« Chers frères et sœurs, la vie d’Église est un projet. Ceux qui lui appartiennent doivent avoir la ferme résolution de participer au but que le Seigneur a fixé. Nous devons tout faire pour l’unité selon Dieu dans notre Église. Nous sommes habités par un seul Esprit. Si nous ne vivons pas l’unité, si nous ne recherchons pas l’unité, non seulement nous travaillons contre notre frère ou notre sœur, puisque l’Esprit habite en lui, mais nous travaillons contre nous-mêmes, puisque le même Esprit habite en nous. Nous avons un seul Seigneur. Le même Dieu domine sur moi et sur mon frère, sur ma sœur. Cette seigneurie commune devrait produire l’unité. Nous avons une seule espérance, un même héritage et nous allons tous en bénéficier ensemble. Finalement, nous avons une seule foi et nous avons été baptisés, plongés dans ce même Esprit, dans la vie d’Église. Frères et sœurs, prenons conscience de ces vérités qui doivent se voir dans nos rapports les uns avec les autres. »
Introduction
Ce matin, nous poursuivons dans l’épître de Paul aux Éphésiens, une épître dont le thème principal est la constitution de l’Église, qui rassemble élus, qu’ils soient d’origine juive ou non juive. On découvre aussi qu’il y a un thème plus global dans cette épître qui se mêle au premier : l’unité. Cette unité est d’abord caractéristique de qui est Dieu, puis de ces œuvres.
Il unit les élus à sa propre personne. Il unit les élus de toute origine. Il réconcilie toute chose en son Fils, autant ce qui est au ciel que ce qui est sur la terre. Bien que nous allons nous arrêter sur les versets 4 à 6, nous allons lire à partir du verset 1 pour nous replonger dans le contexte :
Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous et en tous. (Éphésiens 4.1-6)
Que le Seigneur bénisse sa Parole. Prions.
Exposé
Dans ces versets, l’apôtre nous donne la vraie perspective de ce que les philosophes appellent « l’Un et le multiple » : c’est le constat qu’il y a une multitude de choses, de réalités; il y a une vaste diversité dans l’univers, mais que tout semble venir d’une seule source et tout semble pointer vers un seul objectif.
De plus, tout semble fonctionner ensemble comme autant de pièces de l’horloge permettent de donner l’heure. Même des philosophes païens de l’Antiquité avaient compris cela. Paul nous en donne la vraie perspective. Tout vise l’unité, parce qu’il n’y a qu’un seul Dieu et, même en Dieu, il y a l’Un et le multiple. C’est la trinité.
Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, […] (Éphésiens 4.4-6)
Dans le Nouveau Testament, la désignation « Seigneur » réfère presque exclusivement au Fils.
un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous et en tous. (Éphésiens 4.6)
On voit le souci de Paul de nous faire prendre conscience de l’unité trinitaire. Il y a le Père, le Fils et le Saint-Esprit, mais un seul Dieu et de cette trinité découle tout le reste. Paul va insister sur la pluralité de ce qui est atteint par cette trinité. Il va le faire en mentionnant l’unicité de plusieurs éléments. Pour faire ressortir une vérité particulière, il va utiliser l’adjectif « seul » à sept reprises. Dans la Bible, le nombre 7 représente la totalité, la plénitude, qu’on pense aux sept jours en Genèse 1 et au début du chapitre 2, qu’on pense aux sept « je suis » dans l’évangile de Jean ou encore aux sept trompettes, aux sept coupes, aux sept sceaux de l’Apocalypse. Là, Paul utilise sept fois l’adjectif « seul ».
Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous et en tous. (Éphésiens 4.4-6)
Finalement, Paul va aussi faire ressortir que l’unité trinitaire affecte tous les chrétiens. Il va utiliser quatre fois l’adjectif indéfini « tous ».
[…] un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous et en tous. (Éphésiens 4.6)
Dans la Bible, le nombre 4 désigne l’étendue totale. Comme dans les expressions « les quatre coins de la terre », « aux quatre vents », etc. Ces versets nous présentent donc la trinité qui se déverse sur tout ce que Dieu a créé. Regardons maintenant de plus près quelques éléments que Paul mentionne.
Un seul corps
Donc, Paul nous dit qu’il n’y a qu’un seul corps. Le corps, c’est l’Église :
Dieu a tout mis sous les pieds du Christ et l’a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, […] (Éphésiens 1.22-23)
Cette Église comprend tous les croyants, qu’ils soient d’origine juive ou non juive. C’est le propos de Paul aux chrétiens de Rome.
C’est-à-dire à nous qu’il a appelés, non seulement d’entre les Juifs, mais encore d’entre les païens, comme il le dit dans Osée : Celui qui n’était pas mon peuple, je l’appellerai mon peuple […] (Romains 9.24-25)
Ça tient du miracle de faire un seul corps avec des gens d’origine juive et des gens d’origine non juive, d’origine païenne. Créer l’unité entre des gens venant de deux origines aussi incompatibles, seul l’Esprit de Dieu peut faire une telle chose. Un corps est tellement plus qu’une foule : une foule est un rassemblement, mais rien de plus ne définit une foule. Un corps est un rassemblement de personnes qui fonctionnent organiquement ensemble. Un corps implique des membres qui ont des fonctions différentes, mais qui visent un seul but : le fonctionnement du corps. Nous verrons cela avec les versets 7 (Éphésiens 4.7) et suivants. Parfois, on a l’impression que le Seigneur nous a sauvés individuellement pour le bonheur de notre petite personne. Bien que ce soit en partie vrai, ce n’est vraiment pas la seule raison. Avec la même idée de l’unité dans la diversité, Paul dit ceci aux Corinthiens :
Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. En effet, comme le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne sont qu’un seul corps, — ainsi en est-il du Christ. Car c’est dans un seul Esprit que nous tous, pour former un seul corps, avons tous été baptisés, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. (1 Corinthiens 12.11-13)
Frères et sœurs, notre vocation découle de Dieu lui-même. Il nous a sauvés pour que nous vivions l’unité ensemble, c’est-à-dire que tout ce que nous faisons doit viser l’unité de Dieu. Si le Seigneur crée l’unité entre Juifs et païens, il crée l’unité entre nous. Nous sommes d’arrière-plans différents, nous avons des sensibilités différentes, des attentes différentes, des tempéraments différents, des goûts différents, des caractères différents, des dons différents, des niveaux de vie différents, des éducations différentes… bref, nous sommes des personnes toutes différentes et c’est dans cette mosaïque de personnes que Dieu crée l’unité. Comment peut-il créer l’unité avec cette diversité?
Apprécier ces différences
La première chose est que nous devons apprécier ces différences. Le Seigneur a voulu que, dans le mariage, les deux soient différents. Il a créé l’homme et la femme et il leur dit de devenir une seule chair. Quand nous regardons qui étaient les premiers disciples, nous constatons que les tempéraments étaient variés. La compatibilité n’était pas du tout évidente, mais ce sont eux que Jésus a choisis. Dans l’Église, nous sommes différents. Les divisions viennent lorsque nous faisons jouer ces différences contre nous et non pour nous. Nous formons un seul corps : ce corps est l’Église, ce corps est le corps du Christ. Paul revient avec l’affirmation que l’Église, le corps, est formée de Juifs et de Grecs. Dans le Nouveau Testament, les Grecs désignent la plupart du temps l’ensemble des non-Juifs. Paul dit que nous avons été baptisés dans un seul Esprit, c’est-à-dire l’Esprit de Dieu, dans le but exprès de former un seul Corps, c’est-à-dire l’Église. Être baptisés dans un seul Esprit, c’est être plongés, immergés dans la personne de Dieu. Nous avons été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps. Frères et sœurs, sommes-nous conscients que, si le Seigneur nous a placés ensemble, c’est pour que nous formions un seul corps, pour que nous soyons unis les uns aux autres, pour que nous travaillions tous dans le même but, celui de servir et de glorifier le Seigneur ensemble? Alors, si une des raisons pour laquelle le Seigneur nous a sauvés est de nous rendre heureux, nous ne le serons que dans la mesure où nous vivons la vie du corps. Nous ne faisons pas toujours l’équation, mais le corps en question, c’est le corps du Christ. Il y a plusieurs groupes qui disent former un corps. Il y a un corps policier, un corps professoral, un corps médical. L’Église est un corps, mais pas un simple corps : l’Église est le corps de Jésus-Christ, non pas une réincarnation de Jésus. Nous ne croyons pas en la réincarnation. D’ailleurs, Jésus a toujours son corps physique. L’Église est le corps de Jésus dans deux sens. Spirituellement, l’Église est le corps et Jésus en est la tête. Tout vient de Jésus. C’est lui qui assure la cohésion de tout le corps. C’est lui qui dirige tout le corps, mais il y a une autre application de l’image qui s’ajoute à la première :
[…] car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps et dont il est le Sauveur; (Éphésiens 5.23)
Ici, l’image du corps est conjugale. L’Église est le corps du Christ, parce que l’Église est l’épouse du Christ. Autrement dit, le Christ regarde son Église et, comme l’Église lui appartient, comme l’Église est son épouse, il dit qu’elle est son corps. Le même mot grec qui signifie « tête », signifie aussi « chef ». Nous l’avons en français : un couvre-chef est un chapeau, donc qui couvre la tête. L’Église est le corps du Christ : elle est son épouse et Il en est le chef.
[…] ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ et nous sommes tous membres les uns des autres. (Romains 12.5)
Une Église est le corps du Christ et un corps est composé de membres unis, c’est-à-dire une diversité de membres, où chacun a ses dons, son arrière-plan, sa mentalité, et où on est appelés à vivre cette diversité dans l’unité qui est en Jésus-Christ. L’application de cette vérité est énorme. Imaginez que Jésus soit présent physiquement parmi nous et qu’il se lève pour donner un coup de pied à un d’entre nous : nous trouverions cela inconcevable et peut-être que nous nous poserions la question à savoir si c’est vraiment Jésus, parce qu’il est impensable que Jésus fasse du mal à son prochain. Maintenant, si un chrétien fait du mal à son frère, c’est la même chose, parce que le chrétien est un membre du corps de Jésus. Paul y va d’un texte très fort dans ce sens. Il parle du chrétien qui s’adonne au péché :
Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d’une prostituée? Certes non! Ne savez-vous pas que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. Fuyez l’inconduite. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est extérieur au corps; mais celui qui se livre à l’inconduite pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas ceci : votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n’êtes pas à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu. (1 Corinthiens 6.15-20)
Ces versets m’effrayent. Je suis un membre du corps du Christ. Quand je pèche, je n’agis pas à titre individuel. C’est toujours un membre du corps du Christ qui agit. Quand je pèche, je prends un membre du corps du Christ et j’en fais le membre d’une prostituée. Si je fais du tort à mon frère ou à ma sœur, c’est de l’automutilation : je suis en train de détruire le corps auquel j’appartiens. Je me détruis finalement. Dans nos rapports avec nos frères et sœurs, nous devrions toujours garder en tête que je suis en relation avec un membre du même corps auquel j’appartiens. C’est vrai dans l’Église locale et c’est vrai envers les chrétiens d’autres Églises, même si on en ressent moins les secousses. Frères et sœurs, nous sommes liés les uns aux autres par les liens les plus solides qui soient et les plus durables, puisqu’ils sont éternels. Traitons-nous en considérant notre appartenance commune au Seigneur : Il a donné sa vie pour nous sauver et, dans ce salut, il y a la constitution de l’Église, corps du Christ, qui nous lie les uns aux autres.
Un seul Esprit
Cette unité de l’Église découle du fait que nous sommes régénérés par un seul Esprit. Le Seigneur a constitué l’être humain, corps et esprit, ce que nous voyons en Genèse 2. L’homme est créé à partir de la poussière du sol et ce n’est que lorsque Dieu lui insuffle le souffle de vie que l’homme devint un être vivant. Cette constitution est représentative de la constitution de l’Église : elle est corps et elle a un esprit qui est l’Esprit de Dieu lui-même. Cet Esprit qui nous lie est l’Esprit de sainteté, ce qui nous indique que nous devons rechercher la sainteté dans nos vies personnelles, mais aussi dans nos rapports les uns avec les autres. Cet Esprit est aussi appelé l’Esprit de vérité, ce qui nous indique que nous devons vivre selon la vérité, parler selon la vérité. Paul dira plus loin dans l’épître aux Éphésiens que nous devons dire la vérité, mais dans l’amour. Cet Esprit est l’Esprit d’unité, que Paul avait déjà présenté :
[…] en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. (Éphésiens 4.3)
Paul avait écrit aux Corinthiens :
Car c’est dans un seul Esprit que nous tous, pour former un seul corps, avons tous été baptisés, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. (1 Corinthiens 12.13)
Une seule espérance
Paul ajoute que nous avons une seule espérance. Paul relie cette espérance à ce qu’il avait dit :
Je vous exhorte […] à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, […] (Éphésiens 4.1)
[…] vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation […] (Éphésiens 4.4)
L’espérance est ce à quoi nous sommes appelés. Cette espérance est l’ensemble de ce que le Seigneur nous procure dans le salut. Dans la Bible, l’espérance est l’attente des choses qu’on est certain de recevoir. Pour que nous ayons cette assurance des choses à venir, le Seigneur nous a déjà donné un dépôt : le Saint-Esprit. Au premier chapitre de l’épître, Paul avait dit :
En lui, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui, vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis et qui constitue le gage de notre héritage, en vue de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire. (Éphésiens 1.13-14)
Paul présente le fait que nous soyons scellés du Saint-Esprit comme un gage de notre héritage. Un gage est quelque chose qui est donnée pour démontrer l’engagement ferme de la personne. Je vais au magasin et je veux acheter un truc. Le problème est qu’il n’en reste qu’un. Je vais laisser un dépôt ou un objet de valeur, comme une montre, au commerçant. Si je ne reviens pas chercher le truc, le commerçant conserve le dépôt ou le gage. Dans le salut, le gage n’est pas quelque chose, mais quelqu’un. Si le Seigneur changeait d’idée et ne nous donnait plus le salut, nous garderions le gage, c’est-à-dire le Saint-Esprit. Imaginez la situation : nous irions en enfer, emportant avec nous la personne du Saint-Esprit, c’est-à-dire Dieu lui-même. Le fait que le Saint-Esprit soit le gage démontre la ferme résolution de son engagement. D’ailleurs, le mot « gage » fait partie du mot « engagement ». Quel est cet engagement? Le verset dit que c’est notre héritage. L’héritage dans la Bible nous renvoie à l’ensemble des promesses faites à Abraham, notre père dans la foi :
Et si vous êtes à Christ, alors vous êtes la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse. (Galates 3.29)
Frères et sœurs, concernant le thème principal de l’épître qui est l’unité, nous avons un même héritage, une seule espérance. Habituons-nous à vivre ensemble, parce qu’on va passer l’éternité ensemble. N’attendons pas d’être glorifiés pour chercher l’unité. Paul nous demande de nous efforcer de conserver l’unité de l’Esprit. Déjà, maintenant, en Église, notre espérance commune, notre héritage, fait que nous devons déjà vivre l’unité du Seigneur. Nous sommes unis, soudés ensemble, en Église, un seul corps, dans un seul Esprit, avec une seule et même espérance.
Un seul Seigneur
Ça nous conduit à l’affirmation suivante de Paul :
[…] il y a un seul Seigneur […] (Éphésiens 4.5)
Le mot « Seigneur » signifie « celui qui règne ». En latin, c’est dominus qui a donné les mots « dominer », mais aussi « domaine », « domestique ». Le mot est rattaché au mot « maison ». C’est celui qui est maître sur sa maison, son domaine. Le Seigneur exerce sa seigneurie sur toute la création, à commencer par son Église. Pour nous, chrétiens, il n’y a qu’un seul Seigneur : Jésus-Christ. La seule façon de vivre l’unité est de reconnaître la seigneurie du Christ, sa personne et ce qu’il dit. Quand nous ne cherchons pas l’unité, nous ne sommes pas seulement en train de nous en prendre à notre frère ou notre sœur : nous rejetons la seigneurie de Jésus-Christ. Dans sa seigneurie, le Seigneur crée l’unité. Dans mon attitude, si je ne recherche pas l’unité, c’est que je recherche la division.
Une seule foi
Paul poursuit avec la foi. Il y a une seule foi. Je vous ai déjà mentionné que le mot « foi » a souvent le sens de « ce qui doit être cru ». Ici, c’est vraiment le sens du mot. Ce qui est difficile, c’est de conserver l’unité alors que nous n’avons pas tous la même compréhension des textes bibliques. Ça doit nous ramener à l’exhortation de Paul au début du chapitre 4 (Éphésiens 4) où Paul nous exhorte à marcher en toute humilité et douceur avec patience. C’est un fait qu’il y a divergences au sein du christianisme sur certaines doctrines et sur le sens de certains textes. C’est pourquoi nous avons une confession de foi. Elle nous dit que nous sommes unis au moins sur ce qu’elle affirme. Pour les autres points où il y a divergence, nous sommes appelés à poursuivre la réflexion, à examiner les positions qui ne vont pas dans le même sens que nous. Nous devons aussi éviter le piège de démissionner sur la réflexion sous prétexte que les chrétiens ne s’entendent pas. En réalité, sur chaque doctrine, nous pouvons dire qu’il y a des chrétiens qui ne sont pas d’accord. Il y a des divergences sur chaque doctrine. Nous sommes appelés à méditer, à demander au Seigneur sa direction dans notre réflexion. Nous sommes appelés à réfléchir en Église. Nous sommes appelés à examiner toute chose, tout ça, en recherchant l’unité et non la division. Une devise dont la source est inconnue dit ceci :
- Dans les choses essentielles, unité;
- Dans les choses non essentielles, liberté;
- En toutes choses, charité.
Un seul baptême
Paul affirme ensuite qu’il y a un seul baptême. Comment parler d’un seul baptême alors qu’il y a plusieurs baptêmes dans la Bible? En fait, le baptême de Jean était un baptême de repentance et le baptême que l’Église pratique n’est pas un autre baptême : c’est le même baptême, mais enrichi. Le baptême que l’Église pratique inclut la repentance. Pierre a dit : « Repentez-vous et soyez baptisés ». Ensuite, le baptême du Saint-Esprit est, dans un sens, uni au baptême d’eau. Le baptême d’eau est le signe visible du baptême du Saint-Esprit qui, lui, est invisible, mais les deux vont ensemble. Qu’est-ce qui a poussé Paul à parler du baptême dans sa réflexion sur l’unité? Possiblement parce que le baptême nous rappelle que nous avons renoncé à nous-mêmes.
Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c’est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. (Romains 6.3-4)
Frères et sœurs, l’unité de l’Église requiert la mort de chacun de nous, la mort de notre ancienne vie et la marche en nouveauté de vie. C’est tellement rapide en nous de réagir aux situations en oubliant l’unité, en oubliant l’importance d’édifier l’autre, en oubliant de rechercher sa sanctification.
Applications
Chers frères et sœurs, la vie d’Église est un projet. Ceux qui lui appartiennent doivent avoir la ferme résolution de participer au but que le Seigneur a fixé. Nous devons tout faire pour l’unité selon Dieu dans notre Église. Nous sommes habités par un seul Esprit. Si nous ne vivons pas l’unité, si nous ne recherchons pas l’unité, non seulement nous travaillons contre notre frère ou notre sœur, puisque l’Esprit habite en lui, mais nous travaillons contre nous-mêmes, puisque le même Esprit habite en nous. Nous avons un seul Seigneur. Le même Dieu domine sur moi et sur mon frère, sur ma sœur. Cette seigneurie commune devrait produire l’unité. Nous avons une seule espérance, un même héritage et nous allons tous en bénéficier ensemble. Finalement, nous avons une seule foi et nous avons été baptisés, plongés dans ce même Esprit, dans la vie d’Église. Frères et sœurs, prenons conscience de ces vérités qui doivent se voir dans nos rapports les uns avec les autres.
Daniel Durand, pasteur
29 avril 2018