« La correction n’est pas la punition. La correction est un moyen que Dieu prend pour nous ressaisir. Pour que nous réalisions que quelque chose ne va pas. Et c’est vraiment par amour que le Seigneur nous châtie. »
La semaine passée, nous avons examiné en partie les états d’âme de Noémi. Nous allons relire au chapitre 1 les versets 19 à 21.
19 Noémi et Ruth marchèrent toutes deux jusqu’à leur entrée à Bethléhem. Lorsqu’elles entrèrent à Bethléhem, toute la ville fut étonnée à leur sujet et les femmes disaient : Est-ce là Noémi? 20 Elle leur dit : Ne m’appelez pas Noémi ; appelez-moi Mara, car le Tout-Puissant m’a rendu la vie bien amère! 21 Comblée j’étais partie ; vide l’Éternel me ramène. Pourquoi m’appelez-vous Noémi ? L’Éternel a témoigné contre moi, le Tout-Puissant m’a fait du mal.
Amère
Le Tout-Puissant m’a rendu la vie bien amère! Il semble que Noémi vive un paradoxe, peut-être même un dilemme entre sa foi et ce qu’elle ressent. Elle est amère. Nous vivons parfois ce genre de situation. Nous savons qui est Dieu. Notre foi nous rappelle que notre Dieu est bien vivant. Que ses promesses demeurent vraies. Mais en même temps, nous traversons les situations avec beaucoup d’émotions. Nous pouvons même, comme Noémi, avoir une certaine amertume. Éventuellement, nous verrons comment le Seigneur va sortir Noémi non seulement de l’épreuve mais aussi de son amertume. Donc, d’un côté, il y a Ruth dont la foi est telle qu’elle renonce à sa vie passée pour se tourner vers le Dieu d’Israël, et de l’autre côté, il y a Noémi qui vit ce paradoxe. Elle parle de Dieu, mais vit de l’amertume. La beauté de la chose, c’est que Noémi ne s’isole pas dans son amertume. Elle répand son âme devant Dieu, elle a tout de même prié pour ses belles-filles. Elle retourne vivre parmi son peuple ou l’humiliation l’attend même si cette humiliation est temporaire. Frères et sœurs. Si nous traversons des périodes d’amertume face aux circonstances, ayons ce réflexe de retourner aux choses de Dieu, dans l’humilité, au sein du peuple de Dieu. C’est là que Noémi va trouver la délivrance et l’épanouissement. C’est aussi là que nous trouvons la délivrance et l’épanouissement. J’ai l’impression que l’amertume que nous avons parfois vient du fait que nous ne goûtons pas à la joie de notre salut. Notre espérance n’est pas nourrie. Il y a même un décalage entre les promesses de Dieu et ce que nous vivons. Dans nos vies, nous constatons que nous n’expérimentons pas toujours les réalités du salut : la joie, la paix, l’espérance. Notre vue est encore embrouillée non seulement par les circonstances, mais d’abord par notre manière de les voir. Quelqu’un a donné l’image du canevas. Il s’agit d’une forme d’artisanat où l’on passe des fils des couleurs différentes à travers un tissu qui est fait comme un moustiquaire. Et quand c’est terminé, on a un dessein, une image fait avec les fils de couleurs variées. Mais si l’on retourne le canevas, on aperçoit tous les nœuds, tous les fils qui se croisent sans qu’il n’y ait de but précis. Ce n’est que lorsque nous regardons de l’autre côté que nous apprécions le tout et que nous comprenons le but de tous les nœuds et les fils qui semblent s’entremêler sans direction. La vie actuelle est pleine de nœuds, d’épreuves, de fils entremêlés qui semblent aller nulle part. Mais ce n’est que lorsque nous retournerons le tout et verrons le résultat final que nous apprécierons tout ce que le Seigneur nous a fait traverser. Et même présentement, nous pouvons les apprécier par la foi, sans avoir vu le résultat final. Nous le pouvons sur la base de la promesse de Dieu en Romains 8.28 :
Nous savons, du reste, que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.
Vide
La 2e affirmation de Noémi est : Comblée j’étais partie ; vide l’Éternel me ramène. Noémi fait un retour en arrière pour constater qu’elle a tout perdu. Lorsqu’elle a quitté, elle était comblée. Elle avait un mari, et dans le Proche Orient ancien, ça représentait la sécurité. Mais tout s’est écroulé et elle revient les mains vides. Et elle attribue cela à l’Éternel. Il y a un paradoxe. Le nom Éternel est le nom du Dieu de l’alliance, du Dieu qui s’est engagé par voie d’alliance à veiller sur son peuple. Noémi professe sa foi à travers ses douleurs. Nous vivons tous, je pense, des moments où nous ressentons des douleurs en raison des circonstances. Nous sommes comme Noémi, c’est-à-dire amers, mais en même temps, nous savons que notre Dieu est le Dieu de l’alliance. Le Dieu qui fait grâce. Le Dieu qui éprouve, mais aussi le Dieu qui secourt. Chers frères et sœurs. La foi ne repose pas sur l’état de la mer mais sur les promesses de Dieu qui s’apprécient sous 3 volets. Le Seigneur est avec nous dans la traversée. Nous allons nous rendre à bon port. Et Les vagues que nous affrontons sont bénéfiques pour notre affermissement. Il arrive que nous nous sentions coupables d’avoir des états d’âme qui révèlent notre faiblesse humaine. Le Seigneur comprend ces états d’âme. Psaume 103.13-14 :
13 Comme un père a compassion de ses enfants, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent. 14 Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière.
Le Seigneur n’est pas surpris par nos moments de faiblesse, par nos états d’âme vacillants. Il sait de quoi nous sommes faits. Il sait que nous ne sommes que poussière.
Témoignage
Noémi affirme aussi au verset 21 : L’Éternel a témoigné contre moi.
Semeur traduit par L’Éternel s’est prononcé contre moi. Le sens de cette affirmation est que l’Éternel s’est tourné contre Noémi. Il arrive que le Seigneur nous montre sa désapprobation à travers des circonstances. Il arrive que des chrétiens interprètent mal la grâce de Dieu et pensent qu’ils peuvent faire à peu près n’importe quel choix et que la grâce de Dieu va leur éviter toute conséquence. La vérité est que la grâce de Dieu inclut la correction. Si une épreuve n’est pas nécessairement la conséquence du péché de celui qui la traverse, il se peut que ce soit le cas. Et le Seigneur le fait pour nous parler. Hébreux 12.4-10 :
4 Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang en combattant contre le péché. 5 Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne prends pas à la légère la correction du Seigneur, Et ne te décourage pas lorsqu’il te reprend. 6 Car le Seigneur corrige celui qu’il aime, Et frappe de verges tout fils qu’il agrée. 7 Supportez la correction : c’est comme des fils que Dieu vous traite. Car quel est le fils que le père ne corrige pas ? 8 Mais si vous êtes exempts de la correction à laquelle tous ont part, alors vous êtes des bâtards et non des fils. 9 Puisque nous avons eu des pères selon la chair, qui nous corrigeaient et que nous avons respectés, ne devons-nous pas, à plus forte raison, nous soumettre au Père des esprits pour avoir la vie ? 10 Nos pères, en effet, nous corrigeaient pour peu de temps, comme ils le jugeaient bon ; mais Dieu nous corrige pour notre véritable intérêt, afin de nous faire participer à sa sainteté.
Frères et sœurs. Voulons-nous participer à la sainteté de Dieu? Le Seigneur nous dit que ça passe par la correction. La correction n’est pas la punition. La correction est un moyen que Dieu prend pour nous ressaisir. Pour que nous réalisions que quelque chose ne va pas. Et c’est vraiment par amour que le Seigneur nous châtie. Et le texte dit même que c’est une démonstration de notre relation filiale avec lui. C’est pour notre propre intérêt. Ce n’est jamais, mais jamais contre nous.
Mal
Et la 4e affirmation de Noémi sur son état d’âme, verset 21 : Le Tout-Puissant m’a fait du mal. Cette affirmation est tout à fait vraie. Noémi reconnaît que sa douleur vient de l’Éternel. Soyons prudents. Le texte ne dit pas Le Tout-Puissant me veut du mal mais Le Tout-Puissant m’a fait du mal. Et pour comprendre ce que ça signifie, je vous invite à tourner dans le livre des Lamentations, au chapitre 3, et nous lirons les versets 31 à 33.
31 Car le Seigneur ne rejette pas à toujours. 32 Mais, lorsqu’il afflige, il a compassion selon sa grande bienveillance ; 33 Car ce n’est pas volontiers qu’il humilie et qu’il afflige les fils d’homme.
Ce texte nous apprend que l’Éternel peut nous rejeter temporairement. Enfin, il me semble que c’est une manière de parler. Ce n’est pas que Dieu nous rejette vraiment. C’est plutôt qu’il nous montre parfois ce que c’est de vivre sans lui. L’apôtre Jacques nous dit en Jacques 4.8 :
Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous.
Il me semble que ça implique que si nous nous éloignons du Seigneur, il peut s’éloigner de nous. C’est dans un but pédagogique. Parce qu’il nous dit en même temps en Hébreux 13.5 :
Je ne te délaisserai pas ni ne t’abandonnerai.
Alors, même lorsque le Seigneur semble lointain, c’est pour nous faire comprendre l’importance de demeurer près de lui. Et c’est ce que Noémi devait comprendre. Son mari et elle avaient quitté la terre promise pour se réfugier chez les Moabites. Ils ont placé leurs fils dans un contexte où ils ont rencontré et marié des femmes étrangères. L’Éternel a désapprouvé leurs décisions. Le dernier verset du chapitre 1 du livre de Ruth donne au lecteur une perspective plus prometteuse pour Noémi et Ruth. Ruth 1.22 :
Ainsi revint Noémi, et avec elle sa belle-fille, Ruth la Moabite qui revenait de la campagne de Moab. Elles arrivèrent à Bethléhem au début de la moisson des orges.
Chez les Juifs, c’est une période de festivités et de réjouissances. J’aimerais que nous réalisions quelque chose ici. Noémi, malgré son amertume, malgré son humiliation, n’a pas hésité à retourner à l’Éternel et vers son peuple. C’était là sa place. Elle n’aurait pas dû quitter. Ce fut très humiliant pour elle de revenir et de faire face à ses compatriotes qui l’ont toutes regardée. Revenir veuve, en plus d’avoir perdu ses deux fils, et revenir avec une Moabite, c’était très humiliant. Mais elle a passé par-dessus et elle a fait face à cette situation. Frères et sœurs. Si nous ne sommes pas toujours responsables des circonstances qui nous arrivent, nous sommes responsables de nos réactions. Et la seule réaction qui est appropriée est celle de la foi, de la persévérance alors que nous traversons l’épreuve. Cette foi du croyant l’amène même à remercier le Seigneur pour les épreuves. 1 Thessaloniciens 5.18 :
En toute circonstance, rendez grâces ; car telle est à votre égard la volonté de Dieu en Christ-Jésus.
Le chapitre 2 nous conduit vers un horizon plein d’espérance. Et pour cause. Il n’y a aucune espérance en dehors du peuple de Dieu. Dieu voulant, la semaine prochaine nous entrerons dans le chapitre 2.
Que le Seigneur vous bénisse.
Daniel Durand, pasteur
21 novembre 2018