Jésus à la place de Barabbas – Jean 18.38-40

« Tout dans les évènements est vicié : Judas, les dirigeants juifs qui ont cherché des faux témoins, l’incohérence lâche de Pilate, tout est incohérent. Pourtant, c’est là que le plan de Dieu se réalise. La fête de Pâques célèbre le point culminant sur lequel repose tout le plan de Dieu, le plan pour sauver son peuple, le plan pour renouveler toute la création. Les événements qui ont précédé démontrent à quel point notre Dieu dirige toute chose selon sa volonté. Le plan de Dieu a été finement pensé. Il se réalise dans les moindres détails et Dieu met à profit la méchanceté des hommes. Si nous sommes chrétiens aujourd’hui, c’est parce que Dieu a accompli son plan. Ceci a tout pour nous rassurer, parce que c’est la même chose pour nous. Ceux qui veulent nous détruire contribuent à nous construire, parce que Dieu utilise ces oppositions pour nous affermir. Notre Dieu est le Dieu de l’histoire, le Dieu qui dirige toute chose. Les hommes, ceux qui s’opposent à Dieu, seront confondus. Ils vont réaliser que même leurs manœuvres visant l’opposition à Dieu se trouvent à servir le plan de Dieu. »

Mon nom est Daniel Durand. Je suis pasteur de l’Église baptiste de la foi et je vous souhaite la bienvenue à cet enseignement. Nous poursuivons ce matin dans l’évangile de Jean, au chapitre 18, avec la lecture des versets 38 à 40 :

Texte biblique

Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité ? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs et leur dit : Moi, je ne trouve aucun motif de condamnation en lui. Mais c’est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu’un à la fête de Pâque ; voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?Alors de nouveau, ils crièrent : Non, pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand. (Jean 18.38-40)

Que le Seigneur bénisse sa Parole. Nous allons prier.

Exposé

Nous, les chrétiens, savons que tout ce qui se passe dans ce monde a un sens.

Chaque étoile a un but voulu par Dieu, chaque petite bestiole, chaque grand de sable, chaque brin d’herbe, de même que chaque circonstance. Même la pandémie actuelle a un sens pour Dieu. Si, à l’époque, un journaliste non croyant avait rapporté tout ce qui s’est passé lors des procès de Jésus et de la décision finale de Pilate, il aurait simplement dit que ce procès n’est pas sérieux, que les dirigeants juifs comme romains n’ont pas bien fait les choses, mais pour nous, chrétiens, nous savons qu’il n’y a pas de hasard. Nous savons que notre Dieu est souverain sur tout ce qui arrive et nous savons que Dieu a un plan dans lequel chaque détail occupe une place. Frères et sœurs, aujourd’hui, c’est la fête de Pâques, c’est-à-dire la célébration de la résurrection de Jésus-Christ. Comme cet événement est ce qui a changé complètement la trajectoire de l’histoire de l’humanité et, donc, de l’humanité comme telle, ce qui se passe n’a pas échappé à Dieu.

Les Écritures

Judas

Dieu avait tout décrété :

Celui-là même avec qui j’étais en paix, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. (Psaumes 41.9)

Ce verset prédisait la trahison de Judas. Quand Jésus cite ce verset, il l’introduit d’une manière très intéressante.

Je connais ceux que j’ai choisis. Mais il faut que l’Écriture s’accomplisse : Celui qui mange avec moi le pain, a levé son talon contre moi. (Jean 13.18)

Jésus cite le Psaumes 41.9 en disant qu’il faut que l’Écriture s’accomplisse. Pourquoi est-ce qu’il faut? Pourquoi est-ce une nécessité? Lorsque Jésus dit qu’il faut que l’Écriture s’accomplisse, il ne dit pas qu’il n’a pas le choix parce que ça a été prophétisé. Lorsque Jésus dit cela, c’est qu’il reconnaît que Dieu a révélé son plan dans les Écritures. Dieu l’a fait afin que nous puissions constater que Jésus est venu accomplir le plan de Dieu révélé dans les Écritures. Que ce soit Mahomet qui a fondé l’Islam, Joseph Smith qui est à l’origine du mormonisme ou d’autres fondateurs de religion, ils n’ont jamais été annoncés par les Écritures. Seul Jésus a été annoncé dans les Écritures. C’est très édifiant pour nous de lire des prophéties de l’Ancien Testament et de constater que Jésus répond parfaitement à toutes les prophéties.

Dieu a voulu que nous fonctionnions sur la base de témoignage et les Écritures témoignent de Jésus-Christ. Jésus-Christ est le messie de Dieu. Qu’est-ce qui nous dit cela? Les Écritures. C’est aussi vrai pour le verset que je viens de citer. Il faut que les Écritures s’accomplissent. C’est parce que Dieu a décrété qu’allait arriver ce que ce psaume annonce. 

Rejet

Les Écritures avaient aussi annoncé que le messie allait être rejeté :

Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui devant qui l’on se voile la face, il était méprisé, nous ne l’avons pas considéré. (Ésaïe 53.3)

Faux témoins

Les Écritures avaient aussi annoncé qu’on porterait de faux témoignage contre le messie.

De faux témoins se lèvent : ils m’interrogent sur ce que je ne connais pas. (Psaumes 35.11)

Nous voyons l’accomplissement de cette prophétie en Matthieu 26.59-60 :

Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, pour le faire mourir. Mais ils n’en trouvèrent pas, quoique plusieurs faux témoins se soient présentés. (Matthieu 26.59-60)

Coups portés

Les Écritures avaient aussi annoncé que le messie allait recevoir des coups :

J’ai livré mon dos à ceux qui me frappaient et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe ; je n’ai pas dérobé mon visage aux outrages et aux crachats. (Ésaïe 50.6)

Le vinaigre

Les Écritures avaient aussi annoncé qu’on donnerait du vinaigre au messie :

Et, pour apaiser ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre. (Psaumes 69.22)

Avec des criminels

Les Écritures avaient aussi annoncé que le messie allait être mis avec des criminels :

C’est pourquoi je lui donnerai beaucoup d’hommes en partage ; il partagera le butin avec les puissants, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, et qu’il a été compté parmi les coupables. (Ésaïe 53.12)

Percé

On se rappellera qu’un soldat a percé Jésus sur le côté. Nous lisons en Jean 19.34 :

[…] un des soldats perça le côté de Jésus avec une lance, et aussitôt, il sortit de l’eau et du sang. (Jean 19.34)

En fait, les soldats vérifiaient ainsi si les crucifiés étaient morts. En perçant le côté, c’est-à-dire le flanc, du sang qui sortait indiquait que le crucifié vivait encore. Si c’était de l’eau, le crucifié était mort.

Or, les Écritures avaient prédit cela en Zacharie 12.10 :

Et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont transpercé. (Zacharie 12.10)

Parmi les riches

Alors, devant toutes ces prophéties, rien ne laissait planer la suivante. Jésus a été enseveli parmi les riches :

On a mis sa tombe parmi les méchants. Son sépulcre avec le riche […] (Ésaïe 53.9)

Ça aussi s’est parfaitement accompli :

Le soir venu, arriva un homme riche d’Arimathée nommé Joseph, qui était aussi disciple de Jésus. Il se rendit vers Pilate et demanda le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna de le lui remettre. Joseph prit le corps, l’enveloppa d’un linceul immaculé et le déposa dans un tombeau neuf, qu’il s’était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla. (Matthieu 27.57-60)

Cette manière de faire était propre aux riches. Le linceul était immaculé, le tombeau était neuf, taillé dans le roc :

Car en vérité, contre ton saint serviteur Jésus, à qui tu as donné l’onction, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués, dans cette ville, avec les nations et avec les peuples d’Israël, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient déterminé d’avance. (Actes 4.27-28)

Pierre et Jean affirment dans une prière à Dieu qu’Hérode et Ponce Pilate se sont ligués pour faire tout ce que la main de Dieu et son conseil avaient déterminé d’avance.

Frères et sœurs, tout ce qui s’est passé concernant le ministère de Jésus a été finement planifié par Dieu. Il a tout décrété et les pires méchancetés des hommes ont servi le plan de Dieu.

Barabbas

Dans le texte de Jean 18 que nous avons lu au début, il y a ce choix entre Barabbas et Jésus. Ce point doit être très important. On le retrouve dans les quatre évangiles. J’avais mentionné que tous les évènements se passent très rapidement.

Jésus est arrêté dans le jardin de Gethsémané quelque part entre tard le jeudi soir ou tôt dans la nuit. En fait, ça s’est passé entre le dernier repas avec ses disciples, repas qui devait être pris après le coucher du soleil selon la loi juive. Judas a quitté au cours de repas. Puis, Jésus et les onze avait quitté pour aller trahir Jésus, Jésus et les onze se rendent au jardin de Gethsémané. Là, Jésus prie et demande à ses disciples de prier avec lui. Ceux-ci ont préféré dormir et Jésus leur reproche de ne même pas avoir pris une heure avec lui pour prier. À trois reprises, Jésus va leur adresser ce reproche. Au cours de la nuit, il est interrogé par Caïphe, le souverain sacrificateur. Puis, Jésus passe en procès devant le Sanhédrin. Nous avons vu plus tôt que le Sanhédrin est parti en pleine nuit à la recherche de faux témoins. Puis, Jésus comparaît devant Pilate qui l’interroge. La coutume voulait que les autorités politiques règlent leurs dossiers très tôt le matin. Ensuite, Jésus passe devant Hérode qui le retourne à Pilate. Ce dernier le remet à la foule afin qu’elle choisisse de faire grâce à Jésus ou à Barabbas. La foule choisit de libérer Barabbas et de mettre à mort Jésus. Voici quelques données :

  • Première donnée : J’ai fait quelques recherches et il semble que la croix devait peser entre 80 et 110 livres, c’est-à-dire entre 36 et 50 kilogrammes;
  • Deuxième donnée : Le parcours entre le prétoire, c’est-à-dire là où Jésus se trouvait pour son procès, et le mont Golgotha, là où il fut crucifié, est inconnu. En fait, le spectre va de 650 mètres à 2 kilomètres. La vérité est que nous ne savons pas si le chemin était en ligne droite ou non, ni si on a fait prendre des détours dans plusieurs rues pour faire parader Jésus afin de l’humilier davantage;
  • Troisième donnée : on a flagellé Jésus et lui a mis une couronne d’épines sur la tête avant qu’il entreprenne le chemin de la croix. Jésus souffrait et perdait du sang.

Compte tenu que c’est vers 9 heures de l’avant-midi que Jésus a été crucifié, voyez tout ce qui s’est passé dans la nuit. C’est un élément important pour comprendre la situation. Pilate avait une patate chaude dans la bouche. Il devait considérer plusieurs facteurs. D’un côté, il savait très bien qu’il ne pouvait laisser faire un soulèvement populaire, sinon l’empereur l’aurait démis de ses fonctions. Puisqu’il résidait dans Jérusalem, Pilate ne pouvait se mettre à dos les dirigeants juifs. Rappelez-vous la pax romana, c’est-à-dire la paix romaine à laquelle Rome tenait à tout prix. Ajoutons à cela que la femme de Pilate avait fait un rêve sur Jésus et elle en a parlé à son mari le même matin du procès. On voit cela en Matthieu 27.19. À l’époque où la superstition est très forte, un rêve où Jésus est présenté comme juste a du poids. Finalement, Pilate interroge Jésus et ne voit aucune raison de l’accuser et son verdict est en harmonie avec Hérode. Pilate est pris de plusieurs côtés : les Juifs qui veulent la mort de Jésus, son épouse qui présente Jésus comme un homme juste, Pilate qui doit conserver à tout prix la paix sociale et Pilate qui ne voit aucun motif d’accusation envers Jésus. Que fera-t-il? Il envoie la décision à la foule. Il profite d’une coutume, celle de permettre à la foule de choisir entre des condamnés à mort. En principe, Pilate aurait dû tout simplement acquitter Jésus. En faisant choisir la foule, c’était déjà l’accuser, parce que le choix devait se faire entre des personnes condamnées. Le théologien Boice affirme que la coutume de libérer un condamné à Pâque était un rappel de la délivrance d’Égypte.

Le texte ne le dit pas, mais il est possible que Pilate ait présumé que la foule allait libérer Jésus et condamner Barabbas, mais, surprise, la foule condamne Jésus. C’est une surprise parce que, une semaine plus tôt, cette même foule avait accueilli Jésus ainsi :

Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements et le firent asseoir dessus. La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupèrent des branches aux arbres et les étendirent sur le chemin. Les foules précédaient et suivaient Jésus en criant : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts ! (Matthieu 21.7-9)

Quel accueil, mais un accueil passager. Une semaine plus tard, cette même foule demande la mort de Jésus. Frères et sœurs, le choix de cette foule est aussi le choix du monde non croyant, ce monde qui se permet de juger sans savoir, ce monde qui se permet de condamner gratuitement.

Substitution

C’est intéressant de noter que le nom Barabbas signifie fils du père. « Bar » signifie « fils ». On retrouve cette racine dans Bartimée, Barnabas et d’autres noms. Et « abba », dans Bar-abbas, est bien connu, et signifie « père ». En fait, nous sommes tous des fils d’un père et notre père est aussi un fils d’un père et ça nous fait remonter ainsi jusqu’à Adam. Nous sommes tous de la même race.

Comme Barabbas était un criminel, un meurtrier, un contestataire, nous sommes tous des Barabbas. Dans un sens, ce Barabbas qui aurait dû mourir a été libéré parce qu’un juste, Jésus-Christ, est mort. Dans les faits, Jésus est mort à la place de Barabbas. Je ne dis pas que Barabbas est sauvé : je dis simplement que Barabbas a évité la crucifixion, parce que Jésus a été choisi. Ce que nous voyons dans ce texte, comme dans tous les textes en fait, c’est que la volonté de Dieu s’est accomplie non seulement à travers, mais par la méchanceté des hommes.

Tout dans les évènements est vicié : Judas, les dirigeants juifs qui ont cherché des faux témoins, l’incohérence lâche de Pilate, tout est incohérent. Pourtant, c’est là que le plan de Dieu se réalise. La fête de Pâques célèbre le point culminant sur lequel repose tout le plan de Dieu, le plan pour sauver son peuple, le plan pour renouveler toute la création. Les événements qui ont précédé démontrent à quel point notre Dieu dirige toute chose selon sa volonté. Le plan de Dieu a été finement pensé. Il se réalise dans les moindres détails et Dieu met à profit la méchanceté des hommes. Si nous sommes chrétiens aujourd’hui, c’est parce que Dieu a accompli son plan. Ceci a tout pour nous rassurer, parce que c’est la même chose pour nous. Ceux qui veulent nous détruire contribuent à nous construire, parce que Dieu utilise ces oppositions pour nous affermir. Notre Dieu est le Dieu de l’histoire, le Dieu qui dirige toute chose. Les hommes, ceux qui s’opposent à Dieu, seront confondus. Ils vont réaliser que même leurs manœuvres visant l’opposition à Dieu se trouvent à servir le plan de Dieu.

Frères et sœurs, louons le Seigneur en cette fête de Pâques. Je sais qu’elle sera bien différente de probablement toutes les autres que nous avons connues, mais justement. C’est l’occasion pour nous concentrer sur le sens véritable sans être emportés par le courant du monde. Célébrons ce grand Dieu de l’histoire.

Prions.

  • Personnes seules;
  • Frères et sœurs âgés;
  • Ceux qui ont perdu une partie importante de leurs revenus.

Prédicateur invité

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