Série sur le livre de Ruth, partie 2, Ruth 1.1-5

Introduction

La dernière fois, nous avions vu que le livre de Ruth fait le pont entre le livre des Juges et la venue de la royauté qui, elle, prépare la venue du messie. Nous allons maintenant entrer dans le récit en gardant en tête cet objectif du livre : préparer la venue du messie.

 Au temps du gouvernement des juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléhem de Juda partit, avec sa femme et ses deux fils, pour séjourner dans la campagne de Moab.  Le nom de cet homme était Élimélek, le nom de sa femme Noémi et le nom de ses deux fils Mahlôn et Kilyôn ; ils étaient Éphratiens, de Bethléhem de Juda. Ils arrivèrent dans la campagne de Moab et ils y vécurent.  Puis Élimélek, mari de Noémi, mourut, et elle resta avec ses deux fils.  Ils épousèrent des femmes moabites. Le nom de la première était Orpa et le nom de la seconde Ruth. Ils habitèrent là environ dix ans.  Mahlôn et Kilyôn moururent aussi tous les deux, et la femme resta, privée de ses deux enfants et de son mari. Ruth 1.1-5

Une situation dramatique

Les problèmes ne manquent pas. Une famine et on trouve refuge chez une nation païenne, les Moabites. La mort d’Élimelek, le mari de Noémi. Les deux fils épousent des Moabites. Les deux fils meurent. La situation est celle-ci. Une belle-mère, Noémi, devient veuve, en plus que ses fils sont morts, et ses belles-filles sont Moabites et n’ont pas eu d’enfant.

Une famine

Le verset 1 précise qu’il y eut une famine dans le pays, c’est-à-dire en Palestine. En fait, le pays d’Israël était tellement petit; il faisait un peu plus que le corridor Montréal-Québec sur une largeur d’environ 110 kilomètres. En raison de la petitesse du pays, il est très probable que la sécheresse ait touché tout le territoire d’Israël.

Le paradoxe est que l’homme venait de Bethléhem, nom qui signifie en hébreu « maison du pain ». On désignait cette ville ainsi en raison de la fertilité du sol. Il est possible que cette famine soit due à l’oppression des ennemis d’Israël. Le livre des Juges rapporte plusieurs moments où les Juifs se faisaient prendre leurs récoltes par les ennemis.

Les Israélites firent ce qui est mal aux yeux de l’Éternel ; et l’Éternel les livra entre les mains de Madian, pendant sept ans.  La main de Madian fut puissante contre Israël. C’est à cause de Madian que les Israélites se firent des tranchées dans les montagnes, des cavernes et des fortifications.  Quand Israël avait semé, Madian montait avec Amalec et les bédouins de l’Orient, et ils montaient contre lui.  Ils campaient en face de lui, détruisaient les productions du pays jusque vers Gaza et ne laissaient en Israël ni vivres, ni brebis, ni bœuf, ni âne.   Quand ils montaient avec leurs troupeaux et leurs tentes, ils arrivaient comme une multitude de sauterelles, et ils étaient innombrables, eux et leurs chameaux, et ils venaient dans le pays pour le ravager.  Israël fut très appauvri par Madian, et les Israélites crièrent à l’Éternel. Juges 6.1-6 :

Il est possible que la famine dans Ruth 1 soit le résultat de l’oppression des ennemis. Il est aussi possible que ce soit dû à une sécheresse naturelle. Si cette situation vient d’une nation ennemie, nous venons de lire que c’est parce qu’Israël faisait ce qui déplaît à Dieu. Dans les deux cas, cette situation était vue comme un jugement de Dieu. En Deutéronome 28, la sécheresse et la domination par une nation ennemie sont des malédictions de Dieu pour avoir abandonné sa loi. Nous allons tourner en Deutéronome 28 et lire pour commencer les versets 1 et 2 :

Si tu obéis bien à la voix de l’Éternel, ton Dieu, en observant et en mettant en pratique tous ses commandements que je te prescris aujourd’hui, l’Éternel, ton Dieu, te donnera la supériorité sur toutes les nations de la terre. Voici toutes les bénédictions qui viendront sur toi et qui t’atteindront, lorsque tu obéiras à la voix de l’Éternel, ton Dieu :

Puis, les versets 4 et 5 :

Le fruit de tes entrailles, le fruit de ton sol, le fruit de tes troupeaux, la reproduction de tes bovins et les portées de tes brebis seront bénis. Ta corbeille et ta huche seront bénies.

Et les versets 11 et 12 :

L’Éternel te comblera de biens, en multipliant le fruit de tes entrailles, le fruit de tes troupeaux et le fruit de ton sol, dans le territoire que l’Éternel a juré à tes pères de te donner.  L’Éternel t’ouvrira son bon trésor, le ciel, pour envoyer à ton pays la pluie en son temps et pour bénir tout le travail de tes mains ; tu prêteras à beaucoup de nations et tu n’emprunteras pas.

À partir du verset 15, ce sont les conséquences de la désobéissance qui sont présentées.

Mais si tu n’obéis pas à la voix de l’Éternel, ton Dieu, si tu n’observes pas et ne mets pas en pratique tous ses commandements et toutes ses prescriptions que je te donne aujourd’hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui t’atteindront :

Versets 17 et 18 :

17  Ta corbeille et ta huche seront maudites. 18  Le fruit de tes entrailles, le fruit de ton sol, la reproduction de tes bovins et les portées de ton petit bétail seront maudits.

Versets 22 à 24 :

L’Éternel te frappera de dépérissement, de fièvre, d’inflammation, de brûlure, de sécheresse, de rouille et de nielle, qui te poursuivront jusqu’à ce que tu périsses. Le ciel sur ta tête sera de bronze, [c’est-à-dire qu’il ne pleuvra pas, il n’y aura que des nuages], et la terre sous toi sera de fer [c’est-à-dire durcie par la sécheresse]. L’Éternel enverra pour pluie à ton pays de la poussière et de la poudre ; il en descendra du ciel sur toi jusqu’à ce que tu sois détruit.

Verset 33 :

Un peuple que tu n’auras pas connu mangera le fruit de ton sol et tout le produit de ton travail, et tu seras tous les jours opprimé et écrasé.

Versets 38 à 40 :

Tu transporteras sur ton champ beaucoup de semence, et tu feras une faible récolte, car les sauterelles la dévoreront. Tu planteras des vignes et tu les cultiveras, et tu ne boiras pas de vin, ni ne feras de cueillette, car les vers la mangeront. Tu auras des oliviers dans toute l’étendue de ton pays et tu ne te frotteras pas d’huile, car tes olives tomberont.

Verset 42 :

Les grillons prendront possession de tous tes arbres et du fruit de ton sol.

Les dieux Baals

En même temps, il y a une autre notion que nous devons connaître en étudiant le livre de Ruth et ce sont les dieux Baals. Alors que dans l’Ancien Testament, nous voyons que le Seigneur bénissait lorsque le peuple obéissait, et que le Seigneur envoyait la malédiction lorsque le peuple abandonnait la loi de l’Éternel. À l’époque, la prospérité passait par l’agriculture. C’était une économie de la terre, une économie agraire. On se rappelle que le pays d’Israël s’appelait Canaan. Et les Cananéens croyaient au dieu Baal, le dieu de la fertilité. Et quand il y avait une sécheresse, les Israélites étaient souvent tentés de se tourner vers le dieu Baal. Le Seigneur avait pourtant dit des choses très prometteuses à son peuple concernant l’abondance.

Ce n’est pas d’hier que l’homme est matérialiste. Le problème de notre société n’est pas l’économie, il n’est pas politique. Il n’est pas l’éducation. Le problème de notre société est spirituel. Le reste en découle. J’aimerais ouvrir une parenthèse ici. Combien de fois nous portons allégeance à un parti politique en fonction de ses capacités économiques, ou des promesses bonbons? Nous devons toujours nous rappeler que c’est le Seigneur qui pourvoit à tous nos besoins, et que ce que le Seigneur bénit, c’est l’obéissance à sa loi. Mais ce n’est pas vraiment le souci du monde. Notre société est morte. Elle est en opposition à Dieu. Frères et sœurs, notre sécurité, notre subsistance nous viennent de Dieu. Nous avons cette promesse que si nous cherchons la justice et le royaume, le Seigneur va nous donner ce dont nous avons besoin. Ne cherchons pas ailleurs notre sécurité. C’est lui qui a tout créé. C’est lui qui soutient toute chose dans ses mains. C’est lui qui conduit toute chose pour mener toute la création à son but final.

 

Le livre des Juges nous prépare donc à interpréter la famine qui sévissait au temps d’Élimélec. Elle était le résultat de la désobéissance du peuple. Le plus paradoxal est que le peuple juif tombait souvent dans l’idolâtrie en rendant un culte au dieu Baal. Or, ce dieu était considéré comme le dieu de la fertilité. Le peuple adore le dieu de la fertilité et le sol devient sec. Chers frères et sœurs, nos idoles ne donnent jamais ce que l’on s’attend d’elles.

 

Chez les Moabites

Le récit nous montre que le problème était spirituel. Élimélek ne consulte pas le Seigneur. S’il avait cru en Dieu, il aurait considéré ce que le Seigneur dit dans sa Parole. Il aurait demandé au Seigneur le pain quotidien. Au lieu de cela, il se réfugie chez une nation païenne. Et pas n’importe laquelle. Les Moabites. C’est un voyage d’environ 150 kilomètres qu’ils ont entrepris de Bethléem aux plaines de Moab.

 

Dans le livre des Juges, les Moabites sont des ennemis. Juges 3.12

Les Israélites firent encore le mal aux yeux de l’Éternel ; et l’Éternel fortifia Églôn, roi de Moab, contre Israël, parce qu’ils avaient fait le mal aux yeux de l’Éternel.

Verset 14 :

Et les Israélites furent asservis à Églôn, roi de Moab, pendant dix-huit ans.

Élimélek se réfugie chez une nation païenne qui adore des faux dieux païens, et qui s’en prennent au peuple de Dieu. Au lieu de se réfugier en Dieu, Élimélek se réfugie chez ceux qui s’opposent à Dieu. Il cherche le bonheur en dehors des promesses de Dieu. Décidemment, il ne croit pas au Dieu d’Israël. Il ne tire pas les conclusions que les clauses de l’alliance lui auraient fournies. Si Dieu ne bénit pas, c’est qu’il y a désobéissance. Élimélek oublie que notre Dieu sauve le pécheur repentant.

Élimélek semble opportuniste et ne s’intéresse qu’aux richesses terrestres. Veillons sur nous frères et sœurs. Rappelons-nous que si nous cherchons la justice et le royaume, le Seigneur va nous donner ce dont nous avons besoin. Rappelons-nous que l’amour de l’argent est la racine de tous les mots, nous dit Paul[1]. Nous avons cette promesse que l’on retrouve en dans l’épître aux Hébreux :

Que votre conduite ne soit pas inspirée par l’amour de l’argent ; contentez-vous de vos biens actuels, car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai pas ni ne t’abandonnerai. Hébreux 13.5 

Élimélek se réfugie chez les Moabites, et c’est très grave parce que le Seigneur avait clairement dit que les Moabites ne peuvent avoir de communion avec les Israélites. Nous voyons cela en Deutéronome 23. Par conséquent, la décision d’Élimélek de se réfugier avec sa famille chez les Moabites n’était pas que de l’opportunisme. C’était un poing levé contre l’Éternel, le Dieu d’Israël. Et c’était une désolidarisation ouverte de son peuple. Chers frères et sœurs, Élimélek était le père de famille. Il a entraîné sa famille dans ses pensées païennes. Aux pères, j’exhorte à prendre très au sérieux les responsabilités que le Seigneur nous confie, comme époux et comme pères.

Que le Seigneur vous bénisse.

 

Daniel Durand, pasteur

24 octobre 2018


[1] 1 Timothée 6.10

Prédicateur invité

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