« Ça nous conduit à l’importance du combat. La vraie repentance est suivie de l’abandon du péché. Toute repentance qui ne cherche pas vigoureusement l’abandon du péché n’est que du remord temporaire. La vraie repentance est suivie de l’abandon du péché et c’est là où les moyens de grâce entrent en jeu. »
Introduction
Nous poursuivons ce matin dans l’épître de Paul aux Éphésiens et nous allons revenir sur les versets 3 à 14 du chapitre 5.
Texte biblique
Que l’inconduite, toute forme d’impureté, ou la cupidité ne soient pas même mentionnées parmi vous, comme il convient à des saints ; pas de grossièretés, pas de propos insensés, pas de bouffonneries, cela est malséant ; mais plutôt des actions de grâces. Car, sachez-le bien, aucun débauché, impur ou cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu. Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est pour cela que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion. N’ayez donc aucune part avec eux. Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière ; car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. Examinez ce qui est agréable au Seigneur ; et n’ayez rien de commun avec les œuvres stériles des ténèbres, mais plutôt dénoncez-les. En effet ce que ces gens font en secret, il est honteux même d’en parler, mais tout cela une fois dénoncé apparaît à la lumière, car tout ce qui apparaît est lumière. C’est pourquoi il est dit : Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ resplendira sur toi. (Éphésiens 5.3-14)
Que le Seigneur bénisse sa Parole. Nous allons prier.
Exposé
Lorsque Paul ouvre une épître en prononçant la grâce et la paix, comme il le fait dans l’épître aux Éphésiens, il affirme que toutes les exhortations qui vont suivre s’inscrivent dans cette grâce et cette paix que Dieu donne. Il nous a prédestinés avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et sans défaut, expression qui reviendra dans la section sur le mariage au chapitre 5 (Éphésiens 5). Au chapitre 2 (Éphésiens 2), Paul ajoute que nous étions morts par nos fautes, mais que le Seigneur nous a rendus à la vie avec le Christ. Cette vie qui nous a été donnée est tellement plus qu’une simple existence. Frères et sœurs, la vie éternelle est plus que la vie avec Dieu. C’est déjà énorme de passer la vie avec Dieu, mais juste ça ne nous donnerait pas grand-chose si cette vie n’était pas aussi la vie selon Dieu.
Autrement dit, si le Seigneur ne nous libère pas du péché dans notre vie, nous ne sommes pas plus avancés qu’avant. Quand Ésaïe vit le temple de Dieu (on voit cela en Ésaïe 6), les anges ont proclamé la sainteté de Dieu. C’est la première mention biblique du fameux « saint, saint, saint ». Quand Ésaïe a vu le trône de Dieu, il ne s’est pas réjoui. En entendant les anges proclamer la sainteté de Dieu, il a dit :
Malheur à moi ! Je suis perdu, car j’ai les lèvres impures et j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures. Et voici que, de mes yeux, j’ai vu le Roi, le Seigneur des armées célestes. (Ésaïe 6.5)
Frères et sœurs, si nous devions passer l’éternité avec Dieu sans que ce soit l’éternité selon Dieu, nous vivrions dans une terreur extrême, parce que notre péché est en opposition à Dieu. Nous nous écririons tout comme Ésaïe : « Malheur à moi ». C’est intéressant de voir que la seule autre mention du « saint, saint, saint » se trouve en Apocalypse 4.8, et nous lirons du verset 8 au verset 11 :
Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d’yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui vient ! Quand les êtres vivants rendent gloire et honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit aux siècles des siècles, les vingt-quatre vieillards se prosternent devant celui qui est assis sur le trône, et ils adorent celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant : Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance ; car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles ont été créées. (Apocalypse 4.8-11)
La réaction ici est totalement différente qu’en Ésaïe 6. Pourquoi ? C’est parce que la réaction d’Ésaïe est avant que son péché soit traité, alors que dans l’Apocalypse, ceux qui louent le Seigneur en sa présence sont ceux dont le péché a été expié. Lorsque Paul nous dit qu’aucun débauché, impur ou cupide n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu, il avertit que le péché n’a aucune place dans le royaume que Dieu prépare et que ceux qui le pratiquent n’ont donc pas leur place.
La sécurité éternelle n’est pas pour ceux qui se disent chrétiens, mais pour ceux qui le sont réellement.
Suis-je chrétien
Ce qui hante certains chrétiens, c’est la constatation que le péché est encore présent dans nos vies et ça nous hante parce que nous avons l’impression que la présence du péché dans nos vies remet en question notre appartenance à Dieu.
La première question sur laquelle je nous propose de réfléchir est de se demander si nous sommes vraiment chrétiens. Avant de regarder la présence du péché dans nos vies, regardons la considération que nous avons de l’évangile. Le mot « chrétien » est utilisé à trop de sauces. Les Témoins de Jéhovah se disent chrétiens. Des sectes se disent chrétiennes. Certains parlent de livres chrétiens même si le contenu n’est pas nécessairement biblique. On parle de chants chrétiens, mais encore là, ils ne véhiculent pas toujours la parole de Dieu. Que signifie être chrétien ? Premièrement, le mot est de même racine que « Christ ». Un chrétien est d’abord celui qui appartient à Jésus-Christ. Le mot « Christ » signifie « onction ». Le Christ est celui qui a reçu l’onction de Dieu pour accomplir tout ce qu’il a fait.
Vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable, car Dieu était avec lui. (Actes 10.38)
En s’incarnant, le Fils de Dieu s’est dépouillé de ses attributs divins et c’est par l’onction du Saint-Esprit qu’il a accompli son ministère. Son Père l’a revêtu de son Esprit afin qu’il puisse tout accomplir et ce qui suit est très intéressant :
Voici qu’il est bon, qu’il est agréable pour des frères d’habiter unis ensemble ! C’est comme l’huile la meilleure qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements. C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; car c’est là que l’Éternel donne la bénédiction, la vie, pour l’éternité. (Psaume 133.1-3)
David fait ici un parallèle entre l’huile qui descend sur le vêtement d’Aaron et la rosée qui descend sur la montagne de Sion. Sion est l’emblème de la communion avec Dieu. Certains pensent que ce psaume décrit la réalité spirituelle des chrétiens. Aaron était le souverain sacrificateur dans le sacerdoce lévitique, celui qui était en force dans l’ancienne alliance. Jésus-Christ est le souverain sacrificateur dans le sacerdoce selon l’ordre de Melchisédek, en force dans la nouvelle alliance.
De la même façon que l’onction qu’Aaron reçut s’est déversé sur son corps, de la même façon, l’onction du Saint-Esprit que Jésus-Christ a reçue s’est déversée sur son Corps qui est l’Église et cette interprétation me semble tout à fait justifiée pour quelques raisons. Elle est en harmonie avec le verset 1 (Psaume 133.1) où David célèbre la joie de la communion fraternelle.
Cette interprétation respecte les préfigurations de l’onction et du sacerdoce de l’ancienne alliance qui se réalisent dans la nouvelle alliance par Jésus-Christ. Suis-je chrétien ? Le chrétien est celui qui est en Jésus-Christ. Ce que Jésus a reçu, il le reçoit puisqu’il est en lui. Le chrétien est enfant de Dieu. Jésus est l’éternel Fils de Dieu, le chrétien est fils de Dieu par adoption, mais il est fils de Dieu.
Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, qui crie : Abba ! Père ! (Galates 4.6)
Frères et sœurs, être chrétien, c’est d’abord un statut. Je ne suis pas chrétien parce que je vis comme un chrétien. C’est plutôt que je vis comme un chrétien parce que je suis chrétien. Il s’agit d’une nature reçue qui est nettement différente de la nature pécheresse. La nouvelle nature est celle donnée par l’Esprit de Dieu. Nous ne pouvons rien faire pour la recevoir. Celui qui ne l’a pas ne la désire pas puisque Paul dit bien que nul ne cherche Dieu et Jésus dit bien que les hommes préfèrent les ténèbres à la lumière. Nul ne désire la nouvelle nature par lui-même et nul ne peut la prendre par lui-même. Autrement dit, naître de nouveau n’est pas quelque chose que l’individu fait lui-même. Lorsque Jésus enseigne à Nicodème sur la nouvelle naissance, Jésus utilise un passif. « Si un homme ne naît de nouveau », la conjugaison est au passif, ce que nous pouvons difficilement reproduire en français. C’est plus facile avec le verbe engendré.
Ça donne ceci : « Si un homme n’est pas engendré de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » Un passif appelle un complément du nom. « Si un homme n’est pas engendré de nouveau par Dieu, il ne peut voir le royaume de Dieu. » Donc, être chrétien, c’est une nature. Dieu a régénéré son élu, il l’a fait naître de nouveau, il lui a donné une nouvelle nature appliquée par le Saint-Esprit.
Être chrétien implique aussi un statut face à Dieu. Le chrétien a le statut d’enfant de Dieu et la cause n’est pas ce que le chrétien fait. La cause est le fait que Dieu l’a adopté comme son enfant et c’est par l’œuvre de Jésus-Christ que nous avons pu être adoptés. Cette nouvelle nature fait inévitablement que la personne va vivre autrement. En fait, tous les hommes vivent selon leur nature. Les réprouvés vivent dans le péché parce qu’ils vivent selon leur nature pécheresse. Il est impossible pour un non chrétien de vivre comme un chrétien. Il arrive que certains chrétiens disent à un non chrétien qu’ils ne devraient pas faire tel péché, par exemple, vivre en concubinage. Ma pensée est que ça ne donne rien de dire à quelqu’un qui a la nature pécheresse de vivre autrement qu’en fonction de sa nature pécheresse. On ne peut demander à un non chrétien de vivre comme un chrétien. C’est lui demander l’impossible, mais aussi, c’est insinuer qu’il peut être agréable devant Dieu par ses propres œuvres.
Nous devons plutôt annoncer l’évangile à partir du péché de la personne, exactement ce que Jésus a fait avec la Samaritaine, ou encore avec le jeune homme riche.
Une vie nouvelle
Si être chrétien est d’abord une nature nouvelle et nous accorde un nouveau statut, ça ne s’arrête pas là. Cette nouvelle réalité engage inévitablement une nouvelle façon de vivre. C’est ce que Paul dit :
Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière. (Éphésiens 5.8)
Paul insiste sur la nature et le statut passés. « vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. » C’est l’état, la nature du chrétien, mais il ne s’arrête pas là. Sur la base de cette nouvelle nature et de ce nouvel état, il y a la marche. Nous devons marcher comme des enfants de lumière. Paul vient d’énumérer des péchés des non chrétiens, des fils de la perdition.
Il avait parlé au chapitre 4 (Éphésiens 4) des péchés de paroles malsaines. Au chapitre 5 (Éphésiens 5), il dénonce la débauche, la cupidité, disant qu’aucun de ceux qui pratiquent ces choses n’a d’héritage dans le royaume de Dieu. Le chrétien ne pratique plus ces choses. Après avoir dit que le chrétien doit marcher dans la lumière, Paul ajoute :
[…] car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. (Éphésiens 5.9)
La notion de fruit est intéressante, parce qu’elle rejoint l’enseignement de Jésus :
Dites que l’arbre est bon et que son fruit est bon, ou dites que l’arbre est mauvais et que son fruit est mauvais, car on connaît l’arbre à son fruit. (Matthieu 12.33)
Le Seigneur nous donne une façon de savoir si quelqu’un est véritablement chrétien. Il nous dit de regarder les fruits :
Car chaque arbre se connaît à son propre fruit. (Luc 6.44)
Si quelqu’un se dit chrétien mais vit dans le péché, pratique le péché sans se repentir, il produit un mauvais fruit. Ce matin, je souhaite que nous n’utilisions pas ces versets pour examiner les autres, mais pour que nous nous examinions chacun pour sa part. Si je persiste dans un péché, si je trouve que mon péché est acceptable, si j’aime mon péché, si je justifie mon péché, je ne marche pas dans la lumière. Ma pratique ne correspond pas à la nature nouvelle que le Seigneur donne à ses enfants. Si tu manges comme un cheval, si tu cours comme un cheval, si tu hennis comme un cheval, si tu te couches comme un cheval, c’est probablement parce que tu es un cheval. J’ai entendu combien de témoignages de personnes qui étaient même des pasteurs et qui avaient une vie hypocrite, une façade vertueuse, mais en réalité, c’était le péché qui menait leur vie. En Angleterre, un pasteur considéré comme une étoile montante a tout abandonné pour vivre dans l’homosexualité.
Au Québec, un pasteur marié très connu dans les années 80-90 a développé une relation illicite avec une femme. La chose s’est su. Le couple a été suivi un temps, mais ce pasteur a quitté le pays, s’est divorcé, en a marié une autre qui n’est même pas chrétienne. Finalement, il est rentré au pays en laissant sa deuxième femme à l’étranger. Aujourd’hui, il n’a aucune vie d’Église. Dans mon ancienne association, un autre pasteur en était à son deuxième mariage. Il avait divorcé de sa première épouse sur la seule base qu’il ne l’aimait plus. Il s’est remarié. Alors qu’il exerçait le pastorat, il a développé une relation avec une autre femme. Il a divorcé de sa deuxième épouse et il s’est remarié non pas avec la troisième femme, mais avec une autre. Frères et sœurs, je ne dis pas cela pour cibler les pasteurs. C’est plutôt pour dire que si ça arrive à des pasteurs et j’aurais pu donner d’autres exemples que j’ai personnellement connus. Ça peut arriver à quiconque ne prend pas garde et surtout à tous ceux qui se disent chrétiens mais qui ne le sont pas vraiment.
Frères et sœurs, si quelqu’un ne vit pas la vie nouvelle, c’est qu’il n’a pas reçu la vie nouvelle. Ce n’est pas un jugement gratuit. C’est une affirmation doctrinale, une affirmation qui repose sur les enseignements des Écritures :
Car, sachez-le bien, aucun débauché, impur ou cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu. (Éphésiens 5.5)
Présence du péché
Alors, comment se fait-il que j’aie encore du péché dans ma vie ? Est-ce à dire que je ne suis pas chrétien ? La réalité, c’est que nous ne sommes pas glorifiés. Nous allons lire Romains 7, à partir du verset 14. Portez attention à cette lutte entre la vieille nature et la nouvelle nature :
Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle ; mais moi, je suis charnel, vendu au péché. Car ce que j’accomplis, je ne le comprends pas. Ce que je veux, je ne le pratique pas, mais ce que je hais, voilà ce que je fais. Si ce que je ne veux pas, je le fais, je déclare, d’accord avec la loi, qu’elle est bonne. Maintenant, ce n’est plus moi qui accomplis cela, mais le péché qui habite en moi. Car je le sais : ce qui est bon n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair. Car je suis à même de vouloir, mais non pas d’accomplir le bien. Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas. Si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui l’accomplis, mais le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi pour moi qui veux faire le bien : le mal est présent à côté de moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, dans mon for intérieur, mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. (Romains 7.14-23)
La première chose que je remarque dans les propos de Paul, c’est qu’il est tellement conscient de la présence du péché dans sa vie, dans ses membres. Il est conscient que ce qu’il fait ne reflète pas toujours ce qu’il veut. Il veut faire le bien, mais il fait le mal en raison de la loi du péché en lui. N’est-ce pas notre expérience à nous, chrétiens ? C’est clairement la mienne.
C’est important pour nous de savoir ce que la Bible dit sur notre état actuel. Sinon, nous risquons d’un côté de nous illusionner si nous ne sommes pas vraiment chrétiens mais que nous trouvons notre confort dans une expérience passée sans qu’il y ait une transformation de nos vies. Pour les vrais chrétiens, il y a le danger de constamment remettre en question son salut en raison de la présence du péché dans nos vies. Romains 7 nous enseigne cette dualité en nous, cette cohabitation. Certains ont mal compris ce que Jean dit :
Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas. (1 Jean 5.18)
Alors, diront-ils, si je pèche, c’est donc que je ne suis pas né de Dieu. En réalité, le verbe « pécher » en grec est un présent continu. Il s’agit non pas de celui qui chute, qui lutte, qui se repent, mais de celui qui vit constamment dans le péché. Le péché, c’est sa vie : il vit confortablement dans le péché, ce qui n’est pas le cas du chrétien. Donc, le péché est présent dans nos vies, mais il ne domine pas nos vies.
Le combat
Maintenant que nous avons tout vu cela, quoi faire? Il se peut que certains se soient enlisés dans des pratiques pécheresses et ne savent plus se relever. Il se peut qu’en raison de certains échecs lors de tentatives de se débarrasser d’un péché, on soit tombé dans le découragement. Il se peut aussi qu’on se soit un peu endurci avec le temps. J’aimerais vous proposer certaines pistes ce matin.
Applications
Compréhension biblique
La première, c’est de pleinement réaliser notre situation comme chrétien. Nous devons savoir que nous sommes vulnérables au péché. Nous devons savoir que nous ne sommes pas encore glorifiés et que nous attendons toujours la rédemption de notre corps, c’est-à-dire que notre condition humaine déchue opère encore. La deuxième, c’est de pleinement réaliser qui nous sommes en Jésus-Christ. Nous, chrétiens, sommes de nouvelles créatures. Si nous avons encore la nature pécheresse, nous avons une nouvelle nature également. Cette réalité actuelle fait que nous devons demeurer vigilants. Paul veut que ce qui est arrivé au peuple de Dieu dans le désert serve d’exemple aux chrétiens.
Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée. Ainsi donc, que celui qui pense être debout prenne garde de tomber ! (1 Corinthiens 10.11-12)
Si quelqu’un pense être debout, il doit prendre garde de tomber. Il ne doit pas penser que la vie chrétienne est une croisière sur une eau calme. Il doit savoir qu’il peut aussi tomber s’il ne prend pas garde.
La repentance
Troisième piste, il se peut que certains se soient enlisés dans le péché et qu’ils soient découragés de s’en libérer. Peut-être que vous avez tentés de lutter mais les rechutes vous ont découragés. La première chose à faire, c’est de vous repentir, c’est-à-dire de reconnaître la gravité de votre péché. Quand je pèche, je ne fais pas que commettre une action mauvaise en elle-même. Quand je pèche, je m’oppose à Dieu. Je décide de transgresser sa loi. Quand je pèche, j’affirme que la loi de Dieu est injustifiée ou exagérée. Quand je pèche, j’affirme que j’ai le droit de décider moi-même ce qui est bon pour moi. Quand je pèche, je piétine tout ce que Dieu est. Quand nous nous repentons, nous devons confesser non seulement le geste, le péché comme tel, mais aussi toute la mauvaise disposition que nous avons et qui a mené à l’action. Quand nous nous repentons, nous devons aussi confesser avoir négligé les moyens que Dieu donne pour combattre.
Le combat
Ça nous conduit à l’importance du combat. La vraie repentance est suivie de l’abandon du péché. Toute repentance qui ne cherche pas vigoureusement l’abandon du péché n’est que du remord temporaire. La vraie repentance est suivie de l’abandon du péché et c’est là où les moyens de grâce entrent en jeu. Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai enseigné récemment sur les moyens de grâce, mais je vais simplement les rappeler.
Il y a la vie d’Église. Dans le combat, c’est très important. Je peux compter sur l’intercession de frères et sœurs dans mes combats. Je peux recevoir les conseils. Je peux être accompagné dans mes combats. Il y a aussi la prière :
Ne vous inquiétez de rien ; mais, en toutes choses, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Christ-Jésus. (Philippiens 4.6-7)
Frères et sœurs, je suis sûr que notre désir est que la paix de Dieu garde nos cœurs et nos pensées en Jésus-Christ. Cette promesse est conditionnelle. Nous devons nous en remettre au Seigneur dans la prière et la supplication. Il se peut que notre vie de prière soit devenue routinière et mécanique. Quand était la dernière fois où j’ai réellement supplié Dieu ?
Le troisième moyen de grâce, c’est la Parole de Dieu. Jésus a prié en demandant à son Père de nous sanctifier par la vérité. Sa Parole est la vérité. Donc, la vraie repentance débouche sur le combat. S’agit-il de prendre les moyens de grâce sans compter sur Dieu ? La vérité, c’est que compter sur Dieu, c’est prendre les moyens qu’il nous donne, en sachant que notre Père céleste bénit l’obéissance. Il ajoute sa bénédiction lorsque nous combattons comme il le demande. Je terminerai par ceci : si nous nous repentons réellement, nous devons recevoir le pardon de Dieu. Nous devons croire que le Seigneur pardonne au pécheur repentant. Ça arrive que des chrétiens vivent une culpabilité chronique même s’ils se sont repentis. C’est un autre péché : celui de ne pas croire à ce que Dieu dit. Frères et sœurs, aucune personne qui pratique le péché, dont le péché est le mode de vie, n’entrera dans le royaume de Dieu. Le Christ est venu pour nous racheter :
Il nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. (Colossiens 1.13-14)
Que le Seigneur vous bénisse. Prions.
Daniel Durand, pasteur
15 septembre 2019