La justification, partie 1

« S’ils sont condamnés, ce n’est qu’en raison de leur crime et non pas parce que je ne leur aurais pas fait grâce. La cause de leur condamnation n’est rien d’autre que leur crime. Ceux qui sont condamnés méritent leur condamnation. C’est plutôt ceux qui sont graciés qui reçoivent ce qu’ils ne méritent pas. Dans le salut, c’est la même chose : ce sont les chrétiens qui reçoivent ce qu’ils n’ont pas mérité. Nous ne méritons pas la vie éternelle : nous méritons la mort et l’enfer, mais il a plu à Dieu de nous faire grâce et de faire subir à son Fils le châtiment que nous méritons. »

 

Introduction

Dans les derniers mois, nous sommes dans une série sur la croix et nous avons vu la cause de la croix : c’est notre péché. J’aimerais vous dire que la plupart des problèmes chez les chrétiens ont comme base la méconnaissance du péché et du salut. Pourquoi certains chrétiens ne lisent pas leur Bible? C’est parce qu’ils méconnaissent leur besoin d’être instruits ou parce qu’ils pensent que Dieu ne s’intéresse pas à eux. Je pourrais prendre pratiquement tous les problèmes de vie chrétienne que nous rencontrons et voir qu’à la base, c’est une méconnaissance du péché et du salut. Il me semble que ce n’est pas en répétant sans cesse de lire sa Bible, de prier, d’être présents aux réunions que ça va porter du fruit, mais c’est plutôt en démontrant que, par nous-mêmes, nous voguons à la dérive. Nous sommes incompétents pour diriger nos propres vies : nous avons besoin du Berger constamment. Nous avons besoin d’être constamment sauvés de nous-mêmes. Si nous voulons être affermis, frères et sœurs, c’est en étant conscients de ce que nous sommes en nous-mêmes et de ce que Dieu a fait, ce qu’il continue de faire et ce qu’il fera pour nous. Nous poursuivons donc sur le péché. Ce péché ne fait pas que nous séparer de Dieu. Il nous rend totalement inaptes à faire quelque bien recevable pour Dieu.

Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. (Romains 5.6)

Quand Paul dit que nous étions sans force, il n’insinue pas que nous étions fatigués. Il dit que nous n’avions aucune puissance, aucun pouvoir en nous-mêmes pour nous dégager de notre situation. Nous n’étions même pas capables de nous tourner vers Dieu.

Incapacité de l’homme

Le problème pour l’homme face au péché est son incapacité à faire quoi que ce soit. L’homme n’est pas capable de se sortir de son péché.

Récemment, sur Facebook, quelqu’un écrivait que tous les hommes sont dotés du libre arbitre. Les hommes sont entièrement libres de se détourner de leur péché et de se convertir au Christ. J’ai répondu que, pour que l’homme soit libre, il doit être libéré. Certains pensent que le péché a atteint toutes les facettes de l’homme sauf sa volonté. L’homme peut vouloir la sainteté, mais il ne peut y accéder par lui-même, comme un esclave pourrait vouloir la liberté, mais il lui manque la possibilité d’être délivré. L’esclavage de l’homme est pire que cela : l’esclavage de l’homme est comme une personne qui serait contrainte de demeurer dans une commune dirigée par un guru. La personne est esclave au point où même sa volonté est captive. Elle ne veut pas quitter le guru : elle tient à demeurer. On ne la garde pas de force. Même si on lui propose de quitter les lieux, elle refuse. L’homme est esclave de son péché et il ne veut pas le quitter. Il s’affectionne aux choses de la chair. Personne ne le force à pécher : il pèche, parce qu’il aime les ténèbres plus que la lumière. Il n’a pas reçu l’amour de la vérité. Pour que l’homme soit sauvé et, donc, délivré, il faut une œuvre surnaturelle de Dieu dans le cœur de l’homme : c’est ce qu’on appelle la foi. Dieu donne une disposition favorable à ses élus qui fait qu’ils viennent tous à Jésus-Christ.

L’élection

Ce qui nous amène maintenant à la question de la réprobation concernant l’élection. Comment le Seigneur peut-il tenir pour responsables de leur péché les personnes qui ne sont pas élues? Si le Christ est mort pour les élus seulement, comment les autres peuvent-ils être condamnés? Autrement dit, lors du jugement, une personne condamnée pourra-t-elle plaider le fait qu’elle n’était pas élue?

Dieu peut-il porter le blâme du fait que certains ne sont pas sauvés? La réponse est non. Imaginez un gouvernement qui dit à la population de ne pas manger de tel produit nouvellement arrivé sur le marché parce qu’il cause une maladie mortelle à moins qu’elle ne soit traitée. Le gouvernement avertit que le système de santé ne va traiter que 50 personnes à la fois.

Si toute la population se rue pour consommer de ce produit, les personnes qui vont mourir mourront-elles en raison des places limitées dans le département qui traite cette maladie ou en raison d’avoir consommé ce produit malgré l’avertissement? Le fait que le Seigneur ait élu certains pécheurs au salut ne supprime en rien la responsabilité des autres dans leur condamnation.

Une autre illustration : je suis propriétaire d’une grande terre à bois et j’installe des panneaux d’avertissement pour dire que je poursuivrai en justice tous ceux qui vont mettre le pied sur ma propriété pour voler du bois. Plusieurs personnes bravent les avertissements et viennent voler du bois sur ma propriété. Mes caméras me permettent de les reconnaître. Si je les poursuis, je suis tout à fait juste. Ils ont volé et la justice doit s’appliquer. Maintenant, si je décide de faire grâce à quelques-uns de ces voleurs, c’est mon choix. Est-ce que les autres pourront me blâmer s’ils sont accusés par le juge? S’ils sont condamnés, ce n’est qu’en raison de leur crime et non pas parce que je ne leur aurais pas fait grâce. La cause de leur condamnation n’est rien d’autre que leur crime. Ceux qui sont condamnés méritent leur condamnation. C’est plutôt ceux qui sont graciés qui reçoivent ce qu’ils ne méritent pas. Dans le salut, c’est la même chose : ce sont les chrétiens qui reçoivent ce qu’ils n’ont pas mérité. Nous ne méritons pas la vie éternelle : nous méritons la mort et l’enfer, mais il a plu à Dieu de nous faire grâce et de faire subir à son Fils le châtiment que nous méritons.

​Daniel Durand, pasteur
11 octobre 2017

Prédicateur invité

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