« Frères et sœurs, la jalousie de Dieu nous montre que le Seigneur ne s’accommode pas de nos compromis : il veut nos cœurs entiers, il veut nos vies entières. Sa jalousie nous rappelle que nous devons nous consacrer. Notre Dieu n’admet aucun rival dans sa relation d’alliance avec son peuple. En même temps, cette même jalousie a tout pour nous encourager pour la raison suivante : parce que Dieu est jaloux, il va faire en sorte que son peuple sera totalement débarrassé de toutes souillures, autant de nos ennemis que du péché contre lequel nous luttons encore. Sa sainte jalousie est synonyme de zèle et nous assure qu’il va tout faire pour parvenir à son but, c’est-à-dire une relation où nous l’aimerons de notre cœur, de toute notre âme et de toute notre pensée. »
Introduction
Jalousie
Ce soir, nous allons regarder ce qu’il convient d’appeler « la jalousie de Dieu ». La jalousie de Dieu a souvent un sens péjoratif dans notre langage. Elle dénote une frustration de quelqu’un qui veut ce qui ne lui appartient pas ou, encore, la peur maladive de quelqu’un qui craint de perdre une relation. Elle se caractérise souvent par une suspicion tout aussi maladive. L’homme téléphone à la maison et sa femme ne répond pas. Il soupçonne immédiatement qu’elle est avec un autre. Il y a des personnes qui ne font aucunement confiance et qui vivent constamment dans la suspicion. Il existe même une jalousie pathologique : le conjoint ne peut plus rien faire sans être accusé. Le jaloux soupçonne même que les pensées de l’autre soient mauvaises. Ce n’est pas ce que la Bible entend par jalousie de Dieu. Dans la Bible, la jalousie est le fait d’exiger une relation exclusive : Dieu est jaloux de la relation qu’il a avec nous. Dans ce sens, je pense que ceux qui sont mariés doivent être jaloux, c’est-à-dire qu’ils doivent exiger une relation exclusive dans leur mariage. La Bible nous dit aussi de ne pas avoir de jalousie entre nous. Comment pouvons-nous concevoir que Dieu soit jaloux en même temps que ce même Dieu nous demande de ne pas avoir de jalousie entre nous? En fait, lorsqu’il y a des jalousies entre nous, c’est qu’il y a des rivalités. Chacun veut une part et, parfois, c’est au détriment de l’autre. Dans ce cas, la jalousie dénote que les personnes cherchent leur intérêt personnel et leur propre avancement. Dans le cas de Dieu, il veut l’avancement de son plan et la gloire de son nom. Dans son cas, il a tout à fait raison de vouloir cela puisqu’il est Dieu. Dans le cas de l’homme, sa jalousie révèle qu’il veut être au centre; dans le cas de Dieu, il doit être au centre puisqu’il est Dieu. Dieu est jaloux de son plan et il est jaloux de la relation qu’il a avec son peuple.
Dieu, jaloux de lui-même
Avant de qualifier la relation entre Dieu et nous, la jalousie de Dieu concerne lui-même. Il est jaloux de sa gloire, de sa majesté et il fait tout pour les préserver.
Wayne Grudem définit la jalousie de Dieu ainsi :
« La jalousie de Dieu signifie que Dieu cherche continuellement à protéger son propre honneur. » (Wayne Grudem, Théologie systématique, p. 207.)
Un verset qui supporte cette définition :
Tu ne te prosterneras pas devant un autre dieu; car l’Éternel porte le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux. (Exode 34.14)
Le fait que Dieu cherche à protéger son propre honneur implique que Dieu ne supporte aucune concurrence. Il ne tolère aucune rivalité. Il refuse que nous ayons des idoles dans nos vies. Dieu refuse que l’homme adore d’autres dieux. Il refuse que l’homme transpose sur des créatures la gloire qui lui revient. Il refuse que nous ayons des priorités qui prennent la place de Dieu. Il est jaloux. Cette jalousie est même affirmée dans un des dix commandements :
Tu ne te feras pas de statue, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui use de bienveillance jusqu’à mille générations envers ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements. (Exode 20.4-6)
Voyez dans ces versets le lien entre la jalousie de Dieu et la punition qu’il inflige à ceux qui transgressent le commandement. Le verset 5 fait reposer tout ce commandement sur la jalousie de Dieu, ce que nous montre la conjonction « car ».
Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, […] (Exode 20.5)
La suite est intéressante : le Seigneur ne dit pas que c’est parce qu’il est juste ou saint qu’il punit. Ça serait aussi vrai, mais ce n’est pas ce qu’il dit ici. C’est en vertu de sa jalousie que le Seigneur punit ou bénit.
Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui use de bienveillance jusqu’à mille générations envers ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements. (Exode 20.5-6)
Le Seigneur est jaloux de ce qu’il est. C’est cette jalousie, c’est-à-dire le fait que Dieu ne laisse pas ce qu’il est être terni, qui fait qu’il punit, mais il use de bienveillance envers ceux qui le reconnaissent. Certains achoppent devant la jalousie de Dieu sous prétexte que ce serait faire preuve d’orgueil. La vérité est que Dieu doit défendre son honneur, parce qu’il est Dieu. Une telle attitude serait irrecevable chez l’homme, parce que l’homme n’a rien pour s’élever. Nous pourrions faire le parallèle suivant : un père de famille qui demande à ses enfants de le respecter comme père, de reconnaître son autorité et son rôle de les diriger ne signifie pas qu’il le fait par orgueil : c’est le père et c’est normal qu’il fasse valoir ce qu’il est.
C’est un peu la même chose pour Dieu : il doit faire valoir qui il est. Personne d’autre ne peut le faire à sa place. Il est Dieu, il est le créateur, il est le Roi des rois. Il est jaloux de ce qu’il est et il faut qu’il en soit ainsi. Dieu s’élève, il fait connaître sa gloire, mais sans avoir d’orgueil pour autant. Pour lui, il peut s’élever, parce qu’il est le Très-Haut.
C’est pour l’amour de moi, pour l’amour de moi que je veux agir; car comment mon nom serait-il profané? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre. (Ésaïe 48.11)
Secours-nous, Dieu de notre salut, en raison de la gloire de ton nom! Délivre-nous et fais l’expiation de nos péchés, à cause de ton nom! (Psaumes 79.9)
Néanmoins j’ai agi par égard pour mon nom, afin qu’il ne soit pas profané aux yeux des nations en présence desquelles je les avais fait sortir d’Égypte. (Ézékiel 20.14)
De jalousie à engagement
La jalousie de Dieu est positive. Elle n’est pas prétentieuse. Cette jalousie, qui est positive, implique un engagement de Dieu envers nous. Sa jalousie fait qu’il est aussi jaloux de la relation qu’il a avec son peuple. Autrement dit, il tient tellement à l’exclusivité de la relation qu’il l’établit lui-même. Il la chérit. Il nous protège, il nous garde. Il est difficile pour nous de mesurer ou d’être reconnaissant de la jalousie de Dieu, parce que nous, hommes pécheurs, nous nous contentons souvent de relations superficielles. Nous n’avons pas le niveau d’engagement sacrificiel de notre Dieu dans nos relations. Pour notre Dieu, là où il met son nom est très précieux et il en est jaloux.
Le peuple de Dieu doit entériner
Notre réponse à la jalousie de Dieu est que nous devons entériner. Nous devons considérer la jalousie de Dieu dans notre marche chrétienne.
Prenez garde à vous, de peur que vous n’oubliiez l’alliance que l’Éternel, votre Dieu, a conclue avec vous et que vous ne vous fassiez une statue, une représentation quelconque, contrairement à ce que l’Éternel, ton Dieu, t’a commandé. Car l’Éternel, ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu jaloux. (Deutéronome 4.23-24)
Ce qui est dit ici, c’est qu’en raison de la jalousie de Dieu, nous devons prendre garde à nous et ne pas oublier l’alliance que Dieu a conclue. Un autre texte qui nous place devant l’importance de considérer l’exclusivité de la relation avec Dieu :
Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. (Luc 14.26)
Nous avons déjà vu ce verset. Il est fort probable que le verbe « haïr » signifie « ne pas aimer du plus grand amour ». Pour ce soir, arrêtons-nous sur l’importance, sur l’injonction d’aimer le Seigneur plus que tout autre si nous voulons être disciples de Jésus-Christ. Un texte qui nous enseigne sur ce point :
Maître, quel est le grand commandement de la loi? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. (Matthieu 22.36-37)
Ici, l’accent mis n’est pas par rapport aux autres relations, mais sur le fait que notre amour pour le Seigneur doit être entier. Ça doit être notre réponse à la jalousie de Dieu.
Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur? Sommes-nous plus forts que lui? (1 Corinthiens 10.22)
Ce verset se situe dans un enseignement de Paul qui déplore que les chrétiens de Corinthe profanent le Repas du Seigneur. Paul rappelle que c’est pour cela que certains sont tombés malades et que d’autres sont même morts. C’est possible qu’un chrétien provoque la jalousie du Seigneur, mais ce n’est pas une bonne idée. Frères et sœurs, la jalousie de Dieu nous montre que le Seigneur ne s’accommode pas de nos compromis : il veut nos cœurs entiers, il veut nos vies entières. Sa jalousie nous rappelle que nous devons nous consacrer. Notre Dieu n’admet aucun rival dans sa relation d’alliance avec son peuple. En même temps, cette même jalousie a tout pour nous encourager pour la raison suivante : parce que Dieu est jaloux, il va faire en sorte que son peuple sera totalement débarrassé de toutes souillures, autant de nos ennemis que du péché contre lequel nous luttons encore. Sa sainte jalousie est synonyme de zèle et nous assure qu’il va tout faire pour parvenir à son but, c’est-à-dire une relation où nous l’aimerons de notre cœur, de toute notre âme et de toute notre pensée.
Daniel Durand, pasteur
30 mai 2018