La providence de Dieu, partie 14

La semaine passée, nous avons vu que, dans sa providence, le Seigneur laisse parfois aller ses enfants dans la voie de la désobéissance. Autrement dit, il nous laisse parfois à nous-mêmes. Ce matin, nous allons revenir sur la question des réprouvés en lien avec la providence.

Les réprouvés

Nous avions vu que Dieu est providentiel, non seulement pour ses enfants, mais aussi pour tous les humains. Les réprouvés ne jouissent pas des mêmes bienfaits que nous. Dieu a pourvu pour nous du moyen de salut. Il a pourvu pour nous d’une famille chrétienne. Les réprouvés n’ont pas ces bénédictions, mais il y a des bénédictions communes :

Votre Père fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. (Matthieu 5.45)

J’ai remarqué chez nous que, lorsqu’il pleut sur mon terrain, il pleut aussi sur celui de mon voisin qui n’est pas chrétien. Nous appelons ça la grâce commune. Elle est commune à tous dans des degrés divers. Dieu peut donner une pleine santé à ses ennemis comme à ses enfants. Même, il peut donner la pleine santé à un ennemi et la maladie à son enfant. Maintenant, la providence divine joue également dans la disposition de cœur des réprouvés. Nous revenons à cette fameuse tension entre la pleine souveraineté divine et la pleine responsabilité de l’homme. Nous avons vu que Dieu livre parfois ses enfants à leur propre nature dans un but pédagogique, pour que nous réalisions ce que sont nos cœurs sans Dieu, mais Dieu nous ramène toujours. Jésus a prié pour ceux que le Père lui a donnés et il n’en perdra pas un. Dans le cas des réprouvés, Dieu les livre constamment et définitivement à eux-mêmes :

La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, car Dieu le leur a manifesté. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. (Romains 1.18-21)

Ici, Paul parle du fait que tous les hommes ont une connaissance de la vérité. Le verset 18 dit que les hommes « retiennent injustement la vérité captive »De plus, Paul ajoute que tous les hommes ont une connaissance innée de Dieu. Le verset 21 dit bien : « Puisque, ayant connu Dieu […] » Les hommes connaissent Dieu, mais rejettent la vérité captive. Paul continue au verset 22 :

Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. (Romains 1.22-23)

Paul parle ici d’une prédisposition de l’homme : il est pécheur, détourné de Dieu en dépit de la révélation générale, c’est-à-dire du fait que Dieu s’est fait connaître aux hommes par la création, dans leur conscience avec la notion du bien et du mal, ainsi que par la notion d’éternité que Dieu a placée en chacun. Le verset 24 débute par « C’est pourquoi », établissant l’action de Dieu sur cette prédisposition des réprouvés.

C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs cœurs, en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps ; eux qui ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen ! C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions déshonorantes, car leurs femmes ont remplacé les relations naturelles par des actes contre nature ; et de même les hommes, abandonnant les relations naturelles avec la femme, se sont enflammés dans leurs désirs, les uns pour les autres ; ils commettent l’infamie, homme avec homme, et reçoivent en eux-mêmes le salaire que mérite leur égarement. Comme ils n’ont pas jugé bon d’avoir la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à une mentalité réprouvée, pour commettre des choses indignes ; ils sont remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de perfidie ; pleins d’envie, de meurtre, de discorde, de fraude, de vice ; rapporteurs, médisants, impies, emportés, orgueilleux, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, sans intelligence, sans loyauté, sans affection, sans indulgence, sans pitié. (Romains 1.24-31)

Dieu livre à eux-mêmes, c’est-à-dire à leur propre nature, leur propre disposition intérieure, les hommes qui pèchent. À part les élus, le Seigneur, non seulement n’atténue pas les effets du péché dans l’homme, mais il livre ceux-ci à eux-mêmes. Nous voyons cette vérité appliquée au pharaon :

Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’aurai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l’Écriture dit à Pharaon : Je t’ai suscité tout exprès pour montrer en toi ma puissance et pour que mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. (Romains 9.15-18)

Daniel Durand, pasteur
6 octobre 2019

Prédicateur invité

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