La providence de Dieu, partie 13

Dans la doctrine de la providence de Dieu, une question se pose. D’un côté, Jésus promet que, si nous cherchons le royaume et la justice, le Seigneur va pourvoir à tous nos besoins. Dans le texte, il mentionne la nourriture et le vêtement. Ce sont deux exemples pour couvrir tous nos véritables besoins. Donc, nous avons cette promesse que Dieu pourvoit aux besoins de tous ceux qui cherchent le royaume et la justice et, en même temps, des personnes ont manqué de ces ressources primaires en raison de leur consécration. Paul dit en 2 Corinthiens 11.27 qu’il a lui-même connu le dénuement. Alors, comment se fait-il que le Seigneur dit qu’il pourvoira au vêtement et que les chrétiens connaissent parfois le dénuement dans les persécutions? Est-ce que la providence divine fait défaut? La vérité est que le Seigneur peut suspendre parfois une promesse pour accomplir une œuvre. La plupart du temps, c’est temporaire, mais il se peut aussi que le Seigneur permette une persécution où son enfant va mourir de faim ou d’une autre cause liée à la persécution.

Est-ce que Dieu manque à ses promesses? Je ne pense pas, parce qu’il n’a pas promis que ces choses : il a aussi promis de nous sanctifier et ça passe souvent par les difficultés.

Il nous a dit que les souffrances que nous traverserons s’inscrivent dans notre union au Christ. Donc, il arrive que le Seigneur nous place dans des situations où une promesse semble suspendue. Le Seigneur veut que nous travaillons. Il pourvoit au travail pour ses enfants, mais il se peut que le Seigneur place son enfant dans une situation où celui-ci ne pourra pas travailler. C’est une épreuve. Dans ce cas, le Seigneur pourvoit aux besoins spirituels. L’épreuve peut avoir comme but d’instruire le croyant. Il se peut que le Seigneur place ses enfants dans un état de disette, de privation de nourriture. Dans ce cas, il se peut que le Seigneur désire que nous apprenions à dépendre de lui totalement. Il se peut aussi que le Seigneur désire que les chrétiens s’entraident davantage. Nous lisons :

L’un d’eux, du nom d’Agabus, se leva et déclara par l’Esprit qu’il y aurait une grande famine sur la terre entière. Elle eut lieu, en effet, sous Claude. Les disciples décidèrent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. (Actes 11.28-29)

Le soutien du Seigneur

Troisième point, le Seigneur n’abandonne jamais son enfant à ses propres forces dans l’épreuve :

Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, que j’ai choisi, race d’Abraham, mon ami ! Toi, que j’ai saisi des extrémités de la terre et que j’ai appelé de ses confins, à qui j’ai dit : Tu es mon serviteur, je te choisis et ne te rejette pas ! Sois sans crainte, car je suis avec toi ; n’ouvre pas des yeux inquiets, car je suis ton Dieu ; je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite victorieuse. Voici qu’ils seront couverts de honte et de confusion, tous ceux qui sont irrités contre toi ; ils seront réduits à rien, ils périront, ceux qui disputent contre toi. (Ésaïe 41.8-11)

Le dernier verset nous montre un contexte de persécution et d’opposition de la part des non croyants. Le Seigneur sait fortifier ses enfants au temps de l’épreuve :

Fortifiez-vous et prenez courage ! Soyez sans crainte et sans effroi devant eux ; car l’Éternel, ton Dieu, marche lui-même avec toi, il ne te délaissera pas, il ne t’abandonnera pas. (Deutéronome 31.6)

Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui se trouve toujours dans la détresse. (Psaumes 46.2)

Il est impossible que le chrétien se retrouve isolé dans la détresse. L’enfant de Dieu a cette assurance que le Seigneur est toujours avec lui, y compris dans la détresse. Nous avons souvent l’impression que c’est nous qui nous maintenons dans le salut et, dans un sens, c’est vrai. C’est vrai, parce que c’est nous qui devons persévérer, mais en même temps, c’est Dieu qui le fait, parce que c’est Dieu qui opère en nous ce qu’il faut pour que nous nous maintenions dans ses voies.

Dieu se glorifie

Quatrième point, le Seigneur se glorifie dans nos épreuves. L’épreuve fait ressortir notre faiblesse et c’est l’occasion pour Dieu de manifester sa force :

Le Seigneur m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les privations, dans les persécutions, dans les angoisses, pour Christ ; en effet quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. (2 Corinthiens 12.9-10)

Périodes de chute

Nous allons maintenant voir que, dans sa providence, le Seigneur permet aussi que nous ayons des périodes de chute, des périodes où nous tombons dans le péché. Rappelons-nous la discussion entre Jésus et Pierre :

Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et toi, quand tu seras revenu à moi affermis tes frères. (Luc 22.31-32)

Très intéressant : Jésus ne dit pas à Pierre qu’il va empêcher Satan de s’en prendre à lui. Il lui annonce que Satan va s’en prendre à lui et il annonce à Pierre qu’il va chuter :

Jésus dit : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui, que tu n’aies nié trois fois de me connaître. (Luc 22.34)

Jésus a laissé Pierre chuter, mais il annonce à Pierre que c’est temporaire. C’est implicite dans la suite où Jésus dit : « quand tu seras revenu » :

Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et toi, quand tu seras revenu à moi affermis tes frères. (Luc 22.32)

Pourquoi est-ce que Jésus a permis cette chute de Pierre? La réponse se trouve dans les versets suivants :

Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi en prison et à la mort. Et Jésus dit : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui, que tu n’aies nié trois fois de me connaître. (Luc 22.33-34)

Pierre souffrait de prétention : il se croyait fort. Il croyait qu’il pouvait résister même à Satan. Pierre avait besoin d’une leçon d’humilité pour apprendre à se connaître et à voir sa fragilité, sa faiblesse. Dans nos vies, c’est la même chose : nous avons besoin que le Seigneur nous montre ce que nous sommes réellement. C’est sa providence qui agit dans nos vies, pour nous montrer, à travers les épreuves, ce que nous sommes réellement.

Juste avant que le peuple entre en terre promise, après 40 années au désert, le Seigneur dit ceci :

Tu te souviendras de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour reconnaître ce qu’il y avait dans ton cœur et si tu observerais ses commandements, oui ou non. (Deutéronome 8.2)

Le roi Ézéchias a vécu quelque chose de semblable :

Dieu abandonna Ézéchias pour l’éprouver, afin de connaître tout ce qui était dans son cœur. (2 Chroniques 32.31)

Le Seigneur nous laisse parfois à nous-mêmes pour que nous constations ce que nous ferions sans lui. Il veut que nous réalisions que nous avons besoin de lui en toute chose. Il veut que nous dépendions de lui. Ceci dit, le fait que le Seigneur nous laisse à nous-mêmes ne nous donne pas le droit de nous déresponsabiliser. Au contraire, le Seigneur veut nous montrer comment nous sommes par nous-mêmes. Donc, il arrive que le Seigneur nous laisse aller au péché. Il ne commet pas le péché, il ne nous force pas à pécher : il ne fait que nous laisser à nous-mêmes temporairement afin que nous constations ce que nous sommes par nous-mêmes et que nous apprenions que nous ne pouvons vivre de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de l’Éternel.

Daniel Durand, pasteur
29 septembre 2019

Prédicateur invité

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