Série sur le livre de Ruth, partie 14

 

« Il est courant d’entendre que nous devons exercer la bienfaisance dans un but d’évangélisation, ce que je ne vois pas dans les Écritures. C’est plutôt en voyant comment les chrétiens prennent soin des nécessiteux en leur sein que les non croyants verront. »

 

La semaine passée, nous avons vu la stratégie de Booz pour que le droit de rachat lui revienne. Et nous avions terminé sur le fait que Ruth n’a pas craché au visage du plus proche parent et que Booz l’a laissé remettre sa sandale. Alors que Deutéronome 25 disait que la veuve rejetée pouvait cracher au visage du beau-frère qui refuse de relever le nom du défunt et qu’elle pouvait aussi lui retirer sa sandale. Ruth 4.9-10 :

 

9 Alors Booz dit aux anciens et à tout le peuple : Vous êtes témoins aujourd’hui que j’ai acquis de la main de Noémi tout ce qui appartenait à Élimélek, à Kilyôn et à Mahlôn, 10 et que je me suis également acquis pour femme Ruth la Moabite, femme de Mahlôn, pour maintenir le nom du défunt sur son héritage et pour que le nom du défunt ne soit pas retranché d’entre ses frères et de la porte de sa ville. Vous en êtes témoins aujourd’hui.

 

Les plus proches

L’exemple de Booz nous fournit un bel enseignement. C’est que le Seigneur nous place dans une communauté et c’est de cette communauté dont nous devons prendre soin d’abord. 1 Timothée 5.3-4 :

 

3 Honore les veuves qui sont véritablement veuves.

 

Le verbe honorer signifie supporter financièrement ou par des biens terrestres. Le mot a donné honoraires en français. Dans le même chapitre, le même mot sera utilisé pour les anciens en parlant du double honneur. La consigne de Paul, lorsqu’il parle des veuves qui le sont vraiment, ne consiste pas à vérifier si le mari est vraiment mort. Le verset 4 explique :

 

4 Si une veuve a des enfants ou des petits-enfants, qu’ils apprennent avant tout à exercer la piété envers leur propre famille, et à rendre à leurs parents ce qu’ils ont reçu d’eux ; car cela est agréable à Dieu.

 

Nous devons prendre soin des membres de notre famille. Et c’est d’abord à la famille de le faire. C’est l’enseignement de Paul. Au verset 8, Paul confirme :

 

8 Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle.

 

Wow! Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi. Je pense que le principe vaut aussi en Église. Comme chrétiens, nous ne pouvons pas veiller sur tous les chrétiens du monde. Le Seigneur nous place en Église et il veut que nous ayons soin les uns des autres dans l’Église. Combien de personnes rêvent d’aller aider des croyants ailleurs sur la planète. Et c’est possible que le Seigneur appelle en mission. Nous en supportons financièrement et de toutes les façons ici. Mais il me semble que les personnes qui sont envoyées doivent avoir démontré dans leur Église locale la compassion et l’entraide. Je pense souvent aux personnes âgées dans notre Église qui aimeraient tant avoir la visite de frères et sœurs. Il y a des personnes malades. Il y a des veuves. Il y a des personnes seules, célibataires, qui ne demanderaient pas mieux que d’être reçues à l’occasion. Il y a aussi une priorité dans notre aide et c’est vis-à-vis les croyants. Autrement dit, ma responsabilité première est d’aider les croyants. Galates 6.10 :

 

Pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi.

 

Il est courant d’entendre que nous devons exercer la bienfaisance dans un but d’évangélisation, ce que je ne vois pas dans les Écritures. C’est plutôt en voyant comment les chrétiens prennent soin des nécessiteux en leur sein que les non croyants verront. Jean 13.35 :

 

À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.

 

Frères et sœurs. Le Seigneur nous place dans la famille afin que nous prenions soin les uns des autres. Il nous place dans une Église locale afin que nous prenions soin les uns des autres. Gardons en tête ces priorités dans notre aide. Nos offrandes doivent aussi aller à notre Église locale. Si nous voulons aider des missions, ou des œuvres extra-ecclésiastiques, c’est-à-dire des œuvres qui ne sont pas rattachées à notre Église locale, c’est bien. Mais jamais au détriment de notre responsabilité financière au sein de notre Église locale. Galates 6.6 :

 

Que celui à qui l’on enseigne la parole fasse participer à tous ses biens celui qui l’enseigne.

 

1 Corinthiens 9.11 :

Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, est-ce excessif que nous moissonnions vos biens matériels ?

 

Nous devons toujours considérer que le Seigneur nous place dans une communauté limitée et que c’est d’abord là que nous devons exercer nos responsabilités chrétiennes. Ruth 4.11-12 :

 

11 Tout le peuple qui était à la porte et les anciens dirent : Nous en sommes témoins ! Que l’Éternel donne à la femme qui entre dans ta maison d’être comme Rachel et Léa qui, toutes deux, ont bâti la maison d’Israël. Deviens puissant à Éphrata et fais-toi un nom à Bethléhem. 12 Puisse la descendance que l’Éternel te donnera par cette jeune femme rende ta maison semblable à la maison de Pérets que Tamar enfanta à Juda.

 

Nous constatons que les choses se passaient un public en ce temps-là. Daniel Arnold souligne le fait suivant. Alors que le but du mariage était de donner au mari défunt une descendance en mariant sa veuve, le peuple souhaite plutôt que Booz soit prospère par sa descendance. Le peuple est à la fête devant le dénouement. Le peuple de Dieu doit toujours se réjouir lorsque la bienveillance s’exerce en son sein. La célébration dépasse la simple réjouissance. C’est tout le peuple qui s’unit dans cette union pour reconnaître une nouvelle unité familiale. C’est le couple qui est accueilli par la société comme nouveau noyau. Le mariage est une célébration familiale au sens large, et sociale. Personnellement, je pense que les chrétiens qui se marient devraient éviter les célébrations où le couple est seul avec deux témoins et un magistrat. Il me semble que la Bible pointe vers quelque chose de plus grand et qui appelle toute la famille et amis comme témoins. De plus, il y a réellement place pour la fête comme nous le voyons aux noces de Cana auxquelles Jésus a participé. Il a même changé l’eau en vin. La fête est pour souligner le caractère heureux de l’évènement.

 

Alors que le lévirat vise à maintenir le nom du défunt, il semble que l’enfant qui va naître va mener à une prospérité beaucoup plus large qu’à une simple famille. Le peuple rappelle Rachel et Léa, deux femmes à l’origine de la nation juive à travers les 12 fils qui sont à l’origine des 12 tribus d’Israël. Ensuite, on rappelle Pérets, un ancêtre de Booz et donc du Christ. Le peuple aspire à un nouveau développement dans l’histoire de la nation comme Rachel et Léa ont été les mères des 12 fils d’Israël. Cette fois-ci, ce ne sera pas 12 fils, mais LE fils qui s’en vient. D’abord David, mais comme celui qui annonce la venue du Fils de Dieu, le messie.

 

Daniel Durand, pasteur

13 février 2019

 

 

Prédicateur invité

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