Aimer comme Jésus, ça nous est commandé – Jean 13.33-35

« L’amour coûte quelque chose. L’amour doit être sacrificiel. L’amour ne consiste pas à faire du bien à l’autre uniquement si ça me tente. […] Un amour sacrificiel est un amour où je suis prêt à sacrifier. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », nous dit Jésus. Le verset le plus connu des Écritures : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3.16) Ce verset nous dit que l’amour que Dieu a pour le monde est tel qu’il a donné son Fils. Il a donné, sacrifié ce qu’il y a de plus précieux. Il s’est donné lui-même pour nous. »

 

Introduction

Nous poursuivons dans l’évangile de Jean, au chapitre 13 et nous lirons les versets 33 à 35 :

Petits enfants, je suis encore pour peu de temps avec vous. Vous me chercherez; et comme j’ai dit aux Juifs : « Là où je vais, vous ne pourrez venir », à vous aussi je le dis maintenant. Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. (Jean 13.33-35)

Que le Seigneur bénisse sa Parole. Prions.

Contexte

Nous avons vu depuis le verset 1 (Jean 13.1) que Jésus prépare ses disciples aux évènements qui arriveront bientôt. Jésus a lavé les pieds de ses disciples, leur donnant une parabole vivante de la sanctification et un exemple de service dans l’Église. Nous avions ensuite vu Jésus débusquer Judas. Le départ de Judas ouvre la porte à Jésus pour enseigner des choses qui ne s’adressaient pas à Judas. On voit au verset 31 (Jean 13.31) que ce n’est que lorsque Judas eut quitté que Jésus est allé plus loin dans son enseignement. Le texte dit bien :

Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit […] (Jean 13.31)

Le premier point de l’enseignement de Jésus, nous l’avions vu en décembre, porte sur la gloire du Père et celle du Fils, les deux étant indissociables. Voilà pour la mise en contexte.

Verset 33

Des paroles affectueuses

Si le thème majeur de l’évangile de Jean est la divinité de Jésus-Christ, cet évangile place le lecteur sur le registre de l’amour de Dieu pour les siens et les propos de Jésus rappellent cet amour. Il s’adresse à ses disciples par l’expression : « Petits enfants ». Nous retrouvons cette expression dans les épîtres de Jean avec la même idée de profonde affection.

Jésus est ce bon berger qui parle à ses disciples avec affection. Il sait que ses disciples vont l’abandonner. Il sait que Pierre va le trahir : il en parle dans les prochains versets. Il connaît la faiblesse de ses disciples, mais cela ne diminue en rien son affection, son amour pour eux. Frères et sœurs, savez-vous que vous êtes chers au cœur de Dieu? Nous sommes aimés depuis l’éternité passée. Dieu n’a pas commencé à nous aimer à un moment donné et son amour n’oscille pas en fonction de nos vacillements. Nous sommes dans le Fils, nous sommes les bien-aimés du Père depuis l’éternité passée. Jésus annonce d’abord à ses disciples son départ imminent et va leur rappeler son commandement. L’expression révèle quelque chose de particulier qui se joint à l’affection du Christ pour son peuple. Dans la Pâque juive, le père préparait le repas et officiait la célébration.

Lorsque la première Pâque a eu lieu, le peuple vivait encore en Égypte. Cette première Pâque comportait quelque chose de particulier : il fallait appliquer le sang de l’agneau sur les linteaux des portes afin d’éviter le jugement de Dieu. Par conséquent, si la Pâque célèbre la protection de Dieu par le sang de l’Agneau, dans le cas de la Pâque juive, le sang d’un agneau préfigurait le sang du Christ. De plus, la Pâque souligne également le jugement de Dieu sur les ennemis.

Dans notre texte, Judas vient tout juste de quitter. Il est l’emblème des ennemis de Dieu. Jésus s’apprête à aller à la croix non seulement pour sauver son peuple de ses péchés, mais aussi pour écraser la tête du serpent et mettre fin aux œuvres du diable. Comme le père officiait la Pâque pour sa famille, Jésus fait de même ici. Ça peut expliquer pourquoi il appelle ses disciples « Petits enfants ». « Vous ne pouvez venir. »

Ce texte comporte une difficulté. Et pour la voir plus clairement, je vous lis quelques versets de Jean 7 les versets 32 à 34, paroles auxquelles Jésus fait référence :

Les Pharisiens entendirent ce que la foule murmurait à son sujet. Alors les principaux sacrificateurs et les Pharisiens envoyèrent des gardes pour l’arrêter. Jésus dit : Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m’en vais vers celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et là où je serai, vous ne pouvez venir. (Jean 7.32-34)

Jésus dit aux Pharisiens qu’il s’en va vers celui qui l’a envoyé, c’est-à-dire son Père et que, là où il sera, ceux-ci ne pourront y aller. C’est évident que les Pharisiens rebelles, les grands opposants du Christ, ne passeront pas l’éternité avec Dieu. Le problème, c’est que Jésus reprend ces mêmes paroles pour les appliquer à ses disciples.

Petits enfants, je suis encore pour peu de temps avec vous. Vous me chercherez; et comme j’ai dit aux Juifs : « Là où je vais, vous ne pourrez venir », à vous aussi je le dis maintenant. (Jean 13.33)

Il est évident que Jésus n’affirme pas que personne ne va passer l’éternité avec lui. Dans le cas des réprouvés, nous lisons :

Jésus leur dit encore : Je m’en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché; vous ne pouvez venir où je vais. (Jean 8.21)

Dans le cas des disciples, on se rappelle que Jésus a dit au larron gracié :

[…] aujourd‘hui tu seras avec moi dans le paradis. (Luc 23.43)

Dans l’évangile de Jean, Jésus, qui prépare ses disciples à son départ, leur dit qu’il va leur préparer une place là où il s’en va.

Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l’aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. (Jean 14.2-3)

Il est clair que, lorsque Jésus dit en Jean 13.33 :

[…] « Là où je vais, vous ne pourrez venir. » […] (Jean 13.33)

… que Jésus ne parle pas de la destinée finale des disciples. En fait, lorsque Jésus parle aux Juifs, c’est-à-dire aux dirigeants qui se sont opposés à lui durant tout son ministère, Jésus parle de la destinée finale.

Jésus leur dit encore : Je m’en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché; vous ne pouvez venir où je vais. (Jean 8.21)

Dans le cas des élus, ils ne peuvent aller là où Jésus va au moment où Jésus y va. Ça devient clair avec le verset 36, où Jésus reprend la même expression :

Simon Pierre lui dit : Seigneur, où vas-tu? Jésus répondit : Là où je vais, tu ne peux pas maintenant me suivre, mais tu me suivras plus tard. (Jean 13.36)

Ce que Jésus fait ici, c’est qu’il prépare ses disciples à son départ. Il leur dit qu’ils ne pourront le suivre. Jésus s’en va à la croix, alors que les disciples vont demeurer ici-bas. Dans les chapitres suivants, Jésus leur dira, comme il l’avait fait au chapitre 7, que le Saint-Esprit sera envoyé.

Verset 34

Le commandement nouveau

Sa nouveauté

Le verset 34 est source d’une grande ambiguïté parmi les chrétiens : plusieurs opposent le commandement de s’aimer les uns les autres à la loi de Dieu dans l’Ancien Testament et même au Dieu de l’Ancien Testament.

Plusieurs pensent que les dix commandements ont été remplacés par le commandement de s’aimer et certains, même parmi des théologiens, appellent le commandement d’aimer le commandement de Jésus. Nous devons savoir que ce commandement n’est pas nouveau au sens où il n’a pas été formulé pour la première fois par Jésus.

Tu ne te vengeras pas, et tu ne garderas pas de rancune envers les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Éternel. (Lévitique 19.18)

Donc, l’injonction d’aimer son prochain n’était pas du tout nouvelle au temps de Jésus. Cela dit, les docteurs de la loi au sein d’Israël limitaient l’application de ce commandement à un groupe très fermé. Ils ne considéraient que les Juifs comme leurs prochains, en les classant dans des cercles de plus en plus éloignés. Les leaders religieux figuraient comme les prochains les plus favorisés; ensuite, les Juifs pieux; puis, les prosélytes, c’est-à-dire les non-Juifs qui ont adhéré au judaïsme. On n’avait pas à aimer les païens, vus comme des ennemis impurs. Dans la parabole du bon Samaritain, Jésus va corriger cette mauvaise conception du prochain. Autre point, c’est que Jésus et les apôtres n’ont jamais dit que l’amour remplace la loi, mais que l’amour accomplit la loi. Effectivement, si j’aime mon prochain, je ne ferai pas de faux témoignage contre lui, je ne le volerai pas, je ne convoiterai pas ce qu’il possède, mais je me réjouirai pour lui.

Je ne le tuerai pas, etc. Le fait d’aimer mon prochain m’amène à me comporter envers lui comme les commandements me demandent. L’amour accomplit toute la loi, mais si ce commandement est déjà présent dans le Lévitique, pourquoi est-ce que Jésus le dit « nouveau »?

Tous les hommes

Il l’est dans son étendue. Chez les Juifs, l’amour était dû au prochain, à la condition qu’il soit Juif ou prosélyte, c’est-à-dire un non-Juif converti au judaïsme et circoncis. Jésus étend l’application : il dira d’aimer ses ennemis. Il dira d’aimer ceux qui persécutent les chrétiens. Ce n’est pas seulement un accroissement numérique des personnes à aimer. C’est surtout le fait que le commandement va beaucoup plus loin que ce qui était compris. Les barrières tombent.

Vous avez entendu qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. (Matthieu 5.43-44)

Entre aimer ses amis et aimer ses ennemis, on comprend que le défi n’est pas du tout le même : contrairement à ce que les Pharisiens enseignaient, il n’y a aucun homme sur la terre que nous avons le droit de détester. Donc, le commandement a cette nouveauté non pas dans son essence, mais dans la compréhension que les gens doivent en avoir : nous devons aimer tous les hommes. Lorsque Jésus s’est adressé au jeune homme riche, il est dit :

Jésus l’ayant regardé l’aima; puis il lui dit : Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi. (Marc 1.21)

Nous connaissons la suite : le jeune homme riche a préféré ses richesses au salut. Donc, si le Seigneur a un amour sacrificiel, allianciel pour ceux qu’il s’est choisis, il a un amour que je qualifierais de créationnel pour tous les hommes, parce que Dieu a créé les hommes à son image, il les aime. C’est sur cette base-là que nous devons aimer tous les hommes : parce qu’ils sont créés à l’image de Dieu.

Nous devons aimer même ceux qui paraissent à nos yeux plus impurs ou plus bornés; même ceux qui sont d’une religion comme l’Islam, qui s’oppose ouvertement et farouchement au christianisme; même ceux qui sont des athées arrogants ou des personnes d’une immoralité notoire. Nous devons aimer tous les hommes.

Amour allianciel

Cela dit, l’amour entre chrétiens est plus important que l’amour envers les autres.

Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. (Galates 6.10)

De la même façon que l’homme doit aimer sa femme plus que les autres femmes et différemment des autres femmes, de la même façon que les parents ont une relation particulière avec leurs propres enfants, les chrétiens ont un amour particulier entre eux.

Profondeur

Un autre élément qui fait que ce commandement est nouveau bien que la formulation est ancienne, c’est la profondeur de cet amour.

Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. (Jean 13.34)

Jésus ne dit pas seulement de nous aimer les uns les autres, mais il rajoute « comme je vous ai aimés ». En Jésus-Christ, nous avons la norme de l’amour. Paul dit aux Éphésiens que nous sommes aimés depuis l’éternité passée. Dans l’épître de Jude, nos versions désignent les croyants comme les bien-aimés. La conjugaison grecque indique un amour qui est ancré dans le passé et dont les effets demeurent.

Le Seigneur nous aime depuis toute éternité. Il n’a jamais commencé à nous aimer. Ça signifie qu’il n’y a jamais eu un moment où le Seigneur nous détestait ou un moment où il était indifférent à notre égard. Depuis l’éternité passée, il nous aime d’un amour sacrificiel et allianciel. Personnellement, je pense que même si la Bible nous demande d’aimer tous les hommes, Jésus s’intéresse ici à un amour particulier.

Les Juifs qui se convertissaient à Jésus-Christ devaient aimer fraternellement les païens qui se convertissaient à Jésus-Christ. Ils devaient les considérer comme des frères au même titre que les Juifs convertis. De la même manière, nous devons nous aimer les uns les autres sans aucune discrimination raciale, linguistique, sociale, etc. Nous devons nous accueillir les uns les autres.

Ce n’était pas facile pour un Juif converti à Jésus-Christ d’aimer son frère d’origine païenne. Jésus a aimé ce frère d’origine païenne et il est mort pour lui. Le Juif devait l’aimer au même titre.

Nouvelle mesure

Le verset 34 présente donc une nouvelle mesure dans l’amour. Jésus dit de nous aimer comme il nous a aimés : il est allé jusqu’à la mort pour nous, il a souffert pour nous, il a donné sa vie.

L’amour coûte quelque chose. L’amour doit être sacrificiel. L’amour ne consiste pas à faire du bien à l’autre uniquement si ça me tente. Il se peut que l’autre ait besoin de moi et que ça me coûte du temps, que je manque une émission de télévision. Il se peut que ça me coûte de l’essence, un café.

Il se peut que ça me demande d’héberger quelqu’un pour un temps et que mon horaire soit bouleversé. Un amour sacrificiel est un amour où je suis prêt à sacrifier. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », nous dit Jésus. Le verset le plus connu des Écritures :

Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. (Jean 3.16)

Ce verset nous dit que l’amour que Dieu a pour le monde est tel qu’il a donné son Fils. Il a donné, sacrifié ce qu’il y a de plus précieux. Il s’est donné lui-même pour nous.

Nouvelle puissance

Le commandement de s’aimer a une nouveauté pour le peuple de Dieu. Il jouit d’une nouvelle puissance : celle du Saint-Esprit.

Or, l’espérance ne trompe pas, parce que l‘amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. (Romains 5.5)

Nous avons besoin de l’amour de Dieu en nous pour nous aimer, pour vivre cet amour sacrificiel. Le fruit de l’Esprit est l’amour selon Galates 5.22. Dans sa première épître, Jean voit dans l’amour une marque du vrai chrétien.

Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. (1 Jean 3.14)

Il n’y a que par la nouvelle naissance, que par la vie de l’Esprit, que le commandement de s’aimer peut véritablement être vécu. Ce n’est pas naturel à l’homme : naturellement, je suis égoïste, mesquin et insensible. Que le Seigneur me donne et qu’il nous donne sa puissance, celle de l’Esprit de Dieu en nous, pour que nous puissions vivre cet amour.

Verset 35

Au verset 35, Jésus dit à ses disciples :

À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. (Jean 13.35)

Si Jésus est notre modèle parfait d’amour, ce que signifie la précision « comme je vous ai aimés », le verset 35 (Jean 13.35) nous dit que nous, chrétiens, sommes le modèle pour le monde, c’est-à-dire que par l’amour que nous avons les uns pour les autres, les non-chrétiens doivent avoir un aperçu de l’amour que Jésus a pour nous. Le commentateur Boice propose de relire 1 Corinthiens 13 en substituant le mot « amour » par le nom de Jésus :

[Jésus] est patient, [Jésus] est serviable, [Jésus] n’est pas envieux; [Jésus] ne se vante pas, [Jésus] ne s’enfle pas d’orgueil, [Jésus] ne fait rien de malhonnête, [Jésus] ne cherche pas son intérêt, [Jésus] ne s’irrite pas, [Jésus] ne médite pas le mal, [Jésus] ne se réjouit pas de l’injustice, mais [Jésus] se réjouit de la vérité; [Jésus] pardonne tout, [Jésus] croit tout, [Jésus] espère tout, [Jésus] supporte tout. [Jésus] ne succombe jamais. (1 Corinthiens 13.4-8)

Jésus répond parfaitement à ce qu’est l’amour. Maintenant, puisque nous sommes appelés à aimer comme Jésus nous a aimés, pourrions-nous substituer le mot « amour » par notre nom? Personnellement, je ne le peux pas. Je suis incapable d’aimer comme Jésus a aimé, mais je dois tout faire malgré mon incapacité. Jésus dit bien que tous connaîtront que nous sommes ses disciples si nous avons de l’amour les uns pour les autres. Durant son ministère terrestre, le Seigneur a montré son amour de diverses façons. Il a été patient envers ses disciples qui manquaient de foi. Il est allé vers les pécheurs notoires. Il a mangé avec eux. Il a défendu les malheureux. Il a pris la défense de la femme adultère. Alors qu’il était fatigué, assoiffé et affamé, il a mis ses besoins légitimes de côté pour prendre du temps avec la femme samaritaine. Jésus a aussi nourri la foule. Il a guéri les malades, redonné la vue aux aveugles. Bref, il ne se lassait pas de faire du bien et le point culminant de son amour a été d’aller à la croix pour son peuple.

Aujourd’hui, les gens ne voient plus Jésus dans la rue, faire du bien. Cependant, c’est par nous que le Seigneur fait connaître son amour aux inconvertis. De la même façon que Dieu a envoyé son Fils pour que le Fils révèle le Père, le Fils nous envoie dans le monde, à commencer par ma famille, par mes enfants, par ma parenté, par mes voisins, par mes collègues, afin qu’ils connaissent l’amour de Dieu.

Applications

Nous passons maintenant à quelques applications :

L’Église

La première, c’est l’Église. Jésus ne laisse pas chaque disciple seul : il leur dit de s’aimer les uns les autres. Autrement dit, c’est comme si Jésus disait : « Moi, je pars, mais vous vous avez les uns les autres. Vous n’êtes pas seuls. Prenez soin les uns des autres. » Plus tard, à la croix, il va demander à l’apôtre Jean de prendre soin de sa mère. L’Église, c’est le rassemblement des élus, c’est le Seigneur qui nous donne les uns aux autres. Prenons soin les uns des autres. C’est le Seigneur qui prend soin de nous à travers les soins que nous nous prodiguons les uns aux autres. Quand j’ai besoin et qu’un frère ou une sœur m’aide, je dois le recevoir comme une aide du Seigneur qui passe par l’Église, par les frères et sœurs. L’Église, c’est-à-dire les frères et sœurs, fait partie de la providence de Dieu pour veiller sur nous.

Lorsque nous pensons au mot « commandement », nous nous bornons trop souvent au sens d’« injonction », d’« obligation », de « contrainte » et nous oublions que les commandements de Dieu sont d’abord des instructions bonnes pour nous. Autrement dit, les commandements sont des instructions de Dieu pour nous donner de vivre de bonne façon.

Quand le Seigneur a délivré son peuple d’Égypte, il lui a donné sa loi afin qu’il puisse jouir de la délivrance. La loi est instruction. Si le Seigneur avait délivré son peuple, mais sans lui dire comment vivre, rien ne serait changé. Lorsque le Seigneur nous sauve, il écrit sa loi sur nos cœurs. La loi de Dieu est donnée afin que l’homme ne marche plus selon ses propres pensées, mais selon les pensées de Dieu.

Nous devons donc voir les commandements de Dieu comme une bénédiction. Nous devrions nous réjouir, prendre plaisir dans la loi de Dieu sachant qu’elle est bonne et sainte pour nous.

Notre modèle

La deuxième application, c’est que le Christ est notre modèle. L’homme reproduit souvent ce qu’il a reçu. Sa mentalité a été façonnée par le milieu dans lequel il a grandi. La société nous influence également et plus que nous le pensons. Cela dit, nous devons filtrer ce que nous avons reçu.

Vous savez en effet que ce n’est point par des choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre, héritée de vos pères, (1 Pierre 1.18)

Notre modèle, c’est le Christ et lui seul. Il est le modèle parfait. La reproduction ne sera jamais parfaite ici-bas, mais c’est en prenant le Christ comme seul modèle que nous ferons le mieux, pas le Christ plus un autre élément. Imaginez celui qui veut reproduire une toile de Picasso, mais qu’à l’occasion, il donne un coup de pinceau au gré de son imagination : son dessin ne ressemblera pas au premier, mais s’il ne se fie qu’à l’original, bien que ce ne sera pas parfait, c’est là qu’il fera le mieux.

Ses commandements

La dernière application concerne les commandements de Dieu. Ses commandements sont résumés dans le fait de nous aimer les uns les autres. L’amour fait appel à la volonté qui accepte de se soumettre à Dieu. L’amour n’est pas le résultat d’une affinité avec l’autre, ni d’un coup de foudre, mais d’un désir de se soumettre à Dieu. Aimer est à l’impératif : c’est un commandement. C’est un commandement qui fait que je m’engage, que je m’investis. Que le Seigneur nous donne de découvrir de plus en plus combien il nous a aimés et combien il continue de nous aimer comme il le fait depuis l’éternité passée. Que le Seigneur nous donne de nous aimer les uns les autres comme lui nous a aimés, c’est-à-dire sacrificiellement et inconditionnellement. Amen!

Daniel Durand, pasteur
7 janvier 2018

Prédicateur invité

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