Je vous invite à faire la lecture du psaume 85. Veuillez noter que la numérotation des versets de ce psaume diffère d’une version à l’autre.
Au chef des chantres. Des fils de Koré. Psaume. Tu as été favorable à ton pays, ô Éternel! Tu as ramené les captifs de Jacob; Tu as pardonné l’iniquité de ton peuple, Tu as couvert tous ses péchés; Pause. Tu as retiré toute ta fureur, Tu es revenu de l’ardeur de ta colère. Rétablis-nous, Dieu de notre salut! Cesse ton indignation contre nous! T’irriteras-tu contre nous à jamais? Prolongeras-tu ta colère éternellement? Ne nous rendras-tu pas à la vie, Afin que ton peuple se réjouisse en toi? Éternel! fais-nous voir ta bonté, Et accorde-nous ton salut! J’écouterai ce que dit Dieu, l’Éternel; Car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles, Pourvu qu’ils ne retombent pas dans la folie. Oui, son salut est près de ceux qui le craignent, Afin que la gloire habite dans notre pays. La bonté et la fidélité se rencontrent, La justice et la paix s’embrassent; La fidélité germe de la terre, Et la justice regarde du haut des cieux. L’Éternel aussi accordera le bonheur, Et notre terre donnera ses fruits. La justice marchera devant lui, Et imprimera ses pas sur le chemin.
Les psaumes nous ont habitués à percevoir l’âme de ses auteurs. Le psaume 85 n’échappe pas à cela. Ceux qui ont vu leur zèle s’amenuiser et qui aspirent à un nouveau départ vont particulièrement s’identifier à ce psaume.
Une des hypothèses est que ce psaume aurait été écrit alors que le peuple était revenu de l’exil afin de reconstruire le temple et ses murs. À un moment donné, certains ennemis sont venus détruire ce qui avait été fait et le peuple s’est découragé.
Il arrive que des évènements viennent miner notre enthousiasme chrétien : une épreuve, un changement important dans notre vie, ou un péché qu’on laisse s’installer.
Heureusement, il y a des moyens de surmonter la défaite. Le premier moyen est de se rappeler les bontés de l’Éternel dans notre vie passée (Psaumes 85.2-4). Bien sûr, ce rappel des bénédictions peut avoir un impact négatif en raison du contraste avec notre découragement actuel. Mais le rappel du passé doit contribuer à nous relever. C’est parce que Dieu est bon, il l’a prouvé dans le passé, que nous avons espoir qu’il nous relève.
Le psalmiste voit comme la plus grande des bénédictions le pardon de nos péchés (Psaumes 85.3). Il arrive que des chrétiens remettent en question les bontés de Dieu parce que le Seigneur leur fait traverser une épreuve. Mais quand je considère que le Seigneur m’a libéré de l’enfer que je méritais tellement, et qu’il m’assure d’une éternité tellement heureuse que je ne peux imaginer ce qu’elle sera, les épreuves actuelles prennent une importance bien moindre.
Le rappel du passé est important, mais pas suffisant. Nous devons aussi prier pour notre restauration (Psaumes 85.5-8). Il arrive que des chrétiens me disent qu’ils ne peuvent plus prier, qu’ils sont découragés, qu’ils ne savent plus quoi demander au Seigneur. Ma réponse est toujours la même. Ce que tu viens de me dire, dis-le au Seigneur. Dis-lui que tu n’es plus capable de prier. Dis-lui que tu ne sais plus quoi demander dans tes prières. Dis-lui.
Le psalmiste s’engage à écouter ce que Dieu dit (Psaumes 85.9). Parfois, on a l’impression que l’on remplit bien cette responsabilité parce que nous lisons notre Bible. Et c’est très bien de le faire. Mais le point va beaucoup plus loin.
Le chrétien doit écouter ce que Dieu dit et non pas s’écouter lui-même. Combien de fois est-ce que j’écoute mes propres pensées ? … je rumine mes problèmes ? Combien de fois je nourris mon âme de pensées charnelles, qui ne tiennent pas compte des promesses de Dieu ? Combien de fois je m’écoute au lieu d’écouter le Seigneur ?
Pourtant, nous avons tout à gagner à tendre vers lui notre oreille. Il parle de paix à son peuple pour qu’il ne retourne pas à la folie (Psaumes 85.9).
Après la prière, l’attente, la patience, la persévérance. Ce n’est pas naturel à l’homme qui veut rapidement, surtout à notre époque où l’instantanéité fait loi. Le Seigneur laisse souvent ses enfants dans ces situations d’attente. La délivrance viendra (v. 10), le bonheur est à venir (Psaumes 85.13). La foi se vit dans l’espérance. Je dois vivre aujourd’hui en fonction de ce que Dieu a promis demain. J’accepte les souffrances du temps présent sachant que la gloire future sera mienne.
Les promesses de Dieu sont appréciées sous 3 aspects.
L’harmonie avec Dieu, c’est la miséricorde, la vérité (Psaumes 85.11), la justice et la paix (Psaumes 85.14). Dieu déverse ce qu’il est sur la création, en particulier sur son peuple.
L’harmonie entre Dieu et l’homme. Le péché est expié (Psaumes 85.3), la colère est apaisée (Psaumes 85.4), le peuple de Dieu goûte à la paix ineffable avec son Créateur.
L’harmonie entre les hommes et les femmes du peuple de Dieu. Celui qui est en harmonie avec Dieu ne peut faire autrement que d’être en harmonie avec les autres membres du peuple de Dieu. Le pronom nous dans le psaume fait ressortir cette solidarité chrétienne.
Ô bon Père céleste. Merci d’avoir expié nos fautes. Nous réalisons que nous méritons la mort, mais que tu as voulu dans ta miséricorde nous faire grâce, nous communiquer ta paix, ta joie, ta justice. Donne-nous de nous traiter avec la même bienveillance entre nous, tes enfants.