« Le texte que nous avons lu devrait nous encourager à considérer la place de la prière dans nos vies. Nous pouvons lui demander tout ce qui est selon sa volonté. C’est énorme! Non seulement nous pouvons les lui demander, mais Jésus a dit que tout ce qu’on allait lui demander, il allait le faire. La prière est un maillon essentiel dans la mission de l’Église, dans la mission que le Seigneur nous confie tous et chacun. Sans la prière, pas de mission. »
Introduction
Je vous invite à tourner dans l’évangile de Jean au chapitre 14 afin de poursuivre dans la série sur cet évangile et nous lirons les versets 12 à 14 :
Texte biblique
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais vers le Père; et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. (Jean 14.12-14)
Que le Seigneur bénisse sa Parole en nous. Prions…
Exposé
Jésus continue de rassurer ses disciples, eux qui sont troublés en raison de son départ imminent, mais aussi certainement en raison de la trahison de Judas et de l’annonce du reniement de Pierre. Nous avions vu que, pour préparer ses disciples à son départ, Jésus leur dit qu’il va quitter pour leur préparer une place. C’est la première raison que Jésus donne pour expliquer son départ.
La deuxième, nous l’avons vue la semaine passée, c’est que son départ est nécessaire pour que l’Esprit soit envoyé. Nous développerons ce point plus loin dans l’évangile. Jésus annonce qu’il y a un délai entre son départ et son retour qui sont annoncés au verset 3 (Jean 14.3). Durant cette période, les disciples ont une mission, le Seigneur leur a préparé des œuvres de même ordre que celles que Jésus a faites durant son ministère terrestre et même des œuvres plus grandes. Nous avions vu que ces œuvres consistent à évangéliser les nations païennes. Pour eux, évangéliser les Juifs, ça allait de soi. Les Juifs avaient été préparés depuis des siècles à la venue du messie. Les Juifs avaient été délivrés d’Égypte et cet évènement figurait comme le plus important de leur histoire. Les Juifs ont vu le Seigneur agir au sein de leur nation. Leur annoncer la venue du messie dont ils ont entendu parler depuis des siècles, c’est une chose, mais aller annoncer à des nations païennes l’évangile du Christ, c’est énorme. Paul présente son ministère ainsi.
C’est par lui que nous avons reçu la grâce et l’apostolat pour amener, en son nom, à l’obéissance de la foi toutes les nations […] (Romains 1.5)
La mission d’Israël était d’être une lumière pour les nations.
Moi, l’Éternel, je t’ai appelé pour la justice et je te prends par la main, je te protège et je t’établis pour faire alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations […] (Ésaïe 42.6)
Le peuple a échoué dans son rôle de vivre selon Dieu afin d’éclairer les nations païennes. Le Christ vient. Il est la lumière du monde, ce qui inclut les nations, et il dit à ses disciples qu’ils sont la lumière du monde. Pour cette tâche qui dépasse les compétences de l’homme, Jésus promet son Esprit, thème qui sera central dans les prochains chapitres, mais avant d’y arriver, le texte d’aujourd’hui nous place sur le thème de la prière.
tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. (Jean 14.13-14)
L’Esprit de Dieu est à l’œuvre. Les disciples ont un mandat, mais c’est dans la prière que les choses se passent. Jésus fait un lien clair entre la mission et la prière. En passant, la mission n’est pas quelque chose qui exige de s’expatrier. Chaque chrétien est en mission dans la position et le lieu dans lesquels il se trouve. L’idée de mission ne se limite pas non plus aux pasteurs, mais à tous les chrétiens, selon les dons que le Seigneur donne à chacun.
Que ce soit dans le rôle de parents que le Seigneur vous confie ou que ce soit au travail auprès de non-croyants, dans des loisirs ou dans votre quartier, vous êtes la lumière du monde parce que le Christ, vraie lumière, habite en vous. Il nous demande de briller dans tout ce que nous faisons afin que notre témoignage appuie le message de l’évangile que nous portons. C’est notre mission à chacun.
Nous avions vu que Jésus enseigne à ses disciples qu’il va quitter et qu’il va revenir, afin de prendre avec lui ceux qui lui appartiennent, afin que nous soyons tous réunis dans la maison de son Père. Nous avions vu aussi qu’entre ces deux grands évènements, il n’y a pas de vide. L’Église est en mission. Jésus réconforte ses disciples en leur disant que l’Esprit de Dieu leur sera envoyé. Au verset 13, Jésus ajoute que son départ ne met pas fin à son engagement sur la terre.
[…] tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai. (Jean 14.13)
Son départ ne met pas fin à son implication ni à la communion avec ses disciples. Si Jésus avait gardé une présence physique comme il l’a fait durant trois années de ministère public, il n’y aurait que ceux qui sont près de lui, dans le même village, qui pourraient avoir une communion avec lui. Son départ ouvre le ministère de l’Esprit de Dieu. L’évangile est ouvert à toutes les nations et sa présence spirituelle rend possible une communion, peu importe où le croyant se trouve. Vous vous rappelez l’ancienne publicité de Bell : « La distance n’a plus d’importance »? C’est surtout vrai avec le Seigneur. La prière permet la communion, peu importe où on se trouve.
Tout?
Le premier point que j’aimerais présenter sur la prière, c’est ce que le verset ne signifie pas.
[…] tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai. (Jean 14.13)
Il m’est arrivé plus d’une fois d’entendre que le croyant peut demander tout ce qu’il veut au Seigneur sur la base de cette promesse. Il y a des personnes qui réclament quelque chose à Dieu et même qui l’exigent. Ils prennent une photo de l’objet désiré, ils l’apposent sur le frigo et ils le réclament à chaque jour au Seigneur sur la base de ce verset. J’ai vu une telle pratique et cette pratique est présente dans un courant du monde évangélique.
Il y a des personnes qui ont cessé de croire au rôle de la prière parce qu’elles n’ont pas été exaucées ou elles ont cru que le Seigneur n’avait pas la puissance qu’il prétendait avoir ou qu’il n’est pas vraiment fidèle parce qu’il a dit qu’il donnerait tout ce que nous lui demanderions.
Requêtes refusées
Premièrement, la Bible présente des exemples de requêtes que le Seigneur a refusées.
Puis Nathan s’en alla dans sa maison. L’Éternel frappa l’enfant que la femme d’Urie avait enfanté à David, et il se mit à dépérir. David implora Dieu pour le garçon et il entreprit de jeûner. Quand il rentra, il passa la nuit couché par terre. Les anciens de sa maison insistèrent auprès de lui pour le faire lever de terre; mais il ne voulut pas et il ne prit pas de nourriture avec eux. Or, le septième jour, l’enfant mourut. (2 Samuel 12.15-18)
David a jeûné, il a imploré le Seigneur que son fils ne meure pas. Son fils est mort. Que fit David? A-t-il remis en question la fidélité de Dieu? Ou son amour pour Dieu?
Alors David se leva de terre. Il se lava, se parfuma et changea de vêtements; … puis il alla dans la maison de l’Éternel et se prosterna. (2 Samuel 12.20)
Paul a aussi vu une requête non exaucée.
à cause de l’excellence de ces révélations. Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter, pour que je ne sois pas enflé d’orgueil. Trois fois j’ai supplié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. (2 Corinthiens 12.7-9)
Paul pensait qu’il lui serait plus facile d’exercer son ministère sans cette écharde dans la chair (on n’est pas certain de ce que c’était) et le Seigneur lui dit que c’est le contraire. La grâce de Dieu lui suffit. La puissance de Dieu va s’accomplir dans la faiblesse de Paul. La réaction de Paul :
Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. (2 Corinthiens 12.9)
Paul connaissait certainement les paroles du Christ qui avait dit : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai. »
Conditions
En fait, les données bibliques nous informent qu’il y a des conditions à l’exaucement. Autrement dit, si le Seigneur a promis de répondre à nos prières, ce n’est pas une promesse inconditionnelle.
Les croyants
Le verset 12 nous donne la première condition.
[…] celui qui croit en moi […] (Jean 14.12)
C’est synonyme d’être chrétien. Croire au Christ, c’est placer toute sa confiance en lui. C’est croire en la pleine valeur de son sacrifice, qui a satisfait la justice de Dieu pour son peuple. Croire au Christ a même un contenu théologique sans lequel la foi n’est pas la vraie foi. Ce contenu, c’est que nous devons croire que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, vrai Dieu engendré éternellement du Père. C’est croire qu’il est véritablement venu en chair, qu’il a vécu une vie parfaite, sinon son sacrifice n’aurait aucune valeur expiatoire. Celui qui croit au Christ, c’est celui qui croit au Dieu de la Bible manifesté en Jésus-Christ. À l’inverse, celui qui ne croit pas au Christ n’a pas d’accès à Dieu. La Bible désigne souvent ceux qui ne croient pas par le mot « méchant ».
L’Éternel est éloigné des méchants, mais il écoute la prière des justes. (Proverbes 15.29)
Ceux qui consacrent leur vie contre Dieu ne peuvent pas compter sur ses bontés. On ne peut pas mépriser le Seigneur dans la vie et lui demander quelque chose quand ça nous convient.
Si quelqu’un détourne l’oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est un acte horrible. (Proverbes 28.9)
La raison nous est donnée ici.
Quand je les appelais, ils n’ont pas écouté : aussi n’écouterai-je pas quand ils appelleront, a dit l’Éternel des armées. (Zacharie 7.13)
Celui qui n’écoute pas le Seigneur lorsqu’il parle ne peut pas s’attendre à ce que le Seigneur l’écoute. Le Seigneur ne tombe pas dans ce genre d’incohérence. Ça ne signifie pas que le Seigneur ne donnera jamais suite à la prière d’un non-croyant. Il se peut que cette prière s’inscrive dans un processus par lequel le Seigneur est en train de transformer son élu, de le tourner vers le Christ.
Il se peut aussi que le Seigneur agisse ainsi pour que soit révélée l’ingratitude de la personne, mais, de façon générale, le non-croyant ne verra pas d’exaucement à sa prière. Si quelqu’un ne croit pas en Dieu, il ne doit s’attendre à rien d’autre que le jugement et la colère de Dieu pour l’éternité. Toutefois, si nous sommes croyants, si nous reconnaissons que nous ne pouvons pas vivre de façon autonome, mais uniquement en reconnaissant notre dépendance au Seigneur, si nous allons au Père par la médiation du Fils, le trône de grâce nous est accessible.
En son nom
La deuxième condition dans notre texte, c’est que la prière doit être faite au nom du Seigneur Jésus. Là aussi, on assiste à des abus parfois. On a l’impression que l’ajout de la formule : « C’est au nom du Christ que je te prie » rend la prière particulièrement efficace. C’est comme si on ajoutait une incantation, une formule magique ou encore, on pense qu’en terminant une prière par cette formulation, le Seigneur ne pourra pas refuser.
C’est particulier qu’il n’y ait aucune prière dans toute la Bible qui termine par cette formulation. Il faut regarder ailleurs pour connaître le sens de ce que Jésus dit ici. La prière faite au nom de Jésus a deux volets.
Ses mérites
Le premier volet, c’est que notre prière doit être faite sur la base des mérites de Jésus-Christ. Le pasteur Torrey raconte dans un de ses livres qu’un jour, alors qu’il se trouvait à Melbourne en Australie, pour une série de rencontres, on lui glisse un papier à la main. Il le lit juste avant de monter à la chaire. Un homme lui raconte combien il est perplexe. Il a prié longtemps pour quelque chose et il ne l’a pas obtenu. Il ajoute ne pas comprendre puisqu’il est membre de son Église depuis 30 ans, il a été responsable de l’école du dimanche durant 25 années et un ancien depuis 20 ans et Dieu ne lui a pas accordé ce qu’il demande.
Torrey prend la parole, lit le papier et donne l’explication suivante : prier au nom du Seigneur Jésus, c’est prier sur la base de ses mérites et non de nos mérites. Si on pense recevoir en fonction de ce qu’on a fait, de notre implication à l’Église, de notre vie de prière, nous devons savoir ceci : si on veut recevoir sur la base de ce que l’on fait, nous devrions nous attendre à subir la colère de Dieu, puisque nous péchons.
Jésus-Christ est celui qui nous sauve de nos péchés, et notre rapport à Dieu se définit maintenant à notre union au Christ, pas seulement pour entrer dans le salut, mais pour le contenu du salut, pour la vie chrétienne. C’est en son nom seul que nous pouvons nous approcher du Dieu trois fois saint. C’est en son nom seul que nous pouvons le servir. Tous les aspects de notre vie passent par la médiation du Christ. Ce n’est qu’en lui que toutes les promesses de Dieu sont ouïes. Ce n’est qu’en lui que nous avons la vie et la vie en abondance. Par conséquent, même nos périodes les plus fidèles au Seigneur ne peuvent servir de passeport. Seul le Christ est le médiateur entre Dieu et nous. Ne nous arrive-t-il pas de penser que nous sommes dignes de nous approcher du Seigneur, parce que nous venons d’évangéliser quelqu’un, parce que nous avons été réguliers dans notre culte personnel depuis une certaine période ou parce que nous venons de poser une bonne action?
Et un autre ange vint se placer sur l’autel; il tenait un encensoir d’or. On lui donna beaucoup de parfums pour les offrir, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or devant le trône. La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l’ange devant Dieu. (Apocalypse 8.3-4)
Ces versets nous disent que les prières des saints sont placées dans un encensoir avec beaucoup de parfum. Le verset 3 dit :
On lui donna beaucoup de parfums pour les offrir, avec les prières de tous les saints […] (Apocalypse 8.3)
Premièrement, ce ne sont que les prières des saints qui sont concernées. Deuxièmement, pour que ces prières puissent être offertes, elles sont mises avec beaucoup de parfums. Le langage est évidemment symbolique. On se rappelle que le sacrifice du Christ a été de bonne odeur pour Dieu. Nos prières sont carencées, marquées par notre péché, par notre égoïsme, par nos mauvaises priorités.
En elles-mêmes, elles ne sont pas présentables au Dieu trois fois saint. Elles sont mises avec des parfums. Elles sont purifiées, sanctifiées et c’est par l’œuvre du Christ que cela est possible. Nos prières doivent passer par la médiation du Fils. Frères et sœurs, ce n’est pas notre intensité qui convainc Dieu dans nos prières. Ce n’est même pas notre sincérité, quoiqu’elle est nécessaire. Si notre Dieu accueille nos prières, c’est uniquement sur la base de l’œuvre de Jésus-Christ.
Prier au nom du Seigneur Jésus, c’est prier sur la seule base de sa personne et de son œuvre.
Selon sa volonté
La Bible nous donne un autre aspect de ce que signifie prier au nom du Seigneur Jésus.
Voici l’assurance que nous avons auprès de lui : si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous possédons ce que nous lui avons demandé. Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne mène pas à la mort, qu’il prie, et Dieu lui donnera la vie; il s’agit de ceux qui commettent un péché qui ne mène pas à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort, ce n’est pas pour ce péché-là que je dis de prier. (1 Jean 5.14-16)
Le même apôtre Jean, qui a écrit que tout ce que nous demandons au nom du Christ, nous le recevrons, a écrit dans son épître que tout ce que nous demandons selon la volonté de Dieu, nous le recevrons. Il y a donc une équation à faire entre demander au nom du Christ et demander selon la volonté de Dieu. Ralph Keiper donne une belle illustration du principe : Imaginez un M. Lambert qui fonde un établissement pour aider les alcooliques à s’en sortir. Cet homme est bien connu dans la ville.
Un alcoolique qui est aidé dans cet établissement vient à être fatigué des règles de ce même établissement. Il se rend au bar de la ville et dit au serveur : « Au nom de M. Lambert, donnez-moi du whisky. » Le serveur demande à l’homme de répéter. L’homme répète : « Au nom de M. Lambert, donnez-moi du whisky. » Le serveur répond à l’homme : « Voulez-vous parler de M. Lambert, celui qui a fondé un centre d’aide aux alcooliques? » « Oui », répond l’homme.
Le serveur confronte l’homme et le traite de menteur. Tu demandes du whisky au nom de M. Lambert, mais c’est évident que ce n’est que pour t’adonner à tes passions. Keiper conclut en disant que demander au nom du Christ, c’est sérieux. On ne doit pas prendre son nom en vain. On ne doit pas détourner le but de la providence divine. Elle n’est pas là pour assouvir nos passions.
La providence divine pour le chrétien vise à lui permettre de continuer le mandat que le Seigneur lui confie. C’est pourquoi nous devons toujours prier en souhaitant que la volonté de Dieu s’accomplisse. La Bible nous dit de prier avec foi. Encore là, je pense que cette notion est parfois mal comprise. Prier avec foi ne consiste pas à demander n’importe quoi à Dieu, en cherchant à me convaincre que je vais l’avoir.
Prier avec foi, c’est prier avec la confiance que Dieu sait mieux que moi-même ce qui est le meilleur. Le Seigneur a souvent des considérations qui m’échappent. Je dois le reconnaître. Je prie avec la foi en sa sagesse, la foi en sa souveraineté, la foi en tout ce que Dieu est, ce qui nous amène à la fin du verset 13.
Le Père glorifié
[…] tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. (Jean 14.13)
Le but de notre prière n’est jamais que nos désirs soient rencontrés, que nos passions soient nourries. Il n’y a que la gloire de Dieu qui compte et qui doit être le désir des croyants. La question qu’on doit se poser avant de prier est de savoir ce que le Seigneur veut dans notre situation, par exemple, quelqu’un qui ne travaille pas alors qu’il le pourrait. S’il prie que le Seigneur pourvoie à ses besoins et qu’il s’attend ensuite à ce que l’épicier du coin vienne lui porter de la nourriture, il risque d’attendre longtemps, mais si la personne consulte les Écritures, elle va rapidement voir que le Seigneur demande à tout le monde de travailler pour subvenir à ses besoins. Sa requête se précisera : « Seigneur, donne-moi un travail qui me permettra d’avoir le nécessaire. » C’est là qu’il va glorifier le Seigneur, parce que son travail devient le reflet de ce que Dieu fait. Le Seigneur a tout créé en six jours : il nous demande de faire tout notre travail en six jours. Mon travail doit glorifier le Seigneur.
La gloire de Dieu, c’est le resplendissement de ce qu’il est. Jésus vient de dire à Philippe :
Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis ne viennent pas de moi-même; le Père, qui demeure en moi, accomplit ses œuvres. (Jean 14.10)
Lorsqu’il enseigne sur la prière, il dit :
[…] tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. (Jean 14.13)
C’est incroyable! Jésus s’engage à faire tout ce que nous lui demandons selon sa volonté et, en cela, le Père est glorifié dans le Fils. Nous sommes associés au fait que le Père est glorifié dans le Fils. Qu’est-ce que ça signifie? Le Fils a obtenu la position la plus élevée qui soit par son obéissance à toute la loi de Dieu et son obéissance jusqu’à la mort de la croix. Il a révélé le Père dans tous ses attributs. En nous accordant ce que nous lui demandons, il fait ressortir qu’il a tout reçu de son Père.
Lorsque nous prions le Seigneur, nous faisons ressortir la position royale du Fils. Il nous accorde ce que nous lui demandons.
Applications
Frères et sœurs, je vous invite à la réflexion suivante : où en est notre vie de prière? Je sais que la vie nous presse de partout. Il y a de la pression énorme, mais si nous ne prenons pas le temps de prier le Seigneur, les choses seront plus difficiles. Charles Spurgeon comparait le chrétien et la prière au bûcheron et à sa hache. Imaginez le bûcheron qui travaille avec une hache non aiguisée et quelqu’un l’encourage à prendre le temps d’aller aiguiser sa hache. Le bûcheron lui répond qu’il n’a pas le temps d’aiguiser sa hache, il a trop de boulot à abattre. Ne pas prier, c’est comme ne pas aiguiser sa hache. Ne pas prier, c’est penser que les résultats résident dans nos propres forces, comme le bûcheron qui pense abattre un arbre avec une hache non aiguisée. Il travaille beaucoup plus fort pour peu de résultats.
Le texte que nous avons lu devrait nous encourager à considérer la place de la prière dans nos vies. Nous pouvons lui demander tout ce qui est selon sa volonté. C’est énorme! Non seulement nous pouvons les lui demander, mais Jésus a dit que tout ce qu’on allait lui demander, il allait le faire. La prière est un maillon essentiel dans la mission de l’Église, dans la mission que le Seigneur nous confie tous et chacun. Sans la prière, pas de mission.
Je pense aux mercredis soir. Nous sommes une poignée à venir prier semaine après semaine. Comme Église, où en est notre vie de prière? Que le Seigneur fasse de nous des serviteurs à genoux, des intercesseurs, des croyants qui reconnaissent leur dépendance au Seigneur.
Que le Seigneur vous bénisse.
Daniel Durand, pasteur
8 avril 2018