« Il nous arrive de demander des choses au Seigneur, ou de nous attendre à certaines choses. Et le Seigneur répond à nos besoins. Mais le Seigneur voit tellement plus loin. »
La semaine passée nous nous sommes arrêtés sur le principe biblique selon lequel le Seigneur nous place dans une communauté et que c’est d’abord là qu’il veut que nous exercions la bienveillance. Nous avions aussi vu que Booz a publiquement pris Ruth comme son épouse. Nous allons lire au chapitre 4, le verset 13.
13 Booz prit Ruth qui devint sa femme, et il alla vers elle. L’Éternel permit à Ruth de concevoir, et elle enfanta un fils.
Tout le récit se concentre maintenant sur la descendance. Un fils est né. Et même Ruth disparaît de la scène, son nom ne reviendra plus dans le livre. Dans la Bible, les enfants sont vus comme autant de bénédictions de Dieu. Psaume 127.4-5 :
4 Comme les flèches dans la main d’un héros, ainsi sont les fils de la jeunesse. 5 Heureux l’homme qui en a rempli son carquois !
Nos enfants sont des bénédictions. Le début du livre ne réservait que des drames. Les 3 hommes meurent sans laisser d’enfant. Seules demeurent 3 veuves. Et à la fin, la veuve est sauvée par la loi du lévirat et elle enfante un fils. La vie reprend, et avec la vie, c’est l’espoir. Ruth 4.14-15 :
14 Les femmes dirent à Noémi : Béni soit l’Éternel qui ne t’a pas laissé manquer aujourd’hui d’un rédempteur dont le nom sera célébré en Israël. 15 Il te fait revenir à la vie et soutient ta vieillesse ; car ta belle-fille qui t’aime l’a enfanté, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils.
Les femmes qui avaient vu Noémi revenir dans son amertume se réjouissent maintenant avec elle. Frères et sœurs. Combien il est important de nous réjouir avec ceux que Dieu bénit. Combien nous devons louer Dieu pour le bonheur de nos frères et sœurs. Notre égoïsme nous amène à nous réjouir de ce qui nous arrive de bon. Mais nous sommes appelés à nous réjouir pour les autres aussi. Nous sommes une famille, nous sommes un corps. Réjouissons-nous avec ceux qui se réjouissent, et pleurons avec ceux qui pleurent. C’est aussi ça la solidarité. Ces femmes qualifient l’enfant de rédempteur. Cet enfant permet d’assurer la descendance. Les propos des femmes est à la fois prophétique et théologique. L’aspect prophétique ressort lorsqu’elles disent que cet enfant sera célébré en Israël. En fait, l’enfant qui va naître ne jouera pas un grand rôle en Israël. Mais c’est par lui que naîtra le roi David, et plusieurs siècles plus tard, le Seigneur Jésus-Christ. L’aspect théologique se voit dans la notion de rédempteur. En principe, c’est Booz le rédempteur. Le mot hébreu pour désigner celui qui assume le droit de rachat selon la loi du lévirat est le même mot pour désigner le Seigneur comme rédempteur. Mais les femmes ont une compréhension théologique et voient que c’est à travers l’enfant que le rédempteur vient. Ruth 4.16-17 :
16 Noémi prit l’enfant et le mit sur son sein et ce fut elle qui l’éleva. 17 Les voisines lui donnèrent un nom en disant : Un fils est né à Noémi ! Elles l’appelèrent du nom d’Obed. C’est lui le père d’Isaï, père de David.
Cet enfant semble être celui du peuple finalement. C’est Noémi qui l’éleva, et ce sont les voisines qui lui donnent un nom, Obed. Ce nom lui est resté et figure dans la généalogie de Jésus en Matthieu 1. Les femmes disent qu’un fils est né à Noémi. Nous devons comprendre dans quel sens c’est dit. La loi du lévirat vise à maintenir le nom du mari défunt qui n’a pas eu d’enfant. Dans le cas qui nous occupe, le mari, Élimélek, a eu deux fils avec Noémi. En principe la descendance est assurée. Or, Élimélek et ses deux fils meurent. Noémi est veuve et n’a plus d’enfant. En même temps, Ruth est aussi veuve puisqu’elle était mariée avec le fils de Noémi. Puisque le but du lévirat était d’assurer une descendance au mari défunt, l’enfant de Ruth ne fait pas que maintenir le nom du mari de Ruth, mais en même temps, le nom du mari de Noémi. Dans ce sens, l’enfant qui est né assure la descendance pour Noémi et pour Ruth. Je pense que c’est la meilleure façon d’expliquer le propos des femmes. Frères et sœurs. Au tout début de cette série qui achève, j’avais mentionné qu’un des thèmes qui ressort de ce livre, c’est la providence divine. Il nous arrive de demander des choses au Seigneur, ou de nous attendre à certaines choses. Et le Seigneur répond à nos besoins. Mais le Seigneur voit tellement plus loin. Ici, le Seigneur a donné tellement plus que ce qui répond aux besoins du quotidien. Il donne un enfant qui pointe vers le messie. Et ça répond à notre besoin le plus profond. Nous avons besoin du messie. Nous avons besoin du Christ dans nos vies. Quand nous prions pour notre pain quotidien, incluons dans cette requête les besoins de notre âme. Le Seigneur donne aussi et surtout pour ces besoins. Nous avons besoin de repentance, de lumière, de direction, de consolation, de correction, d’encouragement. La providence couvre généreusement ces choses.
Ruth 4.18-22 :
18 Voici les descendants de Pérets : Pérets engendra Hetsrôn ; 19 Hetsrôn engendra Ram ; Ram engendra Amminadab ; 20 Amminadab engendra Nahchôn ; Nahchôn engendra Salma ; 21 Salmôn engendra Booz ; Booz engendra Obed ; 22 Obed engendra Isaï ; Isaï engendra David.
Le livre termine par une généalogie qui mène à David, qui deviendra le roi selon le cœur de Dieu. C’est bien connu, la plupart des chrétiens n’aiment pas lire les généalogies dans les Écritures. Certains les sautent littéralement. Ils ne les lisent pas. Mais ces généalogies sont tellement riches et importantes. Elles sont importantes pour la raison suivante. C’est que le Seigneur a travaillé dans la nation juive avec les tribus. Les fils de Jacob sont devenus les ancêtres des 12 tribus, à deux exceptions près. Les terres en Israël ont été distribuées, réparties selon les tribus. Une terre ne pouvait pas passer à une autre tribu. Et les généalogies sont importantes en raison de certains ministères ou rôles qui passaient de père en fils. Ainsi, la prêtrise appartenait à la tribu de Lévi, et à l’intérieur de cette tribu, il y avait les descendants d’Aaron qui assumaient le rôle de grand prêtre. Parmi tous les prêtres, le grand prêtre avait des fonctions très spéciales. De plus, la royauté appartenait à la tribu de Juda, et c’est de cette tribu qu’est né le Christ. Si je lis une généalogie comme je lirais une liste de noms de villes, je vais trouver cela sans intérêt. Mais si je lis une généalogie comme je lirais une liste de noms de villes en m’intéressant à l’histoire de chaque ville, aux liens qui les unissent, aux itinéraires qui peuvent se faire entre elles, ma lecture devient riche et intéressante. Les généalogies contribuent à nous donner le sens de l’histoire dans la Bible.
Que le Seigneur vous bénisse.
Daniel Durand, pasteur
20 février 2019