« Et le repos est d’être dans la volonté du Seigneur. Nous avons un bel exemple que marcher dans la volonté du Seigneur ne consiste pas à attendre un message parachuté du ciel, mais plutôt de suivre la loi de Dieu. »
La semaine passée, nous nous étions arrêtés au verset 18 du chapitre 2 du livre de Ruth où nous avions vu l’importance de se bénir au sein du peuple de Dieu. Nous allons poursuivre ce soir à partir du verset 19, et nous lirons Ruth 2.19 à 23 :
19 Noémi dit à Ruth : Où as-tu glané aujourd’hui et où as-tu travaillé ? Béni soit celui qui a fait attention à toi ! Elle raconta à sa belle-mère ce qui s’était passé avec lui ; puis elle dit : Le nom de celui à qui j’ai eu affaire est Booz. 20 Noémi dit à sa belle-fille : Qu’il soit béni de l’Éternel qui n’abandonne pas sa bienveillance envers les vivants et les morts ! Cet homme est notre proche parent, lui dit encore Noémi, il est de ceux qui ont envers nous devoir de rachat. 21 Ruth la Moabite reprit : Il m’a dit aussi : Attache-toi à mes serviteurs jusqu’à ce qu’ils aient achevé toute ma moisson. 22 Noémi dit à Ruth, sa belle-fille : Il est bon, ma fille, que tu sortes avec ses servantes, et qu’on ne te rencontre pas dans un autre champ. 23 Elle s’attacha aux servantes de Booz pour glaner jusqu’à l’achèvement de la moisson des orges et de la moisson des blés ; elle demeurait avec sa belle-mère.
Ruth avait dit à sa belle-mère au verset 2 :
Je vais aller aux champs pour glaner des épis derrière celui dont j’obtiendrai la faveur. Noémi lui dit : Va, ma fille.
Mais il restait une grande surprise que Noémi devait savoir, et Ruth va l’apprendre en même temps. Au verset 6, Booz apprend que la jeune femme en question est la Moabite qui est revenue avec Noémi. Au verset 11, alors que Booz discute avec Ruth, Booz ne l’informe pas que, non seulement il connaît sa belle-mère Noémi, mais qu’il est parent avec elle. Donc, Ruth ignore qui est Booz. Ruth se concentre sur la nourriture qu’elle vient de ramener. Noémi est impressionnée. Ce que Ruth rapporte ne témoigne pas seulement du fait qu’elle a travaillé très fort. Elle en rapporte tellement que Noémi fait l’équation qu’une telle quantité est aussi le résultat de la générosité du propriétaire de la terre. En particulier, le repas tellement abondant qu’elle en rapporte à la maison. Noémi commence à voir les bénédictions rentrer et s’empresse de répondre à sa belle-fille :
Béni soit celui qui a fait attention à toi !
Ce n’est qu’ensuite que Ruth raconte comment elle a pu rapporter tout cela, en mettant l’emphase sur Booz. Verset 19 :
Ruth raconta à sa belle-mère ce qui s’était passé avec lui ;
Puis, et c’est là la surprise, l’inattendu…
Puis Ruth dit : Le nom de celui à qui j’ai eu affaire est Booz.
Et là, ce n’est pas écrit, mais j’imagine le visage de Noémi changer, s’illuminer. Les idées se bousculent chez Noémi et immédiatement, elle voit un avenir prometteur à l’horizon. Verset 20 :
Noémi dit à sa belle-fille : Qu’il soit béni de l’Éternel qui n’abandonne pas sa bienveillance envers les vivants et les morts ! Cet homme est notre proche parent, lui dit encore Noémi, il est de ceux qui ont envers nous devoir de rachat.
Selon la loi juive, le devoir de rachat, que nous pourrions traduire par le droit de rachat, impliquait 5 éléments : Venger le meurtre d’un membre de sa famille (Nb 35.19); épouser la veuve de son frère laissée sans enfant, ce qu’on appelle la loi du lévirat (Dt 25.5-10); racheter une terre familiale mise en vente (Dt 25.25); racheter un membre de sa famille vendu en esclavage (Lv 25.47-49); et veiller aux besoins des nécessiteux de sa famille (Lv 25.35). À ce stade-ci, nous ne savons pas ce qui trotte dans la tête de Noémi. Voit-elle en Booz un homme qui pourrait simplement pourvoir aux besoins des deux veuves, ou si elle envisage éventuellement un mariage? Le chapitre 3 va nous donner la réponse. Nous allons lire les 2 premiers versets.
1 Noémi, sa belle-mère, lui dit : Ma fille, je voudrais te procurer du repos pour que tu sois heureuse. 2 Et maintenant, Booz, avec les servantes de qui tu as été, n’est-il pas notre parent ? Or lui-même doit vanner cette nuit les orges qui sont dans l’aire.
Noémi souhaite le meilleur pour Ruth. Elle aimerait que Ruth trouve un mari. Mais pas n’importe quel mari. Elle pense à Booz. La raison est que Booz est un proche parent. Pourquoi était-ce important? Parce que le désir de Noémi n’était pas simplement que Ruth trouve un mari, mais que la loi du lévirat soit appliquée. Noémi veut plaire au Seigneur qui a institué cette loi afin que le nom du défunt ne disparaisse pas. Nous voyons ici que le repos que Noémi souhaite à Ruth doit se passer dans les institutions divines. Jamais en dehors. Rappelez-vous au début du livre, lorsque Noémi se retrouve avec ses 2 belles-filles, les maris sont tous décédés, Noémi leur suggère de retourner chez leur peuple, les Moabites, afin qu’elles trouvent un mari. Mais là, Noémi souhaite un mari juif pour Ruth. C’est signe que pour Noémi, Ruth fait vraiment partie du peuple juif. Et en tant que membre du peuple de Dieu, elle a dont droit à tous les privilèges de l’alliance. Frères et sœurs. Le fait que des non Juifs soient incorporés au peuple de Dieu n’est pas nouveau. Ça a toujours été présent, et même l’alliance prévoit une clause d’incorporation pour l’étranger. Il devait adhérer aux paroles de l’alliance. Depuis la Pentecôte, ça continue. Les non Juifs sont incorporés au peuple de Dieu. Les Juifs demeurent, mais seulement ceux qui croient, et les non Juifs qui croient sont incorporés. Ainsi, comme le Seigneur l’avait dit à Abraham : toutes les nations de la terre sont bénies en lui.
Revenons à Ruth et Noémi. Noémi souhaite qu’un proche parent relève le nom de son mari. Au verset 2, elle insiste sur le fait que Booz est proche parent. Noémi a sans aucun doute le lévirat en tête. Ici, nous devons comprendre les deux niveaux. Noémi a eu deux fils avant de tomber veuve. En principe, le lévirat ne s’appliquerait pas pour elle puisqu’elle a eu des fils et que le nom du mari serait assuré. Sauf que ses fils sont aussi décédés sans qu’ils aient eu d’enfant. Et ses fils ont laissé leurs épouses veuves. Les 2 niveaux, c’est que, si un proche parent mari Ruth et que le couple a un fils, le nom d’Élimélek est maintenu, ainsi que le nom de son fils qui était marié à Ruth. C’est ce qui ressort de ce que Noémi dit au verset 2 :
Et maintenant, Booz, avec les servantes de qui tu as été, n’est-il pas notre parent ?
Ce point va ressortir au chapitre 2, mais pour l’instant, gardons cela en tête. Les versets nous donnent de voir que Noémi est passée d’amère à optimiste. Elle voit une lueur d’espoir, verset 2 :
Et maintenant, Booz, avec les servantes de qui tu as été, n’est-il pas notre parent ? Or lui-même doit vanner cette nuit les orges qui sont dans l’aire.
Bien que ce que Noémi suggère dans les prochains versets peut nous choquer, comme le dit Daniel Arnold, les 3 principaux personnages approuvent la démarche. Ruth 3.3-4 :
3 [Noémi dit à Ruth : ] Lave-toi, parfume-toi, puis mets tes beaux habits et descends sur l’aire. Ne te fais pas connaître à lui avant qu’il ait achevé de manger et de boire. 4 Quand il ira se coucher, tu observeras à quel endroit il se couche. Ensuite tu iras découvrir ses pieds et tu te coucheras. Il te dira lui-même ce que tu auras à faire.
Cette stratégie, Noémi la suggère, Ruth accepte de l’exécuter, et Booz va l’honorer. Par conséquent, nous ne devrions pas la dénoncer. Noémi dévoile sa pensée. Lorsqu’elle parlait du devoir ou du droit de rachat, elle avait en tête un mariage éventuel entre Ruth et Booz. Noémi va donner des consignes à Ruth, mais avant, elle lui exprime sa motivation profonde : trouver du repos à Ruth. Les consignes qui suivent visent à établir une stratégie en vue d’un mariage entre Ruth et Booz. La notion de repos est multiple. Si le mariage se concrétise, le repos sera dans le fait d’avoir une descendance qui perpétue la lignée du mari de Ruth. Le repos serait aussi assuré du fait que Booz a vraiment de quoi subvenir aux besoins d’une famille. Il est riche, il a des terres et des serviteurs. Et c’est ainsi que le bonheur de Ruth serait assuré. Le repos est aussi de se voir pleinement et officiellement intégrée au sein du peuple de Dieu. Et le repos est d’être dans la volonté du Seigneur.
Nous avons un bel exemple que marcher dans la volonté du Seigneur ne consiste pas à attendre un message parachuté du ciel, mais plutôt de suivre la loi de Dieu.
Donc, autant Ruth que Noémi désirent ce mariage. Mais tout reste à faire. Noémi propose un scénario sur la base que Booz est parent. Jamais le livre ne nous dévoile le lien de parenté qu’il a avec le mari de Noémi. Est-ce que Booz était le beau-frère de Noémi, c’est-à-dire le frère de son mari défunt? C’est possible. Mais le texte ne le dit pas.
Daniel Durand, pasteur
16 janvier 2019