Une fois, c’était deux malfaiteurs – Jean 19.16-18

« Le récit des deux brigands en croix devient l’échantillon de toute l’humanité. Ces deux hommes étaient très semblables. Les deux avaient le péché en eux. Les deux avaient le péché sur eux, c’est-à-dire qu’ils portaient les conséquences de leur péché, mais dans le cas du brigand qui s’est repenti, lorsqu’il s’est converti, il n’avait plus son péché sur lui : son péché était maintenant sur le Christ. Vous qui m’écoutez, vous êtes comme moi et vous avez tous le péché en vous, mais c’est soit que le péché qui est en vous soit aussi sur vous ou sur le Christ. »

Introduction

Chers frères et sœurs, le texte de ce matin rapporte la situation bien connue des deux malfaiteurs, des deux larrons crucifiés avec Jésus, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche.

Texte biblique

Alors, Pilate livra Jésus aux principaux sacrificateurs pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus et l’emmenèrent. Jésus, portant sa croix, sortit de la ville vers le lieu appelé : le Crâne, qui se dit en hébreu : Golgotha. C’est là qu’ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu. (Jean 19.16-18)

Que le Seigneur bénisse sa Parole. Nous allons prier.

Exposé

Dans les prédications précédentes, nous avons vu les deux procès que Jésus a dû subir : le premier face à Caïphe, le souverain sacrificateur, procès qui s’est prolongé devant le Sanhédrin, c’est-à-dire la cour de justice en Israël à l’époque; le deuxième procès fut celui devant Pilate qui, à trois reprises, a reconnu l’innocence de Jésus. Dans ces procès, nous avons vu jusqu’où l’injustice des hommes peut se rendre. Les dirigeants juifs ont cherché des faux témoins pour pouvoir accuser Jésus, preuve qu’ils n’avaient pas de chefs d’accusation fondés. Pilate a reconnu l’innocence de Jésus. À quoi sert une cour de justice si c’est pour traiter les accusés injustement? On se demande si c’était une cour de justice ou une cour d’injustice. Jésus a subi cette injustice et il se retrouve crucifié entre deux brigands. Voici ce que William Barclay a écrit sur la crucifixion :

Il n’y a pas eu de mort plus terrible que la mort par crucifixion. Même les Romains eux-mêmes la considéraient avec un frisson d’horreur. Cicéron a déclaré que c’était « la mort la plus cruelle et la plus horrible ». Tacite a dit que c’était une « mort méprisable ». C’était à l’origine une méthode d’exécution persane. Elle a peut-être été utilisée parce que, pour les Perses, la terre était sacrée, et qu’ils voulaient éviter de la souiller avec le corps d’un malfaiteur. Ils l’ont donc cloué sur une croix et l’ont laissé mourir sur place, en attendant que les vautours et les corbeaux charognards achèvent le travail. Les Carthaginois ont repris la crucifixion des Perses ; et les Romains l’ont apprise des Carthaginois. La crucifixion n’a jamais été utilisée comme méthode d’exécution dans la patrie, mais seulement dans les provinces, et là seulement dans le cas des esclaves. Il était impensable qu’un citoyen romain meure d’une telle mort. Cicéron dit : « C’est un crime pour un citoyen romain d’être lié ; c’est un crime pire pour lui d’être battu ; c’est presque un parricide pour lui d’être tué ; que dois-je dire s’il est tué sur une croix ? Un acte aussi vilain est indescriptible, car il n’y a pas de mot pour le décrire. C’est cette mort, la plus redoutée dans le monde antique, la mort des esclaves et des criminels, que Jésus a connue.

William Barclay, https://www.studylight.org/commentaries/dsb/john-19.html, site consulté le 30 mai 2020, traduit par Deepl.

Le fait que Jésus ait été crucifié entre deux brigands revêt toute une importance. Rares sont les éléments que les quatre évangiles rapportent et c’est le cas pour cette situation. En ce qui concerne les douleurs physiques, ces deux brigands ont souffert à peu près autant que Jésus. Ils ont tous été flagellés, puisque c’était la coutume. Ils ont tous été cruellement cloués dans leurs mains et dans leurs pieds. Ils ont tous agonisé durant quelques heures, mais pour les Juifs, c’est Jésus qui les intéressait. En plus des dirigeants juifs, des passants se sont moqués de Jésus :

Les passants blasphémaient contre lui et secouaient la tête, en disant : Toi qui détruis le temple et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui et disaient : Il a sauvé les autres et il ne peut se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix ; et nous croirons en lui. Il s’est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car il a dit : Je suis Fils de Dieu. (Matthieu 27.39-43)

Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! (Marc 15.32)

Quelle arrogance! Jésus a fait combien de miracles devant eux et, là, ils disent avec mépris : « Qu’il descende de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ». Quelle horreur! Ils n’en avaient pas assez d’avoir condamné injustement Jésus : ils passent maintenant à la moquerie. Les deux brigands se sont joints aux dirigeants juifs et aux passants pour se moquer aussi de Jésus :

Les brigands crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière. (Matthieu 27.44)

Frères et sœurs, Jésus ne s’est pas seulement retrouvé parmi des brigands : il s’est retrouvé parmi des moqueurs, mais voilà qu’un des deux brigands change soudainement de propos. Si son propos change, c’est que son cœur a changé. Le Seigneur a fait une œuvre inattendue en lui. C’est Luc qui nous permet d’apprécier ce point :

L’un des malfaiteurs suspendus en croix blasphémait contre lui : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! Mais l’autre lui fit des reproches et dit : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos actes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. (Luc 23.39-43)

Ce brigand vient de confesser son péché ainsi que la perfection du Christ. Il reconnut qu’il méritait cette mort atroce, alors que Jésus n’a rien fait de mal et, là, il se tourne vers Jésus :

Et il dit : Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. (Luc 23.42)

Ce brigand s’était d’abord moqué de Jésus, mais Jésus reçoit sa confession :

Jésus lui répondit : En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. (Luc 23.43)

Jésus vient de lui donner la parole dont ce brigand repentant avait besoin :

Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. (Luc 23.43)

Ce texte me touche particulièrement. J’espère me rappeler cette promesse lorsque je rendrai mon dernier souffle. Un jour, un homme va trouver le prédicateur Donald Grey Barnhouse pour entendre l’évangile. Il dessine trois croix sur un tableau. La première croix représentait le brigand qui ne s’est pas converti; la deuxième, c’était le Christ; et la troisième, le brigand qui s’est converti. Sur la croix de chaque brigand, il écrit deux mots : dans et sur. Il explique que le péché était dans chacun des brigands et sur chacun des brigands. Pour que l’homme comprenne mieux, il lui donne l’illustration suivante. Il lui dit :

« Laissez-moi vous montrer la différence entre le péché sur vous et le péché en vous », a dit Barnhouse. « Est-ce que tu conduis une voiture ? »

« Oui. »

« As-tu déjà passé un feu rouge ? »

« Oui, je l’ai fait. »

« Tu étais coupable, n’est-ce pas ? »

« Oui. »

« La police vous a attrapé? » demanda Barnhouse.

« Eh bien, non, ils ne l’ont pas fait. »

« Mais vous aviez ce péché en vous, n’est-ce pas ? » Barnhouse a continué. « Et si la police avait été là et t’avait donné une contravention, alors tu aurais eu ce péché sur toi aussi. C’est la différence entre avoir le péché en soi et avoir le péché sur soi. Nous avons tous le péché en nous. Nous sommes tous coupables. Nous avons tous aussi le péché sur nous. Nous sommes sous le jugement de Dieu. Ce premier voleur avait le péché en lui et le péché sur lui. Ce deuxième voleur avait le péché en lui et le péché sur lui. Ils étaient exactement pareils. »

Et là, Barnhouse a ensuite écrit le mot « sur » sur la croix du Christ. Il a dit : « Christ aussi avait le péché sur lui, mais il n’avait pas le péché en lui. Ce péché qui était sur lui n’était pas son péché : c’était mon péché et celui de ce voleur. »

Il a ensuite pris la craie pour rayer le mot « sur » sur la croix du voleur croyant et a dessiné une grande flèche pointant vers la croix du Christ.

« Dieu a justifié ce voleur en mettant toute la culpabilité de son péché ici sur Jésus-Christ. »

Le récit des deux brigands en croix devient l’échantillon de toute l’humanité. Ces deux hommes étaient très semblables. Les deux avaient le péché en eux. Les deux avaient le péché sur eux, c’est-à-dire qu’ils portaient les conséquences de leur péché, mais dans le cas du brigand qui s’est repenti, lorsqu’il s’est converti, il n’avait plus son péché sur lui : son péché était maintenant sur le Christ. Vous qui m’écoutez, vous êtes comme moi et vous avez tous le péché en vous, mais c’est soit que le péché qui est en vous soit aussi sur vous ou sur le Christ. Examinons maintenant les propos de ce brigand converti. Ce brigand avait besoin de soins physiques. Son corps avait été meurtri par les atrocités de la résurrection. Il était très certainement assoiffé. Sur le plan humain, il avait probablement besoin de sympathie, de compassion, mais ce n’est pas ce qu’il a reconnu comme besoin. Ce qu’il a reconnu, c’est son péché. C’est qu’il avait besoin d’un Sauveur :

Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos actes. (Luc 23.40)

Frères, sœurs et chers amis, il y a des gens qui ont de grosses souffrances, qui vivent des horreurs,m ais ça ne doit pas faire oublier le premier problème, celui de son péché. J’ai l’impression avec ce texte que la repentance ne consiste pas seulement à reconnaître que son péché est un problème, mais que c’est le plus gros problème, parce que si je ne vois pas que c’est mon plus gros problème, c’est que je ne vois pas la gravité de mon péché et je ne vois pas les conséquences éternelles de ce problème. Le brigand converti a reconnu non seulement son péché, mais sa condamnation éternelle. C’est implicite dans ce qu’il dit par la suite :

Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. (Luc 23.42)

Cette requête implique que ce brigand se savait perdu. Il se savait exclu du royaume de Jésus-Christ. En grec, le royaume est le même mot que le règne. On ne demande pas d’entrer si on n’est pas conscient d’être à l’extérieur. Cette requête implique aussi la conviction que Jésus était roi. C’est bien exprimé lorsqu’il dit :

Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. (Luc 23.42)

Cette requête implique aussi la conviction que Jésus allait ressusciter. Ce brigand savait que Jésus allait revenir. Il dit :

[…] quand tu viendras dans ton règne. (Luc 23.42)

Cette requête implique aussi que le brigand ne pouvait compter que par la grâce de Dieu. C’est aussi implicite dans sa requête. Contrairement à la question du jeune homme riche qui demanda ce qu’il devait faire pour avoir la vie éternelle, le brigand ne mise pas sur ce qu’il pourrait faire. Sa requête est toute simple : « souviens-toi de moi ». La requête de ce brigand implique aussi sa foi en Jésus-Christ. Comment un homme crucifié peut-il en arriver à faire confiance en un autre homme crucifié? Seule la foi peut expliquer cela. La réponse de Jésus est tellement encourageante :

En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. (Luc 23.43)

La réponse, la promesse de Jésus exclut le purgatoire. Jésus n’a pas dit au brigand qu’il serait avec lui éventuellement, mais que, pour l’instant, il devait aller se purifier au purgatoire, alors que ce brigand n’avait pas eu une vie vertueuse : c’est un brigand. Il a reconnu qu’il méritait la mort. Deuxièmement, la réponse de Jésus exclut la réincarnation. Selon cette pensée, un homme se réincarne dans une nouvelle vie pour s’améliorer. S’il y avait un homme qui avait besoin de s’améliorer, c’est bien ce brigand. En fait, la nouvelle vie que Jésus donne n’est pas une réincarnation pour s’améliorer. La vie nouvelle que Jésus donne, c’est la vie éternelle où nous sommes revêtus de sa justice. La réponse de Jésus réfute les mensonges sur le salut et nous présente la vérité. Première vérité, c’est que lorsque le croyant meurt, au même instant, il s’en va avec le Seigneur. En Luc 16.22, il est question de deux hommes qui meurent : un homme riche, mais sans vertu; et un pauvre du nom de Lazare. Chacun d’eux meure. Voici ce qui est dit :

Le pauvre mourut et fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche aussi mourut et fut enseveli. (Luc 16.22)

Le riche mourut et fut enseveli, mais le pauvre mourut et fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Frères et sœurs, lorsque nous, chrétiens, mourrons, nous serons accueillis, pris en main par des anges et conduit devant le Seigneur. La plus belle partie de la promesse de Jésus au brigand gracié est le complément d’accompagnement au verbe « seras ».

En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. (Luc 23,43)

Quelle promesse! Le Fils éternel de Dieu, et il n’y en a qu’un seul Fils éternel de Dieu, s’engage à être avec chacun de ses enfants dans le paradis. Jésus qui nous dit qu’il veut être avec nous dans le paradis. Pensons-y : le Seigneur a tout créé pour se faire un peuple. Ésaïe 45.18 dit :

Car ainsi parle l’Éternel qui a créé les cieux, lui le (seul) Dieu, qui a façonné la terre et l’a formée, lui qui l’affermit. Il ne l’a pas créée vide, il l’a façonnée pour qu’elle soit habitée. (Ésaïe 45.18)

Le péché a tout saboté, mais le Seigneur nous rachète et crée une nouvelle terre, de nouveaux cieux, et il nous donne la terre pour que nous l’habitions. C’est même inscrit dans les béatitudes du sermon sur la montagne :

Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre ! (Matthieu 5.5)

La question se pose, chers amis : vous comme moi sommes des brigands. Nous avons tous le péché en nous. Si vous n’avez pas placé votre foi, votre confiance totalement en Jésus-Christ, non seulement le péché est en vous, mais le péché est sur vous, c’est-à-dire que les conséquences éternelles de votre péché pèsent sur vous pour ne pas dire contre vous. Autrement dit, vous êtes condamnés au jugement dernier et la colère éternelle de Dieu sera déversée sur vous. Si vous avez cru en Jésus-Christ, vous avez cette même promesse, cette même assurance que le brigand qui a cru. Ce n’est qu’une question de temps pour que vous soyez en présence du Fils éternel de Dieu, Jésus-Christ. Ces deux brigands sont représentatifs de tous les humains. La question se pose : lequel des deux vous représente, le brigand perdu pour l’éternité ou le brigand qui, aujourd’hui, est dans la bienheureuse présence du Fils éternel de Dieu?

Prions.

Prédicateur invité

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