Se dépouiller pour être revêtus, Éphésiens 4.20-24

« La vérité est qu’il n’y a qu’un seul Dieu, qui a tout créé, dont le Fils éternel s’est incarné, est ressuscité, et règne désormais sur tout l’univers. Ce Dieu a parlé et continue de nous parler par les Écritures. Ce Dieu continue de sauver par le même moyen, c’est-à-dire par la foi en son Fils. »

 

Vie passée

 

La semaine passée, nous avons vu le problème fondamental de l’homme. Éphésiens 4.17-19 nous dit :

 

17 Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur: Vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées. 18 Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur. 19 Ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés au dérèglement, pour commettre toute espèce d’impureté jointe à la cupidité.

 

Paul voit que le cœur du problème, c’est le problème du cœur. C’est toute l’intériorité de l’homme qui est la cause de sa dysfonction. Le problème est tel que l’homme ne reconnaît pas son problème. L’homme voit qu’il a des problèmes, mais il les attribue à d’autres causes. Il pense que c’est dû à son environnement, à ses parents, à des épreuves passées. Et c’est vrai que ces facteurs peuvent parfois être très nuisibles. Mais ce n’est pas le cœur du problème. Jésus était sans péché. Le pire des environnements n’auraient jamais pu le rendre dysfonctionnel parce qu’il comprenait toutes choses dans la perspective de Dieu. Jésus dit que les pharisiens, qui se croyaient compétents pour dire aux autres quoi faire, sont des aveugles qui veulent conduire d’autres aveugles. Les deux tomberont dans le même trou. Cette situation n’est pas propre aux pharisiens. Elle décrit la réalité de tous les hommes. Pour qu’un aveugle conduise un autre aveugle, c’est que l’aveugle qui conduit ne voit pas qu’il est aveugle, il ne voit que la cécité de l’autre. Et c’est la situation de l’homme. Et la seule façon de prendre connaissance de notre cécité est que le Seigneur nous la révèle. Nous sommes des aveugles par nous-mêmes. Nous avons besoin d’être sous la conduite du St-Esprit qui nous dirige par sa Parole. Et c’est ce que Paul affirme dans la suite du texte. Éphésiens 4.20-24 :

 

20 Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ, 21 si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, 22 par rapport à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, 23 à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence, 24 et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité.

 

Paul expose le renversement qui se produit chez le chrétien.

 

Apprendre

 

Avant d’aller plus loin, je vais amener une précision. Il y a le danger de se dire que nous ne sommes plus païens, que nous sommes chrétiens et que ces choses sont réglées. Au verset 17, Paul dit…

 

Vous ne devez plus marcher comme les païens.

 

Au verset 20, Paul dit :

 

Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ,

 

Si les problèmes du passé n’affectent plus le chrétien, s’ils ne concernent que les païens, Paul n’aurait pas eu besoin d’exhorter les chrétiens. S’il le fait, c’est parce que nous retournons parfois aux choses du passé. Le verbe grec traduit par « appris » est un mot de même famille que le mot disciple. Il ne s’agit pas seulement d’une notion qui est parvenue à notre connaissance. Si je lis dans le journal qu’on vient de trouver un site archéologique en Amérique du Sud, j’ai appris quelque chose, mais ça ne changera pas grand-chose à ma vie. Dans ce cas, le verbe apprendre n’a pas un sens très profond. C’est la simple acquisition d’une connaissance qui ne m’affecte pas. Paul utilise un verbe beaucoup plus fort. Le verbe signifie apprendre, mais avec les notions de s’être approprié, d’avoir fini par comprendre. Philippiens 4.11 :

 

Ce n’est pas en vue de mes besoins que je dis cela, car j’ai appris à être content dans l’état où je me trouve.

 

On sent qu’il s’agit d’un apprentissage qui dépasse la simple acquisition d’une notion. Dieu est souverain, Dieu prend soin de tous ses enfants. Nous le savons, nous connaissons ces doctrines. Mais apprendre, c’est s’approprier les vérités de la Parole, c’est les vivre, les incarner dans nos vies. Cet apprentissage est doctrinal mais atteint aussi l’expérience. En Éphésiens 4.17, Paul exhorte à ne plus marcher comme les païens qui marchent selon la vanité de leurs pensées, qui ont l’intelligence obscurcie, qui sont ignorants à cause de l’endurcissement de leur cœur. Ils ont perdu tout sens moral, ils se livrent au dérèglement pour commettre toute espèce d’impureté jointe à la cupidité. Et là, Paul dit, Éphésiens 4.20 :

 

Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ…

 

Frères et sœurs. Pour vivre la vie chrétienne, nous devons avoir appris comment vivre cette vie chrétienne. Paul va nous rappeler certains points dans les versets suivants. Mais avant d’apprendre quelque chose, nous devons apprendre quelqu’un. Nous allons constater que ce changement de vie radical ne repose pas sur une philosophie, sur une idéologie mais sur quelqu’un. Sur Jésus-Christ. Et ça dénote une réalité particulière, unique au christianisme. Autrefois, nous ne connaissions pas le Seigneur. Maintenant, nous avons appris le Christ. Le calendrier chrétien qui est devenu mondial débute avec la naissance de Jésus-Christ, bien que ce soit approximatif. En fait, Jésus serait né quelques années avant l’an zéro. Il y a donc un avant Jésus-Christ et un après. C’est la reconnaissance que Jésus a établi une nouvelle ère, une nouvelle création. Mais il n’y a pas que sur le plan historique universel que Jésus établit une séparation, une division. Il y a une division personnelle. C’est-à-dire que chaque chrétien a un avant Jésus-Christ et un après. En se convertissant, nous sommes devenus une nouvelle créature. Nous sommes entrés dans une nouvelle réalité, une nouvelle vie. Et ça amène une autre séparation. Le chrétien n’est pas seulement séparé du monde. Il est séparé de sa vie passée. C’est ce que Paul nous dit au verset 17.

 

Vous ne devez plus marcher comme les païens.

 

Et aux versets 21 et 22, il ajoute :

 

21 si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, 22 par rapport à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses,

 

Y a-t-il en chacun de nous un avant Jésus-Christ et un après Jésus-Christ? Est-ce que notre après Jésus-Christ est vraiment différent de notre avant Jésus-Christ? Avons-nous maintenu des pratiques de notre avant Jésus-Christ dans notre vie après Jésus-Christ? Frères et sœurs. Tout repose sur un élément : avons-nous appris Christ? Paul ne parle pas de connaître une nouvelle approche, une nouvelle technique, une thérapie. Il parle de connaître le Christ. Dans toute la Bible et dans tous les écrits grecs extra-bibliques connus, jamais ce verbe a comme complément direct une personne[1]. On n’apprend pas quelqu’un. On apprend quelque chose. Mais dans le cas de notre relation avec le Christ, c’est différent. Paul ne parle pas de parvenir à une prise de conscience comme certaines philosophies du monde le suggèrent. Ce n’est pas de la pensée positive, ni l’approche du Nouvel Âge. Le christianisme n’emprunte jamais cette voie. Il s’agit de connaître le Christ. Qu’est-ce que ça signifie? Ça signifie que tout débute par le fait de connaître le Christ personnellement. Quand on rencontre une personne que nous ne connaissions pas, il se peut que nous ne la revoyions jamais. Il se peut que l’on se lie d’amitié. Et si c’est quelqu’un du sexe opposé, il se peut que ça termine par un mariage. Mais la rencontre de Jésus-Christ est d’une autre nature. Ce n’est pas la rencontre de quelqu’un qui va partager ma vie. C’est bien plus. C’est la rencontre de celui qui prend ma vie en charge. La rencontre de celui qui a donné sa vie pour moi et qui me fait entrer dans sa vie en me donnant tout ce qu’il est. Rencontrer Jésus-Christ c’est voir le Seigneur envahir tout mon être pour vivre en moi et dominer sur tous les aspects de mon être. Il s’est donné à moi à la croix. Mais le don dépasse la croix, sans rien enlever à la croix. Il me donne son Esprit, il me fait participer à la nature divine. Bien sûr, nous avons des promesses pour notre séjour ici-bas. Le Seigneur prend soin de nous. Et nous avons des promesses futures. Lorsque le Seigneur reviendra, nous allons recevoir toutes les promesses de l’alliance. Mais avant de bénéficier de ces choses, nous devons réaliser que le grand don, c’est Jésus-Christ lui-même. Nous sommes unis à lui d’une union plus intime que celle qui unit un époux à son épouse. Et comme je vous ai mentionné, Paul utilise le verbe de même famille que le mot disciple. Connaître le Christ, c’est être à l’école du Christ. La présence du Seigneur en moi ne peut se faire sans son action souveraine. Le Seigneur instruit et guide ses enfants par son Esprit.

 

Entendre

 

Paul va ensuite utiliser un autre verbe au verset 21 :

 

…si du moins vous avez entendu parler de lui,…

 

Cette traduction est ce que nous proposent certaines versions. Mais il semble qu’une traduction plus près de l’original donne :

 

…si du moins vous l’avez entendu…

 

Autrement dit, c’est plus qu’entendre parler de quelqu’un. Il s’agit d’entendre parler quelqu’un, en l’occurrence, le Christ. Darby traduit ainsi, de même que Louis Segond 1910, la Bible Martin, la Nouvelle Bible Segond, la version Genèse, Ostervald et Segond 21. J’ai entendu parler de l’apôtre Paul, mais je ne l’ai jamais entendu parler. Entendre parler quelqu’un, c’est une communication directe. En fait, le chrétien a inévitablement entendu parler du Seigneur, mais il doit aussi avoir entendu le Seigneur lui parler. Non pas comme certains l’affirment lorsqu’ils disent que Dieu leur parle. Certains disent même que Dieu leur parle de vive voix. Sur ce point, je citerai Nombres 12.6-8 :

 

6 Il dit : Écoutez bien mes paroles ! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Éternel, je me ferai connaître à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai. 7 Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison. 8 Je lui parle de vive voix.

 

Le Seigneur affirme que seul Moïse entendait Dieu de vive voix. Les autres prophètes, c’est par des visions et des songes. Que l’on croit que le ministère prophétique continue à notre époque ou qu’il est terminé depuis la fin de l’ère apostolique, le Seigneur ne parle pas de vive voix. Quand on dit que le chrétien a entendu la voix du Seigneur, ce n’est pas la même chose. Il s’agit d’une persuasion intérieure. Jésus affirme que ses brebis entendent sa voix et qu’elles le suivent. Quand nous avons cru, nous avons reconnu que c’est le Seigneur qui nous attirait à lui. Nous avons reconnu que c’est lui qui venait habiter en nous. Quand je me suis converti, il y a 40 ans, je ne connaissais que l’Église catholique. Je n’avais aucun enseignement biblique. Mais je me souviens très bien que je me suis senti habité par le Seigneur. Ça s’est passé dans la station de métro Peel à Montréal. Ce qui se passait n’était pas hors de moi mais en moi. Le Seigneur m’a poussé à me repentir et à croire en lui, et je ne pouvais faire autrement. Ce qui m’était caché jusque-là est devenu lumière pour moi. J’ai entendu la voix du Berger. Non pas des mots, mais cet appel efficace auquel je n’ai jamais pu résister. Et j’ai eu cette conviction que Dieu était mon Père céleste et qu’il ne m’abandonnerait jamais. Le Seigneur utilise ceux qu’il envoie. Il appelle des enseignants, des prédicateurs de sa Parole. Mais les mots, les phrases que les chrétiens entendent de ces serviteurs ne deviennent efficaces que parce que les chrétiens reconnaissent la voix du Berger. Ça ne signifie pas que les enseignements sont exempts d’erreurs. Ça signifie que le Saint-Esprit utilise ces mots pour parler au cœur de ses enfants. Lorsque l’enseignant, le prédicateur enseigne ce qui est conforme aux Écritures, le Saint-Esprit agit. Ceux qui se sont convertis en entendant un prédicateur annoncer la bonne nouvelle, j’espère que vous avez entendu plus que la voix d’un homme. Si vous vous êtes convertis, c’est que vous avez entendu la voix du Berger.

 

Être instruits

 

Le 3e verbe est instruire, à la forme passive. Paul dit au verset 21 :

 

…si du moins vous avez entendu parler de lui, et si vous avez été instruits en lui, conformément à la vérité qui est en Jésus 

 

La particularité de la formulation est qu’il ne s’agit pas d’une instruction PAR Jésus, ni SUR Jésus mais EN Jésus. C’est en lui, unis à lui que nous pouvons apprendre le Christ, entendre sa voix et être instruits. En Jésus-Christ constitue notre environnement spirituel. Ce qui fait dire au théologien James Montgomery Boice que Jésus est à la fois l’école, l’enseignant et le sujet de l’étude. L’école, c’est l’environnement, en lui. L’enseignant, c’est lui que nous entendons. Et le sujet de l’étude : nous avons appris le Christ. Nous pouvons avoir confiance que ce que nous recevons est vraiment de Dieu. Nous sommes enseignés sur le Seigneur. Nous sommes enseignés par le Seigneur. Et nous sommes enseignés dans le Seigneur. Nous pouvons mieux comprendre les versets précédents où Paul nous parle des non croyants. Éphésiens 4.17-19 :

 

17 Voici donc ce que je dis et ce que j’atteste dans le Seigneur : c’est que vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leur intelligence. 18 Ils ont la pensée obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux et de l’endurcissement de leur cœur. 19 Ils ont perdu tout sens moral, ils se sont livrés au dérèglement, pour commettre toute espèce d’impureté jointe à la cupidité.

 

Frères et sœurs. L’ignorance dont il est question n’est pas un simple manque d’information. C’est le fait de ne pas connaître personnellement le Seigneur. 

C’est le problème du monde. Les gens n’ont pas de relation avec celui qui les a créés. Paul expose le contraste entre les non croyants et les croyants. Les non croyants ont la pensée obscurcie, ils ont une ignorance coupable parce qu’elle est due à l’endurcissement de leur cœur. Les chrétiens ont appris Christ, ils l’ont entendu et l’entendent par sa Parole, et sont instruits en lui. Ce contraste n’est pas seulement entre les chrétiens et les athées. Il est entre les chrétiens et les non chrétiens. Même ceux qui sont d’une autre religion que le vrai christianisme, c’est-à-dire le christianisme biblique. Certains chrétiens luttent avec l’idée que ceux qui sont d’une autre religion ne doivent pas être considérés comme de vrais croyants au sens biblique du terme. Par voie de contrastes, nous pouvons apprécier ce que signifie apprendre le Christ, entendre le Christ, et être instruits en lui.

 

Dieu ou athéisme

 

Nous savons qu’il y a une multitude de religions dans le monde. Et toutes ces religions existent parce que l’homme, qui a été créé avec une spiritualité, rejette son créateur. Il rejette ce que le créateur dit. Alors l’homme canalise sa spiritualité dans autre chose, et chaque communauté y va de son imagination. Mais ce qui est commun, c’est que chaque religion se trouve à élever l’homme tout en l’abaissant. L’homme est élevé parce qu’il y a la prétention que l’homme peut parvenir à une vie spirituelle et à la vérité par lui-même. Et l’homme est abaissé parce que, de façon paradoxale à ce que je viens de dire, l’homme s’adonne à des pratiques qui le déshonorent. L’homme s’incline devant des éléments de la nature comme si elles étaient divines. Ou l’homme se met à méditer, c’est-à-dire à vouloir contempler le vide, ce qui est une folie. Paul dit que ces religions sont vaines. Les hommes agissent selon la vanité de leur cœur. Pour plusieurs, toutes les religions sont également vraies. Pour plusieurs philosophes, toutes les religions sont également fausses. Et pour plusieurs psychologues, toutes les religions sont également utiles. Cette situation amène les hommes, au mieux, au scepticisme, et au pire, au cynisme et à l’athéisme. La vérité est qu’il n’y a qu’un seul Dieu, qui a tout créé, dont le Fils éternel s’est incarné, est ressuscité, et règne désormais sur tout l’univers. Ce Dieu a parlé et continue de nous parler par les Écritures. Ce Dieu continue de sauver par le même moyen, c’est-à-dire par la foi en son Fils. Le christianisme ne débute pas par une preuve de l’existence de Dieu. Le christianisme débute par le présupposé que Dieu existe et qu’il a tout créé. Et que, puisque Dieu existe et qu’il a tout créé, il a parlé avec sa créature. Sans cela, c’est un dieu illogique. C’est un dieu qui aurait tout créé pour se retirer et laisser les créatures agir selon la volonté de chacune. Lorsque le chrétien a appris le Christ, il a su ces choses. C’est devenu cohérent. La Bible est passée d’un livre parmi tant d’autres à LE livre de Dieu. Nous avons cessé de nous tourner vers des créatures pour nous tourner vers le créateur, notre Dieu, et celui qu’il a envoyé, son Fils unique.

 

Plan ou accident

 

Le 2e contraste concerne tout ce qui se passe dans ce monde. Est-ce que tout ce qui se passe est le déploiement d’un plan global ou s’il s’agit d’une suite infinie d’accidents, de causes à effets au gré du hasard? Contrairement aux sociétés antiques qui étaient très religieuses, même si c’était des religions païennes, notre société n’est pas du tout religieuse au sens strict du terme. Plusieurs des non chrétiens croient que le monde actuel vient du hasard. La chance est devenue une circonstance heureuse due uniquement au hasard. Pour eux, c’est uniquement par chance que le monde actuel est ce qu’il est et que la vie est venue. Il n’y a pas de Dieu qui a tout planifié. Toute l’évolution est aussi par chance. C’est juste arrivé comme ça. Ça aurait pu arriver différemment. La vie aurait bien pu ne jamais exister. Il aurait suffit d’un changement de température, ou de l’absence de tel élément chimique pour que la vie n’existe pas. Le problème avec cette pensée, c’est que ce qui a produit la vie n’est pas la vie. Quand ces personnes parlent de la chance ou du hasard, elles ne voient pas là une force agissante. C’est le contraire. Elles ne voient là aucune intervention supérieure. Les non croyants acceptent que tout soit bien ordonné, mais sans que personne l’ait ordonné. Dire que tout existe, qu’il y a une complémentarité totale dans la nature, sans reconnaître qu’il s’agit d’un plan voulu, c’est illogique. C’est comme avoir toutes les pièces du casse-tête, constater qu’ensemble, il forme une image bien cadrée, et dire que c’est le hasard qui a fait le carton, qui a placé l’image sur le carton et qui a découpé chaque pièce. Ceux qui croient que tout vient de la chance, du hasard, doivent, par conséquent, n’accorder aucune valeur à rien. Si l’homme n’est que le produit du hasard, ce n’est pas plus immoral de tuer un homme que de tuer une mouche. Si tout vient du hasard, l’histoire n’a aucun sens. Elle est réduite à une suite d’évènements, de circonstances qui n’ont pas plus de valeur, qui n’ont aucun sens. Si tout vient du hasard, les enfants n’ont aucune obligation d’obéir à leurs parents. Qui décide que les enfants doivent être soumis à leurs parents? Si tout vient du hasard, les humains peuvent s’adonner à n’importe quelle sexualité. Il n’y a aucune norme. Sans Dieu, tout tombe, tout s’écroule. Je dis sans Dieu, mais en fait, je devrais ajouter, sans Dieu qui s’est révélé, qui nous a donné sa Parole. Pour nous qui sommes à l’école de Jésus-Christ, tout prend son sens. La Parole de Dieu nous dit comment agir dans les structures sociales et familiales. Elle nous enseigne sur la valeur que nous avons. D’abord, comme êtres créés à l’image de Dieu. Puis, comme enfants adoptés par le Père en Jésus-Christ. Apprendre le Christ, entendre la voix du Berger et être instruits en lui, c’est voir tout ce qui existe dans la perspective de Dieu et vivre non plus comme les païens, mais selon Dieu.

 

Vie ou vide

 

Un autre contraste entre la pensée païenne et celle du Christ concerne ce qui arrive après la mort. Chez les non chrétiens, certains croient qu’il n’y a rien après la mort. Mais ceux-là se mentent à eux-mêmes puisqu’il est dit en Ecclésiaste 3.11 :

 

Dieu a mis dans le cœur des hommes la pensée de l’éternité, bien que l’homme ne puisse pas saisir l’œuvre que Dieu a faite, du commencement jusqu’à la fin.

 

Tous les hommes savent qu’il y a une éternité. Ils savent que, même si le corps retourne à la terre, l’âme continue de vivre. Le riche qui a méprisé Lazare en Luc 16, même mort, était conscient de son sort. Il était en proie à des terribles tourments. Il savait que le temps n’allait jamais dissiper ces tourments. Cet homme a vécu en se moquant non seulement de Lazare, mais surtout en se moquant de Dieu. Le chrétien, au contraire, puisqu’il est instruit par le Seigneur, a une espérance. Il a la pensée de Dieu sur le sujet comme sur le reste. Frères et sœurs. Apprendre le Christ, entendre la voix du Berger et être instruits en lui est un privilège que les païens n’ont pas. Nous allons relire les versets. Éphésiens 4.17-24 :

 

17 Voici donc ce que je dis et ce que j’atteste dans le Seigneur : c’est que vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leur intelligence. 18 Ils ont la pensée obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux et de l’endurcissement de leur cœur. 19 Ils ont perdu tout sens moral, ils se sont livrés au dérèglement, pour commettre toute espèce d’impureté jointe à la cupidité. 20 Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris à connaître le Christ, 21 si du moins vous avez entendu parler de lui, et si vous avez été instruits en lui, conformément à la vérité qui est en Jésus : c’est-à-dire vous dépouiller, 22 à cause de votre conduite passée, de la vieille nature qui se corrompt par les convoitises trompeuses, 23 être renouvelés par l’Esprit dans votre intelligence, 24 et revêtir la nature nouvelle, créée selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité.

 

Parfois, on se demande comment faire pour se dépouiller de notre vieille nature et comment revêtir la nature nouvelle. Il n’y a qu’un seul moyen. Ne plus marcher selon la vanité de nos pensées. Ne pas s’endurcir devant la Parole de Dieu. Que ce soit lorsque vous entendez une prédication, dans la mesure où la prédication est biblique. Que ce soit simplement en lisant les Écritures ou que ce soit lorsqu’un frère ou une sœur nous exhorte sur la base des Écritures. Revêtir la nature nouvelle consiste simplement à penser selon Dieu, à vivre selon Dieu. Ce n’est pas mystique. C’est une simple question de ne plus penser de manière autonome, de ne plus vivre selon nos passions… Mais de penser et vivre selon Dieu.

 

Que le Seigneur vous bénisse.

 

Daniel Durand, pasteur

17 février 2019

 


[1] Pillar New Testament Commentary

Prédicateur invité

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