« Ne détruisons pas ce que le Seigneur construit. N’écrasons pas ce que le Seigneur édifie. Le Seigneur nous a donné une faculté merveilleuse, celle de parler, de communiquer, et à nous de l’utiliser pour édifier, pour bénir les autres, les encourager. »
Introduction
Nous poursuivons ce matin dans l’épître de Paul aux Éphésiens, au chapitre 4, et nous lirons les versets 25 à 32.
25 C’est pourquoi, rejetez le mensonge et que chacun de vous parle avec vérité à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres. 26 Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas ; que le soleil ne se couche pas sur votre irritation ; 27 ne donnez pas accès au diable. 28 Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais qu’il prenne plutôt de la peine, en travaillant honnêtement de ses mains, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin. 29 Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole malsaine, mais s’il y a lieu, quelque bonne parole qui serve à l’édification nécessaire et communique une grâce à ceux qui l’entendent. 30 N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. 31 Que toute amertume, animosité, colère, clameur, calomnie, ainsi que toute méchanceté soient ôtées du milieu de vous. 32 Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, faites-vous grâce réciproquement, comme Dieu vous a fait grâce en Christ.
Exposé
Contexte
Dans cette épître, Paul débute par 3 chapitres doctrinaux. Il traite de l’élection. C’est probablement le texte le plus fort sur l’élection avec Romains 9. Il mentionne ensuite que les chrétiens d’origine juive et ceux d’origine grecque ne forment qu’un seul corps, qu’ils sont assis ensemble dans les lieux célestes et qu’ils ont un même héritage. Dieu est un, et Dieu crée l’unité dans sa création. Et cette unité doit être caractéristique de son Église. Nous avions vu avec les versets 11 à 14 du chapitre 4 que la doctrine joue un rôle essentiel dans l’unité de l’Église. Nous avions aussi vu que nous ne devons plus marcher comme les païens qui marchent selon la vanité de leur intelligence. Ils ont la pensée obscurcie, et ont le cœur endurci. Ils ont perdu tout sens moral. Et Paul poursuit en disant aux chrétiens que ce n’est pas ainsi qu’ils ont appris le Christ. Les chrétiens sont ceux qui ont entendu la voix du Berger et qui le suivent. Et ils sont instruits en lui.
Revêtir
Paul va résumer le passage de l’ancienne à la nouvelle vie en prenant l’image du vêtement.
Éphésiens 4.23-24 :
23 être renouvelés par l’Esprit dans votre intelligence, 24 et revêtir la nature nouvelle, créée selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité.
Dans notre société, le vêtement indique souvent la circonstance. On ne s’habille pas de la même manière si nous allons passer une entrevue pour un emploi ou si nous allons faire un pique-nique. Généralement, on ne met pas les mêmes vêtements pour un mariage que pour des funérailles. Le vêtement peut aussi indiquer la profession. Quand nous allons à l’hôpital, par le vêtement, nous pouvons savoir si quelqu’un est membre du personnel infirmier. Si nous prenons une marche sur la rue, nous pouvons savoir qu’un tel est policier par son uniforme. Quand Paul parle de la conversion en la décrivant comme le fait d’avoir revêtu l’homme nouveau, il parle de plusieurs réalités. Il parle premièrement de notre identité. Le père qui donne à son fils prodigue sa plus belle robe rétablit son fils dans son identité de fils avec tous les privilèges qui lui sont rattachés. Et cette nouvelle identité appelle une nouvelle manière de vivre. Et Paul fait ressortir que la vie chrétienne n’est possible que parce que nous avons été débarrassés de notre vieille nature pour revêtir la nature nouvelle. Et comme nous agissons selon notre nature, il y a une conduite qui découle de cette nouvelle nature. Nous avons vu la dernière fois que Paul semble vraiment faire allusion aux 10 commandements, et même qu’il en cite 2. Celui de ne pas voler et celui d’obéir à ses parents. Frères et sœurs. Notre unité exige que nous ayons une même règle de conduite et c’est la loi de Dieu. Notre conduite est essentielle pour vivre l’unité, et c’est là que nous sommes rendus dans l’épître.
Le St-Esprit
Paul insiste aussi dans cette épître sur le rôle du St-Esprit. Éphésiens 1.13-14 :
13 En lui, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui, vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis 14 et qui constitue le gage de notre héritage, en vue de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire.
Éphésiens 4.23 :
…être renouvelés par l’Esprit dans votre intelligence,
Éphésiens 2.18 :
par lui, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père dans un même Esprit.
Éphésiens 2.22 :
En lui, vous aussi, vous êtes édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu en Esprit.
Éphésiens 3.16 :
…afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur ;
Éphésiens 4.3 :
…vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix.
Éphésiens 4.30 :
N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption.
Éphésiens 5.18 :
Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Mais soyez remplis de l’Esprit…
Finalement, Éphésiens 6.18 :
Priez en tout temps par l’Esprit, avec toutes sortes de prières et de supplications.
Nous le constatons, le ministère du St-Esprit est très présent dans cette épître. Est-ce suffisant pour le chrétien de penser qu’il doit marcher par l’Esprit sans qu’il n’y ait de règles? Est-ce que ça se fait sans repère? La réponse est dans le texte. Comment se fait-il que, dans cette épître, il y ait autant de textes sur
la marche par l’Esprit,
être scellés du St-Esprit,
être renouvelés dans notre intelligence par l’Esprit,
ne pas l’attrister,
être rempli du St-Esprit,
donc autant de textes sur le St-Esprit qui soient entourés d’autant d’impératifs qui sont très souvent des allusions ou des citations des dix commandements? Nous ne ferons pas la revue ce matin de tous les impératifs, mais je vous invite à relire les chapitres 4 à 6 pour constater le fait. Autrement dit, la marche par l’Esprit ne peut se passer que dans une disposition d’obéissance au Seigneur.
Les paroles
Et Paul va s’intéresser particulièrement aux paroles que nous prononçons. J’ai lu en quelque part, malheureusement je ne me souviens pas où, que le plus grand problème dans les Églises vient des paroles prononcées. Dans une Église de notre association un pasteur a démissionné parce qu’il n’en pouvait plus de la critique des membres. Il y a des brebis qui quittent leur Église en raison d’une seule parole qu’elles ont entendue. Certains ont été blessés profondément en raison d’une parole malsaine. Frères et sœurs. Notre langue, lorsque le cœur est dur, devient une arme de destruction massive. Nous pouvons donner la mort avec une parole. Non pas la mort physique. Mais nous pouvons tellement affecter l’autre qu’elle ne fonctionnera plus. Dans un texte parallèle, Paul a écrit en Colossiens 3.9-10 :
9 Ne mentez pas les uns aux autres, vous qui avez dépouillé la vieille nature avec ses pratiques 10 et revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créée.
Ces versets nous montrent qu’il est possible de s’être dépouillé de la vieille nature et d’avoir encore des pratiques qui appartiennent à la vieille nature. Le péché ne peut être le mode de vie du chrétien, mais le péché est encore présent dans nos vies. Je vous invite à lire à la maison Romains 7 sur le sujet. Mais Paul dit bien que les chrétiens ont dépouillé la vieille nature avec ses pratiques. Le verbe dépouiller signifie se débarrasser, se séparer de, se défaire de. Le chrétien a renoncé à ces choses, et lorsqu’elles reviennent, s’il chute, il se repent. Mais ce n’est plus son mode de vie. La vie nouvelle que nous avons reçue appelle de nouveaux standards. Parce que le Seigneur nous a donné une vie nouvelle, nous devons vivre selon cette vie nouvelle. Il y a une logique incontournable ici. La nouvelle vie que nous avons reçue vient avec une nouvelle façon de vivre. Et c’est sur cette base que Paul dit en Éphésiens 4.15 :
…mais en disant la vérité avec amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ.
Dans ce verset, le contenu de nos propos n’est pas l’amour mais la vérité. Nous ne devons pas dire tout ce qui nous passe par la tête, ni tout ce que nous avons sur le cœur. Nous devons filtrer. Et comme le verset débute par mais, le contraste est établi entre nos pratiques anciennes et ce qui doit être.
Dire la vérité dans l’amour.
L’amour est la disposition que nous devons avoir.
La vérité
Mais que signifie parler selon la vérité? Ce n’est pas tout de dire une chose qui est conforme à la réalité. Si un frère fausse lorsqu’il chante et que je lui dit qu’il fausse et que c’est désagréable, ça peut très bien être conforme à la réalité. C’est vrai qu’une personne qui fausse, c’est désagréable. Mais même si c’est conforme à la réalité, ce n’est pas parler selon la vérité. Parler selon la vérité, c’est se parler pour que nous progressions dans la vérité. Il y a une grande différence entre parler selon la vérité et dire nos 4 vérités. Paul avait dit au début de l’épître, Éphésiens 1.13 :
En lui, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui, vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis.
Au chapitre 4, verset 21, Paul ajoute, toujours concernant la vérité, Éphésiens 4.21 :
…si du moins vous avez entendu parler de lui, et si vous avez été instruits en lui, conformément à la vérité qui est en Jésus :
Éphésiens 6.14 :
Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture…
On le voit, dans le langage de Paul, parler selon la vérité dépasse le fait de dire ce qui est conforme aux faits. C’est toute la vérité révélée dont il est question. Parler selon la vérité consiste donc à parler de façon à nous placer dans la perspective biblique. Éphésiens 4.29 :
Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole malsaine, mais s’il y a lieu, quelque bonne parole qui serve à l’édification nécessaire et communique une grâce à ceux qui l’entendent.
Dans notre société, on veut défendre la liberté d’expression. Par exemple, certains humoristes plaident pour pouvoir dire à peu près n’importe quoi sous le couvert de l’humour. Autrement dit, parce que c’est dans un but humoristique, on devrait avoir la liberté de dire ce que l’on veut. Il y a des clichés du genre :
Moi, je dis ce que j’ai sur le cœur.
Moi, je ne suis pas hypocrite. Ce que je pense, je le dis.
Le verset que nous venons de lire vient supprimer complètement la liberté d’expression sans limite. Les Écritures nous enseignent que ce ne sont pas des pratiques acceptables. Nous devrions toujours filtrer ce que l’on dit sur un seul critère. Relisons le verset. Éphésiens 4.29 :
Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole malsaine, mais s’il y a lieu, quelque bonne parole qui serve à l’édification nécessaire et communique une grâce à ceux qui l’entendent.
Notre Dieu est un Dieu qui parle, un Dieu qui communique, un Dieu qui se révèle, un Dieu qui transmet sa pensée. Et il nous a créés à son image. Il nous a donné cette merveilleuse faculté de nous exprimer. Mais nous devons le faire selon lui, c’est-à-dire à l’intérieur de ses standards. Ce verset comporte une négation : aucune parole malsaine.
Parole malsaine
Qu’est-ce qu’une parole malsaine? C’est une parole qui cause du mal. Il ne s’agit pas d’une parole d’exhortation visant à ramener un frère ou une sœur. Il y a plusieurs sortes de paroles malsaines.
Le contenu
D’abord, le contenu. Une parole malsaine est une parole qui ne contribue pas à la croissance de l’autre. Une parole malsaine cherche à condamner l’autre plutôt qu’à l’édifier. Voici quelques exemples de parole malsaine. Et je vais diviser les exemples en deux parties. La 1ère, ce sont les paroles qu’on dit directement à une personne, et la 2e, c’est ce qu’on dit d’une personne mais à d’autres. D’abord, une parole dite à quelqu’un mais qui vise à l’écraser, la discréditer ou la mépriser. Lui dire une parole flatteuse que l’on ne pense pas vraiment. Ou je dis quelque chose de délicat à quelqu’un sans lui demander de s’expliquer. Peut-être qu’il a une raison valable pour défendre son attitude. Lui dire une parole ironique du genre : « On sait bien, toi, tu ne fais jamais d’erreur ». Ceci m’enseigne que je dois vraiment réfléchir et m’examiner avant de dire quelque chose à quelqu’un. Que suis-je en train de faire de mon frère ou ma sœur? Suis-je en train de le bénir ou de le détruire? Quelle est ma motivation en lui disant cette parole? Suis-je en train d’aimer mon frère ou ma sœur ou si je me défoule, si je passe ma frustration? Quel est le résultat que je vise en lui tenant de tels propos? Voilà pour les paroles dites à quelqu’un sur lui-même.
Il y a pire. Il y a les paroles dites dans le dos de quelqu’un. Critiquer quelqu’un dans son dos, que la chose soit vraie ou fausse. Insinuer des choses sur quelqu’un. Émettre des soupçons négatifs. Laisser planer des choses pour miner la crédibilité de quelqu’un. Parler de quelqu’un à une personne qui n’est pas du tout concernée. Prendre position dans un conflit sans connaître l’autre version. Frères et sœurs. Nous devons réaliser que nos paroles peuvent faire des ravages énormes et destructeurs sur notre assemblée. Dans Galates 5.14-16, Paul écrit :
14 Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 15 Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde de ne pas être détruits les uns par les autres. 16 Je dis donc : Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point les désirs de la chair.
Nous lisons aussi dans Jacques 1.26 :
Si quelqu’un pense être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la religion de cet homme est vaine.
Est-ce que ma religion est vaine? Si je pense être religieux, mais sans tenir ma langue en bride, et que je trompe mon cœur, ma religion est vaine. Je m’illusionne comme le traduit la Bible Semeur. Je me fais accroire que je suis religieux, spirituel, en communion avec Dieu, mais je m’illusionne. Au chapitre 3, versets 5 à 10, Jacques ajoute :
5 De même, la langue est un petit membre, mais elle a de grandes prétentions. Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! 6 Or la langue aussi est un feu, elle est le monde de l’injustice : la langue a sa place parmi nos membres, elle souille tout le corps et embrase tout le cours de l’existence, embrasée qu’elle est par la géhenne. 7 Toutes les espèces de bêtes sauvages, d’oiseaux, de reptiles, d’animaux marins sont domptées et ont été domptées par l’espèce humaine ; 8 mais la langue, aucun homme ne peut la dompter : c’est un mal qu’on ne peut maîtriser ; elle est pleine d’un venin mortel. 9 Par elle, nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle, nous maudissons les hommes faits à l’image de Dieu. 10 De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi.
Notre bouche peut devenir un lance-flamme et détruire tout sur son passage. Quand quelqu’un a la grippe, il est bien de ne pas serrer la main aux autres de peur de les contaminer. Mais nous nous contaminons de pires choses si nous ne domptons pas notre langue. Jésus dit en Matthieu 12.34 :
Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.
La forme
Mais il n’y a pas que le contenu dans nos paroles. Il y a la forme, la manière. Quelqu’un a déjà dit qu’on a souvent tort par la manière qu’on a d’avoir raison. Autrement dit, même si j’ai raison sur un point, je peux facilement avoir tort sur la manière de le faire valoir. Voici quelques exemples de mauvaises manières. Je dis quelque chose de délicat à quelqu’un sans vérifier si c’est vrai. Autrement dit, je saute l’étape de vérification. Proverbes 18.13 :
Celui qui répond avant d’avoir écouté, voilà bien pour lui stupidité et confusion !
Je dis à quelqu’un une parole vraie, dans le but de l’exhorter, le ton est bon, le propos est mesuré, mais je le fais en présence d’autres personnes. Je dis quelque chose de délicat à quelqu’un, mais sur un ton de frustration ou d’indignation. Je dis à quelqu’un une parole vraie, dans le but de l’exhorter, le ton est bon, le propos est mesuré, mais je choisis le pire temps pour le faire. Par exemple, exhorter une sœur après un culte alors qu’elle doit s’occuper de ses enfants. Frères et sœurs. Parce que nos paroles peuvent faire des ravages, nous devons vraiment prendre garde à l’utilisation que nous faisons de notre langue. Il est fréquent qu’une personne dise une parole, ça lui prend quelques secondes, et que Sylvain et moi, et parfois d’autres aussi, devions prendre des semaines à faire des rencontres, à parler aux personnes qui sont perturbées par cette parole, afin de tenter de diminuer les ravages.
Ce que nous entendons
En plus de veiller sur notre propre langue, les enseignements bibliques nous conduisent vers une autre grande responsabilité. Il s’agit de veiller sur ce que nous entendons. Nous ne devons pas accepter d’entendre des paroles qui ne devraient pas être dites. Proverbes 17.4 :
Celui qui fait le mal est attentif à la lèvre injuste, l’homme faux prête l’oreille à la langue pernicieuse.
L’auteur des Proverbes dit bien que celui qui est attentif à la lèvre injuste est celui qui fait le mal. Celui qui fait le mal savoure les critiques, les paroles malsaines. Il s’en délecte. À l’inverse, celui qui veut le bien va refuser d’entendre des paroles malsaines. Imaginez si, à chaque fois que quelqu’un nous dit des paroles malsaines, nous lui répondions que nous ne voulons pas les entendre, imaginez l’impact sur l’Église après quelques mois. Les gens qui tiennent des paroles malsaines ne peuvent continuer de le faire que parce qu’elles ne trouvent pas d’oreilles pour les écouter. Je répète. Les gens qui tiennent des paroles malsaines ne peuvent continuer de le faire que parce qu’elles ne trouvent pas d’oreilles pour les écouter. Voici ce que dit le commentateur Derek Kidner sur ce point.
Les paroles mauvaises meurent si elles ne reçoivent pas d’accueil ; et l’accueil que nous leur réservons est révélateur de ce que nous sommes.[1]
Pour faire une synthèse, c’est soit que les mauvaises paroles demeurent, soit qu’elles meurent.
Frères et sœurs. Notre responsabilité ne réside pas seulement dans ce que nous disons mais aussi dans ce que nous acceptons d’entendre. Je suis désolé pour l’illustration, mais je pense qu’elle est nécessaire. Si je parle à quelqu’un et qu’il se met à vomir, je vais me tasser pour ne rien recevoir. Si je ne refuse pas d’entendre des paroles malsaines, est-ce à dire que je me plais de les entendre? Et si c’est le cas, je dois vraiment m’examiner devant le Seigneur. Je dois examiner mon cœur. Parce que la bouche parle de l’abondance du cœur, et que les oreilles réceptives aux mauvaises paroles révèlent elles aussi un cœur tout aussi mauvais. Un cœur mauvais s’alimente de paroles mauvaises, et laisse sortir de sa bouche des paroles mauvaises.
Avant de passer aux applications, je vous fais remarquer que nous nous sommes surtout concentrés sur la question des paroles mauvaises, ou malsaines et que je n’ai pas développé la suite du verset où il est question de paroles d’édification qui communiquent une grâce.
Nous verrons cela une prochaine fois, Dieu voulant. Maintenant, que faire devant tout cela. Et ce sera nos applications.
S’examiner
La 1ère application est de s’examiner soi-même. Que sommes-nous en train de faire avec l’Église du Seigneur? Que sommes-nous en train de faire envers notre frère, notre sœur, pour lequel le Seigneur a donné sa vie? Sommes-nous en train de faire une œuvre contraire à celle que le St-Esprit fait dans la vie des autres ou si nous œuvrons dans le même sens que l’Esprit de Dieu? Nous devons nous examiner, frères et sœurs. Examiner notre cœur en premier. Nous sommes exhortés à filtrer toutes nos paroles, à mettre une bride sur notre bouche. Nous sommes aussi exhortés à ne pas tendre l’oreille aux mauvaises paroles. Nous devons fuir ces discussions. Parce qu’elles ne sont que vomis.
Se préparer
La 2e application, c’est l’importance de se préparer et réfléchir avant de parler. Je dois chercher les bons mots, attendre d’avoir une bonne disposition. Si je suis frustré, je dois m’abstenir de parler parce que je ne suis pas dans une attitude édifiante pour communiquer. Si un chirurgien a pris 8 cafés dans la dernière heure et qu’il doit opérer quelqu’un, il est préférable d’attendre que la caféine disparaisse. Sinon, son scalpel risque de ressembler à un mini marteau-piqueur. Si je suis frustré, je dois me rappeler que je dois avant tout aimer l’autre comme le Seigneur l’aime et formuler de la façon la plus appropriée afin que l’autre reçoive bien ma remarque.
Limiter
3e application, je dois limiter mes propos à la personne concernée. Par amour pour la personne concernée, je n’irai pas répandre des choses aux autres. Et par amour pour les autres, je n’irai pas les empoisonner par les calomnies et des médisances de ma bouche.
Confesser et pardonner
La dernière application est de confesser notre péché lorsque nous prononçons des paroles malsaines. Nous devons confesser au Seigneur, nous devons confesser à la personne concernée. Et si nous avons répandu des paroles malsaines contre quelqu’un, nous devons également aller voir les personnes que nous avons contaminées et leur demander pardon d’avoir tenu de telles paroles. Et s’il y a repentance, les personnes lésées doivent pardonner. Frères et sœurs. Le Seigneur a versé son sang pour son Église. Si nous sommes ici, ensemble dans cette Église, c’est parce qu’il y a eu une œuvre de rédemption à la croix. Ne détruisons pas ce que le Seigneur construit. N’écrasons pas ce que le Seigneur édifie. Le Seigneur nous a donné une faculté merveilleuse, celle de parler, de communiquer, et à nous de l’utiliser pour édifier, pour bénir les autres, les encourager.
Que le Seigneur vous bénisse.
Daniel Durand, pasteur
31 mars 2019