« Si l’on ne voit que le péché du monde, on ne se tournera pas vers le Christ. Ce n’est que lorsque le Saint-Esprit nous convainc de notre propre péché que l’on se tourne vers le Christ pour être pardonnés et purifiés de toutes iniquités. À l’inverse, si je ne vois que mon péché sans voir le péché dans le monde, je vais continuer à puiser dans ce monde. »
Nous poursuivons ce matin dans l’évangile de Jean, au chapitre 16, et nous lirons les versets 5 à 11 :
Maintenant, je m’en vais vers celui qui m’a envoyé, et nul de vous ne me demande : Où vas-tu ? Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur. Cependant, je vous dis la vérité : il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : de péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ; de justice, parce que je vais vers le Père, et que vous ne me verrez plus ; de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. (Jean 16.5-11)
Exposé
Depuis le chapitre 13, nous assistons aux derniers moments que Jésus passe avec ses disciples juste avant la croix. En fait, on se trouve le jeudi, soit la veille de la crucifixion. Jésus prépare ses disciples à la perte que constitue son départ. Il sait que, pour eux, c’est une grande épreuve. Il faut s’imaginer : les disciples ont tout abandonné pour suivre Jésus. Ils ont renoncé à tout. Ils ont quitté leur travail. Ils ont accepté d’être identifiés au Christ, qui n’avait pas que des amis. Là, l’heure vient où Jésus doit quitter ce monde. Jésus le leur avait dit avant, mais lorsque le moment est proche, c’est différent. Quand un enfant annonce à ses parents qu’il va se marier, c’est une chose, mais quand le moment est proche, on réalise que la page se tourne. Les disciples sont troublés. La vie est une succession de pertes et de deuils : on perd des amis, la santé, un emploi. Nos enfants quittent la maison. On ne les perd pas, mais on perd une partie du rôle que nous jouions sur eux. On peut aussi perdre de l’argent, des biens auxquels nous étions attachés. Nous réalisons que tout ce que nous gagnons, tout ce que nous avons, nous le perdons éventuellement. Les disciples savaient qu’ils allaient perdre ce rapport quotidien avec Jésus et ils étaient troublés. Ils étaient troublés parce qu’ils ignoraient le privilège énorme que le départ de Jésus ouvrait. Relisons les versets 6 et 7 :
Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur. Cependant, je vous dis la vérité : il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. (Jean 16.6-7)
Si nous paraphrasons ce que Jésus dit, nous pourrions dire : « Vous êtes tristes du fait que je parte, mais vous ne devriez pas parce que l’Esprit qui vient sera plus avantageux pour vous. » Si un homme dit à son fils de 17 ans qu’il doit envoyer à la ferraille sa voiture, le fils sera déçu. Il ne pourra plus sortir aussi facilement, mais si le père lui dit qu’il doit se débarrasser de la vieille voiture, mais que demain, il achètera une voiture neuve, de l’année, toute équipée, plus puissante, etc., le fils trouvera là une grande consolation.
Le départ ne constituait pas réellement une perte, mais plutôt un gain avec l’envoi du Saint-Esprit. Les paroles que Jésus prononce aux disciples nous concernent. Il y a des personnes qui croient que nous sommes désavantagés par rapport aux disciples, parce qu’eux avaient Jésus devant eux. Ce que Jésus dit corrige cette pensée.
Dans l’exposé de Jésus sur le Saint-Esprit, exposé que nous avons dans les chapitres 14 à 16, Jésus présente deux facettes du ministère du Saint-Esprit. Il y a le ministère envers le monde, et le ministère envers les apôtres. Pour aujourd’hui, nous verrons le ministère du Saint-Esprit dans le monde. Le point central de ce sujet se trouve au verset 8 :
Et quand le Saint-Esprit sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement. (Jean 16.8)
Le verbe grec traduit par « convaincre » peut avoir deux sens : « blâmer » ou « convaincre ». Un blâme a quelque chose en lien avec « convaincre ». Prenons un juge qui condamne l’accusé : il va lui adresser des blâmes en présentant la gravité de la faute, accompagné du fait que la personne n’a pas montré de signe de repentance. Le juge cherchera dans sa présentation à convaincre l’accusé sur ce qu’il a fait. Si c’est le sens voulu par Jésus, il traite donc d’une œuvre que le Saint-Esprit fait chez les réprouvés. Dans ce cas, le blâme ne vise pas nécessairement à faire connaître une réalité cachée, mais à dénoncer en vue d’infliger une peine et de faire ressortir la gravité de la faute. Si le sens est plutôt de convaincre en vue du salut, c’est donc une œuvre du Saint-Esprit en vue de la repentance. Dans ce cas, cette œuvre du Saint-Esprit comporterait une nouvelle connaissance, celle du Christ.
La conviction de péché, de justice et de jugement inclurait la personne et l’œuvre du Christ qui a pris le péché de son peuple, qui a accompli la justice de Dieu pour son peuple et qui a traversé le jugement pour nous. Ceci dit, ce n’est pas à nous à décider du sens, mais au contexte. D’abord, jamais les Écritures nous disent que le Saint-Esprit fait une œuvre de conviction ailleurs que chez ceux que le Seigneur veut sauver.
Au contraire, ceux que le Seigneur ne sauve pas, c’est qu’il les laisse à eux-mêmes, il les abandonne à ce qu’ils sont. Pour reprendre l’expression de Paul en Romains 1, le Seigneur les livre à eux-mêmes. C’est la grande distinction entre la prédestination des élus et le sort des réprouvés. Dans le cas des élus, le Seigneur ne les livre pas à eux-mêmes : il fait une œuvre de conviction en eux. Il leur donne un nouvel esprit, un nouveau cœur. Il renouvelle leur intelligence. Dans le cas des réprouvés, il n’y a pas d’œuvre dans les individus : ils sont livrés à eux-mêmes, laissés à leur propre nature pécheresse. Ce que Jésus annonce, c’est que le Saint-Esprit va convaincre des personnes, non seulement des Juifs, mais aussi des païens. Quand Jésus annonce que le Saint-Esprit convaincra le monde, il annonce cette œuvre merveilleuse que le Seigneur se fait un peuple en sauvant des gens de toutes langues, de toutes nations, de toutes races. C’est une œuvre universelle.
Une œuvre qui se rend jusqu’aux extrémités de la terre. Cette œuvre nous montre que le Seigneur reprend sa création, qu’il ne l’a pas abandonnée aux mains des ennemis. Il a écrasé ses ennemis à la croix, il envoie son Esprit sur son Église qui doit annoncer l’évangile à Jérusalem, en Judée, en Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.
Le péché
Le premier élément dont le Saint-Esprit convainc est sur le péché. Jésus précise au verset 9 :
De péché, parce qu’ils ne croient pas en moi. (Jean 16.9)
Il y a trois sens possibles à ce verset :
- Soit que Jésus veuille dire que les hommes ont une fausse compréhension du péché, parce qu’ils ne croient pas en Jésus. Le Saint-Esprit doit les convaincre et leurs donner la bonne compréhension;
- Soit que Jésus parle du fait que, sans la conviction du péché, on ne peut pas croire en lui;
- Soit que Jésus parle du péché de ne pas croire en lui.
Grammaticalement, les trois sont possibles et, théologiquement, les trois sont aussi possibles, mais en raison du contexte de l’œuvre du Saint-Esprit en vue du salut, il est préférable de retenir la deuxième possibilité. Jésus parlerait du fait que, sans la conviction du péché, on ne peut pas croire en lui. Celui qui apprend que la nourriture qu’il mange est contaminée va chercher une autre nourriture. Celui qui apprend que le GPS sur lequel il se fie pour se diriger est déphasé ne l’utilisera plus et devra trouver des repères ailleurs. Celui qui apprend qu’il est pécheur au plein sens du terme ne voudra plus se fier sur lui-même, mais cherchera quelqu’un d’autre pour diriger sa vie. Le Saint-Esprit convainc de péché. Il y a deux volets à cette œuvre de l’Esprit. Il y a le fait que le Saint-Esprit convainc ceux qu’il sauve que le monde est foncièrement pécheur, que le péché caractérise tout ce que le monde fait et pense. Le Saint-Esprit nous montre que nous n’avons rien de bon à puiser dans ce monde, qui s’affectionne des choses de la chair, qui préfère les ténèbres à la lumière, qui a dans la bouche le mensonge, parce qu’il n’a pas reçu l’amour de la vérité. Maintenant, c’est insuffisant de savoir que le monde qui nous entoure est foncièrement pécheur : il faut savoir aussi et surtout que nous-mêmes sommes foncièrement pécheurs. Combien de personnes se scandalisent de voir ce qui se passe dans le monde, mais ne voient pas leur propre péché ?
Si l’on ne voit que le péché du monde, on ne se tournera pas vers le Christ. Ce n’est que lorsque le Saint-Esprit nous convainc de notre propre péché que l’on se tourne vers le Christ pour être pardonnés et purifiés de toutes iniquités. À l’inverse, si je ne vois que mon péché sans voir le péché dans le monde, je vais continuer à puiser dans ce monde. L’Esprit nous convainc donc du péché dans le monde et du péché en chacun de nous.
Les chrétiens ont donc une conviction de péché dans toutes les sphères de ce monde-ci. Ils se détournent par conséquent de ce monde-ci et d’eux-mêmes. Ceci dit, le péché le plus grave est celui de ne pas croire au Christ. Imaginez une personne qui aurait consommé un truc néfaste durant plusieurs années. Le médecin lui dit qu’il a un cancer dû à la consommation prolongée de ce truc, mais il y a une bonne nouvelle : on a un remède très efficace pour guérir ce cancer. Si la personne refuse le traitement, mourra-t-elle à cause du cancer ou à cause de son refus du traitement ? Au bout du compte, c’est à cause du refus du remède. Le péché de rejeter le Christ est pire que les autres péchés, parce que ce péché indique que la personne choisit ses vices et la conséquence mortelle de ceux-ci. Tous ces points vont ensemble. Celui qui constate l’ampleur de son péché ne rejettera pas le Christ. La raison est que lorsque le Saint-Esprit met en lumière notre péché, il ne s’arrête pas là : il tourne nos cœurs et nos pensées vers le Christ afin que nous nous convertissions. La vraie repentance est toujours suivie de la vraie conversion, puisque c’est le même Esprit qui opère les deux en nous.
La justice
Le deuxième élément, c’est la justice
[…] de justice, parce que je vais vers le Père, et que vous ne me verrez plus. (Jean 16.10)
Ce verset peut être compris comme le fait que le Christ est le seul homme qui connaissait la justice de Dieu. L’homme a une connaissance trop pâle de la justice de Dieu et même une connaissance souillée. Selon plusieurs, quelqu’un applique la justice dans une proportion de peut-être 10%; un autre de 50%; un autre de 70%; Jésus l’appliquait à 100%. Donc, Jésus est simplement meilleur que les autres hommes. Il a un score meilleur. Ceci dit, certains hommes s’approcheraient de Jésus quant à leur niveau de justice. Cette pensée en amène certains à se dire qu’il ne leur manque que quelques efforts pour être comme Jésus. Si je suis passé de 40% à 70%, j’ai progressé de 30%. Un autre 30% et je serai à 100%. C’est l’approche, avouée ou non, de toutes les formations en relations humaines, en développement de soi, etc. Voilà ce qui arrive lorsque l’on pense que Jésus n’était qu’un meilleur homme que nous.
Quand on fait la rencontre de Jésus, on cesse de vouloir nous qualifier par nos efforts et l’on se prosterne en confessant notre incapacité à plaire au Seigneur, à rencontrer ses standards de sainteté. Au lieu d’avoir une nouvelle détermination à progresser par nos propres forces, on désespère de celles-ci et on se réfugie dans la personne du Seigneur Jésus en professant qu’il est notre représentant devant Dieu. Ce n’est que là que nous pouvons progresser : non plus en misant sur nos pseudo forces, mais sur celles du Seigneur; ni par ma puissance, ni par ma force, mais par l’Esprit du Seigneur. C’est justement là l’œuvre du Saint-Esprit dans le cœur de ceux qu’il sauve : il les convainc de péché, mais il les convainc aussi de la justice du Christ dans laquelle les élus doivent se réfugier. Le verset 10 peut aussi être interprété comme le fait que la justice ne peut être trouvée que par le Christ qui retourne vers son Père, parce que la résurrection est une déclaration, une attestation que le Père reconnaît publiquement que le Christ a vécu en parfaite justice durant son séjour terrestre.
Autrement dit, comment savons-nous que le Père approuve toute la vie du Christ ? C’est par la résurrection. Si le Christ avait péché, le Père ne l’aurait pas ressuscité. Avec cette pensée, relisons les versets 8 et 10 :
Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : (Jean 16.8)
Et le verset 10 :
[…] de justice, parce que je vais vers le Père, et que vous ne me verrez plus ; (Jean 16.10)
Nous n’avons pas besoin de choisir entre ces deux sens, il est fort possible que Jean ait formulé de telle façon afin que les deux sens soient maintenus.
Le jugement
Le troisième élément du verset 8, c’est le jugement. L’Esprit convaincra le monde de jugement. Je vous rappelle que la notion de monde chez Jean représente souvent cette création-ci qui est sous l’emprise de Satan.
Aussi, le monde peut désigner les nations païennes tenues à l’écart de la révélation jusqu’à la Pentecôte et que le Seigneur visite depuis cet événement. Jusqu’à la venue du Christ, le Seigneur concentrait sa révélation au sein de la nation juive, mais depuis la Pentecôte, l’évangile est prêché non seulement à Jérusalem et en Judée, mais aussi en Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. L’Esprit convainc le monde de péché, de justice et de jugement.
Il y a une suite logique : une conviction de péché doit être accompagnée d’une conviction de justice et ces deux convictions doivent être accompagnées d’une conviction de jugement. Que signifie cette troisième conviction ? Il y a certainement le fait que l’Esprit convainc les élus que le jugement de Dieu va arriver. Autrement dit, la pratique du péché ne durera pas toujours.
Ça, c’est un très grand encouragement pour nous. Nous savons que nous serons totalement libérés de la présence du péché à la fois en nous et, à la fois, autour de nous. Présentement, le blé et l’ivraie cohabitent. Lorsque le jugement dernier sera prononcé, les brebis seront accueillies par le Seigneur et les boucs seront expulsés, loin de la face du Seigneur, dans le feu qui ne s’éteint jamais. La conviction que donne le Saint-Esprit sur les trois éléments, c’est-à-dire le péché, la justice et le jugement, réconforte les chrétiens, parce que si nous avons la conviction que le jugement mettra fin au péché, nous savons que le Christ a parfaitement accompli la justice de Dieu et que cette justice est mise à notre compte lorsque nous croyons. Maintenant, relisons les versets 8 et 11 :
Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : (Jean 16.8)
Et le verset 11 :
[…] de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. (Jean 16.11)
Comment comprendre la proposition finale, parce que le prince de ce monde est jugé ? Le prince de ce monde désigne Satan. Jésus ne dit pas que Satan sera jugé mais qu’il est jugé. À la croix, Satan a été jugé. C’est l’accomplissement de Genèse 3.15 :
Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : Celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui écraseras le talon. (Genèse 3.15)
À la croix, il n’y a pas eu seulement la mort du sauveur. Il y a eu un évènement spirituel et cosmique : Satan a été détrôné. Il a été précipité. C’est ce que Jésus avait annoncé.
Maintenant c’est le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. (Jean 12.31-32)
Nous devons savoir que Satan est déjà jugé. Ça ne signifie pas qu’il purge sa pleine sentence présentement. Il n’est pas encore jeté dans l’étang de feu, ça viendra, mais il est déjà jugé. Ici, nous devons comprendre comment le Seigneur œuvre. Le Seigneur use de patience dans ce monde afin de sauver tous ses élus. Il laisse Satan s’activer encore dans ce monde et il a des raisons pour agir ainsi : plus Satan va s’activer, plus le Seigneur sera glorifié, parce que la défaite de Satan sera encore plus manifeste. Ceci dit, l’Esprit nous convainc que Satan est déjà jugé et qu’il y aura un jugement dernier où, là, tous les ennemis iront à la perdition éternelle et tous les élus iront dans la félicité, le bonheur éternel.
Applications
Ces versets trouvent plusieurs applications pour nous.
Par l’esprit
La première application, c’est que sans l’Esprit, personne ne peut être convaincu. La meilleure présentation de l’évangile, l’apologétique la mieux construite, sans l’œuvre de l’Esprit, tout cela ne conduira pas la personne au Christ. On ne peut être convaincus de la vérité biblique que par l’œuvre du Saint-Esprit et cette vérité doit déterminer comment nous présentons l’évangile aux inconvertis.
Si on présente la vérité à quelqu’un et que cette personne ne la reçoit pas, ça ne signifie pas que l’on la lui a mal présentée. Il est même probable que la personne rejette justement, parce que l’on lui a bien présenté le message. Si le Seigneur a décidé que cette personne ne viendra pas au Christ, on présente quand même le message, puisque le Seigneur ne nous dit pas si une personne est élue ou non. Jésus dit :
Tout m’a été remis par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père, personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. (Matthieu 11.27)
Notre rôle n’est pas de convaincre, mais de présenter. Il faut le faire de la meilleure façon possible, mais tout en sachant qu’il faut l’œuvre du Saint-Esprit pour que ce message soit accueilli chez la personne.
Consolation
La deuxième application de notre texte, c’est que la consolation vient dans l’appréciation de ce que nous aurons. Avant la venue du messie, les croyants plaçaient leur espérance dans la venue du messie. Les apôtres à qui Jésus parle dans Jean 16 entendaient le Christ annoncer son départ. Ils devaient trouver leur consolation dans le fait que l’Esprit leur serait envoyé et nous, qui n’avons pas connu cette période pré-Pentecôte, le Seigneur nous place quand même dans une période d’attente. Nous trouvons notre consolation dans le fait que Jésus revient. C’est là que nous plaçons notre espérance.
Le Seigneur a toujours voulu que son peuple ait une espérance future afin de lui donner de persévérer dans ce monde sous l’emprise du Malin.
Message
La troisième application, c’est que l’Église doit prêcher sur ces trois points : le péché, la justice et le jugement. Prêcher, ce n’est pas seulement de la chaire. Les parents doivent prêcher ce message à leurs enfants.
Parfois, il y a des parents qui trouvent que leurs enfants sont trop jeunes pour qu’on leur parle de l’enfer. Si l’enfant est en âge de comprendre ce qu’est le mal, le péché, il est en âge de comprendre la punition qui en découle. Donc, nous devons prêcher sur le péché, sur la justice et sur le jugement. La raison est que si nous voulons que l’Esprit œuvre dans le cœur de ceux à qui on présente le message, il faut bien que ce soit le message que le Seigneur veut que nous leur présentions. Nous devons dire aux non croyants qui nous entourent qu’ils sont pécheurs comme nous le sommes nous-mêmes. Il faut leur dire. Il faut leur dire que le péché est une offense à Dieu et non pas une inconvenance sociale ou une transgression à la culture dans laquelle nous avons grandi. Présenter le péché, c’est présenter la loi de Dieu et placer la personne face à cette loi. L’Esprit convainc de péché, de justice. La justice, ce n’est pas très loin de la loi. La justice, c’est l’application de la loi de Dieu. Les gens ont tellement de fausses conceptions de ces choses. La justice n’est pas seulement de ne pas voler le magasin ou de ne pas tuer une personne. La justice inclut le maintien des ordonnances créationnelles. Par exemple, celui qui ne prend pas soin de sa famille, physiquement et spirituellement, est en train de ne pas tout faire en son pouvoir pour que ses enfants se tournent vers le Christ. Ce que je vais vous dire peut paraître très sévère et même extrémiste, mais je pense que c’est la vérité : le parent qui ne fait pas tout ce que le Seigneur demande pour conduire ses enfants à Jésus-Christ ouvre la porte de la condamnation à ses enfants. Peut-être que ce père ou cette mère n’auront pas tué quelqu’un d’une balle, mais ils n’auront pas tout fait pour que leurs enfants évitent la mort éternelle et c’est criminel. Si c’est le cas, repentons-nous, sachant que le Seigneur pardonne au pécheur repentant.
L’élection de Dieu n’est pas une invitation à nous déresponsabiliser. Le Seigneur qui a élu est celui qui a décidé des moyens pour que les élus viennent à Jésus-Christ. La justice est l’application de la loi de Dieu dans toutes les sphères de la vie. Il n’y a aucune sphère de la vie que la loi ignore. Finalement, nous devons prêcher sur le jugement. Ce monde-ci aura une fin. Nous devons prêcher et enseigner à ne pas placer notre trésor dans les choses périssables de ce monde, mais dans les choses de Dieu, là où la teigne et la rouille ne détruisent pas. Chers frères et sœurs, si nous voulons que notre message soit accompagné de l’œuvre de l’Esprit, il faut présenter le message de ce même Esprit. Que le Seigneur nous affermisse dans ce mandat qu’il nous confie. Amen !
Daniel Durand, pasteur
29 juillet 2018