La création de Dieu, partie 19

« La diminution de l’espérance de vie est renversée par la rédemption. Nous avons la vie éternelle et la mort ne sera plus. Le royaume établi par le Fils annule toutes les conséquences de la chute. Ce qui ressort du statut créationnel de l’homme, c’est qu’il a été créé pour être en harmonie avec le créateur ainsi qu’avec les créatures. La seule façon est de vivre selon la loi de Dieu. La chute a tout gâché. L’œuvre du Fils vient tout rétablir. Maintenant, quel est notre rapport actuel à la création? Le Seigneur a tout créé et il nous demande d’utiliser sa création pour le glorifier. »

 

La semaine passée, nous avons vu qu’Adam a entraîné l’humanité dans le péché, la condamnation et la mort éternelles. Nous avons aussi vu que certaines conséquences ont été progressives. Ce n’est qu’à la sortie de l’arche, soit 1500 ans plus tard, que les hommes sont devenus un sujet d’effroi pour tous les animaux.

Espérance de vie

On voit la progression des conséquences du péché dans le fait que l’espérance de vie a diminué progressivement. Avant le déluge, l’homme vivait plusieurs siècles et ça a diminué progressivement.

Le Psaume 90, au verset 10, dit :

Le nombre de nos années s’élève à soixante-dix ans et, si nous sommes vigoureux, à quatre-vingts ans. (Psaumes 90.10)

Donc, progressivement, les conséquences du péché sont de plus en plus visibles et intenses. Il y a aussi eu des conséquences qui se sont fait sentir immédiatement : la rupture relationnelle avec Dieu, le désordre dans tout, le désordre dans les relations humaines. Adam blâme la femme que Dieu lui avait donnée. Caïn tue son frère Abel. Quatre générations plus tard, Lémek pratique la polygamie et s’en vante. Toute la création est tombée dans le désordre causé par le péché de l’homme.

Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité — non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise — avec une espérance : cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. (Romains 8.19-22)

En fait, étant donné que le Seigneur avait confié la terre à l’homme, il lui avait demandé de dominer sur tous les animaux, les oiseaux, les reptiles. Il lui avait aussi confié le mandat de cultiver et de remplir la terre et, parce que l’homme a désobéi, toute la terre et tout ce qui y habite sont entraînés dans le désordre. Des hommes désordonnés ne peuvent maintenir l’ordre dans la création. Surtout, la malédiction qui est tombée sur l’homme est aussi tombée sur la création. Le sol a été maudit. Nous avons vu mercredi soir, il y a presque deux semaines, que les animaux subissent les contrecoups du péché de l’homme. Au déluge, ils périssent en raison du péché de l’homme. Chez les Israélites, on sacrifie des animaux pour expier les péchés. Ce n’est jamais le sang des animaux qui purifie : ce n’était qu’une ombre du sacrifice parfait de Jésus-Christ, lui qui est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Donc, toute la création est plongée dans le désordre, mais il y a une bonne nouvelle : c’est en Jésus-Christ que l’harmonie est retrouvée. Ces versets du psaume 8 rappellent le statut d’Adam et Ève dans le jardin d’Éden :

Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui? Et le fils de l’homme, pour que tu prennes garde à lui? Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, et tu l’as couronné de gloire et de splendeur. Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, tu as tout mis sous ses pieds, Les brebis comme les bœufs tous ensemble, et même les bêtes des champs, Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui parcourt les courants marins. (Psaumes 8.5-9)

Le psalmiste rappelle ici le mandat créationnel (Psaumes 8.7-9).

Ce psaume est cité en Hébreux 2 aux versets 5 à 9 (Hébreux 2.5-9), en l’appliquant à Jésus-Christ.

En effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. Mais quelqu’un a rendu quelque part ce témoignage : Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui, le fils de l’homme, pour que tu prennes soin de lui? Tu l’as fait pour un peu de temps inférieur aux anges, tu l’as couronné de gloire et d’honneur, tu l’as établi sur les œuvres de tes mains; Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En lui soumettant ainsi toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui reste insoumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises. Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons, couronné de gloire et d’honneur, à cause de la mort qu’il a soufferte; ainsi, par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous. (Hébreux 2.5-9)

L’auteur d’Hébreux reprend ici le psaume 8 pour l’appliquer à Jésus-Christ. Ce qui ressort, c’est qu’en Jésus-Christ, il y a deux réalités qui sont retrouvées.

La première, c’est la domination. Jésus-Christ, couronné de gloire et d’honneur, c’est la domination. La domination du messie était annoncée par plusieurs prophètes, mais le texte qui retient le plus l’attention se trouve dans Daniel 7, à partir du verset 9 :

Je regardais, pendant que l’on plaçait des trônes, l’Ancien des jours s’assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête purs comme de la laine; son trône était comme des flammes de feu, et les roues comme un feu ardent. Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, et des myriades se tenaient en sa présence. Les juges s’assirent, et les livres furent ouverts. Je regardais alors, à cause des paroles arrogantes que prononçait la corne; et tandis que je regardais, la bête fut tuée et son corps périt, livré au feu pour être brûlé. Les autres bêtes furent dépouillées de leur puissance, mais une prolongation de vie leur fut accordée jusqu’à un certain temps. Je regardais pendant mes visions nocturnes, et voici que sur les nuées du ciel arriva comme un fils d’homme; il s’avança vers l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, l’honneur et la royauté; et tous les peuples, les nations et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera pas, et sa royauté ne sera jamais détruite. (Daniel 7.9-14)

En s’incarnant, le Fils de Dieu, le dernier Adam, vient reprendre la domination perdue par le premier Adam. Il fallait que le messie s’incarne pour ce faire, parce que Dieu voulait que ce soit dans l’humanité que la domination soit assumée. C’est à l’humanité que la domination avait été confiée, c’est l’humanité qui l’avait perdue et, comme ce que Dieu a décrété se réalise à coup sûr, c’est dans l’humanité que la domination est récupérée. Je ne serais pas surpris qu’il y ait un lien entre la récupération de la domination par Jésus-Christ et les paroles du prophète Ésaïe concernant les nouveaux cieux et la nouvelle terre :

Le loup et l’agneau auront un même pâturage, le lion, comme le bœuf, mangera de la paille, et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, dit l’Éternel. (Ésaïe 65.25)

La même idée se trouve en Ésaïe 11.6-8 :

Le loup séjournera avec l’agneau, et la panthère se couchera avec le chevreau; le veau, le lionceau et le bétail qu’on engraisse seront ensemble, et un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront un même pâturage, leurs petits une même couche; et le lion, comme le bœuf, mangera de la paille. Le nourrisson s’ébattra sur l’antre de la vipère, et l’enfant sevré mettra sa main dans le trou de l’aspic. (Ésaïe 11.6-8)

Il semble que la crainte et la terreur que l’homme suscite chez les animaux auront disparu. On voit l’idée semblable en Ézékiel 34.25 :

Je conclurai avec eux une alliance de paix et je ferai disparaître du pays les animaux sauvages; ils habiteront en sécurité dans le désert et dormiront au milieu des forêts. (Ézékiel 34.25)

La diminution de l’espérance de vie est renversée par la rédemption. Nous avons la vie éternelle et la mort ne sera plus. Le royaume établi par le Fils annule toutes les conséquences de la chute. Ce qui ressort du statut créationnel de l’homme, c’est qu’il a été créé pour être en harmonie avec le créateur ainsi qu’avec les créatures. La seule façon est de vivre selon la loi de Dieu. La chute a tout gâché. L’œuvre du Fils vient tout rétablir. Maintenant, quel est notre rapport actuel à la création? Le Seigneur a tout créé et il nous demande d’utiliser sa création pour le glorifier. Il y a deux extrêmes sur ce point.

Gnosticisme

Certains chrétiens définissent à tort la vie spirituelle comme une vie sans lien avec la création. On oppose la vie spirituelle et la vie matérielle. Or, la vie spirituelle n’est pas la vie immatérielle. La vie spirituelle, c’est la vie dirigée par le Saint-Esprit dans toutes les sphères de notre existence. Alors que Paul avertit qu’il y aura de faux discoureurs, il ajoute que ces derniers :

[…] prescrivent […] de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui connaissent la vérité. Or, tout ce que Dieu a créé est bon, et rien n’est à rejeter, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces, car tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. (1 Timothée 4.3-5)

Notre travail physique, comme tout travail, doit être fait pour le Seigneur. Les gnostiques, très présents dans les premiers siècles de notre ère (mais leur influence se fait encore sentir de nos jours dans plusieurs milieux), opposaient la matière et l’esprit : la matière était vue comme mauvaise; et l’esprit de l’homme devait chercher à se libérer de cette matière.

Le dogmatisme écologique

L’autre extrême est très présent dans notre société et a infiltré les milieux chrétiens. J’appelle ce mouvement « le dogmatisme écologique ». De nos jours, nombreux sont les gens qui sont entrés dans une hystérie écologique. On croit tout ce que les médias affirment. Ce qui est triste ici, c’est que nous n’avons pas beaucoup de scientifiques chrétiens qui peuvent relativiser. Il faut regarder sur Internet pour avoir d’autres données. Par exemple, on nous dit que la température des océans a augmenté depuis 50 ans. Il y a plusieurs années, Paul Arcand a dit que ces données ne sont pas très fiables, parce qu’on a changé d’endroit où les températures sont enregistrées. C’est comme si je prenais la température de ma maison dans la cuisine et dans le salon et, par la suite, je la prenais dans la salle de bain et dans la chambre d’amis. De plus, les thermomètres étaient moins précis il y a 50 ans qu’ils le sont maintenant. C’est difficile de recevoir des comparaisons avec ces facteurs. Il y a une quinzaine d’années, on paniquait sur la couche d’ozone. Aujourd’hui, elle reprend sa place progressivement même si des gaz qui sont censés la détruire sont encore produits en grand nombre, notamment par la Chine. La couche d’ozone n’est plus en réel danger. On trouve autre chose pour maintenir le discours. Je ne veux pas présenter tous les arguments de ceux qui doutent du réchauffement climatique et je ne veux surtout pas faire une campagne en ce sens, mais si nous considérons le dérapage de l’ensemble de la communauté scientifique qui rejette le créationnisme et qui s’accroche à des ressemblances qu’ils appellent des preuves, si nous considérons que les universités et les organismes subventionnés rejettent les scientifiques créationnistes, nous devrions au moins émettre la possibilité que cette même malhonnêteté scientifique puisse avoir infiltré les questions du climat.

Daniel Durand, pasteur
30 juin 2019

Prédicateur invité

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