« J’aimerais vous dire que le Christ prééminent en toute chose, le Christ en qui nous croyons, n’est pas un petit Dieu. C’est un Christ glorieux, suprême, que nous servons. Nous n’avons pas mis nos vies entre les mains d’un imposteur. Nous n’avons pas mis nos vies entre les mains d’un simple homme. Sa résurrection est la preuve pour nous que notre Sauveur est tout à fait vivant, vainqueur et qu’il nous prépare une place. »
Nous venons de souligner la naissance de Jésus-Christ. Nous savons que c’est Pâques qui donne le sens à Noël, c’est-à-dire que, sans l’œuvre de la rédemption qui culmine dans la résurrection de Jésus-Christ, Noël n’a aucun sens. Un enfant est né comme des milliards d’autres. C’est Pâques qui donne le sens à Noël, mais c’est Noël qui rend possible Pâques. Si le Fils ne Dieu ne s’était pas fait homme, il n’aurait jamais pu accomplir l’œuvre de rédemption. Ce matin, nous allons parler de la résurrection de Jésus. La résurrection est l’assurance que l’œuvre du Fils est agréée par le Père comme sacrifice expiatoire pour son peuple, c’est-à-dire qu’en ressuscitant Jésus-Christ, le Père atteste à tout le monde que le sacrifice de son Fils est accepté, reconnu pour sauver tous ceux qui croient en lui. Je pense que nos notions sur le Christ se réduisent malheureusement trop au sacrifice à la croix. Il n’est pas question de minimiser l’œuvre de Jésus à la croix. Au contraire, je pense qu’en regardant davantage qui est Jésus, notre compréhension du sacrifice de Jésus-Christ est enrichie. Plus notre compréhension de la personne du Christ augmente, plus notre appréciation de l’œuvre de la croix augmente. Le texte que nous allons regarder nous présente le Fils avec les plus grands honneurs, occupant le rang le plus élevé qui soit. Vous allez constater que Paul présente presqu’un cours de christologie 101 en quelques versets.
Texte biblique
Il s’agit de Colossiens, chapitre 1, versets 12 à 20 :
avec joie rendez grâces au Père qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière. Il nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible, trônes, souverainetés, principautés, pouvoirs. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et tout subsiste en lui. Il est la tête du corps, de l’Église. Il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude et de tout réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. (Colossiens 1.12-20)
Que le Seigneur bénisse sa Parole. Prions.
Exposé
Versets 12 à 14
Les versets 12 à 14 rappellent en quelques mots ce qu’est le salut. Il est d’abord question d’héritage, c’est-à-dire de la possession des promesses de l’alliance de Dieu : bonheur ineffable, vie éternelle, communion parfaite avec Dieu, terre sainte, etc. Paul demande que nous rendions grâce au Père, qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière. Nous n’en étions pas capables, nous étions sans force, enlisés et prisonniers dans notre péché. Notre salut consiste à avoir été pris du pouvoir des ténèbres et de la mort pour être transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé. Autrement dit, nous étions aux prises avec le péché, les ténèbres. Nous étions esclaves, incapables de sortir de notre situation et nous ne voulions même pas en sortir. L’Église est donc le peuple de gens délivrés, le peuple gracié, pardonné, le peuple qui a reçu le plus gros cadeau qui soit, la bénédiction la plus glorieuse qui soit : Jésus-Christ lui-même. Le Père nous a rendus capables de venir à Jésus-Christ. Par son Esprit, il accorde la repentance aux élus, il donne le vouloir et le faire, de sorte que le croyant doit se considérer comme n’appartenant plus au royaume des ténèbres, mais au royaume du Fils de Dieu, qui n’est pas que le roi dans ce royaume. Il est celui qui fait le royaume. En lui, nous avons la rédemption, le pardon des péchés (Colossiens 1.14). Le Fils est celui qui renouvelle toute chose. Maintenant, les versets 15 à 20 présentent la personne de Jésus-Christ avec des expressions d’une richesse incroyable. Le Fils nous est présenté dans sa suprématie dans l’éternité passée, puis dans la création, enfin dans la nouvelle création avec l’Église au centre.
Verset 15
Vous remarquerez que les versets 15 à 17 exposent la prééminence du Fils dans la création; les versets 18 à 20, la prééminence du Fils dans la rédemption ou le salut si vous préférez. Il y a une structure qui présente comme en deux colonnes la création et la rédemption avec des parallèles.
Le verset 15 présente le Fils comme le premier-né par rapport à la création; dans le verset 18, le Fils est encore présenté comme le premier-né, cette fois par rapport à la nouvelle création. Au verset 16, il est dit qu’en lui tout a été créé. Au verset 19, l’expression « en lui » revient pour affirmer qu’en Jésus, cette fois comme Dieu incarné, chef de l’Église, Dieu a fait habiter toute plénitude, faisant référence à la plénitude de la divinité avec tous les attributs, l’autorité divine, etc.
Le Fils l’était avant son incarnation. Il s’est dépouillé et, avant de mourir, il a prié son Père : « Redonne-moi la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fut. » Cette fois, le Fils reçoit, mais comme Dieu fait homme. Le parallèle continue avec la répétition des cieux et de la terre (Colossiens 1.16) et inversé au verset 20 : « ce qui est sur la terre et […] dans les cieux ». Les mêmes thèmes reviennent. La gloire du Fils dans la création se confirme dans la rédemption. Le tout de notre salut repose sur la personne de Jésus-Christ. Paul présente notre Seigneur comme l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Paul montre la prééminence de Jésus-Christ. L’humanité n’aura jamais vu quelqu’un de parfait sauf lui. De tous ceux qui ont marché sur cette terre et tous ceux qui marcheront, Jésus ressort comme l’unique. Le sérieux que nous donnons à notre vie chrétienne reflète ce que nous pensons de Jésus-Christ : plus nous contemplons Jésus-Christ, plus nous voulons marcher pour lui, vivre pour lui.
En 1893, il y a eu à Chicago une très grande exposition, tellement grande qu’il y a eu 27 millions de visiteurs en six mois, une époque où il n’y avait pas de voitures automobiles. Plusieurs bâtiments ont été érigés pour l’occasion. Il y avait entre autres un bâtiment qui servait à présenter les différentes religions du monde. Un dénommé Moody, que certains connaissent, était pas mal irrité de voir que les religions étaient pratiquement toutes présentées. Il décide de louer un théâtre à proximité pour prêcher la Parole de Dieu.
Ses amis voulaient que Moody attaque l’exposition sur les religions : Moody a refusé. Il a choisi de présenter la prééminence du Christ. Il avait la conviction que la prééminence du Christ était suffisante pour la prédication. Il disait que si on présentait l’attrait du Christ, les gens se convertiraient. Il présenta la supériorité du Christ. Des milliers de personnes se sont converties. C’est ce que Paul présente aux Colossiens : il présente celui qui occupe la première place dans la création et dans l’Église.
Les versets 15 à 20 constituent une des présentations les plus fortes de la suprématie du Christ dans toutes les Écritures.
L’image du Dieu invisible
Paul présente Jésus comme l’image du Dieu invisible. C’est un paradoxe en soi, puisque nous ne pouvons avoir une image de ce qui est invisible. Le fait que Dieu soit invisible nous est présenté, par exemple, dans 1 Timothée 1.17 :
Au Roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen ! (1 Timothée 1.17)
L’apôtre Jean dit que personne n’a jamais vu Dieu. Maintenant, en quoi consiste le fait d’être visible ou non? Dieu a tout créé, il a créé la matière et il a donné à l’homme et à la très grande majorité des animaux la faculté de voir, de percevoir les formes, les couleurs, les distances, etc. Que Dieu soit invisible, c’est que Dieu n’a pas donné à l’homme de faculté lui permettant de le voir. Dieu est Esprit et il n’a pas donné à l’homme de voir ce qui est esprit. Dieu marque ainsi une distinction entre le créateur et la créature. Ce n’est pas que Dieu a un corps invisible comme les anges : c’est que Dieu n’a pas de corps. Il est incorporel, immatériel, mais en même temps, le Seigneur démontre, par son Fils qui s’incarne, que la relation à Dieu passe par le Fils. C’est le Fils qui rend Dieu visible à nos yeux, de sorte que Jésus a pu dire que quiconque a vu le Fils a vu le Père. Le rôle du Fils de révéler le Père entre dans ce rôle de médiation, de médiateur. Le Dieu-homme fait le pont entre l’homme et Dieu. L’apôtre Jean a dit que les disciples ont contemplé la gloire de Jésus, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. L’auteur d’Hébreux introduit son épître par le même enseignement :
Ce Fils, qui est le rayonnement de la gloire de Dieu et l’expression de son être, (Hébreux 1.3)
Jésus est l’image du Dieu invisible. L’homme est l’être créé à l’image de Dieu, mais l’homme a tordu cette image. Si je prends une photo d’une maison et que je la froisse et que je la traîne dans la boue, je peux dire que la photo représente encore la maison et, en même temps, cette photo n’est plus représentative de la maison. L’homme pécheur est encore à l’image de Dieu, mais cette image est tordue et salie. Le Fils s’incarne et il vit sans pécher : il est le reflet du Père. Il est l’image de Dieu. Nous pouvons comprendre pourquoi Dieu a exigé dans les dix commandements de ne pas faire d’image de Dieu : au lieu de nous donner une meilleure idée de qui est Dieu, toute image tord la personne de Dieu. La seule image qui soit conforme à Dieu, c’est celle qui émane de Dieu lui-même. Jésus est l’empreinte de la personne de Dieu : il est l’image. Il est l’image parfaite, parce qu’il est lui-même Dieu. Que le Fils soit l’image parfaite de Dieu nous montre son égalité. Un Jésus imparfait ne serait pas l’image parfaite de Dieu, mais cette vérité comporte une autre notion aussi. Le Fils est l’image en ce qu’il est le révélant : il est celui qui révèle, qui fait connaître, de sorte que nous pouvons contempler Dieu à travers Jésus-Christ. De toute éternité, le Fils est l’empreinte de la personne de Dieu. Cette image découle de la relation entre le Père et le Fils. Il n’y a qu’à penser au fait que le Fils est la Parole de Dieu. Il n’est pas devenu Parole. « Au commencement était la Parole et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. » (Jean 1.1) La notion de Parole nous emmène directement au fait que le Fils est celui qui révèle. C’est parce que le Fils est l’image du Père que le Fils l’a fait connaître. Donc Paul présente la suprématie du Fils depuis toute éternité. C’est ce qui ressort du verset 17 :
Le Fils est avant toutes choses, et tout subsiste en lui. (Colossiens 1.17)
Il est avant toutes choses
Paul nous présente ensuite le Fils dans la création (Colossiens 15b-17). En lien avec la création, le Fils est présenté d’abord comme le premier-né de la création, ensuite comme le créateur, puis comme le but de la création et, enfin, comme celui qui soutient la création.
Le premier-né
Donc, le Fils est appelé le premier-né. Les Témoins de Jéhovah font de cette affirmation un synonyme de premier créé. Ils croient donc que Jésus a été créé et qu’il n’est pas Dieu.
C’est une erreur, une grave erreur. Le titre de premier-né n’a rien à voir avec l’idée de création. Le premier-né ne désignait pas nécessairement le premier qui était né. Le titre était donné à celui qui recevait les honneurs et le premier rang, le principal héritier. David est appelé le premier-né (Psaumes 89.27). Il n’était pas l’aîné dans sa famille. Face à Dieu, il n’était pas le premier créé. Exode 4.22 présente le peuple juif par ce titre pour le désigner comme le peuple qui reçoit l’amour de Dieu.
C’est intéressant que, tout de suite après avoir présenté le Fils comme le premier-né, Paul s’empresse de préciser que c’est lui qui a tout créé (Colossiens 1.16-17). Tout créer englobe tout ce qui est matériel comme tout ce qui est spirituel, ce qui est visible comme ce qui est invisible. Quand Paul présente le Christ comme le premier-né, il proclame que le Fils a reçu tous les honneurs de son Père, que le Fils est le bien-aimé du Père.
Le Fils incarné, c’est Dieu qui vient dans sa création, il fait irruption dans sa création et c’est à lui, à titre de Dieu fait homme, de représentant reconnu, que le Père accorde l’héritage de l’alliance.
Verset 16
Le créateur
Ces honneurs découlent d’abord du fait que le Fils est le créateur (Colossiens 1.16). C’est parce que le Père a établi le Fils depuis toute éternité, aux plus grands honneurs, que le Fils est créateur. Le Fils est l’agent de la création :
[…] néanmoins pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses, et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. (1 Corinthiens 8.6)
Paul prend la peine de préciser aux Colossiens que le Fils a tout créé, de sorte que rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui, le monde invisible comme le monde visible. Tout est par lui (Colossiens 1.16).
Le but
Paul rajoute que tout a été créé pour lui, c’est-à-dire que le Fils est le but de la création. Il est le premier en tant que créateur et le dernier en tant que but de la création. Hébreux 2.10 dit sensiblement la même chose :
Il convenait en effet à Celui par qui et pour qui tout existe, et qui a conduit beaucoup de fils à la gloire, d’élever à la perfection, par la souffrance, l’auteur de leur salut. (Hébreux 2.10)
Le Fils est le but dans le sens qu’il est l’héritier de toute chose. Dans l’Ancien Testament, le premier-né recevait l’héritage, une double portion. Jésus reçoit tout et ceux qui sont en lui sont cohéritiers. Puisque le Fils est le but de la création, nous devons vivre pour lui complètement. Toute autre course devient une course folle. Ne pas vivre pour le Christ, c’est vivre dans un autre but. Tout est de lui, par lui et pour lui. Donc, vivons pour le glorifier.
Verset 17
Le sustentateur
Dernier point concernant la création, c’est celui de la sustentation, c’est-à-dire que le Fils soutient sa création (Colossiens 1.17). Tout subsiste en lui. Encore une fois, c’est l’épître aux Hébreux qui appuie Paul :
Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire et l’expression de son être, soutient toutes choses par sa parole puissante. (Hébreux 1.3)
La création ne fonctionnerait jamais et, même, elle aurait cessé d’exister depuis longtemps sans la main du Fils qui soutient la création. Vous savez peut-être que le mot « atlas » vient d’une divinité grecque. Atlas était une divinité représentée par un homme tenant la terre dans sa main ou sur ses épaules. Jésus fait beaucoup plus que cela : il tient toute la création, dans l’espace entier. Il tient le monde visible comme le monde invisible. Puisque le Fils a tout créé et qu’il soutient toute chose, pourquoi ne pas lui confier l’ensemble de nos vies, de nos préoccupations? Il y a plusieurs années, une compagnie sud-africaine achèta une presse à imprimer. La presse arrive chez le client et les opérateurs sont incapables de la faire fonctionner. Le client en a besoin rapidement, mais personne ne réussit à la faire fonctionner. Le client contacte le fabricant et, sentant l’urgence de la situation, le fabricant envoie un technicien sur place. Le technicien arrive chez le client : il était assez jeune. Le client fait une plainte auprès du fabricant : « Nous sommes pressés, nous avons besoin de la presse rapidement et vous nous envoyez un jeune technicien non expérimenté ». Le fabricant répond à la plainte : « Ce jeune peut réellement vous aider et faire fonctionner la presse. C’est lui qui l’a conçue. ». Notre Seigneur nous a créés. Toutes les molécules de mon corps sont venues à l’existence par sa main. Toutes mes facultés ont été créées par lui : mes facultés physiques, émotionnelles, sentimentales, intellectuelles, spirituelles. Je suis une créature, de sorte que je dois à mon créateur toute ma personne. Rien de tout mon être n’a été conçu pour fonctionner de manière autonome. Le fait que le Fils ait tout créé et qu’il soutienne toute chose nous enseigne que le monde actuel n’est pas un chaos, mais un cosmos. C’est un système cohérent. Même si le péché a mis du sable dans l’engrenage, la machine va continuer à fonctionner et les dents des roues d’engrenage, bien qu’usées, vont résister jusqu’au moment où le Seigneur va décider d’y mettre fin. En attendant, le Seigneur continue de soutenir sa création. Le péché, avec tout le désordre qu’il a causé, ne compromet pas la souveraineté de Dieu sur sa création.
Verset 18
La tête du Corps
En présentant Christ comme la tête du Corps (Colossiens 1.18), Paul affirme la suprématie du Christ sur l’Église. Le mot « tête » en grec, c’est le mot « chef ». Ce titre, cette fonction, nous place sur le registre de la nouvelle création, de même que le reste du verset, puisque l’Église est le peuple de la nouvelle création, nous qui sommes déjà assis dans les lieux célestes. Il y a une image très forte du corps de Christ. Notre notion de Christ comme tête du corps nous place trop souvent sur un registre uniquement d’autorité et de direction : la tête dirige le corps. Cet aspect est vrai, mais l’image est beaucoup plus riche que ça. Dans le mariage, le mari est le chef de la femme. Il a l’autorité qu’il doit user avec le plus grand amour pour sa femme et non contre elle. L’Église est l’épouse du Christ et Christ, comme époux, en est le chef, la tête. L’image évoque donc que Christ nous aime au point où il a voulu, il a désiré, faire sa vie avec nous, sa vie éternelle. Pour l’éternité, nous sommes mariés au Christ dans une relation d’amour qui nous dépasse. Dans le Proche-Orient ancien, la femme n’avait pas d’identité en dehors de son père puis, un coup mariée, de son mari. La femme vivait sous l’identité de son père, puis en se mariant, elle prenait l’identité de son mari. Avant d’avoir été mariés au Christ, nous n’avions pas d’identité. Maintenant, notre identité est celle du Christ, puisque nous sommes en lui. « Il est la tête du Corps » signifie donc que Dieu nous a unis dans un mariage indissoluble à son Fils pour un bonheur parfait et éternel. Avec l’Église, il y a la nouvelle création, puisque l’Église est la nouvelle humanité dans la nouvelle création. Nous ne sommes donc pas surpris que le Père ait confié à son Fils la nouvelle création, de sorte que le Fils est l’agent de la création et l’agent de la nouvelle création. Le suprématie dans l’Église ne pouvait être confiée à personne d’autre que le Fils. Il est la tête du corps, de l’Église (Colossiens 1.18) et en lien avec l’Église, qui est le peuple de la nouvelle création, le Fils est le premier-né d’entre les morts afin d’être en tout le premier. Quand nous nous convertissons, nous devenons un membre du corps de Christ.
Le commencement, le premier-né d’entre les morts
Jésus est présenté comme le commencement, cette fois, de la nouvelle création. L’expression « le premier-né d’entre les morts » signifie que, parmi les mortels, Jésus est le premier à sortir de la mort avec un corps glorifié. Il y a eu des résurrections avant Jésus-Christ : par exemple, on pense à cet enfant que le prophète Élie avait ressuscité. Lazare est aussi ressuscité avant Jésus-Christ. Seulement, ces personnes sont décédées par la suite. Elles ne sont pas ressuscitées avec un corps glorifié, mais mortel. Jésus est le premier.
Théologie
Dans ce texte aux Colossiens, Paul présente la prééminence du Christ à la fois sur cette création-ci et à la fois sur la nouvelle création et pour cause : si Christ n’avait pas la prééminence sur cette création-ci, quelle assurance aurions-nous que son plan de nouvelle création se réalisera? Comment être certains qu’un jour, tous les ennemis seront hors d’état de nuire?
La résurrection du Christ démontre sa suprématie sur cette création : il a vaincu la mort, il a renversé les forces des ténèbres. Il a écrasé l’ennemi. Il a montré sa toute puissance sur cette création et sa résurrection permet le passage de cette création-ci, qui souffre les douleurs de l’enfantement, à la nouvelle création, qui nous attend et qui est déjà inaugurée. C’est une erreur de séparer cette création-ci de la nouvelle création : le plan de Dieu débute dans cette création-ci et se poursuivra dans la nouvelle création.
Le plan de Dieu consiste à œuvrer dans cette création-ci et de la faire entrer dans la gloire au retour du Christ. Cette création-ci connaît un parcours similaire à celui du chrétien. Le Seigneur nous sauve alors que nous sommes dans cette création-ci. C’est dans cette création qu’il nous fait grandir et que le processus de sanctification est amorcé. Ceci dit, ce n’est qu’au retour du Christ que nous serons totalement libérés de la présence du péché. Nous serons glorifiés, transformés complètement et définitivement à l’image du Fils.
La création, c’est un peu la même chose : il y a une œuvre de Dieu. Tout est soumis au Fils même si nous ne le voyons pas, nous dit l’épître aux Hébreux. Le plan de Dieu se réalise et il a débuté dans cette création-ci, mais ce n’est qu’au retour du Christ avec le jugement dernier que la création sera totalement et définitivement renouvelée.
Application
J’aimerais faire ressortir deux applications de cette vérité. La première, c’est que, puisque le Fils est souverain sur la création, nous avons toutes les raisons de lui faire confiance. Nous sommes mieux de lui faire confiance que de faire confiance à nous-mêmes. Je suis mieux de me fier en Dieu que de me fier en moi-même. Il est Dieu, souverain sur tout, afin qu’il soit le premier en tout. La deuxième application, c’est que si le Fils est venu dans cette création afin de mettre la table à la nouvelle création par son sacrifice, nous devons nous aussi vivre en fonction de la nouvelle création. Nous devons marcher en nouveauté de vie. La création actuelle va passer. La nouvelle création est éternelle. Ramassons-nous des trésors célestes, puisque nous sommes ressuscités avec Christ, et recherchons les choses d’en haut. J’aimerais vous dire que le Christ prééminent en toute chose, le Christ en qui nous croyons, n’est pas un petit Dieu. C’est un Christ glorieux, suprême, que nous servons. Nous n’avons pas mis nos vies entre les mains d’un imposteur. Nous n’avons pas mis nos vies entre les mains d’un simple homme. Sa résurrection est la preuve pour nous que notre Sauveur est tout à fait vivant, vainqueur et qu’il nous prépare une place. Ma prière pour 2020 est que nous vivions sous la puissance de la résurrection dans une vie de sainteté, de consécration, de service, une vie où nous traverserons toutes les situations qui nous attendent dans la foi qui triomphe de tout. Puissions-nous l’adorer, le contempler, le servir, nous incliner devant lui. Amen!
Daniel Durand, pasteur
5 janvier 2020