du milieu d’eux, car sa bienveillance dure à toujours ! À main forte et à bras étendu, car sa bienveillance dure à toujours ! Celui qui coupa en deux la mer des Joncs, car sa bienveillance dure à toujours ! Qui fit passer Israël au milieu d’elle, car sa bienveillance dure à toujours ! (Psaumes 136.11-14)
Jusque-là, ça va. Nous voyons clairement la bonté de Dieu dans la délivrance d’Égypte. Le verset 15 comporte un élément particulier tout comme nous l’avons vu au verset 10 :
Et précipita le Pharaon et son armée dans la mer des Joncs, car sa bienveillance dure à toujours ! (Psaumes 136.15)
La bonté, ou la bienveillance de Dieu en lien avec le salut, c’est synonyme, n’est réservée qu’au peuple de Dieu. Les opposants n’y ont pas droit. Il arrive que certains chrétiens aient de la difficulté avec ce point. Si Dieu est bon, pourquoi les malheurs ? Dieu manifeste sa bonté salvifique aux élus seulement. En quoi le malheur des réprouvés est un acte de bonté si les réprouvés n’ont pas droit à cette bonté ? Le malheur des réprouvés, leur condamnation n’est pas un acte de bonté en leur faveur, mais en notre faveur, en faveur du peuple de Dieu. Que Dieu juge et condamne les opposants est un acte de bonté pour le peuple de Dieu. Nous avons cette assurance qu’un jour, nous vivrons dans un monde où les opposants seront condamnés définitivement. Ils ne pourront plus s’opposer à nous, nous faire la guerre.
Daniel Durand, pasteur
18 août 2019