Série sur le livre de Jonas, partie 20

« Le livre de Jonas devrait nous servir de mise en garde. Qu’est-ce qui a amené Jonas à vouloir quitter Dieu et à fuir sa mission ? Jonas a refusé le plan de Dieu. Jonas a agi par orgueil. Jonas s’est endurci. Jonas s’est fâché. Vivre selon nos propres pensées va à l’encontre du salut. Nous avons été sauvés pas seulement de l’enfer, mais de nous-mêmes. Nous étions tous comme des brebis errantes. Chacun suivait sa propre voie. Nous fonctionnions selon nos propres pensées. Être des brebis errantes signifie que nous marchions sans but, sans repère, sans direction. Le mot « errant » est de même famille que le mot « erreur ». C’était nos vies, mais le Seigneur nous a sauvés. Nous ne sommes plus des brebis errantes, mais des brebis du Seigneur. Notre bon Berger nous donne une direction, il nous conduit vers la patrie céleste. Il nous dirige alors que nous sommes encore dans ce monde. Ça implique que nous ne devons plus vivre selon nos propres pensées, mais selon celles du Seigneur qui nous sont communiquées dans sa Parole. »

 

La suite du prophète

Le livre de Jonas se termine en nous laissant sur notre appétit concernant Jonas. Est-ce que Jonas a fini par comprendre ? Est-il rentré en terre promise ? A-t-il conservé une colère qui s’est transformée en amertume ? Nous allons regarder deux parties du chapitre 4 (Jonas 4) et je vais vous demander si vous voyez un changement d’attitude chez Jonas :

L’Éternel répondit : Fais-tu bien de te fâcher ? Jonas sortit de la ville et s’assit à l’est de la ville. (Jonas 4.4-5)

Dieu dit à Jonas : Fais-tu bien de te fâcher à cause du ricin ? Il répondit : Je fais bien de me fâcher jusqu’à la mort. Et l’Éternel dit : Toi tu as pitié du ricin qui ne t’a coûté aucune peine et que tu n’as pas fait grandir, qui est né dans une nuit et qui a péri dans une nuit. Et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille êtres humains qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des bêtes en grand nombre ! (Jonas 4.9-11)

Quel changement voyons-nous dans l’attitude de Jonas, non pas dans le contenu des propos, mais dans l’attitude ? C’est que, dans les premiers versets, Jonas n’a pas répondu à Dieu. Il s’est levé et a quitté; à la fin, Jonas est demeuré pour écouter. C’est déjà une progression. Il y a une lueur d’espoir chez Jonas, alors qu’au verset 5 (Jonas 4.5), Jonas ne répond même pas à Dieu : il se lève et quitte. Le livre se termine par une leçon que Dieu enseigne à Jonas et ça insinue que Jonas est demeuré pour écouter. De plus, si nous avons tout le récit du livre, c’est fort probablement parce que Jonas l’a rédigé. À part le début de la Genèse, quelques sections apocalyptiques de certains livres des prophètes et le livre de l’Apocalypse, de mémoire, les autres livres bibliques ont été rédigés par les témoins des évènements qui sont décrits ou des personnes qui ont entendu ces témoins.

Donc, nous avons toutes les raisons de penser que Jonas a été restauré s’il a écrit lui-même le livre. Si Jonas était demeuré dans sa cabane à l’est de la ville de Ninive, sans jamais revenir en terre promise, nous n’aurions certainement pas ce livre dans nos Bibles.

Mise en garde contre nos pensées

Le livre de Jonas devrait nous servir de mise en garde. Qu’est-ce qui a amené Jonas à vouloir quitter Dieu et à fuir sa mission ? Jonas a refusé le plan de Dieu. Jonas a agi par orgueil. Jonas s’est endurci. Jonas s’est fâché. Vivre selon nos propres pensées va à l’encontre du salut. Nous avons été sauvés pas seulement de l’enfer, mais de nous-mêmes. Nous étions tous comme des brebis errantes. Chacun suivait sa propre voie. Nous fonctionnions selon nos propres pensées. Être des brebis errantes signifie que nous marchions sans but, sans repère, sans direction. Le mot « errant » est de même famille que le mot « erreur ». C’était nos vies, mais le Seigneur nous a sauvés. Nous ne sommes plus des brebis errantes, mais des brebis du Seigneur. Notre bon Berger nous donne une direction, il nous conduit vers la patrie céleste. Il nous dirige alors que nous sommes encore dans ce monde. Ça implique que nous ne devons plus vivre selon nos propres pensées, mais selon celles du Seigneur qui nous sont communiquées dans sa Parole.

Le signe de Jonas

Nous allons maintenant voir la question du signe de Jonas dont Jésus parle. Jésus ramène l’histoire de Jonas en considérant que Jonas est un signe. Nous allons tourner en Matthieu 12.38-42, mais juste avant, je vais faire une mise en contexte. Jésus subit l’opposition des Pharisiens. Les disciples viennent de ramasser des épis afin de pouvoir manger, et ce, un jour de sabbat. Les Pharisiens questionnent alors Jésus s’il est permis de ramasser des épis un jour de sabbat. Ensuite, Jésus guérit un homme à la main sèche, toujours un jour de sabbat. Les Pharisiens questionnent Jésus afin de le piéger. Ils lui demandent s’il est permis de faire une guérison le jour du sabbat. Les Pharisiens se réunissent alors pour réfléchir sur les moyens de faire périr Jésus. Ensuite, Jésus exorcise un homme démoniaque aveugle et muet. Les Pharisiens l’accusent de chasser par le prince des démons. Par conséquent, le contexte est vraiment la confrontation des Pharisiens contre Jésus. Jésus leur répond comme lui seul était capable et nous retrouvons ces opposants en Matthieu 12.38-41 :

Alors quelques-uns des scribes et des Pharisiens prirent la parole et dirent : Maître, nous voudrions voir un signe de ta part. Jésus leur répondit : Une génération mauvaise et adultère recherche un signe, il ne lui sera donné d’autre signe que celui du prophète Jonas. (Matthieu 12.38-39)

Certaines versions ont traduit par « miracle » au lieu de « signe ». Le mot grec est vraiment « signe ». La Semeur ne s’est pas cassée la tête. Elle a traduit par « signe miraculeux ». Ce signe de Jonas comporte deux volets.

Trois jours et trois nuits

Le premier est au verset 40 :

Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du grand poisson de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. (Matthieu 12.40)

Le séjour de Jonas dans le grand poisson devient un signe prophétique du séjour corporel de Jésus dans le tombeau. Quand Jonas est renvoyé sur la terre ferme par le poisson, c’est une sorte de résurrection. Au chapitre 2 de Jonas (Jonas 2), dans sa prière, nous voyons que Jonas voit son expérience comme étant le séjour des morts. Jésus, c’est son corps qui a passé trois jours et trois nuits dans le sein de la terre et c’est son corps qui est revenu à la vie, parce que nous savons que son esprit est allé vers Dieu directement. Il a dit au larron gracié : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis ». Donc, Jonas annonce, probablement sans même le savoir, l’œuvre de Jésus, la mort qu’il a subie pour sauver son peuple.

Salut et jugement

Le deuxième volet du signe de Jonas se trouve au verset 41 de Matthieu 12 :

Les hommes de Ninive se dresseront lors du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils se sont repentis à la prédication de Jonas, et voici qu’il y a ici plus que Jonas. (Matthieu 12.41)

À travers la repentance des Ninivites, le signe de Jonas annonce le salut ouvert aux païens.

Avant la Pentecôte, le Seigneur a sauvé des non-Juifs pour démontrer d’abord son intérêt pour eux et, ensuite, pour faire ressortir l’incrédulité des Juifs. Tournons en Luc 4.25 à 28 où Jésus s’adresse à des Juifs dans une synagogue de Capernaüm :

C’est la vérité que je vous dis : Il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur tout le pays ; et cependant Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles, si ce n’est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. (Luc 4.25-26)

Jésus rappelle ce qui est rapporté en 1 Rois 17. Élie est envoyé à Sarepta, dans le pays de Sidon. C’est en territoire païen. Les Sidoniens ont souvent été les ennemis d’Israël et c’est là qu’Élie fut envoyé, vers une veuve, pour lui porter secours. Jésus reprend cet évènement comme exemple de l’incrédulité d’Israël.

Il dit qu’il y avait beaucoup de veuves en Israël et, pourtant, ce n’est pas vers une veuve juive qu’Élie fut envoyé. Il faut savoir que les guerres tuaient beaucoup d’hommes et que les veuves étaient nombreuses. Jésus va prendre un deuxième exemple :

Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Élisée ; et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien. Ils furent tous remplis de fureur dans la synagogue, lorsqu’ils entendirent cela. (Luc 4.27-28)

Ce récit se trouve en 2 Rois 5. La Syrie vient de remporter la guerre contre Israël :

Naaman, chef de l’armée du roi de Syrie, jouissait de la faveur de son seigneur d’une grande considération ; car c’était par lui que l’Éternel avait accordé le salut aux Syriens. Mais cet homme important était lépreux. Or des troupes de Syriens étaient sorties et avaient emmené du pays d’Israël une petite jeune fille comme captive. Elle était au service de la femme de Naaman. (2 Rois 5.1-2)

Cette jeune juive est prisonnière de la femme de Naaman. Naaman était lépreux et la jeune prisonnière lui parle du prophète Élisée en disant qu’il peut le guérir de la lèpre. Naaman se rend auprès d’Élisée et il fut guéri, mais pas seulement de sa maladie physique : il s’est converti.

Jésus reprend aussi cet évènement en ajoutant qu’il y avait des lépreux en Israël. Pourtant, le prophète n’a guéri aucun d’eux : il a guéri un païen. Jésus reprend ces récits pour démontrer que la foi était absente en Israël, alors même qu’on la retrouvait parmi les païens.

Nous comprenons mieux ce que Jésus a dit aux dirigeants juifs en Matthieu 12.41 :

Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la prédication de Jonas ; et voici, il y a ici plus que Jonas. (Matthieu 12.41)

C’est très fort : ce sont des non-Juifs qui vont condamner les Juifs endurcis. Remarquez qu’il y a une précision dont nous devons tenir compte. Il est question de la génération à laquelle s’adressait Jésus. Autrement dit, c’est la génération qui vivait au temps de Jésus qui est interpelée. C’est cette génération qui a rejeté le messie et qui a fait en sorte que la nation juive a perdu ses privilèges reliés à l’alliance. Le temple a été détruit et la nation a perdu son pays promis, mais cette génération n’est pas seule. On voit la même attitude au temps de Jonas, de même qu’au temps d’Élie et d’Élisée, comme le mentionne Jésus.

La particularité de la génération contemporaine de Jésus c’est qu’elle a vu tous les miracles qui confirmaient la messianité de Jésus.

Daniel Durand, pasteur
21 août 2019

Prédicateur invité

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