« Nous avons vu qu’appartenir à Jésus-Christ implique de quitter notre ancienne vie, et ce, sans perdre notre individualité, mais cette union à Jésus-Christ est tellement plus que simplement quitter quelque chose : c’est quitter la vie passée pour entrer dans une nouvelle vie. C’est ça, le mariage, et c’est aussi ça, le mariage avec Jésus-Christ. Lorsque le Seigneur nous a unis à lui, nous avons quitté notre vie passée et le Seigneur a fait de nous son Épouse. »
Ce matin, nous allons regarder l’avant-dernier verset du chapitre 5 de l’épître de Paul aux Éphésiens.
Texte biblique
Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église. (Éphésiens 5.32)
Que le Seigneur bénisse sa Parole. Nous allons prier.
Exposé
Lorsque nous avons débuté l’étude de l’épître aux Éphésiens, j’avais débuté par un survol des trois premiers chapitres et j’avais suggéré que le thème principal de cette épître est l’unité. Nous avions vu au chapitre 1 l’unité en Dieu lui-même. Les trois personnes de la trinité participent au même plan rédempteur :
En Christ, Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. (Éphésiens 1.4)
Le Père a élu avant la fondation du monde ceux qui lui appartiennent. Le Fils a accompli le salut. En lui, nous avons la rédemption :
En Jésus-Christ, nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de sa grâce […] (Éphésiens 1.7)
Le Saint-Esprit applique aux élus le salut décrété par le Père et accompli par le Fils :
En Christ, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui, vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis et qui constitue le gage de notre héritage, en vue de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire. (Éphésiens 1.13-14)
Nous avions vu que toute unité prend ses racines en Dieu lui-même et que notre Dieu est en train d’accomplir son plan parfait en amenant l’unité dans tout ce qu’il a créé. Notre Dieu a établi son Fils Jésus-Christ comme chef sur toute la création afin d’amener l’unité :
Dieu nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant qu’il s’était proposé en lui, pour l’exécuter quand les temps seraient accomplis : réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. (Éphésiens 1.9-10)
Frères et sœurs, nous ne le voyons pas maintenant, mais quelque chose se passe qui échappe à nos yeux : notre Dieu crée l’unité dans tout ce qu’il a créé. J’avais mentionné que Paul passe du pronom « nous » au pronom « vous ». Au verset 12, il utilise le nous :
[…] afin que nous servions à célébrer sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ. (Éphésiens 1.12)
Ce « nous » représente les Juifs qui ont cru. Ils ont espéré d’avance. Semeur traduit ainsi :
[…] à célébrer sa gloire nous qui, les tout premiers, avons placé notre espérance dans le Messie. (Éphésiens 1.12 [version Semeur])
Surprise : au verset suivant, Paul change de pronom. Remarquez non seulement le changement de pronom pour passer au « vous », mais le retour du pronom « nous ».
En lui, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui, vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis […] (Éphésiens 1.13)
Ce « vous » désigne les non Juifs qui ont aussi cru. Remarquez le « vous aussi ». Immédiatement, Paul revient avec le « nous », cette fois pour englober tous les croyants, qu’ils soient d’origine juive ou non juive.
[…] et qui constitue le gage de notre héritage, en vue de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire. (Éphésiens 1.14)
Dieu marque cette œuvre d’unité en réunissant des gens de toutes les nations. Nous avions aussi vu aux chapitres 2 et 3 que Dieu marque cette unité au sein de son peuple en rassemblant des Juifs et des non Juifs. Nous avions vu le verset 6 du chapitre 2 :
Dieu nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus. (Éphésiens 2.6)
Nous avions vu que le contexte suggère que ce « ensemble » désigne les croyants juifs et les croyants païens. Paul en ajoute dans les versets 11 et suivants : dans les versets 11 et 12, il rappelle aux croyants d’origine païenne leur état passé. Remarquez encore une fois le pronom « vous » :
Souvenez-vous donc de ceci : autrefois, vous, païens dans la chair, traités d’incirconcis par ceux qui se disent circoncis et qui le sont dans la chair et par la main des hommes, vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. (Éphésiens 2.11-12)
Puis, au verset 13, c’est le nouveau statut des croyants d’origine païenne :
Mais maintenant, en Christ-Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang de Christ. (Éphésiens 2.13)
Au verset 14, en reprenant le pronom « nous », Paul parle du fait que tous les croyants, qu’ils soient d’origine juive ou païenne, sont réunis en une seule entité. Dieu crée l’unité et il la fait ressortir en unissant ceux qui étaient jusque là séparés.
Car c’est lui notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, en détruisant le mur de séparation, l’inimitié. (Éphésiens 2.14)
Voyons la suite du texte en gardant en tête que Paul s’intéresse à l’unité nouvelle entre Juifs et non Juifs :
Il a dans sa chair annulé la loi avec ses commandements et leurs dispositions, pour créer en sa personne, avec les deux, un seul homme nouveau en faisant la paix, (Éphésiens 2.15)
« [A]vec les deux » désigne les deux entités : les Juifs et les non Juifs. « [U]n seul homme » peut aussi être compris comme une seule humanité.
et pour les réconcilier avec Dieu tous deux en un seul corps par sa croix, en faisant mourir par elle l’inimitié. Il est venu annoncer comme une bonne nouvelle, la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches ; car par lui, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père dans un même Esprit. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage ; mais vous êtes concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu. (Éphésiens 2.16-19)
Paul enseigne ici que, pour avoir accès au Père, il n’y a aucune autre possibilité que d’être en son Fils. C’est vrai pour les Juifs et c’est vrai pour les non Juifs. Finalement, pour cette section, Paul va mentionner que cette unité se voit aussi dans l’héritage :
Les païens ont un même héritage, forment un même corps et participent à la même promesse en Christ-Jésus par l’Évangile. (Éphésiens 3.6)
Il est évident que Paul met l’accent dans cette épître sur l’unité de Dieu qui se répand sur toute la création et, en particulier, sur son peuple. Il y a toutefois plus et c’est là que nous mène le texte que nous avons lu au début.
Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église. (Éphésiens 5.32)
Un mystère
Le mot « mystère » risque de nous tromper, parce qu’en français, un mystère est quelque chose qu’on ne peut pas comprendre, mais que nous devons croire, alors que, dans la Bible, un mystère est plutôt ce qui était jadis caché et qui est maintenant révélé. Par exemple, en Marc 4.11, il est dit :
Jésus dit à ses disciples : C’est à vous qu’a été donné le mystère du royaume de Dieu, mais pour ceux du dehors, tout se passe en paraboles. (Marc 4.11)
Jésus était en train de leur révéler ce qu’est le royaume de Dieu :
À celui qui a le pouvoir de vous affermir selon mon Évangile et la prédication de Jésus-Christ, conformément à la révélation du mystère tenu secret dès l’origine des temps, mais manifesté maintenant par les Écrits prophétiques, d’après l’ordre du Dieu éternel, et porté à la connaissance de toutes les nations en vue de l’obéissance de la foi, (Romains 16.25-26)
Autrement dit, un mystère n’est pas ce qui est incompréhensible, mais ce qui n’était pas encore révélé et qui l’est maintenant. Quel est ce mystère auquel Paul fait référence en Éphésiens 5.32? Un mot va nous aider :
Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église. (Éphésiens 5.32)
Semeur traduit par « Il y a là un grand mystère ». Paul vient d’enseigner sur le mariage en faisant le parallèle entre le mariage entre un homme et une femme avec le mariage entre Jésus-Christ et son Église. Nous allons donc relire les versets précédents :
car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps et dont il est le Sauveur ; comme l’Église se soumet au Christ, que les femmes se soumettent en tout chacune à son mari. Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Jamais personne, en effet, n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme le Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. (Éphésiens 5.23-31)
C’est ensuite que Paul écrit :
Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église. (Éphésiens 5.32)
Frères et sœurs, ce dont il est question ici, c’est de l’union du Christ avec son Église. Cette union était un mystère jusque là, c’est-à-dire que l’Ancien Testament n’avait jamais révélé clairement cette union. Il y avait bien cette idée qu’Israël était la femme de Dieu, qu’il a divorcé, mais rien ne disait comment les choses allaient se passer. De plus, dans quel sens est-ce que Dieu désignait Israël comme sa femme? Était-ce métaphorique ou non? Ce n’est pas clair.
Alors que le Nouveau Testament nous informe que c’est en s’incarnant dans son Fils, qui devient un de nous, que nous sommes mariés à Dieu, nous apprenons que ce mariage a nécessité la mort du Christ. Nous apprenons que ce mariage ne pourra pas se terminer par un divorce, justement parce que l’Épouse est sanctifiée. Le Nouveau Testament lève le voile sur ce qui était jusque là caché : nous sommes unis à Jésus-Christ par les liens du mariage.
Ne nous méprenons pas : ce mariage n’est pas une illustration copiée sur les mariages entre hommes et femmes. C’est plutôt notre mariage ici-bas qui est une illustration du mariage éternel entre Dieu et son peuple. Il s’agit donc d’une union très particulière.
Aspect légal
Comme nos mariages, notre union au Christ a un aspect légal, c’est-à-dire qu’il y a eu une transaction selon laquelle ce qui était nôtre, en particulier notre péché et ses conséquences, Jésus-Christ l’a pris sur lui; et ce qui est sien, en particulier sa justice, nous a été imputée. Romains 3.21 nous dit :
Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes. (Romains 3.21)
Paul semble opposer la justice et la loi. Comment une justice peut-elle s’établir sans la loi que Paul qualifie de juste? « [S]ans la loi », et c’est le contexte qui nous montre cela, signifie que les bénéficiaires du salut sont sauvés en dépit du fait qu’ils n’ont pas rencontré les exigences de la loi. Paul, conscient du dilemme, surtout pour les Juifs, s’empresse d’affirmer que cette justice sans la loi reçoit le témoignage de la loi… et des prophètes. Ça s’explique très bien : c’est que, dans la loi, Dieu a montré sa disposition à pardonner au pécheur repentant par des sacrifices de substitution. Le Juif qui croyait réellement en Dieu et en ses promesses exprimait sa foi au messie à venir par des sacrifices d’animaux. La loi ne faisait pas qu’exiger une obéissance parfaite pour être sauvé : il y a une clause, une provision dans la loi pour le pécheur repentant. S’il se repent et croit au messie, il est sauvé par voie de substitution. Autrement dit, la loi de Dieu prévoit deux moyens de salut : le premier est l’obéissance parfaite; le deuxième est la substitution. Seul Jésus-Christ a réussi l’obéissance parfaite. Il a accompli toutes les exigences de la loi, mais il y a plus : parce qu’il a agi à titre de représentant pour son peuple, il a assumé les conséquences de notre péché, c’est-à-dire la colère de Dieu et la mort. Ça, c’est ce qu’il a reçu et subi. En même temps, dans cette transaction, la justice de Jésus-Christ a été mise à notre compte. Elle nous a été imputée à nous, les croyants. Autrement dit, quand le Père a considéré Jésus sur la croix, il l’a traité comme le méritent les pécheurs. Dieu s’est détourné de son Fils et a versé sur lui sa colère, non pas que le Père était fâché contre le Fils. Le Père a plutôt considéré son Fils ainsi, parce que son Fils nous représentait sur la croix. En lien avec toute l’épître qui met l’accent sur l’unité, Paul va plus loin et parle de l’union entre Jésus-Christ et nous et, comme je vous ai dit, cette union a un aspect légal que nous venons de voir. Avant, le mariage avec Jésus-Christ implique l’abandon du passé. Relisons les versets 31 et 32 :
C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église. (Éphésiens 5.31-32)
Nous ne pouvons penser être unis au Christ si nous vivons comme avant.
Quitter
Notre société a une notion très faible, très pauvre du mariage. À l’époque, la femme vivait sous l’autorité de son père et, en se mariant, elle devenait sous l’autorité de son mari. C’est le sens que nous donnons dans nos célébrations de mariage lorsque la mariée traverse l’allée au bras de son père qui la conduit jusqu’à son futur mari. À l’époque, la femme n’avait pas d’identité propre. Elle avait l’identité de son père en portant son nom de famille et, en se mariant, elle prenait l’identité de son mari en prenant son nom. Quand j’étais jeune, on désignait parfois les femmes comme Madame, suivi du nom complet de son mari : « Madame Daniel Durand » pour désigner Loraine. Quand la femme se mariait, elle n’était plus sous l’autorité de son père, et c’est vrai pour l’homme aussi, mais la femme devenait sous l’autorité de son mari. Les rapports avec ses parents étaient changés. L’homme quittait pour assumer dorénavant l’autorité, mais la femme quittait pour se placer sous une autre autorité : celle de son mari. C’est la même chose pour notre union au Christ : nous avons quitté notre identité passée. Être unis au Christ implique de ne plus être unis à notre identité passée. Frères et sœurs, la Bible appelle « adultères » ceux qui se disent mariés au Seigneur tout en se débauchant, c’est-à-dire en péchant allègrement. Nous péchons tous, mais nous devons tout faire pour combattre le péché dans nos vies.
Posons-nous la question ce matin : est-ce que j’ai quitté mon ancienne vie? Est-ce que j’ai renoncé aux choses du passé? J’ai connu des couples qui ont eu de grandes difficultés dans leur mariage. Le mari voulait continuer à sortir avec ses copains et laissait son épouse seule à la maison, parfois avec des enfants. La femme voulait continuer à sortir avec ses copines sans son mari. Je ne dis pas qu’un homme marié ne peut pas avoir d’amis, ni la femme mariée, mais quand on cherche à continuer la même vie qu’avant, c’est problématique. Le mariage implique un renoncement, la conversion aussi. Nous devons renoncer aux choses du monde pour être mariés à Jésus-Christ. Sans quoi, nous sommes adultères.
Individualité
Ce renoncement ne signifie pas que nous perdons notre individualité. Ça signifie que nous cessons d’être individualistes. La notion de mariage avec le Christ nous enseigne que nous ne serons pas engloutis dans le Christ. Nous ne deviendrons jamais de petits dieux.
Dans le salut, nous conservons notre identité propre. Bien qu’elle soit recréée en Jésus-Christ et qu’elle sera glorifiée, ce sera notre identité. Henri Blocher a écrit sur ce sujet :
L’union en cause n’est jamais de confusion, mais de communion.
C’est-à-dire que nous ne serons pas confondus, étymologiquement « fondus avec », donc nous ne serons pas confondus dans le Christ. Notre union en est une de communion. Comme dans le mariage, le lien est très fort. Les deux deviennent une seule chair, mais les deux conservent leur individualité : je dirais l’individualité sans l’individualisme. Il y a donc tout un aspect légal, puis un aspect pratique. Nous avons vu qu’appartenir à Jésus-Christ implique de quitter notre ancienne vie, et ce, sans perdre notre individualité, mais cette union à Jésus-Christ est tellement plus que simplement quitter quelque chose : c’est quitter la vie passée pour entrer dans une nouvelle vie. C’est ça, le mariage, et c’est aussi ça, le mariage avec Jésus-Christ.
Lorsque le Seigneur nous a unis à lui, nous avons quitté notre vie passée et le Seigneur a fait de nous son Épouse.
Bénédictions
Quelles sont les bénédictions qui sont associées à ce mariage?
Salut
Nous avons vu le salut, l’aspect légal. J’ai l’impression que les films romantiques où le prince va sauver sa bien-aimée ont peut-être été inspirés de ce mariage entre Jésus-Christ et son Église : il est venu nous sauver. Éphésiens 5.23 nous dit :
[…] car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps et dont il est le Sauveur. (Éphésiens 5.23)
Puis, le verset 25 :
Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle […] (Éphésiens 5.25)
Lorsque le Seigneur est mort sur la croix, ce n’était pas pour sauver des personnes pour lesquelles il était indifférent. Il est mort pour son Épouse, l’Église. Certains chrétiens ont peut-être eu une mauvaise expérience du mariage et c’est possible que, pour ces personnes, le fait que l’Église soit l’Épouse de Jésus-Christ n’évoque rien de positif, mais nous devons savoir ceci : le mariage avec Jésus-Christ ne peut jamais se comparer au mariage que nous connaissons entre un homme et une femme.
Le mariage entre homme et femme est l’union entre deux pécheurs égoïstes. Pour l’Église, notre Époux, Jésus-Christ, est sans péché et, de plus, il est Dieu lui-même. De plus, un homme n’a aucun pouvoir sur son épouse et vice versa, alors que Jésus-Christ a le pouvoir de nous transformer. Il a le pouvoir de garantir la relation. Jésus a prié pour que nous ne nous perdions pas :
Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés dans la vérité. Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un ; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un — moi en eux, et toi en moi, afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés, comme tu m’as aimé. (Jean 17.19-23)
Amour
Ça nous amène à la deuxième bénédiction de cette relation conjugale avec Jésus-Christ : la nature de l’amour. C’est par amour que Jésus-Christ se marie avec nous. Cet amour est le plus profond qui soit entre deux humains. Le lien conjugal est la relation qui permet la plus grande intimité, surtout lorsque les deux sont chrétiens. Ils font une seule chair et un seul esprit. Évidemment, il n’y a pas de procréation dans le mariage avec Jésus-Christ, mais il y a une intimité des plus profondes, telle qu’elle est impossible dans un mariage humain. L’Esprit de Dieu, qui est aussi l’Esprit de son Fils, vient habiter en nous. Cette intimité est unique.
Assurance
La troisième bénédiction du lien conjugal est l’assurance du salut. Pourquoi? Parce que le mariage est indissoluble pour Dieu. Le mariage entre humains est l’emblème du mariage entre Jésus-Christ et son Église. Le mariage entre humains se termine à la mort d’un des deux, à moins qu’un des deux brise le lien du mariage par l’adultère. Là, il peut y avoir divorce, sinon, seule la mort met fin au mariage et c’est ce que la loi de Dieu prévoit. Ce mariage n’est qu’un emblème du mariage éternel entre Jésus-Christ et son Épouse. Le mariage avec Jésus-Christ est de nature infiniment différente : il est éternel. Si c’est Dieu qui unit un homme et une femme, à combien plus forte raison c’est Dieu qui nous a unis à son Fils. Ce mariage ne peut être brisé : Dieu a pris tous les moyens, toutes les mesures.
Sanctification
Ça nous conduit à la quatrième bénédiction : la sanctification.
Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. (Éphésiens 5.25-27)
Est-ce qu’un chrétien pourrait abandonner la foi et ne plus être de l’Église, l’Épouse du Christ? La réponse est non, parce que le Christ fait une œuvre en nous qu’un homme ne peut pas faire par lui-même dans son épouse : c’est la sanctification. L’homme peut agir et doit agir pour aider son épouse dans sa sanctification, mais l’homme n’a aucun pouvoir pour transformer son épouse. Par contre, Jésus a ce pouvoir : il nous sanctifie et il le fera jusqu’à la fin de notre vie terrestre.
Héritage
La cinquième bénédiction, c’est l’héritage. Quand le mari hérite de ses parents, en principe, l’épouse en profite autant. Enfin, c’est ma pensée qu’elle devrait en profiter autant, parce que ce qui appartient à un appartient à l’autre. Jésus a reçu l’héritage, c’est-à-dire toutes les promesses de l’alliance. Hébreux 1.2 nous dit que :
Dieu a établi son Fils héritier de toutes choses. (Hébreux 1.2)
Le Fils est l’héritier, mais parce qu’il nous unit à lui, voici ce que Paul dit en Romains 8.17 :
Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ. (Romains 8.17)
Jésus-Christ partage même son trône avec nous, puisque nous règnerons avec lui pour l’éternité. Il nous associe à son sacerdoce, puisque nous sommes un royaume de sacrificateurs. Frères et sœurs, nous sommes les plus privilégiés du monde et nous partageons tous cette destinée. Nous avons toutes les raisons de vivre pour ce merveilleux époux qui a donné sa vie pour nous. Il nous aime, il désire l’intimité la plus grande et la plus parfaite. Il nous sanctifie et a fait de nous ses cohéritiers. Aimons cet époux. Soyons soumis à notre époux. Chérissons-le. Que le Seigneur vous bénisse.
Daniel Durand, pasteur
23 février 2020