« Paul mentionne comme but pour l’Église qu’elle atteigne l’unité de la foi. J’ai mentionné que c’est utopique de penser que nous allons tous finir par être d’accord sur chaque détail doctrinal ici-bas. Mais ce qui est plus plausible, c’est que nous parvenions tous à avoir une réflexion biblique sérieuse. Et surtout, sur les points essentiels, nous devons être unis aussi sur le plan doctrinal. »
Introduction
Ce matin, nous effectuons un retour dans l’épître de Paul aux Éphésiens, et nous lirons au chapitre 4, les versets 11 à 15.
11 C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, 12 pour le perfectionnement des saints. Cela en vue de l’œuvre du service et de l’édification du corps du Christ, 13 jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ. 14 Ainsi nous ne serons plus des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine, joués par les hommes avec leur fourberie et leurs manœuvres séductrices, 15 mais en disant la vérité avec amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ.
Exposé
Mise en contexte
Nous avons déjà vu que le thème majeur de l’épître de Paul est l’unité, unité qui caractérise le Dieu trinitaire et qui se déverse dans tout ce que Dieu fait. Cette unité doit aussi caractériser l’Église. Nous avions vu que, pour ce faire, le Seigneur a fait des dons aux chrétiens, à tous les chrétiens. Mais il a aussi fait des dons particuliers, des dons de proclamation, c’est-à-dire les apôtres, les prophètes, les évangélistes et les pasteurs-docteurs, ou pasteurs-enseignants. Nous avions aussi vu que, de ces ministères, seul demeure celui de pasteur-enseignant. Ensuite, Paul enseigne que les pasteurs-enseignants doivent équiper les saints, ils doivent les rendre aptes pour servir et édifier l’Église. C’est donc dire que la possession d’un don ne suffit pas pour l’exercer. Il faut aussi que le chrétien bénéficie du ministère des anciens, des pasteurs pour pouvoir exercer leurs dons et remplir un ministère. La suite développe ce point. Quand on regarde l’enseignement de Paul depuis le début du chapitre 4, nous constatons qu’il y a une série d’éléments qui, lorsqu’ils travaillent ensemble, conduisent à l’unité et à la maturité de l’Église. Aux versets 1 et 2, Paul nous exhorte à marcher d’une manière digne de la vocation qui nous a été adressée en toute humilité, douceur et patience, ainsi qu’à se supporter les uns les autres dans la charité, c’est-à-dire dans l’amour. La charité exige l’humilité. Parce que l’orgueil écrase l’autre, il n’y a pas d’amour possible. Au verset 3, il nous dit de nous efforcer à conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Nous avons ici le caractère que l’Église doit avoir et ce sur quoi nous devons veiller et travailler ensemble. Mais le Seigneur ne nous demande pas de travailler à cela sans nous donner les moyens et sans avoir établi un cadre, une structure pour que cela puisse se faire. Au centre de ces moyens il y a ce qui se trouve dans l’expression l’unité de l’Esprit. Du fait que le même Esprit, l’Esprit de Dieu, habite dans chaque chrétien, le Seigneur travaille à l’intérieur de chacun de nous dans la même direction. Et pour amener l’Église dans l’unité et la maturité, le verset 11 nous dit que le Seigneur a donné les pasteurs-enseignants, ou les pasteurs-docteurs. C’est vrai que Paul mentionne 4 ministères au verset, mais nous avions vu que Paul ne donne des consignes que pour désigner des pasteurs-docteurs. Aucune consigne ni définition de tâche ni qualifications requises ne sont mentionnées pour désigner les autres ministères. C’est pourquoi je pense que ces 3 premiers ministères sont terminés. Ils ont servi à établir l’Église à ses débuts. Et nous avions vu que tous ces ministères sont des ministères de proclamation. C’est par le ministère de la Parole que les pasteurs doivent exercer leur autorité, leur direction. Ils doivent s’assurer que la Parole soit enseignée, prêchée et appliquée dans l’Église, et que tout s’inscrive dans une harmonie et une cohésion de tous les ministères. Et ce ministère pastoral amène le perfectionnement de tous les membres. Nous avions vu que le mot grec signifie équiper, rendre apte. Ceci afin que tous les membres se consacrent au service et à l’édification du corps.
La maturité
Ce n’est que dans cette démarche que l’Église va grandir en maturité et dans l’unité. Le verset 13 nous parle de maturité. Éphésiens 4.13 :
… jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ.
Le « jusqu’à ce que nous » indique que c’est progressif, que ça demande du temps, que nous ne devons pas nous décourager, mais plutôt persévérer. De plus, ce verset nous indique que c’est seulement en Église que nous pouvons progresser. L’image du corps va nous aider à saisir ce que Paul entend par la maturité. Nous sommes tous plus ou moins caractérisés par l’inconstance, l’instabilité, la crédulité et la vulnérabilité à être influencés par le dernier livre, le dernier clip sur Facebook, etc. Et si l’on se demande ce qui fait qu’une personne est immature dans sa vie chrétienne, je dirais qu’il y a 2 causes. La première est normale et naturelle. Il s’agit de la situation d’un nouveau converti. De la même manière que les parents ne s’attendent pas à ce que leur bébé ait le discernement pour prendre des décisions, il est normal qu’un nouveau converti n’ait pas encore acquis le bagage de connaissances bibliques pour bien vivre la vie chrétienne. Je ne pense pas que le père de famille va demander conseil auprès de son fils de 3 ans pour savoir qu’elle voiture acheter. L’enfant n’a pas la maturité et c’est bien normal puisqu’il est au début de son stade de développement. Il doit grandir. Et la Bible nous parle de la situation des nouveaux convertis. Nous allons regarder quelques textes que le Nouveau Testament nous présente. Paul nous sert cette mise en garde concernant ceux qui aspirent à la charge pastorale. 1 Timothée 3.6 :
Il ne faut pas qu’il soit un nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil il ne tombe sous le jugement du diable.
Il semble bien qu’il y ait une fragilité chez les nouveaux convertis face à l’orgueil. Nous savons, et Paul le savait, que nous sommes tous orgueilleux. Mais ici, je pense que Paul parle d’un orgueil qui fait trébucher la personne. Dans le verset, c’est un orgueil qui fait tomber sous le jugement du diable. Ce qui est traduit par nouveau converti est en fait : « récemment planté ». C’est le mot à l’origine de notre mot français néophyte. Le danger ici pour le nouveau converti est d’avoir un sentiment de supériorité s’il est placé dans une position d’autorité et de direction trop rapidement. L’Église doit éviter à tout prix de placer un nouveau converti dans une position d’autorité non seulement pour protéger l’Église elle-même, mais aussi pour protéger le nouveau converti de tomber dans le péché d’orgueil, ce qui ferait bien l’affaire du diable. La Bible nous parle ailleurs de chrétiens immatures. 1 Corinthiens 3.1-3 :
1 Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à présent, 2 parce que vous êtes encore charnels. 3 En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ?
Ici, nous voyons que l’immaturité se voit par la marche charnelle. Et ce n’était pas que des individus, mais l’Église comme ensemble qui était caractérisée par l’immaturité. Paul dit « vous êtes encore charnels ». L’Église n’avait jamais connu la maturité. L’immaturité ne se voit pas seulement par un manque de connaissance biblique. Elle se voit par la manière de vivre semblable aux païens, à ceux qui sont encore dans leur péché. On se rappellera qu’à Corinthe, il y avait toutes sortes de problèmes. Il y avait des divisions, les uns se disaient de Paul, d’autres de Pierre, d’autres d’Apollos. Les Corinthiens attribuaient aux serviteurs de Dieu la progression de l’Église. Et Paul leur rappelle que… 1 Corinthiens 3.7-9 :
7 Ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. 8 Celui qui plante et celui qui arrose ne font qu’un, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre labeur. 9 Car nous sommes ouvriers avec Dieu.
Plus loin, Paul leur dira… 1 Corinthiens 4.6 :
Frères, j’ai usé de ces images à propos d’Apollos et de moi, à cause de vous. Vous apprendrez ainsi, en nos personnes, à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit, et nul de vous ne s’enorgueillira en prenant parti pour l’un contre l’autre.
Un autre problème chez les Corinthiens, c’est qu’ils ne sont pas intervenus lorsque quelqu’un parmi eux a pris la femme de son père. C’est-à-dire qu’il a pris comme épouse la 2e femme de son père. Les Corinthiens ont toléré le péché au lieu de pratiquer la discipline ecclésiastique. Ensuite, toujours chez les Corinthiens, lorsqu’il y avait un différend, on allait plaider chez les païens. Au chapitre 6, on apprend que d’autres s’adonnaient à des pratiques immorales. De plus, le chapitre 8 nous montre que les chrétiens de Corinthe scandalisaient des frères faibles dans la foi en mangeant des viandes sacrifiées à des idoles. Ensuite, les Corinthiens profanaient le Repas du Seigneur, pratiquaient les dons du St-Esprit non pas pour s’édifier les uns les autres, mais chacun pour soi-même. Il y avait du désordre. Bref, voilà un portrait d’une Église immature, charnelle. Divisions multiples, tolérance et laxisme face au péché, légèreté dans les choses du Seigneur, etc. On comprend mieux pourquoi Paul dit qu’il ne peut s’adresser à eux comme à des chrétiens spirituels, c’est-à-dire des chrétiens qui se laissent diriger par l’Esprit. En Galates, nous voyons une autre difficulté d’une Église qui n’est pas mature. Galates 1.6 :
Je m’étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile.
Il semble bien que les chrétiens de la Galatie n’étaient pas bien affermis dans la foi, dans la doctrine, dans la connaissance de la vérité et de ce qui concerne le salut. On peut facilement faire un rapprochement entre ce que Paul dit, qu’il est étonné d’un revirement aussi rapide des Galates, et ce que Paul dit aux Éphésiens. Éphésiens 4.14 :
Ainsi nous ne serons plus des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine, joués par les hommes avec leur fourberie et leurs manœuvres séductrices.
Les Galates, dans leur immaturité, se sont laissés entraîner à tout vent de doctrine. Ils se sont, par conséquent, détournés de l’évangile. Et quand nous lisons les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse, on constate que les Églises dévient souvent. Et le drame est que, souvent, la majorité des membres ne s’en rendent pas compte. Si l’on revient à Éphésiens 4, Paul nous dit que l’unité en question n’est pas n’importe quelle unité. Elle nécessite la doctrine biblique. Lorsque Paul dit… Éphésiens 4.14 :
Ainsi nous ne serons plus des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine…
… il dit que l’Église n’est pas unie et qu’une des marques d’une Église non unie est que les gens sont emportés à tout vent de doctrine. On entend souvent dans nos cercles que la doctrine nuit à l’unité, que la doctrine divise. J’aimerais vous dire que c’est exactement le contraire que Paul nous enseigne. D’abord, au verset 13 que nous allons relire. Éphésiens 4.13 :
… jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu,…
Il y a un paradoxe dans le chapitre 4 d’Éphésiens. Alors que le verset 3 nous exhorte à conserver l’unité, le verset 13 nous dit que nous devons atteindre l’unité. Si l’unité existe déjà comme un don, comment se fait-il qu’elle doive être atteinte comme un but? La vérité est que nous sommes déjà unis en Jésus-Christ. Mais nous devons progresser dans cette unité. Comme le mariage unit le mari et la femme pour la vie, mais les deux sont appelés à progresser au quotidien dans l’unité. J’ai souvent mentionné que le mot foi dans la Bible a très souvent le sens de « ce qui doit être cru ». C’est plus que le fait de croire. Nous retrouvons ce sens dans l’épître de Jude qui parle de la foi transmise aux saints une fois pour toutes. C’est ce qui doit être cru qui a été transmis et non l’acte de croire. C’est aussi le sens du même mot que nous retrouvons au verset 5 et qui nous dit qu’il y a un seul Seigneur, une seule foi… Et c’est ce qui explique que le ministère des pasteurs-enseignants reçoit une attention spéciale au verset 11. Et Paul nous parle de l’unité de la foi. Il ne parle pas de nos actions, il ne parle pas de stratégies ou de projets dans l’Église, ni d’affinités, bien que ces choses peuvent être bonnes. Il parle de l’unité de la foi. Je pense que c’est utopique de penser que tous les vrais chrétiens vont finir par être d’accord sur tous les détails de chaque doctrine ici-bas. Nous reviendrons sur ce point. Nous avions vu que dans cette épître, le thème principal est l’unité. Nous avions vu au chapitre 1 que cette unité est d’abord caractéristique du Dieu trinitaire. Le Père a élu et prédestiné ceux qui allaient être sauvés.
Le Fils accomplit la rédemption et le St-Esprit applique aux élus les bienfaits du salut. Nous avons été scellés du St-Esprit qui est le gage de notre héritage. Nous avions aussi vu que Paul alterne entre les pronoms nous et vous, désignant par là les chrétiens d’origine juive et les chrétiens d’origine païenne. Et de ces deux entités, il fait un seul corps. L’unité en Dieu est déversée sur son peuple. Et au chapitre 4, Paul poursuit avec l’unité de l’Esprit que nous devons maintenir. Et toute cette œuvre d’unité passe par la foi, c’est-à-dire les doctrines qui doivent être crues, auxquelles nous devons adhérer. Nous avions vu avec le verset 8 que le Seigneur a fait des dons aux hommes. Chaque chrétien a au moins un don qui lui permet de servir dans l’Église. Il participe à la vie d’Église, à sa cohésion, à son unité. Mais ce n’est pas tout. Chaque chrétien doit rechercher l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu. Il y a peut-être une chose qui nous piège concernant la doctrine. Peut-être qu’on a l’impression que nous avons une bonne doctrine parce que nous croyons…
À la trinité,
À l’inspiration des Écritures,
À une création en 6 jours,
Etc.
Et c’est vrai que ces choses sont importantes. Nous devons avoir une saine doctrine sur beaucoup de sujets. Mais il y a plus concernant la doctrine. Si la doctrine de l’Église à laquelle j’adhère est conforme aux Écritures, je vais croire que les pasteurs ont un rôle sur ma vie. Je ne me priverai pas de leurs soins. Je vais croire que TOUS mes frères et sœurs sont unis à moi, que Dieu me les a donnés pour mon avancement et qu’il m’a donné à eux pour leur avancement. Je vais croire que c’est en travaillant avec mes frères et sœurs que le Seigneur sera glorifié. Je vais aussi croire que la vie d’Église est importante, les réunions sont essentielles. Il y a la doctrine objective. L’Église est le corps du Christ. L’Église est composée de croyants régénérés. L’Église est l’Épouse du Christ. Mais je ne peux pas dire que j’ai une bonne doctrine tant que je ne m’approprie pas ce qui en découle.
Je peux avoir une bonne doctrine sur les Écritures.
Je peux croire qu’elles sont la Parole de Dieu.
Je peux croire qu’elles sont totalement inspirées et exemptes d’erreurs.
Je peux croire que le canon biblique est terminé, c’est-à-dire que Dieu n’ajoutera plus rien aux Écritures.
Je peux avoir une excellente doctrine sur les Écritures.
Mais tant que je ne m’approprie pas les appropriations qui en découlent, je serai emporté à tout vent de doctrine. Quelles sont ces appropriations qui en découlent? Les Écritures doivent être mon seul guide en matière de foi et de pratique. Les Écritures sont la seule nourriture que mon âme doit recevoir. Je dois m’attendre à ce que les dirigeants de l’Église n’enseignent que les Écritures et toutes les Écritures. Frères et sœurs, la saine doctrine ne consiste pas à être en mesure de passer un examen de théologie avec succès à SEMBEQ ou à la Faculté de théologie évangélique de Montréal. La saine doctrine s’incarne dans la vie pratique, affecte positivement nos émotions et nos pensées, et détermine nos choix et nos comportements. Et c’est comme ça pour toutes les doctrines sans exception.
Le but de l’Église
Ça nous conduit au but de Dieu pour son Église. Ceux qui mettent l’emphase sur la mission de propager l’évangile dans ce monde verront surtout l’Église comme militante. L’emphase sera mise sur la mission. Si l’on croit que l’Église a d’abord une mission sociale, nourrir les pauvres par exemple, on verra l’Église comme une œuvre de bienfaisance sociale. Si l’on croit que l’Église doit être recluse, isolée du monde, un peu comme les Amish que certains ont visités il y a quelques mois, nous la verrons comme une forteresse qui nous protège du monde. On peut être plus ou moins sympathiques avec ces points de vue. Mais ces choses ne constituent pas le but de l’Église. Le but de Dieu pour l’Église est qu’elle parvienne à sa maturité. Qu’elle soit transformée à l’image de son Fils. La fin du verset 13 dit « à la mesure de la stature parfaite du Christ ». Au chapitre 5, versets 25 à 27, Paul dit la même chose en d’autres mots. Éphésiens 5.25-27 :
25 Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle, 26 afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole, 27 pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut.
Nous allons relire le verset 14 :
Ainsi nous ne serons plus des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine, joués par les hommes avec leur fourberie et leurs manœuvres séductrices, …
En disant « nous ne serons plus », Paul s’identifie à ce processus. Même si Paul s’adresse à une Église locale, il sait que ce processus concerne l’ensemble de l’Église. Et en disant « nous ne serons plus », Paul affirme que l’Église d’Éphèse était caractérisée par cette vulnérabilité du fait que la doctrine n’était pas bien établie. Je me suis posé la question à savoir si nous recherchons notre bien-être émotif, notre avancement individuel, notre agenda personnel ou si, plutôt, nous recherchons la sanctification, la saine doctrine appliquée, intégrée dans nos vies, et la maturité dans l’unité de l’Église. Je pense que je vais répéter cette dernière phrase. Je me suis posé la question à savoir si nous recherchons notre bien-être émotif, notre avancement individuel, notre agenda personnel ou si, plutôt, nous recherchons la sanctification, la saine doctrine appliquée, intégrée dans nos vies, et la maturité dans l’unité de l’Église. Paul va mentionner les objectifs au verset 13.
Jusqu’à ce que nous soyons tous…
Ce ne sont pas des objectifs individuels, mais communautaires. C’est ensemble que nous pouvons progresser, avancer dans ces choses. Nous pouvons avoir des objectifs individuels. Ce que le texte nous dit, c’est que le but de Dieu est que nous progressions ensemble. Il ne peut en être autrement parce que ma progression nécessite la vie en Église. Autrement dit, je ne peux pas progresser sans vous.
L’unité de la foi
Paul mentionne comme but pour l’Église qu’elle atteigne l’unité de la foi. J’ai mentionné que c’est utopique de penser que nous allons tous finir par être d’accord sur chaque détail doctrinal ici-bas. Mais ce qui est plus plausible, c’est que nous parvenions tous à avoir une réflexion biblique sérieuse. Et surtout, sur les points essentiels, nous devons être unis aussi sur le plan doctrinal. St-Augustin a écrit :
Dans les choses essentielles, unité. Dans les choses secondaires, liberté. En toutes choses, charité.
Notre réalité actuelle, où le péché est encore présent dans nos vies, nos limitations, nos arrière-plans qui nous influencent encore, nos goûts, font que nous ne sommes pas d’accord sur tous les points doctrinaux. Mais il y a des points centraux sur lesquels nous devons être d’accord et unis. Et les pasteurs-enseignants ont, parmi leurs responsabilités, le devoir de conduire l’assemblée, de la diriger en vue de cette unité de la foi et dans la foi.
L’unité de la connaissance du Fils de Dieu
Après avoir mentionné l’unité de la foi, Paul signale au verset 13 l’importance de l’unité de la connaissance du Fils de Dieu. La connaissance du Fils, quel privilège! J’avais souvent lu ce verset. Mais en préparant cette prédication, j’ai été saisi. C’est un privilège de le connaître et de le connaître de plus en plus. Jean 17.3 :
Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.
Frères et sœurs. Si le Seigneur ne s’était pas fait connaître à nous, nous passerions toute l’éternité sans le connaître. Et nous sommes appelés à grandir dans cette connaissance. Méditer sur ce que le Christ a fait, méditer la Parole de Dieu. Et là où la connaissance prend vraiment tout son sens, c’est lorsque nous mettons en pratique ce que la Parole nous enseigne. Par exemple, je peux connaître tout ce que la Bible dit sur la prière. Mais tant que je n’ai pas une vie de prière selon Dieu, cette connaissance demeure fade et stérile. Mais lorsque j’entre dans cette relation avec Dieu, une relation alimentée par une vie de prière selon Dieu, je connais réellement ce qu’est la prière. Si quelqu’un lit tout ce qui a été écrit sur un fruit exotique, il acquiert la connaissance sur ce fruit. Mais il y a une connaissance qui ne s’acquiert qu’en goûtant ce fruit. Et pour connaître les bienfaits de ce fruit sur la santé, il faut en manger régulièrement. Et là, toute la connaissance de ce fruit prend une dimension que seule l’appropriation permet. Jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu. À l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ.
Que le Seigneur vous bénisse.
Daniel Durand, pasteur
13 janvier 2019