« Par l’alliance dans laquelle tous les êtres humains sont placés, Dieu assure à son peuple que son projet arrivera à son accomplissement. Nous sommes donc appelés à participer à un projet dont la réussite est certaine. Quel encouragement de voir que les résultats ne dépendent pas de nous, que nos faiblesses ne peuvent menacer le projet. »
Aujourd’hui, nous allons regarder quelques versets dans Genèse 2. Nous allons d’abord prier.
Versets 4 à 6
Voici les origines du ciel et de la terre, quand ils furent créés. Lorsque l’Éternel Dieu fit la terre et le ciel il n’y avait encore aucun arbuste de la campagne sur la terre, et aucune herbe de la campagne ne germait encore : car l’Éternel Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait point d’homme pour cultiver le sol. Mais une vapeur s’éleva de la terre et arrosa toute la surface du sol. (Genèse 2.4-6)
L’expression « Voici les origines » ou plus littéralement, comme l’a traduit TOB, « Voici la naissance » est importante, parce que le titre du livre, « Genèse », vient de la traduction grecque de cette expression. On s’attendrait à ce que le titre soit tiré de l’hébreu, mais non : les titres des livres de l’Ancien Testament sont d’origine grecque. Ici, « Genèse » est un mot qui a presque conservé sa forme grecque, « genesis », qui a donné en français plusieurs dizaines de mots dont « génération », « engendrer », « régénération ». L’expression « Voici les origines » est importante aussi et surtout parce qu’elle revient dix fois dans le livre et sert à marquer la structure du livre. Certains ont pensé que cette phrase se rapportait à ce qui précède, soit les 6 jours de la création, mais à chaque fois qu’elle est utilisée dans la Genèse, l’expression introduit ce qui suit et c’est pourquoi il vaut mieux considérer qu’ici aussi elle introduit ce qui suit. Genèse est donc un livre qu’on a souvent appelé « Le livre des commencements ». Nous avons donc un livre qui nous présente le commencement :
- de la création;
- du mal;
- des différents peuples et langues;
- de l’alliance;
- du peuple de Dieu.
Nous avions déjà vu que Genèse a été écrit par Moïse pour informer le peuple sur des questions vitales :
- D’où venons-nous?
- Qui est Dieu?
- Qui sommes-nous?
- Quels sont nos rapports avec Dieu?
- D’où vient le mal?
- Où allons-nous?
Est-ce que Genèse présente deux récits de la création, le premier de Genèse 1.1 à Genèse 2.3; et le second de Genèse 2.3 à Genèse 2.25? Certains théologiens libéraux qui cherchaient à discréditer la Bible ont soutenu cette idée et certains sont même allés jusqu’à dire que Genèse est un ramassis d’écrits de plusieurs auteurs et que de façon maladroite, le second récit aurait été placé juste après le premier.
En fait, le premier récit parle de la création du cosmos et le second, de la création de l’homme et de la femme et de leur place dans le jardin d’Éden. Le premier prend des photos satellite de la création, le second est pris d’une caméra sur le terrain. Le premier présente les 6 jours; le second développe le sixième jour. Le premier désigne Dieu par le nom Élohim : c’est un nom plutôt impersonnel; le deuxième récit utilise le nom Yahvé. Elohim est utilisé dans la Bible pour parler du Dieu créateur, mais sans qu’il y ait nécessairement rédemption. Dans Genèse 2, à partir du verset 4, Dieu est appelé Yahvé, c’est-à-dire « l’Éternel ». Ce nom est celui par lequel Dieu s’identifia à Moïse au mont Sinaï. En fait, ce nom est relié à l’alliance et, essentiellement, c’est le peuple de Dieu qui l’utilisait.
Donc, en même temps qu’on passe de la création du cosmos à une attention sur l’homme et son milieu immédiat, on passe d’un nom du Dieu cosmique au nom du Dieu intéressé, attentionné et qui fait alliance. Il y a donc, au contraire de ces théologiens, une belle suite entre Genèse 1 et Genèse 2. Ce qui appuie le fait que ces deux chapitres ne doivent pas être opposés, c’est la citation de Jésus en Matthieu 19.4-5 :
Il répondit : N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. (Matthieu 19.4-5)
Au verset 4 (Matthieu 19.4), Jésus reprend le vocabulaire de Genèse 1.1 et Genèse 1.27; au verset 5, il cite Genèse 2.24. Jésus considère donc les deux récits sans les mettre en conflit. Par conséquent, nous n’avons pas à opposer ce qu’on appelle les deux récits de la création.
Mandat
Le premier point que j’aimerais que nous appréciions est le mandat que Dieu donne à l’homme.
Dans Genèse 2, la fin du verset 4 (Genèse 2.4) et le verset 5 (Genèse 2.5) nous montre que Dieu attend que l’homme soit créé pour faire pousser les végétaux. Dieu respecte l’ordre, la structure qu’il veut établir. Il veut que l’homme cultive les végétaux : il attend que l’homme soit créé pour les faire pousser. Quand Dieu donne un mandat à l’homme, ce n’est pas pour passer devant et le faire à sa place. C’est assez fantastique de constater que Dieu nous rend participants à son œuvre. Cette participation est de haut niveau. Dieu a donné à l’homme la domination sur les animaux. Dieu, le Roi de l’univers, a placé l’homme comme prince sur sa création. La contribution à l’œuvre de Dieu fait partie de notre nature créationnelle. C’est bien connu : lorsqu’un homme perd son emploi qu’il occupe depuis plusieurs années, ce qu’il vit est comme un deuil. L’homme se dévalorise; sa raison d’être tombe. L’homme a été créé pour contribuer à l’œuvre de Dieu, parce que Dieu a voulu qu’il en soit ainsi. Un jour, je parlais avec un jeune qui trouvait que Dieu nous aurait simplifié la vie s’il nous avait donné la Bible sans passer par des auteurs humains. Nous n’aurions pas besoin de considérer le contexte social, politique, etc. Je lui ai répondu que Dieu ne travaille pas comme ça :Dieu a toujours impliqué son peuple dans son plan et c’est ce qui explique :
- La prière.
À quoi sert la prière quand Dieu connaît tout, quand son plan s’accomplit de toute façon, quand il nous dit après cela qu’il connaît nos requêtes avant que nous ne les formulions?
Car la parole n’est pas sur ma langue, que déjà, Éternel! tu la connais entièrement. (Psaume 139.4)
Dieu connaît tout, mais parce qu’il veut nous associer à son plan et parce qu’il veut que la relation entre Lui et son peuple se développe, il place la prière, parce qu’il veut que notre contribution à son œuvre se fasse dans une harmonie continue et dans une complicité et une dépendance, il place la prière.
- Les offrandes.
Si tout appartient à Dieu, pourquoi nous demande-t-il de contribuer à son œuvre par nos offrandes? Dieu a-t-il réellement besoin de nos offrandes pour faire avancer son plan? Non. Ce n’est jamais par besoin qu’il a voulu cela, mais uniquement pour nous associer à son œuvre. Nous ne faisons pas de faveur à Dieu quand nous contribuons à son œuvre : c’est lui qui nous fait la faveur.
Car qui suis-je et qui est mon peuple, que nous soyons capables de faire de pareilles offrandes volontaires? Tout vient de toi, et c’est de ta main que vient ce que nous te donnons! (1 Chroniques 29.14)
- Les ministères. Quand Dieu demande d’évangéliser, il ne le fait pas à notre place. On voit avec Corneille, un craignant de Dieu, que Dieu envoie Pierre pour annoncer l’évangile. Dieu a parlé à Corneille dans un songe, mais il n’a pas annoncé l’Évangile : il a envoyé Pierre. Quand Dieu veut appeler les habitants de Ninive à la repentance, il envoie Jonas : Jonas refuse et s’enfuit. Dieu mobilise les éléments de la création pour ramener Jonas : les marins, les vents, les eaux, le grand poisson, mais pas question que Dieu fasse le travail de Jonas à sa place. Dieu donne un mandat, des responsabilités à l’homme et il s’attend à ce que l’homme réponde favorablement. Il en a le droit, puisque tout lui appartient. Paul dit que nous sommes des co-ouvriers avec Christ. Dieu aurait pu tout faire seul. Dieu accepte que son plan se déploie avec la collaboration de l’homme, même si les choses ne vont pas toujours parfaitement de notre côté.
Dieu accorde à l’homme le privilège de collaborer à son œuvre malgré les imperfections et le péché. Il y a un exemple pour nous : dans la vie d’une Église, nous travaillons ensemble, Dieu nous a donné des dons et nous cherchons à les mettre au service du corps, mais les choses ne vont pas toujours parfaitement. Les choses ne vont pas toujours comme chacun le voudrait.
Nous devons non seulement accepter cela, mais apprécier la contribution des frères et sœurs malgré les imperfections sachant d’abord que nous-mêmes ne sommes pas parfaits et que Dieu appelle chacun à contribuer malgré ses imperfections. Ceci dit, ça ne signifie pas que l’Église doit accepter tout sur cette base-là, mais nous devons exercer la patience les uns envers les autres, la miséricorde et l’encouragement, exactement comme Dieu fait pour nous.
Nous sommes aussi appelés à considérer notre travail séculier comme l’accomplissement de ce mandat. Il n’y a pas que les pasteurs dont le travail est pour Dieu. Tout travail séculier doit être pour Dieu. Paul dit :
Serviteurs, obéissez en tout à vos maîtres selon la chair, et cela non seulement sous leurs yeux comme si vous cherchiez à plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur, dans la crainte du Seigneur. Tout ce que vous faites, faites-le de toute votre âme, comme pour le Seigneur, et non pour des hommes, (Éphésiens 3.22-23)
Le travail séculier s’inscrit dans la responsabilité que Dieu donne à l’homme depuis la création. Donc, que ce soit la prière, les offrandes, les ministères, ce ne sont là que des aspects du mandat de l’homme de travailler pour Dieu, en faveur de Dieu et en faveur de son plan. Nous avions vu que les verbes utilisés dans Genèse 2 pour décrire la tâche de l’homme sont exactement les mêmes qui sont utilisés pour les sacrificateurs au temple :
L’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. (Genèse 2.15)
Lorsque le Seigneur confie la responsabilité du temple, il demande de servir au temple et de le garder. En hébreu, ce sont les mêmes verbes :
Les Lévites auront le soin de ce qui est remis à sa garde et à la garde de toute la communauté devant la tente de la Rencontre : ils s’emploieront au service du tabernacle. (Nombres 3.7)
Par conséquent, le travail que Dieu demande à l’homme doit s’inscrire dans la consécration de l’homme à son créateur.
Verset 7
L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière du sol ; il insuffla dans ses narines un souffle vital, et l’homme devint un être vivant. (Genèse 2.7)
Au verset 7, les deux dimensions de l’homme sont mentionnées : l’homme est formé de la poussière du sol, puis l’homme reçoit un souffle vital de Dieu. Le fait que l’homme ait été formé de la poussière du sol doit susciter en nous la plus grande humilité. D’ailleurs les mots « humain », « humilité » et « humus » viennent tous de la même racine et le nom Adam signifie « terre ». Nous devons voir dans ce nom notre faiblesse, notre fragilité, notre vulnérabilité : bref, sur cette base, nous ne sommes rien. La terre sera, après le péché, le lieu de retour de l’homme. Né de la poussière, nous retournons à la poussière. L’image de la terre se développe dans les Écritures et devient l’argile, qui comporte l’idée d’un projet. Le potier fait quelque chose avec l’argile : il façonne quelque chose. Job dira :
Souviens-toi que tu m’as fait avec de l’argile ; voudrais-tu me faire retourner à la poussière? (Job 10.9)
L’usage de l’argile qui revient le plus souvent dans les Écritures, c’est pour les vases. Plusieurs textes distinguent l’argile que nous sommes au potier, ou celui qui confectionne les pots, qui représente Dieu :
Malheur à qui conteste avec celui qui l’a façonné! Vase parmi les vases de terre! L’argile dit-elle à celui qui la façonne : Que fais-tu? Et ton œuvre ne vaut rien? (Ésaïe 45.9)
Premièrement, ce texte nous appelle à reconnaître que Dieu a tous les droits sur nous : autant c’est stupide de penser que l’argile a le droit de décider de la forme qu’elle doit prendre, autant la Bible appelle « insensés » ceux qui veulent décider de leur vie, qui veulent prendre la forme qu’ils veulent, qui veulent vivre sans Dieu. Il y a donc un appel à la reconnaissance des droits de Dieu sur nous.
Deuxièmement, il y a un encouragement, puisque ce que Dieu façonne est toujours bien. Le fait que Dieu soit le potier implique aussi qu’il est celui qui a la pleine compétence et la pleine capacité de faire avec l’argile ce qu’il veut. Troisièmement, nous sommes les premiers bénéficiaires si nous reconnaissons que nous sommes argile et que Dieu est le potier. En fait, quand l’homme pense se former lui-même, il parvient plus à se déformer qu’à se former.
La poussière ne peut rien revendiquer. Nous n’avons ni la compétence, ni la sagesse pour prendre en mains notre vie. Elle est bien mieux entre les mains de celui qui nous a créés et qui nous façonne. Pour savoir ce qui est le meilleur pour ma voiture, est-ce que je suis mieux de demander :
- à ma voiture elle-même?
- à une autre voiture semblable?
- ou à celui qui l’a construite?
Dieu nous a créés. Nous devrions mettre en lui toute notre confiance pour qu’il nous façonne comme il veut. Le potier est maître. Je pense que tous les problèmes que nous vivons viennent du fait que nous avons de la difficulté à reconnaître à Dieu son plein droit sur nous et que notre responsabilité est d’harmoniser nos vies avec le Créateur. Donc, la première dimension de l’homme est le fait d’être poussière; la deuxième dimension est l’aspect spirituel.
Quand le verset 7 (Genèse 2.7) dit que Dieu insuffla dans ses narines un souffle vital, il y a un jeu de mot. En hébreu comme en grec, le mot « souffle » ou « vent » est le même que « Esprit ». Quand Jésus dit que l’Esprit est comme le vent dans Jean 3, il utilise le même mot. Vous remarquerez que l’homme est d’abord créé physiquement, à partir du sol; puis il reçoit la dimension spirituelle, ce souffle de vie. Il faut savoir que la vie que Dieu communique est bien au-delà de l’existence. La vie a un contenu qualitatif : la vie est reliée à Dieu. Il comporte les bénédictions d’être avec le Créateur. S’opposer au Créateur, c’est la mort. Jésus a dit que si quelqu’un ne croit pas, il est mort même s’il vit; et si quelqu’un croit, il est passé de la mort à la vie. En fait, l’être humain peut exister même s’il n’est pas en relation avec Dieu, mais la vie n’existe qu’en Dieu. Il y a une différence entre l’existence et la vie. La vie implique l’existence, mais elle a plus que l’existence. Elle a toutes les richesses qui sont en Dieu. Le fait que l’homme ait été formé d’abord physiquement, puis spirituellement, annonce le fait que nous avons une vie terrestre actuelle, une vie mortelle, temporaire, mais qui sera suivie d’une vie spirituelle, éternelle. Paul affirme cela et il semble vraiment récupérer le texte de Genèse dans 1 Corinthiens 15.44 :
Semé corps naturel, on ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel. C’est pourquoi il est écrit : le premier homme, Adam, devint un être vivant. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. (1 Corinthiens 15.44)
Le premier Adam est un être qui a reçu la vie : il est un être vivant. Le second Adam, qui désigne Jésus-Christ, est un être qui donne la vie : il est un être vivifiant.
Versets 8 à 14
Puis l’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. L’Éternel Dieu fit germer du sol toutes sortes d’arbres d’aspect agréable et bons à manger, ainsi que l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras. Le nom du premier est Pichôn ; c’est celui qui contourne tout le pays de Havila, où l’on trouve de l’or d’excellente qualité ainsi que le bdellium et la pierre d’onyx. Le nom du second fleuve est Guihôn ; c’est celui qui contourne tout le pays de Kouch. Le nom du troisième fleuve est Hiddéqel ; c’est celui qui coule à l’orient de l’Assyrie. Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate. (Genèse 2.8-14)
Dans les versets 8 à 14, on nous présente toutes les richesses du jardin d’Éden. Tous ces éléments prouvent que Dieu a placé l’homme dans les conditions les meilleures. L’homme est placé dans une abondance à faire rêver. Le Canada est le pays qui contient le plus d’eau douce au monde. Pour nous, un fleuve de plus ou de moins, ce n’est pas important, mais pour ceux qui habitaient les régions désertiques du Proche-Orient, ça représentait beaucoup.
Donc, Dieu a créé l’homme au rang le plus élevé des créatures, à son image. En plus, il lui donne le meilleur environnement : le jardin d’Éden.
Versets 15 à 18
L’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. L’Éternel Dieu donna ce commandement à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. L’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide qui sera son vis-à-vis. (Genèse 2.15-18)
Dans les versets 15 à 18, il y a deux éléments majeurs. Premièrement, le mandat est donné à l’homme avant que la femme soit créée et celui-ci nomme les animaux aussi avant que la femme soit créée. Nous avons déjà vu l’importance de cela. Je rappellerais simplement que cela ne donne pas de privilège à l’homme, le premier Adam, mais plutôt des responsabilités. Jamais la femme n’est diminuée dans cela.
Deuxièmement, l’homme est alliancé, c’est-à-dire que Dieu le place dans des rapports obligés avec son Créateur, rapports dont Adam a dû informer son épouse qui sera créée. Genèse 3.2 montre qu’Adam avait transmis ces informations à Ève. Ce texte est extrêmement important puisqu’il lance le fil conducteur de toutes les Écritures. Jésus a dit de plusieurs façons que toutes les Écritures témoignent de lui.
Jésus est venu accomplir l’alliance de Dieu avec les hommes. C’est donc dire que toutes les Écritures ont un lien avec l’alliance. En fait, l’alliance est le cadre dans lequel Dieu va réaliser son plan, son projet. Toute personne est en alliance avec Dieu. Personne ne peut dire qu’il n’a rien à voir avec Dieu : tous sont alliancés. L’alliance que Dieu contracte a les éléments suivants :
- Ce que Dieu donne : pays d’abondance, descendance, mandat, etc.;
- La présence de Dieu assurée;
- Les exigences de Dieu, c’est-à-dire sa loi;
- Les conséquences mortelles à la désobéissance.
Ici, Adam et Ève sont placés dans un pays d’abondance, ils ont le mandat de se multiplier et Dieu est présent, mais Dieu donne une consigne qui est une condition pour conserver les bénédictions et cette consigne est de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Est-ce que ça signifie que l’homme et la femme ignoraient ce qu’étaient le bien et le mal avant la chute? Je pense que non. L’homme et la femme savaient ce qu’était le bien : se multiplier, cultiver la terre, manger de tous les arbres sauf un. Ils savaient aussi ce qu’était le mal : manger de l’arbre défendu. La connaissance de l’arbre défendu est plutôt la prétention de connaître ce que sont le bien et le mal. En désobéissant, l’homme prétend pouvoir décider ce que sont le bien et le mal.
Il prétend avoir la sagesse, la connaissance pour juger ce qui est bien et ce qui est mal. Il ne se considère plus comme l’argile, mais comme son propre potier. En recevant la loi, l’homme est responsabilisé devant Dieu. Peu importe la longueur de la Loi, que ce soit cette courte phrase ou celle que reçut Moïse, c’est toujours la même chose qui est demandée : obéir à Dieu. L’obéissance dépasse l’aspect légal.
L’obéissance est l’expression tangible de la reconnaissance que Dieu est Dieu. L’obéissance est la façon concrète de dire que nous ne sommes que créatures et que Dieu est créateur. L’obéissance est l’affirmation visible que Dieu a toute la sagesse. L’obéissance est la manifestation d’un cœur qui se sait dépendant. Donc, l’homme a reçu le mandat de travailler en faveur de la création et, par le fait même, du créateur, mais dans la soumission. Dieu a fait de nous des êtres physiques et spirituels. Rappelons-nous que nous ne sommes que poussière et que, sans Dieu, sans son souffle, sans son Esprit, nous ne sommes rien. Toutefois, Dieu, par son souffle, par son Esprit, a aussi fait de nous des princes sur sa création. Dieu veut que son peuple soit participant à son œuvre et le mandat se prolonge dans l’Église. Dieu a décidé de nous impliquer dans la construction de son Église. Nous avons vu que Dieu a voulu impliquer l’homme par la prière, par les offrandes, par les ministères. Je suis toujours fier quand j’entends dire que les Chinois ont engagé une firme québécoise pour bâtir un barrage ou que Bombardier vient de se voir octroyer un contrat pour un système ferroviaire. C’est une preuve de confiance et c’est une preuve que les Québécois sont capables de beaucoup.
En ce qui nous concerne, nous sommes engagés par le créateur pour aider à construire quelque chose de beaucoup plus important, un projet éternel, l’Église, alors que nous ne sommes vraiment pas compétents. Dans la première création, l’homme doit se multiplier; dans la nouvelle création, le chrétien doit se multiplier. Il y a un engendrement dans la nouvelle création, mais spirituel. Cet engendrement ne remplace pas l’engendrement biologique. En fait, lorsque nous engendrons des enfants biologiques, nous devons tout faire pour les engendrer aussi spirituellement. Lorsque nous conduisons des personnes à Jésus-Christ, c’est un engendrement spirituel. C’est pourquoi Paul appelle Timothée son enfant légitime dans la foi. Paul s’est multiplié en engendrant spirituellement Timothée, étant un instrument de Dieu pour que Timothée naisse de nouveau.
Par l’alliance dans laquelle tous les êtres humains sont placés, Dieu assure à son peuple que son projet arrivera à son accomplissement. Nous sommes donc appelés à participer à un projet dont la réussite est certaine. Quel encouragement de voir que les résultats ne dépendent pas de nous, que nos faiblesses ne peuvent menacer le projet.
Alors, que le Seigneur nous aide à consacrer nos vies à Dieu, à son projet, en reconnaissant que nous sommes poussière et que c’est une grâce qu’il nous fait que de participer à son projet. Que le Seigneur nous aide à dépendre de lui, parce que, sans son Esprit, sans son souffle, nous ne pouvons rien faire. Que Dieu vous bénisse.
Daniel Durand, pasteur
17 novembre 2019