« Si j’aime réellement le Seigneur, je ne détruirai pas mon frère ni ma sœur, parce que le Seigneur les aime aussi. Je ne me détruirai pas non plus dans le péché, puisque je suis un bien-aimé du Seigneur. Parce que j’aime le Seigneur, je vais vouloir vivre pour lui, selon lui et par lui. Ceux qui veulent séparer l’amour du commandement sont pris au piège puisque l’amour est un commandement. »
Introduction
Je vous invite à tourner vos Bibles dans l’évangile de Jean, au chapitre 14 et nous lirons le verset 15.
Texte biblique
Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. (Jean 14.15)
Que le Seigneur bénisse sa Parole en nous. Prions…
Exposé
Lien avec le contexte
Ce propos de Jésus peut paraître surprenant en raison de son contexte. Jésus prépare ses disciples à son départ. Il le fait en leur promettant une éternité glorieuse (Jean 14.2-3), puis en leur disant qu’ils vont accomplir non seulement les mêmes œuvres que le Christ a accomplies, mais de plus grandes (Jean 14.12).
Aux versets 13 et 14 (Jean 14.13-14), Jésus leur fait la promesse que s’ils prient au nom du Christ (nous avions vu que cela signifie deux choses : prier sur la base des mérites du Christ et prier selon la volonté de Dieu), alors le Seigneur s’engage à accorder ce qui sera demandé. Ici, Jésus fait cette déclaration :
Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. (Jean 14.15)
L’amour qui s’exprime dans l’obéissance doit être compris dans le contexte. Jésus vient de parler de la mission de l’Église en disant.
[…] celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes […] (Jean 14.12)
Cette mission est impossible sans l’obéissance.
Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. (Jean 14.14)
Cette promesse ne peut être accordée à celui qui rejette la loi de Dieu. La prière doit être faite au nom du Seigneur Jésus. Celui qui veut désobéir ne demande pas au nom du Seigneur Jésus, mais au nom de ses passions. Ailleurs, le même apôtre Jean, qui a écrit le quatrième évangile, a aussi écrit :
Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable. (1 Jean 3.22)
L’exaucement aux prières est pour ceux qui veulent vivre la vie chrétienne, ceux qui veulent se consacrer au Seigneur, ceux qui prennent plaisir dans la loi de Dieu.
Amour et obéissance
Ce verset fait un lien entre l’amour que le disciple a pour le Christ et l’obéissance aux commandements. Avant d’aller plus loin, nous devons nous rappeler qu’il y a un pan de la loi de Dieu qui n’est plus en force. Il s’agit de ce qu’on appelle les lois cérémonielles : il s’agit des sacrifices d’animaux, des rites de purification, des fêtes juives, bref, de tout ce dont la seule fonction était d’annoncer la venue de Jésus-Christ. Ces choses sont accomplies et nous n’avons plus à les pratiquer, mais pour le reste de la loi, les commandements demeurent en entier. Donc, Jésus fait un lien entre l’amour que le disciple a pour le Christ et l’obéissance aux commandements. Cette pensée se heurte parfois à notre pensée, nous, pécheurs, pour plusieurs raisons : l’homme pécheur voit l’obéissance comme un obstacle à son épanouissement; l’homme pécheur a une mauvaise perception de la loi de Dieu; l’homme pécheur a une mauvaise définition de ce qu’est l’amour.
Obstacle
La notion de soumission n’est pas du tout populaire. L’homme pécheur cherche à s’émanciper, à s’affranchir de toute autorité.
Combien d’enfants ou d’adolescents sont prêts à rejeter leurs parents, non pas parce que leurs parents sont horribles, mais sur la seule base qu’ils croient s’appartenir, qu’ils ont le droit de décider eux-mêmes? Une des difficultés pour nous, c’est de voir associés l’amour et l’obéissance. Dans notre pensée, si quelqu’un veut vraiment notre amour et que ce soit un amour réel, cet amour devra être libre de toute obligation.
Le cliché, c’est que si je fais les choses par amour, c’est que je n’y suis pas forcé par une loi. Pour nous, l’amour doit venir d’une pulsion sans contrainte et Jésus arrive avec ce propos :
Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. (Jean 14.15)
Le lien entre l’obéissance aux commandements et l’amour est très présent dans toute la Bible. Les enfants doivent obéir à leurs parents, ils doivent les honorer. L’épouse doit obéir à son mari, elle doit l’aimer. Jésus a aimé son Père, il lui a obéi parfaitement. L’obstacle à mon obéissance ne réside pas du tout en une incompatibilité qu’il y aurait entre l’amour et la loi. Cette incompatibilité n’existe tout simplement pas.
L’obstacle à mon obéissance n’est rien d’autre que mon péché. C’est la prétention que ma vie m’appartient, la prétention que je sais mieux que Dieu lui-même ce dont j’ai besoin, ce qui me rendra heureux. C’est comme si la voiture Ford parlait avec celui qui l’a conçue, Henri Ford, et lui disait qu’elle sait mieux que lui comment fonctionner. Frères et sœurs, nous avons été créés et seul Dieu connaît ce qui est bon pour nous.
Mon péché est prétentieux, vaniteux. Je suis centré sur moi. Par conséquent, je regarde la loi de Dieu avec mépris. Voilà l’obstacle à l’obéissance. Si cela heurte l’homme pécheur, c’est parce que l’homme pécheur veut tout décider lui-même. Il est prédisposé à n’obéir qu’à ses propres passions. Dès qu’on lui dit qu’il doit obéissance à quelqu’un, il se referme. L’homme pécheur voit toute notion de loi comme des contraintes afin de satisfaire les exigences et les caprices de quelqu’un d’autre. Il y a des personnes non croyantes qui m’ont déjà dit que jamais elles n’obéiront à un homme. Le problème, c’est que ces personnes obéissent à elles-mêmes.
La loi
Ensuite, il y a le problème d’une mauvaise perception de la loi de Dieu.
Antinomisme
Nous rencontrons dans le christianisme ce qu’on appelle l’antinomisme. C’est la pensée qu’il n’y a plus de loi en force et ça ouvre la porte à l’anarchie. Chez certains chrétiens, l’antinomisme est la pensée qui veut que la loi n’ait pas de place dans le christianisme. Ceux qui adhèrent à cette pensée opposent la loi et la grâce. Ils vont jusqu’à penser que la loi est ennemie de la grâce.
Cette pensée, lorsqu’elle est poussée, conduit à penser que Dieu aime tout le monde, même ceux qui décident de vivre ouvertement dans le péché. La pensée biblique, c’est que le Dieu de grâce est aussi le Dieu de justice, le Dieu de sainteté, le Dieu d’ordre. L’antinomisme est une mauvaise compréhension de la place de la loi.
Le péché ne dominera pas sur vous, car vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce. Quoi donc! Pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce? Certes non! (Romains 6.14-15)
Paul dit que les chrétiens ne sont plus sous la loi, mais sous la grâce, mais il dit également dans la même respiration que cela ne doit pas être un prétexte pour pécher, c’est-à-dire pour transgresser la loi.
Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet les commandements : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne rendras pas de faux témoignage, tu ne convoiteras pas, et tout autre commandement se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait pas de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi. (Romains 13.8-10)
Paul donne un enseignement très clair ici. Après avoir dit au chapitre 6 (Romains 6.14-15) que les chrétiens ne sont plus sous la loi, il ramène la loi aux chrétiens pour les exhorter à la vivre dans l’amour. Il le fait en rappelant cinq des dix commandements et, pour s’assurer que les croyants ne rejettent pas les autres commandements, il rajoute à la fin du verset 9 :
[…] et tout autre commandement […] (Romains 13.9)
Dans l’Apocalypse, nous lisons :
Le dragon fut irrité contre la femme, et il s’en alla faire la guerre au reste de sa descendance, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui retiennent le témoignage de Jésus. (Apocalypse 12.17)
Je m’étonne de constater qu’en raison d’un verset où Paul dit que nous ne sommes plus sous la loi, on conclut que la loi de Dieu n’a plus sa place chez le chrétien et on se trouve à rejeter beaucoup de versets qui contredisent l’idée que la loi de Dieu n’a plus sa place chez le chrétien. Lorsque Paul dit que nous ne sommes plus sous la loi, il indique le fait que le croyant n’est plus sous l’emprise de la loi. Cette loi nous condamnait, elle faisait ressortir notre péché, mais sans plus.
Cette loi, en nous condamnant, nous entraînait à la mort. Le Christ nous a libérés de cette fâcheuse position. Cela dit, ça ne signifie pas que le croyant peut prendre la loi de Dieu et la rejeter. Les commandements demeurent pour le chrétien. Nous ne sommes pas sauvés par notre obéissance à Dieu, mais par l’obéissance de notre Seigneur Jésus-Christ.
Toutefois, puisque se tourner vers le Christ ne peut se faire en continuant à vivre dans le péché, celui qui se tourne vers le Christ va vouloir vivre selon le Christ, donc en obéissance à ses commandements. Les Écritures ne disent jamais que l’amour remplace les commandements. Elles disent que l’amour accomplit les commandements.
Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet les commandements : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne rendras pas de faux témoignage, tu ne convoiteras pas, et tout autre commandement se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait pas de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi. (Romains 13.8-10)
Celui qui aime son prochain ne le tuera pas, ne prononcera pas de faux témoignage contre lui, ne prendra pas sa femme, ne le volera pas. Celui qui aime son prochain ne se rendra pas coupable envers lui. Il accomplira la loi à son égard. L’amour ne supprime pas la loi : il l’accomplit.
D’ailleurs, le sens premier du mot « loi » chez les Hébreux, la Torah, n’a pas une valeur législative, mais pédagogique. Autrement dit, la Torah signifie d’abord « instruction ». La loi nous instruit, elle nous dit comment vivre selon Dieu.
Légalisme
On rencontre aussi au sein du christianisme ce qu’on appelle le légalisme. Les propos de Jésus s’opposent également à cette approche.
Le légalisme est le fait de vouloir obéir à la loi, mais pas par amour : uniquement dans le but de performer, de se montrer vertueux et même de gagner son ciel. Ce genre d’obéissance est rejeté par Dieu. L’obéissance que le Seigneur veut, c’est l’obéissance qui découle de la foi et de l’amour pour Dieu.
C’est par la foi qu’Abraham, obéit à l’appel de Dieu […] (Hébreux 11.8)
Celui qui obéit par vantardise investit dans le vide. Il n’impressionne personne, surtout pas le Seigneur. Ses actes religieux sont stériles.
Car tu ne prends pas plaisir au sacrifice, autrement, j’en donnerais; tu n’agrées pas d’holocauste. Les sacrifices agréables à Dieu, c’est un esprit brisé : un cœur brisé et contrit; ô Dieu, tu ne le dédaignes pas. (Psaumes 51.18-19)
Ce que le Seigneur veut, ce sont des cœurs humbles, des cœurs qui reconnaissent leur besoin de Dieu, des cœurs repentants, contrits. Des pratiques religieuses ne sont qu’une forme extérieure, mais si l’extérieur n’est pas l’expression de l’intérieur, c’est stérile. Avec la foi vient nécessairement l’amour. Obéir par la foi équivaut à obéir par amour pour Dieu. On ne fait pas confiance en quelqu’un s’il n’y a pas un amour mutuel entre les deux.
Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. (Jean 14.15)
Si l’antinomiste place au centre ses désirs personnels et si le légaliste place au centre ses performances éthiques, la Bible place au centre l’amour de Dieu et l’amour pour Dieu. C’est cet amour qui se manifestera dans l’obéissance. Le légaliste se contente de la forme extérieure sans authenticité, sans réalité intérieure. L’antinomiste mise sur une réalité intérieure sans transformation, sans expression extérieure.
La vérité biblique, c’est que Dieu donne un nouveau cœur, un nouvel esprit. Il ne donne pas de nouveaux comportements, mais une nouvelle réalité intérieure. Cette réalité intérieure va se voir, va s’exprimer dans un amour et une obéissance envers Dieu. Ce lien entre l’amour et l’obéissance ne diminue en rien la valeur de l’amour, au contraire. En fait, l’amour véritable pour Dieu ne peut se faire que dans l’obéissance.
Imaginez la réaction des parents si l’enfant leur dit qu’il obéit dans le but d’être accepté par ses parents. Les parents lui répondront immédiatement que sa position de fils est acquise. Il n’a pas à la gagner par l’obéissance. Cependant, il doit obéir par amour pour ses parents et pour Dieu. Ou encore, l’enfant qui va trouver ses parents pour leur dire que, parce qu’il est aimé, il n’a pas besoin d’obéir. Les parents lui répondront qu’il doit obéir par amour pour ses parents et pour Dieu. Sa position de fils ne supprime pas l’obéissance, mais plutôt l’établit, parce que s’il n’y a pas obéissance, il y a rébellion. L’amour est le fondement de l’obéissance et l’obéissance est la manifestation de l’amour.
Son but
Le but de la loi ou des commandements n’est pas de nous permettre de gagner notre ciel. Si cela avait été possible, le Christ n’aurait pas eu besoin de mourir pour nous.
S’il est venu mourir à la place de son peuple, c’est parce que son peuple était perdu, incapable de se sauver. Il nous a sauvés en obéissant parfaitement à son Père. Non seulement nous n’étions pas capables de nous sauver nous-mêmes, mais nous n’avons pas été créés pour vivre selon nos propres pensées. Nous avons été créés pour vivre selon Dieu, selon sa loi.
La loi de Dieu est exactement ce dont nous avons besoin dans nos vies. La loi de Dieu est le reflet, l’expression de ce que Dieu est. Dieu est saint, la loi est sainte.
Ainsi la loi est sainte, et le commandement saint, juste et bon. (Romains 7.12)
Nous devons évacuer de nos pensées l’idée que la loi est contraignante, que la loi est un obstacle à notre épanouissement. Le psaume 1 nous dit que celui qui prend son plaisir dans la loi de l’Éternel et qui la médite est comme un arbre planté près d’un cours d’eau : il donne son fruit en son temps et son feuillage ne se flétrit pas. Tout ce qu’il fait réussit. La loi de Dieu, les commandements de Dieu sont positifs et non pas négatifs.
Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles. (1 Jean 5.3)
La loi de Dieu est ce qui nous permet de vivre la liberté en Jésus-Christ.
Mais celui qui a plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui persévère, non pas en l’écoutant pour l’oublier, mais en la pratiquant activement, celui-là sera heureux dans son action même. (Jacques 1.25)
La loi de Dieu est une bénédiction pour l’homme.
L’amour
La troisième difficulté vient de la mauvaise compréhension que nous avons de l’amour. Nous sommes probablement influencés par la pensée du monde qui définit l’amour comme un sentiment qui s’est imposé à moi.
Des couples se séparent en disant : « On n’a plus d’amour l’un pour l’autre. » C’est comme si les individus étaient victimes de leurs propres sentiments. Ils ne peuvent rien faire contre leurs sentiments. Ce sont leurs sentiments incontrôlés qui contrôlent leurs vies. Ils insinuent qu’ils ne peuvent pas prendre la décision de s’aimer. C’est quelque chose dans la personne, mais qui s’impose à cette même personne. Cette pensée n’est pas du tout biblique.
Jésus n’a jamais dit : « Si jamais un sentiment favorable envers ton prochain jaillissait de ton cœur, aime-le. » Jésus a plutôt dit d’aimer son prochain. C’est-à-dire en dépit de tout ce que tu pourrais trouver de mauvais en lui, d’irritant, de négatif, aime ton prochain comme toi-même. Aime-le en dépit de tes propres sentiments ou de tes propres émotions. Aime ton prochain. Aimer, c’est un commandement. Aimer fait appel à la volonté et non aux émotions. Aimer, c’est une décision, c’est un acte d’obéissance. Aimer une personne en autorité implique lui obéir. L’enfant ne peut pas dire à ses parents : « Je vous aime tendrement, mais je méprise votre autorité. » À l’inverse, si l’enfant disait à ses parents : « Je ne vous aime pas, mais je vous obéis par obligation », son obéissance n’aurait aucune valeur aux yeux de ses parents. L’obéissance sans l’amour, c’est comme une locomotive à vapeur : on compte sur l’eau pour faire avancer la locomotive.
Le problème, c’est qu’il n’y a pas de charbon pour amener l’eau à ébullition. L’eau ne sera jamais transformée pour devenir vapeur. Le train n’avancera pas. Il faut quelque chose pour amener l’eau à ébullition. Il faut le charbon. C’est le charbon qui permettra à l’eau de jouer son rôle afin que la locomotive avance. La loi est comme l’eau qui doit diriger l’homme, mais si l’amour pour Dieu n’y est pas, cette loi n’amènera pas l’homme à obéir à Dieu. La loi sera froide en lui-même. L’amour réchauffe et permet l’obéissance. La loi est inscrite dans la conscience de l’homme, mais sans l’amour, cette loi demeure sans effet. Ce n’est que lorsque nous aimons le Seigneur que nous allons désirer lui obéir, comme l’épouse qui aime son mari va lui obéir. Pour ce faire, le Seigneur change nos cœurs. Il a vu le moteur de notre locomotive tout encrassé. Il nous donne un nouveau cœur. Cela signifie que nous affectionnons les choses de Dieu au lieu du péché. Ce nouveau cœur, la Bible nous dit qu’il comporte la loi de Dieu.
Mais voici l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, oracle de l’Éternel : Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai sur leur cœur; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. (Jérémie 31.33)
Ce verset est clair. Si nous disons être chrétiens, si nous disons avoir reçu un nouveau cœur, cela doit être manifesté par une affection pour la loi de Dieu, pour ses commandements.
Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. (Jean 14.15)
Si j’aime réellement le Seigneur, je ne détruirai pas mon frère ni ma sœur, parce que le Seigneur les aime aussi. Je ne me détruirai pas non plus dans le péché, puisque je suis un bien-aimé du Seigneur. Parce que j’aime le Seigneur, je vais vouloir vivre pour lui, selon lui et par lui. Ceux qui veulent séparer l’amour du commandement sont pris au piège puisque l’amour est un commandement.
Application
Chers frères et sœurs, je vous propose comme première application de réfléchir à partir de l’Écriture aux bienfaits de la loi de Dieu. Elle est bonne. Elle est salutaire. Elle est la vie pour nous. Nous devons voir que c’est par amour que le Seigneur l’a écrite dans nos cœurs, parce qu’il veut que nous soyons heureux. C’est par amour que nous devons vivre pour lui, dans l’obéissance. Chers frères et sœurs, si nous pensons aimer le Seigneur, regardons notre obéissance à ses commandements. Autrement dit, c’est par notre désir d’obéir au Seigneur que nous pouvons réellement vérifier si nous l’aimons. Nous ne sommes pas parfaits. Notre obéissance n’est pas parfaite, de même que notre amour n’est pas parfait. Cela dit, mon obéissance doit être présente. Je dois vouloir obéir au Seigneur. Je dois me repentir de mon péché encore une fois par amour pour le Seigneur. Je dois être désolé de l’avoir offensé.
À ceci nous reconnaissons que nous l’avons connu : si nous gardons ses commandements. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. Mais celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est vraiment parfait en lui. À ceci nous reconnaissons que nous sommes en lui : celui qui déclare demeurer en lui, doit marcher aussi comme lui le Seigneur a marché. (1 Jean 2.3-6)
Le contexte des paroles de Jésus nous donne une idée de ce qui est l’amour véritable. Jésus a lavé les pieds de ses disciples. Le service est une grande marque d’amour. Jésus s’est humilié, il s’est abaissé, alors qu’il est le Dieu fait homme. Quel exemple pour nous! Nous devons nous abaisser dans le service. Nous devons chercher le bien commun. Nous devons chercher l’intérêt des autres.
Le contexte nous montre aussi que l’amour doit être sacrificiel. Jésus s’apprête à mourir. Il le sait très bien. Il s’en va subir la pire atrocité que la terre aura connue. Il l’a fait par amour pour son Père, dans une obéissance parfaite à son Père. Il l’a aussi fait par amour pour nous. Il a dit qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis et nous sommes ses amis. « Nous étions ses ennemis », nous dit Paul et le Seigneur nous a réconciliés avec lui pour que nous soyons ses amis, ses bien-aimés. La deuxième application repose sur le lien entre la mission et l’obéissance. En ce qui concerne l’amour que nous devons avoir envers les non-chrétiens, cet amour doit se voir d’abord en leur présentant l’évangile. Oui, nous pouvons leur manifester des attentions. Nous pouvons faire des œuvres de bienfaisance, mais si nous ne leur présentons pas l’évangile, c’est une folie.
Imaginez que vous êtes dans une chaloupe sur une rivière et, devant vous, à un kilomètre, il y a une chute qui sera mortelle pour vous. Toutefois, vous ne le savez pas. Vous ignorez l’existence de cette chute. Cependant, vous apercevez un hélicoptère. Il descend vers vous. Un homme qui a vu la chute du haut des airs est attaché à un câble et descend de l’hélicoptère. Il sort son mégaphone et vous dit : « Puis-je vous offrir un sandwich? »
La bienfaisance sans l’évangélisation, c’est comme ça. On laisse aller en enfer des personnes, mais on a pris soin de les nourrir avant. Nous devons évangéliser nos proches. C’est la plus grande preuve d’amour. Nous devons les informer du danger qui est devant eux. Jésus va dire à ses disciples plus loin au chapitre 16 :
Et quand l’Esprit sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement. (Jean 16.8)
Nous avions vu que les grandes œuvres que Jésus a annoncées au verset 12 du chapitre 14 (Jean 14.12) réfèrent à la propagation de l’évangile, qui va atteindre toutes les nations. Jésus envoie ses disciples annoncer la bonne nouvelle du Royaume. Jésus nous envoie annoncer à nos proches la bonne nouvelle du royaume. Ça, c’est aimer notre prochain, sans oublier la bienfaisance, mais surtout l’évangélisation.
L’obéissance englobe tout cela. Comme le Fils de Dieu l’a été envers son Père, soyons obéissants. Voyons dans l’obéissance non pas une aliénation, mais la vie de liberté que le Seigneur veut pour nous. Pensons-y : si nous obéissons au Seigneur, en même temps nous cessons d’obéir à nos passions charnelles. Si nous aimons le Seigneur réellement, nous cessons de nous aimer, d’être centrés sur nous.
Que le Seigneur nous donne d’exprimer notre amour pour lui dans l’obéissance à sa loi qui est sainte, juste et bonne.
Daniel Durand, pasteur
15 avril 2018