« Frères et sœurs, lorsque notre intelligence ne peut comprendre ce que Dieu fait, mieux vaut remettre en question notre intelligence que la manière avec laquelle Dieu agit. D’autant plus que le résultat final n’est pas encore là. Si nous voulons louer le Seigneur pour sa justice, nous devons croire qu’il est parfaitement juste. Ce n’est pas à nous à décider de ce qui est juste ou non, mais au Seigneur. Inclinons nos pensées, nos intelligences, et louons le Seigneur pour tout ce qu’il est, y compris pour sa parfaite justice. »
Introduction
Dans le cadre de la série La foi en action, série qui vise à voir comment les attributs de Dieu doivent alimenter notre foi et déterminer notre marche quotidienne, ce soir, nous allons regarder la justice de Dieu.
Justice
Nous allons premièrement tenter de comprendre ce qu’est la justice de Dieu. Je vous lis la définition qu’en donne Wayne Grudem :
« La justice de Dieu signifie que Dieu agit toujours conformément à ce qui est juste, et qu’il est lui-même le critère suprême de ce qui est juste. » (Wayne Grudem, Théologie systématique.)
Il y a beaucoup de confusion au sujet du salut du fait que nous n’avons pas toujours une définition biblique de la justice. Pour la plupart, la vraie justice est de traiter tous également. Je lègue 400 000 $ et j’ai quatre enfants; je dois léguer 100 000 $ à chacun. Si j’ai un enfant qui a un handicap qui l’empêche de travailler, est-ce juste que je lui lègue le même montant qu’aux autres qui peuvent travailler? Si parmi les trois autres, il y en a deux qui travaillent dur pour faire vivre leurs familles pendant que l’autre ne fait rien et qu’il ne veut pas travailler, est-ce juste qu’il reçoive le même montant? Notre notion de justice n’est vraiment pas bien balisée. La justice de Dieu est très simple : ce qui est juste est ce qui est conforme à la loi de Dieu. Je vous relis Grudem :
« La justice de Dieu signifie que Dieu agit toujours conformément à ce qui est juste, et qu’il est lui-même le critère suprême de ce qui est juste. » (Wayne Grudem, Théologie systématique.)
J’ajoute que la justice de Dieu est ce qui correspond à la loi de Dieu. La loi de Dieu est l’expression de la morale, de la justice de Dieu. Ce n’est que par la loi de Dieu que nous pouvons savoir ce qui est juste.
Comment savoir ce qui est juste? Est-ce par nos pensées, nos critères? Est-ce par les conventions sociales? Aucune de ces propositions ne peut être retenue. Si nous parlons de justice, nous reconnaissons qu’il y a un être suprême qui définit la justice. L’erreur que plusieurs font est de déterminer d’abord ce qui devrait être retenu comme valeurs et, ensuite juger Dieu, juger la Bible, juger une Église pour voir s’il adopte ces valeurs. Or, c’est le contraire que nous devons faire : nous devons reconnaître qui est Dieu, son autorité et, ensuite, assujettir toutes nos pensées aux siennes.
Arrêtez, et reconnaissez que je suis Dieu : Je domine sur les nations, je domine sur la terre. (Psaumes 46.11)
J’ai l’impression que le psalmiste ici nous demande de cesser de réfléchir en dehors de qui est Dieu : « Arrêtez et reconnaissez […] » Nous devons faire la pause et reconnaître qui est Dieu.
L’Éternel est le Rocher; son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont équitables; c’est un Dieu fidèle et sans injustice, c’est lui qui est juste et droit. (Deutéronome 32.4)
Moïse a pu dire que l’Éternel est sans injustice, qu’il est juste et droit.
Pourtant, Moïse a su que lui seul avait été sauvé des eaux à sa naissance lorsque le Pharaon fit périr tous les nouveau-nés mâles. Était-ce juste que le Seigneur fasse vivre Moïse, mais pas les autres? Moïse a vu les plaies tomber sur l’Égypte et certaines plaies ne tombaient que sur les Égyptiens, pas sur les Israélites.
Si tu ne laisses point partir mon peuple, je vais lâcher contre toi les mouches venimeuses, contre tes serviteurs, contre ton peuple et contre tes maisons; les maisons des Égyptiens seront remplies de mouches, ainsi que le sol sur lequel ils se trouvent. Mais, en ce jour-là, je ferai une distinction pour le pays de Gochên où se tient mon peuple, et là il n’y aura pas de mouches, afin que tu reconnaisses que moi, l’Éternel, je suis au milieu de ce pays. (Exode 8.17-18)
Est-ce que c’était juste que Dieu envoie les mouches contre les Égyptiens, mais pas contre les Israélites? Quand le Seigneur fit périr les premiers-nés des Égyptiens et laissa vivre les premiers-nés israélites, était-ce juste?
Certains diront que si les premiers-nés israélites ont été épargnés, c’est uniquement parce qu’ils ont appliqué le sang de l’agneau sur les linteaux des portes. Quand on y pense, le Seigneur n’avait pas révélé ce moyen de salut aux Égyptiens : seulement aux Israélites. Était-ce juste? La réponse est oui partout. Tout ce que Dieu fait est parfaitement juste. Pourquoi? Parce que c’est parfaitement juste que ceux qui s’opposent au Seigneur soient condamnés par le Seigneur. La justice de Dieu est le fait de traiter les gens selon ce qu’ils méritent. La justice de Dieu est évidente lorsque Dieu punit le pécheur Là où la justice est moins évidente est lorsque Dieu fait grâce à ses élus. Est-ce que Dieu est passé par-dessus sa loi pour faire grâce aux élus? Certainement pas.
C’est lui, Jésus-Christ, que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice. Parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant au temps de sa patience, il a voulu montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être reconnu juste, tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus. (Romains 3.25-26)
Ce texte est très important : le verset 25 (Romains 3.25) nous dit que Jésus-Christ a été destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice. En quoi l’expiation du Fils permet au Seigneur de montrer sa justice? Deux éléments de réponse : le premier élément de réponse, c’est que Dieu agrée la substitution, c’est-à-dire le fait que quelqu’un meure pour un autre. Ce point était déjà démontré dans la loi mosaïque avec les sacrifices d’animaux. Jésus est le moyen d’expiation pour les élus, c’est-à-dire que lui seul pouvait subir la colère de Dieu pour nos péchés. Il y a un deuxième élément afin que la justice de Dieu soit démontrée par le sacrifice du Christ et c’est la foi qui est requise. En fait, si Jésus avait expié nos péchés sans nous donner la repentance et la foi, je ne pense vraiment pas que la justice de Dieu aurait été démontrée. Ce sacrifice aurait expié le péché sans le traiter. Si la foi n’est pas requise, c’est que les hommes au bénéfice du sacrifice du Christ vivraient encore dans l’opposition à Dieu. Je ne pense pas que ça démontrerait la justice de Dieu : la justice de Dieu est démontrée dans le fait que ceux qui reconnaissent leur péché et qui se tournent vers Jésus-Christ pour être pardonnés sont sauvés. Par conséquent, ceux qui sont rebelles sont condamnés, de telle sorte que la justice de Dieu est parfaitement respectée; ceux qui se repentent et qui se convertissent sont sauvés, de telle sorte que la justice de Dieu est parfaitement respectée. Paul s’intéresse à la question de la justice de Dieu dans le salut.
Bien plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut seulement d’Isaac notre père; car les enfants n’étaient pas encore nés et ils n’avaient fait ni bien ni mal, pourtant — afin que le dessein de Dieu demeure selon l’élection qui dépend non des œuvres, mais de celui qui appelle — il fut dit à Rébecca : L’aîné sera asservi au plus jeune; selon qu’il est écrit : j’ai aimé Jacob et j’ai haï Ésaü. (Romains 9.10-13)
Paul expose la doctrine de l’élection : Dieu a aimé Jacob et a haï Ésaü, et ce, avant leur naissance, avant qu’ils ne commettent ni bien ni mal (Romains 9.11), non pas pour montrer que Dieu connaît d’avance, mais plutôt pour montrer que c’est Dieu qui décide.
[…] afin que le dessein de Dieu demeure selon l’élection qui dépend non des œuvres, mais de celui qui appelle […] (Romains 9.11)
Est-ce juste que Dieu ait élu Jacob, mais pas Ésaü?
Paul est tellement conscient que nous nous posons cette question qu’il ajoute :
Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l’injustice? Certes non! (Romains 9.14)
Paul n’explique pas en quoi Dieu demeure juste tout en élisant certains et pas d’autres : il veut simplement que nous recevions la doctrine sans remettre en question la justice de Dieu.
Toi plutôt, qui es-tu pour discuter avec Dieu? Le vase modelé dira-t-il au modeleur : Pourquoi m’as-tu fait ainsi? Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même pâte un vase destiné à l’honneur et un vase destiné au mépris? (Romains 9.20-21)
Nous devons être convaincus que Dieu est juste dans toutes ses voies, même lorsque nous ne comprenons pas. Job ne comprenait pas ce qui lui est arrivé et Dieu lui dit :
Le discutailleur va-t-il faire un procès au Tout-Puissant? Celui qui conteste avec Dieu a-t-il une réponse à cela? (Job 40.2)
Je ne comprends pas pourquoi j’ai été choisi.
Je ne comprends pas pourquoi certains naissent dans un pays où l’évangile est annoncé, alors que d’autres naissent là où l’évangile est proscrit. Chacun de nous aurait pu naître dans un pays musulman où les chrétiens sont systématiquement tués. Chacun de nous aurions pu naître au Pérou il y a 4000 ans dans une tribu sans jamais entendre l’évangile. Le Seigneur nous a fait naître dans un pays où nous avons entendu l’évangile, mais ce n’est pas tout le monde qui a ce privilège. En tout cela, Dieu est juste, parfaitement juste. Est-ce juste que des bébés et même des embryons aient péri dans les eaux du déluge? La réponse est oui, parce que Dieu est parfaitement juste. Frères et sœurs, lorsque notre intelligence ne peut comprendre ce que Dieu fait, mieux vaut remettre en question notre intelligence que la manière avec laquelle Dieu agit. D’autant plus que le résultat final n’est pas encore là. Si nous voulons louer le Seigneur pour sa justice, nous devons croire qu’il est parfaitement juste. Ce n’est pas à nous à décider de ce qui est juste ou non, mais au Seigneur. Inclinons nos pensées, nos intelligences, et louons le Seigneur pour tout ce qu’il est, y compris pour sa parfaite justice.
Daniel Durand, pasteur
20 juin 2018